Comment accepter cette famille

Pour nous permettre d’être heureux et d’accéder à nos pleines potentialités, nous devons nous libérer des blocages hérités de nos parents et de nos aïeux. Comment nous épanouir sans répéter les mêmes erreurs et les mêmes comportements ? Certaines réponses se trouvent dans la psychogénéalogie.

Nous ne sommes pas seulement l’enfant d’un père et d’une mère. Nos comportements, nos réactions, nos blocages sont aussi déterminés par nos ancêtres. Nous avons tous une histoire. Une histoire de famille dont nous sommes l’un des maillons d’une chaîne de générations.

Des personnes que nous connaissons bien – père, mère, grands-parents, frères ou sœurs – et d’autres dont nous ne savons pas grand-chose – voire rien, surtout quand ils sont morts il y a longtemps et que nous ne les avons pas connus – mais dont la trace subsiste en nous, à travers des références, des comparaisons, des identifications, des secrets, des non-dits ou des allusions, transmis par notre famille.

Cet héritage psychologique exerce sur nous une influence qui nous pousse à répéter, souvent de manière inconsciente, que nous le voulions ou non, des situations agréables ou des événements  douloureux. Pourquoi en effet choisir un homme qui nous fait souffrir, comme notre mère a choisi un homme qui l’a fait souffrir, comme sa propre mère ? Pourquoi succomber à la même maladie que notre père au même âge que lui ? Pourquoi s’être obligé à collectionner les diplômes et à exercer un métier prestigieux alors que nous avons toujours aimé les activités manuelles ?


La psychogénéalogie, lien entre la psychologie et la généalogie, aide à comprendre ce qui nous détermine et nous influence, dans un passé parfois lointain, à nous libérer de notre destin répétitif, de nos blocages, et à découvrir qui nous sommes vraiment.

« Dès notre conception, nous sommes l’objet de projections familiales, de désirs et de fantasmes de la part de nos parents et de nos grands-parents, explique Chantal Rialland, psychogénéalogiste, psychothérapeute diplômée en sciences humaines.

Nous sommes désirés ou non, attendus en tant que garçon ou fille, fantasmés, rêvés, espérés, quant à notre physique, notre caractère et nos aptitudes. A notre naissance nous recevons des prénoms. Ceux-ci vont refléter des désirs plus ou moins inconscients. Il est recommandé d’éviter par exemple de donner le prénom d’un héros de la famille, surtout s’il est mort jeune car de manière inconsciente, on demande à cet enfant de ressembler à ce héros.

Il vaut mieux éviter aussi de l’appeler comme un enfant décédé. C’est un héritage très lourd à porter. Dès notre venue au monde, nous sommes définis, étiquetés selon certaines caractéristiques corporelles, sexuelles, affectives, intellectuelles, artistiques, en fonction des membres de notre famille et de notre place au sein de la fratrie.

« Tu ne trouves pas qu’il a les yeux de son père, qu’elle a les cheveux de sa grand-mère, le sourire de sa grande sœur… » On morcèle le corps de l’enfant pour toujours chercher des ressemblances familiales avec les personnes qui nous ont donné de l’amour, ou à l’inverse, on espère qu’il ne ressemblera en rien à un membre de la famille qui en a été banni.

L’enfant va donc, de manière inconsciente, se calquer sur la demande de ses parents. Ou faire tout l’inverse. Durant toute son enfance et son adolescence, il va ensuite apprendre ce qu’est l’être humain, l’homme, la femme, le couple, la famille, le rapport à l’argent… à travers la propre vision de ses parents qui elle-même a été forgée par leurs propres parents. Il va emmagasiner une énorme base de données qu’il va considérer comme la vérité et qui va influencer ses relations amoureuses, amicales ou professionnelles.

Si on a, par exemple, eu des problèmes avec l’autorité, on va être très sensible aux instances hiérarchiques en entreprise. Si un collègue nous énerve, il y a de fortes chances que cela nous renvoie à ce qu’on a vécu avec son père, sa mère ou ses frères et sœurs… »

La psychogénéalogie permet alors de libérer le conscient pour être soi, de mettre le doigt sur des choses inconscientes pour éviter de les reproduire inéluctablement sans comprendre pourquoi. « Attention, précise Chantal Rialland, la psychogénéalogie ne doit pas être vue comme la découverte d’une chaîne de malheurs ! Certaines névroses familiales font aussi émerger de belles choses.

