Le Chariot

Cette Lame représente l’aboutissement de l’initiation sociale : le Bateleur est devenu un prince, bien qu’il ait encore un long chemin à parcourir, afin d’acquérir la maîtrise de ses énergies et devenir de plus en plus conscient.

Entre le « connaître » et le « savoir », seul le vécu fait la différence car une véritable co-naissance (naître avec), ne peut s’accomplir que dans notre corps de chair.

La compréhension, expérimentée ainsi, fait la différence, ramène à la conscience, et permet d’avoir l’intelligence de distinguer entre ce que  nous avons compris et ce que nous ignorons encore.

III (esprit) + IV (la matière) = VII, le Chariot revient encore à l’esprit contenu dans la matière, expérimenté d’une manière différente.

Comme le Pape dans l’acceptation de sa dualité, dont la perturbation permanente est apaisée par l’acceptation et le souffle, le Chariot vit la condition humaine, tiraillé sans cesse entre les forces contraires qu’il lui appartient d’accepter, d’harmoniser et d’accorder.

Ses deux chevaux symbolisent le passé et le futur, le haut et le bas, le jour et la nuit, le yin et le yang, le rêve et la réalité.

Les roues du carrosse vont de travers, chacun des chevaux tire dans le sens opposé, seules leurs têtes regardent dans la même direction pour nous donner l’illusion trompeuse.

Le prince n’est pas très à l’aise avec sa couronne et son sceptre, ses mains ne tiennent pas les rênes et le carrosse n’avance pas, au risque de basculer à tout moment.

Expérimenter le Chariot est notre destin d’êtres vivants, tiraillés entre le mental et les émotions, le senti-mental, dont nous sommes dotés à la naissance.

Comprendre est toujours lié par rapport à une orientation, un sens.

Il nous appartient de donner ce sens, cette orientation, un but à cette énergie fabuleuse qui nous met en mouvement. Comme il est fondamental de donner la réponse à la quête, et décider dans quelle direction nous allons utiliser nos énergies.

Les émotions ne sont pas mauvaises, elles nous apportent des informations sur ce qui se passe à l’intérieur de nous. Acceptées et transmutées, elles deviennent de l’amour.

Le mental doit décoder ces émotions, les nommer, conscientiser, en prendre soin.

Le cheval rouge personnifie ce corps sensoriel, émotionnel, l’eau dont nous sommes constitués et qui a mémorisé toutes les informations.

Le cheval bleu correspond au mental, aux millions de pensées qui vont plus vite que la lumière. Leur fonction est de diriger l’énergie mais le plus souvent, nous obéissons à nos pensées inconscientes. Le mental a une mission à accomplir dans notre corps, celle de comprendre comment l’esprit et la vie s’expriment dans la matière. Si nous n’en avons pas conscience, nous sommes ignorants.

Notre rôle est d’acquérir la maîtrise des chevaux, source d’énergie et d’en faire des serviteurs, de rétablir le contact en conscience pour que la pensée puisse nommer l’émotion, afin de conscientiser notre identité, notre mission, et notre chemin, destinés à accomplir le projet de l’Âme. Elle seule est souveraine, apte à connaître le but de notre vie.

Ainsi, l’énergie ne sera plus dispersée en pure perte car le mental et les émotions, mis à son service, seront informés de la direction à prendre, les chevaux avanceront du même pas, le prince tiendra les rênes et le Chariot pourra rouler vers son destin.

En s’intériorisant, nous nous mettons dans notre centre et laissons l’Âme nous conduire.

Même si les tiraillements ne cesseront jamais, en les accueillant et les acceptant, nous en faisons nos alliés pour que le corps devienne notre royaume. Quand l’Âme dirige et agit, il en résulte de la magie (l’âme agit).
Mais pour la rendre possible il nous est nécessaire de demeurer dans l’auto observation de son senti-mental, dans l’acceptation sans jugement de ses courants contraires et contradictoires, et d’être dans l’amour de soi.

Mal vécu : ne pas être capable de s’arrêter pour faire le point, ni de se recentrer. Ressentir un grand désordre émotionnel qui nous submerge ou bien s’interdire d’exprimer ses émotions.

Intelligence utilisée pour détruire, trahir (surtout se trahir), cynisme, ironie, susceptibilité.

Être très timide ou trop vaniteux, se créer des personnages.

Hyper contrôle ou au contraire son manque total.

Ne pas « habiter » son corps, être coupé de soi, de ses ressentis et des messages qu’il nous envoie.

Pour ceux qui n’auraient pas lu les textes sur les Arcanes précédents, je conclurai encore par mon propos habituel : ici encore, ce ne sont que quelques généralités de cette Lame qui ne sera jamais vécue de la même façon par différentes personnes.

La place qu’elle occupera dans un thème, comme ses interactions avec d’autres Arcanes déterminera aussi ma manière de l’interpréter.