Prenons le célèbre exemple de Françoise Dolto qui a perdu sa sœur aînée très jeune. Sa mère lui reprochait son décès parce qu’elle disait qu’elle n’avait pas assez prié pour la sauver de la maladie, et déclara même qu’elle aurait préféré que ce soit elle qui meure à sa place. Ce décès a été un événement fondateur de la carrière de psychanalyste de Dolto. Je pense qu’il faut faire de son héritage psychologique, quel qu’il soit, une chance et pas le considérer comme une fatalité.

Il est nécessaire de le transformer en pensée positive, d’en faire une force pour soi-même et pour les autres. Il faut prendre de la hauteur sur cet arbre généalogique. Comprendre que nos parents nous ont élevés en fonction de ce qu’ils ont eux-mêmes vécu, de ce qu’ils ont emmagasiné, voire subi, permet de comprendre aussi qu’ils ont agi ainsi pour des raisons qui n’ont rien à voir avec nous. Que ce n’est pas notre faute. Que nous ne sommes pas coupables.

Et cela permet de pardonner à ses parents et de faire la paix avec soi-même. Certains patients ayant vécu de très graves traumatismes disent avoir trop souffert pour pardonner et pensent que ce serait comme cautionner ce qu’on leur a fait subir. Mais on pardonne pour soi, pas pour les autres. C’est le seul moyen rompre l’aspect répétitif de cette chaîne de programmation. »

La différence entre une psychothérapie classique et la psychogénéalogie

« Habituellement, on ne prend en compte que la ou les personnes de la famille avec qui on a une relation difficile, avec qui cela s’est mal passé. En psychogénéalogie, on va également se pencher sur les personnes avec qui on pense que tout s’est toujours bien passé pour comprendre comment on s’est construit. Bien connaître l’histoire de ses propres parents est toujours très libérateur. »

http://www.chantalrialland.com/

65 réflexions sur “Comment accepter cette famille

  1. Pingback: Comment accepter cette famille « Mélodie d'une vie

  2. A reblogué ceci sur Filamots and commented:
    Comme tout cela est bien vrai. Je vous invite aussi à lire l’article suivant qui parle du livre de Anne Ancelin que j’ai lu et que je devrais relire. « Aïe mes aïeux ». Merci à Elisabeth pour ses articles pleins de sagesses.

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  3. Bondoir Élizabeth !!

    Oh la la ….que dire…

    Cet article me touche tellement…ce n’est que très tard que j’ai réussi a me libéré du « ce qu’on attend de moi  » et encore je me fait parfois rattraper…il m’a fallu une certaine distance pour je vois réellement qui j’était sans toutes ces projections que l’on m’avaient envoyer depuis mon enfance et projections que j’avait souvent volontairement prise en bagage….

    Il m’a fallu faire ce pas..je n’était plus qu’une incroyable et insurmontable montagnes d’attentes…moi…j’étaie complétement enfoui dessous sans même savoir qui j’étaie….

    Je me suis retrouver..j’ai garder tout ce qui était moi évidemment…et aussi j’ai pris plaisirs a accepter ce qui faisait parti de mon bagage génétique….

    Je respire mieux maintenant…je sais être moi….

    Bon..je m’égare un peu…mais comme ton article me fait du bien …

    Je manque un peu de temps…
    Mais ce soir je prend un doux moment pour visité mes ami(es) et je tenait a venir te dire bonjour et lire un peu tes partages…c’est toujours un beau moment…