16 réflexions sur “Le Chariot

  1. Une arcane de chance dans d’action , le Chariot dans un jeu nous redonne de la joie au Cœur avec lui c’est la victoire au bout du chemin …. J’aime beaucoup le Chariot car lorsque tout semble bloqué, le Chariot nous redonne l’espoir que l’on avais perdu pour reprendre le pouvoir pour une prochaine conquête …
    A quand la prochaine arcane Élisabeth ?

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      • Cette carte m’ayant récemment interpellée, je viens chez toi, en lire ce que tu as si bien décrit. Dommage que je ne comprenne pas le discours de Prunelles avec ses références qui me semblent, sans rien y connaître, ouvertes à ma curiosité.
        Je serais chariot en ce moment, mais m’en vais me faire un petit tour du côté de Lenormand de manière plus approfondie pour avoir accès à quelques informations. Mon année 6 démarre de manière moche. Cependant il serait tels d’après cette arcane de prendre les rênes en main ou le gouvernail du navire dont je suis la capitaine et seul maître à bord. Ici les chevaux sont présents et indisciplinés. Le navire doit faire face aux éléments inattendu de la nature pour naviguer. La dualité, j’y suis abonnée. Rien de bien nouveau. J’ai beaucoup aimé les mots : « l’âme agit » pour la magie. Une association qui me plaît beaucoup de par ce côté quelque peu humoristique et rejoint la réalité subconsciente en moi. il y a de quoi se raccrocher à ce chariot en cas de grosses bousculades. Au diable les accessoires, je pense à ceux que tient le Prince de la carte.
        Il est temps pour moi d’aller manger. Le chariot au repos, et de l’avoine aux chevaux 🙂
        Bisous et merci pour cette mini-libération de mots instinctifs.
        Genevieve

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        • Je crois, Geneviève, que si le Chariot t’interpelle, ce que tu es très éprouvée dans ton corps en ce mornement, et cette Lame représente notre véhicule de chair. Ce que tu as bien saisi en terminant par la nourriture 😀
          Prunelles est férue de l’alchimie et d’autres sciences, auxquelles elle fait souvent référence mais c’est vrai que ces écrits sont denses.
          Si ton Lenormand te parle davantage, n’hésite pas.
          C’est vrai que ton année a mal commencé mais j’espère que les énergies du 6 prendront la relève, d’autant que nous sommes en année 6.
          Peut-être un petit coup de nettoyage, via la XIII ou les autres aspects de ton « thème ».
          Pour prendre les rênes il n’est jamais trop tard et ne t’inquiète pas, la dualité est inévitable dans ce monde et nous y sommes tous assujettis.
          Le langage des oiseaux pour « l’âme agit » est très précieux pour le décryptage de nombreuses situations, même des « mal-a-dit ».
          Ravie que cela t’ait donné quelque pistes mais remercie toi, puisque ce sont tes propres réflexions.
          Soigne bien ton Chariot, à bientôt et je t’embrasse très fort.

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          • Bonjour Elisabeth et merci pour ta réponse. C’est curieux que je sois tombée malade le lendemain de la conversion avec mon fils où j’ai justement exprimé ce que je ressentais dans notre manque de communication. « mal-à-dit » à cela je n’y avais pas pensé, et mon médecin Belge, décédée adorait ce genre d’analogies qu’elle m’écrivait sur papier.
            Je vais aller faire un tour du côté de la lame XIII, si j’ai bien compris le sens de ta phrase.
            Je t’embrasse affectueusement
            Genevieve

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            • Bonsoir Geneviève,
              Ta maladie à certainement été déclenchée par ce manque de communication. Et je remarque, que tu as écrit « conversion », à la place de la conversation. Ce lapsus te fait-il penser à quelque chose ? Convertir : l’action de changer quelque chose en une autre…
              Le langage des oiseaux est très précieux pour décrypter, d’autant que le français est une de langues, qui s’approchent le plus des racines des langages « originels ».
              Souvent, le nom de la pathologie détermine son origine, d’ailleurs, même dans la vie courante, nous disons souvent : « j’en ai plein le dos ».
              Et justement, toi, qui as mal à cet endroit.
              L’Arcane XIII n’est jamais bien loin, quand il s’agit d’opérer un changement, faire une coupure nécessaire, se débarrasser de ce qui pèse.
              J’espère qu’elle te donnera quelques pistes…
              Prends soin de toi, Geneviève, à bientôt et toute mon affection.