    Bonne fin de soirée a toi…

    Sorcière

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    • Chère Sorcière,
      Merci infiniment de me rendre visite, malgré ton manque de temps, j’en suis vraiment touchée, comme à chacun de tes passages.
      Oui, ces éternelles attentes, projections, injonctions familiales, associés aux mémoires anciennes que nous portons, nous influencent tant, surtout que nous les recevons à l’âge où il est difficile de ne pas les prendre comme bagage, puisque c’est la seule référence que nous ayons.
      D’ailleurs, nombreuses sont les personnes qui ne s’en libèrent jamais.
      Donc que tu aies fait ce travail, même tard est tellement à ton honneur, tu as su différencier ce qui t’appartenait en propre, et du bagage familial tu n’as pris que ce qui te convenait.
      « Je respire mieux maintenant…je sais être moi…. » Cette affirmation est si touchante car le travail a du être long et difficile et même si tu te fais parfois rattraper, ce ne sont que des tests de la vie, pour t’affermir dans ton autonomie.
      Tu ne t’égares nullement et si cet article t’a fait du bien, c’est parce que tu y a retrouvé le chemin de libération que tu as parcouru.
      Merci pour ce beau témoignage, j’attends aussi, avec impatience, de pouvoir retourner dans ton monde magique.
      Belle soirée à toi et à très bientôt…

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  4. Vivre, être heureux… pas toujours très simple, mais je rejoins cet article en particulier dans sa conclusion. Il faut apprendre à se libérer, c’est salvateur ! Se libérer de nos souffrances, de celles qui nous ont été infligées. Prendre du recul, mettre de la distance avec les personnes qui nous ont blessés. Essayer également de s’éloigner de l’éducation, des idées reçues, privilégier le silence pour se trouver et tenter de se construire au plus près de nous-même. Je ne sais pas si cela s’appelle pardonner aux autres, à sa famille… En ce qui me concerne, c’est DéCIDER d’être adulte, de ne pas donner prise (ou peu) aux autres sur sa vie, sur sa pensée et sur sa liberté d’être.
    Comme d’habitude Elisabeth, tu nous livres un article qui nous pousse à réfléchir.
    Bises.

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    • Comme d’habitude, Yveline tu lis et interprètes à un niveau profond, et toujours avec ta propension au bonheur, au travail conscient sur toi, fidèle à ton chemin vers l’autonomie créatrice de ta vie.
      Tes résolutions sont très justes et je suis certaine que tu les mets déjà en pratique depuis longtemps, en surmontant courageusement les difficultés.
      Merci de venir apporter ton éclairage personnel à l’article.

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  5. La psychogénéalogie apporte des sujets de réflexions et même parfois des réponses : un livre passionnant « Comment paye-t-on les fautes de nos ancêtres ». On y découvre le fonctionnement de l’inconscient transgénérationnel, le « choix » du prénom donné à un enfant qui n’est pas un choix conscient et qui pose sur cet enfant le poids des secrets de famille.
    J’ai suivi moi-même une analyse à laquelle j’avais inclus quelques scéances psychogénéalogie et sophrologie. Il y a beaucoup à dire.
    Bonne soirée et merci pour cet article

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    • Merci à toi pour avoir apporté ce témoignage personnel. La psychogénéalogie est de plus en plus appliquée et même avant que ce terme ne soit employé, des nombreux thérapeutes l’appliquaient déjà. Les livres sont fort nombreux, comme celui de Nina Canault que tu cites, j’aime beaucoup aussi « Le syndrome du gisant » de Salomon Sellam, qui parle de l’enfant de remplacement, ainsi que de ce choix du prénom, parfois lourd à porter car il pose sur l’enfant le poids de ces secrets de famille que tu évoques. Je publierai bientôt un article sur Anne Ancelin et et son ouvrage de référence  » Aïe mes aïeux ».
      C’est moi qui te remercie d’avoir livré ton expérience dans ce domaine, elle est précieuse car il y a beaucoup à dire mais surtout à guérir, comme tu l’as fait.
      Belle soirée, Mademoiselle Khoutûre et un grand merci d’avoir partagé cet article sur ton site.

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  6. Très bon article. D’habitude, je ne comprends pas grand-chose à ces choses-là, mais avec toi, j’ai tout compris. De là à ce que j’aie envie d’approfondir, je ne sais pas. Je suis ce que je suis, en grande partie à cause de/grâce à mon héritage, mais aussi à cause de/grâce à mon environnement social. Plus tard, mes choix d’adulte m’ont également aidée à être ce que je suis aujourd’hui, en diminuant les influences primaires (j’ai choisi, consciemment ou pas, une vie radicalement différente des milieux familiaux, culturels et sociaux dans lesquels j’avais été élevée). Ce qui compte pour moi le plus, actuellement, est plutôt: suis-je en paix avec ce que je suis?

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    • Merci Catherine, très touchée que cet article a su te parler. D’ailleurs, je suppose que tu en as eu conscience, sans vraiment mettre ces mots là dessus. Et ses choix que tu as fait ont marqué un grand tournant dans ta vie. Que tu les aies fait d’une manière consciente ou instinctive compte peu car l’essentiel et d’avoir choisi et de t’être affirmée.
      La question que tu te poses est d’une grande importance car elle implique tout ton être… Il n’y a que toi qui puisses y répondre, en écoutant ton cœur. Et en réajustant en permanence car rien n’est figé et ce qui te correspond aujourd’hui peut changer demain.
      L’essentiel est juste de savoir t’écouter et ressentir si tu es dans ta justesse intérieure.

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  7. excellent post. L’essentiel est dit ! cela me renvoit à l’idée que la plus belle prise de conscience qui puisse arriver c’est de comprendre qu’on a le droit d’être juste soi. Et que nous ne sommes pas les souffrances les peurs ou les projections de nos parents. Parfois il faut une vie entière pour le comprendre et enfin commencer le processus qui mène au pardon. la dernière fois une dame m’a raconté que son frère pourtant éminent neurochirurgien a la retraite âgé de près de 80 ans était toujours empli de rancoeur vis à vis d’elle. il pensait avoir été moins aimé qu’elle. IL vivait en vieil ours solitaire déconnecté de tous. ce genre de témoignage me fend le coeur. et en même temps me fait encore plus prendre conscience de la fugacité de la vie et de notre responsabilité dans notre bonheur..merci pour ce très agréable article, très complet …

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    • Bonsoir Sandra et bienvenue sur ce blog. Merci pour ce commentaire où vous avez saisi l’essentiel :  » la plus belle prise de conscience qui puisse arriver c’est de comprendre qu’on a le droit d’être juste soi. Et que nous ne sommes pas les souffrances les peurs ou les projections de nos parents « . Oui, parfois il faut une vie entière mais le plus important est d’entreprendre ce travail, en conscience et dans l’amour de soi.
      Pour pardonner et lâcher nos blessures et mémoires douloureuses.
      Sans jugement aucun, nombreux sont ceux qui préfèrent demeurer dans le rôle de victime et ressasser les vieilles rancœurs, en se coupant des autres et surtout de la voix de leur cœur.
      Cela provoque une rigidité, aussi bien morale que physique.
      Comme vous dites si bien, nous sommes responsables de notre bonheur car, même avec un passif très lourd, la décision de le traîner derrière soi ou bien nous en défaire nous appartient.
      Merci pour votre visite et cette belle lucidité.

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    • Pour moi, ce n’est pas qu’une éventualité mais bien un choix conscient de l’âme, avant son incarnation. Et toutes les épreuves de la vie mènent à découvrir le « pourquoi » de ce choix, que nous oublions en prenant un corps.
      Mais bien évidemment, cette opinion n’engage que moi…
      PS. Dans ce cas de figure, ton âme aurait choisi la difficulté extrême car elle savait qu’elle pourrait la porter et guérir.
      Et dans l’absolu, tu es une belle âme, de cela, j’en suis certaine

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      • Je n’ai pas osé m’aventurer ni me mouiller plus avant sur un blog ouvert à tous… puisque tu l’as affirmé, moi aussi je suis persuadée que quelque chose se passe avant. Cette conviction m’a « responsabilisée ». Je me suis prise en charge dès lors que j’ai « compris » ( pour moi cela fait partie d’une réalité ) qu’effectivement, j’étais bien l’artisan de mon origine. Dès lors le point de vue devient beaucoup plus avantageux et la recherche beaucoup plus efficace à mon sens.
        l’âme est belle par nature selon moi, celle de chacun et celle de tous. Ce qui tâtonne dans l’ombre est appelé à la rejoindre .