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  2. Ici quatre colonnes torsadées et actives, sur notre véhicule ; Malkout.
    1. La vie, premier point, le rouge qui passe du rouge au bleu pour aboutir au violet,
    2. la lumière, deuxième point, connaissance qui passe du bleu au rouge, indigo en Shekinah, si près de la Lumière Noire qui m’appelle ; et je viens m’abîmer en Daât (ou peut être Janus aux deux faces ; je ne peux voir la face cachée), honorer tout simplement.
    Je vis les unions en va-et-vient croisés mais aussi parallèles, rangés, posés, aménagés pour moi en vaisseau quaternaire violet ; ainsi l’indigo ne m’implose pas. Stabilité en quatrain sous les bons auspices de
    3. l’amour, troisième point. J’honore le trois divin en passant par
    4. le quatre, ma condition humaine, la terre ; la Shekinah.
    Le sept. Ce que j’aime le plus dans ce sept en Bereshith : la restauration des Forces (divines pour certains et pour moi) en moi, dans le silence obscur, éclairé par ma conscience active et volontaire, que je peux contempler. Mes forces viennent du silence, souterrain et caché. C’est mon silence quand j’ai tourné ma face vers la Source pour retrouver l’engagement.
    C’est mon silence, le moteur de ma vie.
    Le Soufre fluide, volatile, ardent, et le Mercure liquide reflétant ; pour moi mais ce n’est qu’une interprétation personnelle ( il y en a tant d’autres ) les émotions ont hérité du « vif-argent » du Mercure-matière vierge et des vapeurs passionnées du Soufre .
    L’esprit informera tout ça en Soufre, ordonnera en Sel modérateur. Du moins c’est ce que j’ai compris de ma vie. Je n’en suis que là. Il y a tant à découvrir.
    L’esprit regarde l’émotion sur la lame, je le ressens plein de sollicitude accompagné de tempérance, de tolérance aussi dans l’herbe verte qui pousse au sol.
    La roue en travers ? Juste pour se poser un instant, regarder la scène en décor de théâtre dont les rideaux sont faits de chair. Il ne tient donc qu’à moi de contempler, de prendre du recul, d’ouvrir les yeux.
    Je suis tranquille et reposé, confiant et si dans l’espace à … « que deux dimensions » (la dualité) ma roue apparaît de travers, ce n’est peut- être qu’une illusion. En profondeur, la perspective va sans doute les tourner dans la direction que je prendrai, MA direction ; le sceptre de ma volonté que je tiens en main droite fera autorité. Il tournera les roues et soumettra les deux chevaux tronqués, complétant les deux roues pour obtenir le quatre.
    Pour le moment mon cercle intime est fait de chair, le point central a fait de moi un être quinquénaire et boiteux au milieu, en travers, c’est selon ; dans tous les cas, en mouvement de recherche de stabilité (ma condition est en déséquilibre) … en travers donc, du carré. Mais sa nature de marchepied appelle ma propension : …. la quadrature du cercle en grand retour. Je ne peux donc qu’honorer ce point, formé de mental et d’ego imbriqués parce qu’il est un passage obligé. Tout cela m’apparaît si clairement.
    Mise en mots maladroite.

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    • Ma douce Prunelles, tu as trouvé TON Chariot, dans sa dimension ésotérique, à travers ton vécu dans ta chair, en passant par l’arbre de Sephirot. Magnifique parcours, qui t’a donné la véritable maîtrise de ton véhicule qui devient stable par le lien de l’Esprit avec la Source.
      Malkhout, le royaume, la séphira de base reçoit l’abondance qui lui arrive depuis Keter, à travers toutes les phases précédentes, soutenues par les colonnes de rigueur et de miséricorde.
      Et tu n’en es pas que là, tu es déjà là, par ton travail alchimique de la transmutation… Pour suivre :  » MA direction ; le sceptre de ma volonté que je tiens en main droite fera autorité. Il tournera les roues et soumettra les deux chevaux tronqués, complétant les deux roues pour obtenir le quatre. » Le nombre de la matière, de l’incarnation et de la bonne gouvernance.
      Merci pour cette interprétation, si personnelle mais universelle aussi.
      Tendresse à toi

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  3. pour moi, le chariot signifie la mise en route, le choix est fait, mais il reste des regrets, des peurs, des incertitudes
    il signifie autant l’arrêt que la vitesse, et les chevaux qui vont en sens contraire doivent être apprivoisés, pour que leurs pattes fassent comme leur tête, il ne faudra pas grand chose pour les mettre ensemble, dans le bon sens
    mais je ne connais pas plus que ça cette carte, et j’ai appris beaucoup de chose à te lire

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    • Merci Marie, tes commentaires sur les Lames me sont si précieux car si j’en parle, c’est aussi pour avoir un retour, une interprétation, un vécu personnel. A chacun son Chariot, personne ne le vit de la même manière.
      Et ce que tu décris, c’est justement le parcours, encore un peu chaotique mais qui fait partie du chemin de l’initiation pour arriver à l’harmonie finale.

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    • Bonsoir Corinne,
      Heureuse que ce texte soit en adéquation avec votre vécu. Peut-être avez vous le Chariot dans votre thème…
      Le partage fait ma joie quotidienne, cela doit être pareil pour vous. J’adore vos gourmandises !
      Toutes mes amitiés.

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