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        • Alors merci encore, Prunelles, je sais que tu as le courage de tes opinions mais il est vrai, que les nôtre ne sont pas forcément partagées par tous. Mais ce blog est aussi ouvert à des points de vue différents.
          Oui, cette conscience que nous avons choisi notre parcours nous responsabilise beaucoup, ainsi que la conviction que nous avons toujours notre libre arbitre.
          Les âmes sont pures, juste il nous appartient de faire jaillir leur lumière, en éclairant nos ombres

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  8. Bonsoir,
    oui je pense aussi que la psychogénéalogie peut nous aider à prendre plus de recul, à élargir l’empan pour mieux nous situer, non plus seulement dans la chaîne, mais aussi dans quelque chose de plus … « systémique ». On « ressent » mieux la collatéralité et les différents niveaux, les différentes strates aussi , ce qui nous a touché , ce qui n’a fait que nous effleurer et ce qui ne nous a pas touché. On comprend mieux le contexte socio-culturel . On se rend mieux compte que ce sont souvent plusieurs facteurs et non plus le seul fait de nos géniteurs qui a déterminé certains évènements ou certains actes. Cela aide aussi pour le pardon, car les responsabilités sont souvent partagées, plus diluées, et surtout, nos parents nous apparaissent également plus facilement dans leur rôle «d’ « enfants » de leurs parents, ayant comme nous réagi selon leurs possibilités et leurs capacités. La psychogénéalogie relativise bien des choses. Non seulement en amont, mais aussi en aval : elle nous fait prendre conscience de la nécessité de casser certains cercles vicieux, et surtout elle nous donne les moyens de le faire pour nos propres enfants et nos petits enfants. Bien sûr nous ne sommes pas des « Rambô », mais le peu que nous avons « franchi » est toujours cela de pris. Nous ne travaillons plus pour nous-mêmes seulement mais aussi pour nos enfants, nos frères et sœurs, nos neveux, nos parents quand c’est possible. Parce qu’un enfant aime toujours ses parents ( je viens d’une famille à fort taux de pédophilie, je sais de quoi je parle ) et un parent peut aimer son enfant même criminel. Je viens d’une famille nombreuse, toute disloquée, nous avons été dispersés, nous ne sommes que des « demi » ( frères, sœur ) nous n’avons pas été élevés ensemble et paradoxalement cet éloignement nous a rapprochés parce que c’était un point commun. La psychogénéalogie souligne les liens qui nous unissent malgré tout.
    Comme n’importe quel outil, elle fait ressortir le positif ET le négatif., chaque élément se teintant des autres.
    Quant aux manques ( par exemple dans le cas d’un parent inconnu comme c’est mon cas, et je peux témoigner que la quête dure une vie ), la psychogénéalogie permet de mieux accepter de partir d’un rien relatif en s’appuyant sur ce que l’on a déjà.
    J’ai été un peu longue je vous prie de m’en excuser.
    Personnellement je n’ai pas utilisé la psychogénéalogie, mais j’ai utilisé la psychanalyse et ces deux outils remontent et élargissent en amont l’un et l’autre. On ne peut de toute façon utiliser qu’une méthode à la fois en principal ( même si l’autre peut venir compléter ), parce que les deux nécessitent un travail sur la longueur, c’est un travail de fond, long et fastidieux. Mais à mon humble avis, ce sont des réflexions qui nous gratifient avec le temps.
    Je vous souhaite à vous qui me lirez, de trouver le meilleur en vous-mêmes, quel que soit l’outil que vous avez choisi, le chemin que vous avez parcouru, la voie que vous avez prise. Je tiens fortement à cette notion primordiale, la notion « d’éducabilité » de l’être humain à tout âge. Cette capacité me donne l’occasion de m’émerveiller et de remercier la vie quotidiennement..
    Bien à vous

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    • Chère Prunelles,
      Je ne peux que te remercier pour ton témoignage, si lucide, sincère et intime, tu as dit de si belles choses, que je ne puis qu’admirer ton courage et ta volonté de t’en sortir d’une enfance si pleine de souffrance.
      Tu es une véritable « résiliente » et ton parcours de vie, dirigé vers le pardon et l’amour est un si bel exemple à suivre et apporte tant d’espoir.
      Et tu as raison, tout travail effectué sur nous, rejaillit forcément sur les générations futures, en rompant la mémoire de la lignée et guérit, même nos ancêtres déjà partis.
      Courage, ma douce et toute ma tendresse.

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    • En réponse à Prunelles.
      Bien que nous souffrions tous, j’apprécie également votre témoignage et j’admire aussi votre courage.
      Nous portons tous cette généalogie de nos ancêtres et cela nous pèse parfois sans le savoir. La plus grosse difficulté est de trouver de l’aide afin de guérir soi-même et c’est un sacré défi car c’est un long parcours comme vous dites. Ce défi fait partie certainement du contrat que nous avons signé avant de nous incarner. Je pense que j’ai oublié de lire le verso du contrat. Là où sont indiquées les conditions particulières. Pas de bol. Peut être sommes-nous nombreux à avoir signé soit les yeux fermés (terrible erreur), soit sans avoir lu les petites lignes (encore pire). Et pour cela nous ne pouvons invoquer le vice du consentement (on a tout faux).

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      • En réponse à constellation33.
        Nous ne sommes pas nombreux, nous en sommes je crois tous là. Quant à accepter l’aide, c’est tout un apprentissage pour certains. Pour ce qui est de la souffrance, il n’y a pas de « petites » et de « grandes » souffrances. Il y a souffrance à soulager, point. Chez autrui autant que chez nous, point aussi. Pas de questions, de négociations ou de « bémols » inutiles. Lorsque je vois une plaie j’essaie de nettoyer, désinfecter, protéger. Nous sommes tous de même argile. C’est pour cela que lorsque je vois quelqu’un d’heureux, je me réjouis dans l’instant ( c’est si bon …)

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  9. Bonjour,

    En somme, quand j’ai essayé de comprendre le rapport que mes parents ont eu avec les leurs pour mieux les comprendre eux afin de pouvoir entreprendre une démarche de pardon, à eux, et me déculpabiliser, déjà j’étais sur la voie de la psychogénéalogie non ? Je pense que cela m’a beaucoup aidé.
    À un moment, même dans la communication, quand j’ai dû – et voulu même si ça a été très dur, surtout envers mon père – mettre les choses à plat, cela a été une aide en disant « toi aussi tu as ou aurais bien voulu que ton père ( ou ta mère ) t’écoute sur tes souffrances ! Maintenant c’est toi le père ( ou la mère ) et c’est moi qui a besoin de communiquer sur mes souffrances » en ajoutant par exemple « je ne t’en veux pas d’avoir reproduit des schémas éducationnels, de ne pas avoir su faire ce qu’on ne t’a pas appris, d’ailleurs, je ne t’en veux pour rien, j’ai juste une colère en moi, aide-moi à m’en libérer et tu verras que je serais mieux, tu seras aussi mieux de me voir libérer et nos rapports s’amélioreront ! ».
    Période très difficile que j’ai longtemps voulu éviter, que j’aurais bien voulu éviter à un moment donné mais qui ne pouvait pas être évitée. Aujourd’hui je ne regrette pas ce travail, car nos relations vont beaucoup mieux, ça n’a plus rien à voir. La colère s’efface et l’amour reprend sa place. C’est comme ça que je résumerai tout ça. Libérateur. 🙂

    Autrement, c’est vrai qu’on ne comprend pas toujours pourquoi des femmes battues, par exemple, retombent toujours dans le même piège, alors qu’elles savent, elles ont conscience de tout cela, c’est comme si une force invisible les obligeait, cette force est inconscience, c’est tout un passé, un patrimoine qu’elles traînent avec elle. Mettre le doigt sur ces choses-là peut les aider à se reconstruire et à se trouver car elles se disent souvent « perdue » en disant « je suis perdue » mais c’est à prendre au pied de la lettre, elles sont vraiment perdues, ne sachant plus qui elles sont. Du coup, les démarches à entreprendre pour la libération font peur parce qu’elles se reconnaissent dans un comportement, elles ont toujours vu ou connu ça, elles ont toujours été comme cela, alors, se libérer de quoi ? N’est-ce pas se fuir elle-même ? N’est-ce pas fuir le connu pour l’inconnu ? Dans ce cas-là, c’est terrifiant de se libérer car on va là où l’on ne connait pas et où l’on ne se connait pas, comment ne pas être perdue ? La perte identitaire est terrifiante, apprendre un beau jour que nous ne sommes pas ce que l’on a cru être : très déstabilisant ! C’est aussi pour cela que le mot « reconstruction » correspond bien à des personnes devant reconstruire l’avenir sur des bases plus saines et plus proches de ce qu’elles sont vraiment. Un travail qui provoque une grande anxiété et beaucoup d’angoisses parfois, d’où le besoin d’être accompagnée car quand on marche sur cette terre inconnu nous avons besoin d’un guide, nous sommes comme aveugle à ce nouveau monde et l’on a besoin, je pense, d’une personne qui nous dit « c’est bon, aies confiance, tu ne vas pas tomber, tu es sur la bonne voie, continue ! ».

    Merci pour cet article. 🙂

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    • Un grand merci à toi, Kapsule, d’abord pour ton témoignage personnel, si émouvant et fort. Tu as utilisé le même mot que moi « la libération ».
      A te lire, je retrouve ton caractère, lucide et volontaire, qui sait analyser la situation et fait, malgré toutes les craintes et blessure ce travail de réconciliation, difficile mais si bénéfique.
      Tu ne t’es pas dérobé devant cette nécessité vitale d’exprimer ta colère, un véritable poison, et par ce travail tu ne t’es pas seulement libéré toi mais aussi la lignée des ancêtres, ainsi que celle à venir.
      Notre mémoire génétique est si profondément inscrite en nous, que souvent, les gens l’acceptent, comme un fardeau inévitable.
      Telles ces femmes, qui préfèrent supporter la maltraitance, comme si elles en portaient la mémoire dans leurs gènes et ressentent une culpabilité pour une faute jamais commise.
      Il y a aussi cette peur de l’inconnu, si puissante chez l’être humain, qu’il s’accommode même de l’insupportable, pour ne pas aller vers cette perte de tout repère.
      Et tu le dis très justement, l’aide thérapeutique ou autre est nécessaire car tout seuls nous sommes trop terrifiés.
      Tu as si bien décrit tous ces processus, je ne vais pas les reprendre, juste t’en remercier encore, en espérant que ton analyse, qui complète et éclaire, par le vécu, cet article pourra aider ceux qui souffrent, parfois sans avoir conscience de la cause de ce mal-être profond.

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      • Je l’espère aussi Élisabeth. Sans vouloir prétendre quoi que ce soit, encore une fois, il est étrange que me remémorer mes mots à ce moment-là, que j’ai énoncé à quelques personnes, je crois, au moins mon frère sûrement, avec qui je me confie souvent, et réciproquement, je lui avais expliqué qu’il y avait une chaîne de répercussion, comme un effet domino de génération en génération et parfois des êtres pouvaient casser cette chaîne et changer le destin d’une famille, à ce moment-là, il me semble que je lui avais parlé de Jacques Chirac puisque je devais lire une biographie d’un auteur qui fera scandale un peu plus tard ( je ne me souviens plus de son nom ) qui a changé le destin de sa famille en quelque sorte. Ceci pour appuyer le fait que la génération du changement ce devait être la nôtre ! Et que l’on avait le pouvoir de casser cette « malédiction générationnelle » par la libération oui. Donc ceci est assez drôle de retrouver ailleurs des pensées. Bernard Werber – mais n’est pas le seul à le faire – reprendre un exemple de pensées qui circulent comme ça dans l’espace hors frontière, il donne, il me semble, pour appuyer ses propos, l’exemple des singes qui se copient sans se voir, dans deux continents différents, primates qui semblent évoluer en même temps. C’est aussi une de mes anciennes petites amies à qui je me confiais, qui elle a eu la chance de lire beaucoup, elle me faisait part que telle ou telle pensée se retrouvait chez tel ou tel auteur, voire dans tel livre etc., parfois de façon presque mot à mot.
        Enfin, une des théories quantiques casseraient, si je ne m’abuse, le fait qu’une chose ici ne peut pas garder un lien avec une chose là-bas, la matière elle ne pourrait pas avec ce lien-là, comme si en touchant une table en France, j’influençais sur un objet aux États-Unis. Et pourtant… La pensée pourrait donc se lier à d’autres pensées comme la matière ? En tout cas c’est intéressant comme théorie et moi je sors un peu du cadre… 😀

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        • Alors tu avais déjà tout pressenti de la psychogénéalogie, avant de faire vraiment sa connaissance et en plus, tu l’as appliquée avec succès…
          Bravo, c’est la seule remarque à faire 😀
          Concernant la deuxième partie, tu n’es pas hors cadre car tout est lié, tes observations sont très fines et me rappellent une de mes vidéos préférés :

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          • Ah oui c’est cette histoire dont je parlais. Il a fait un rajout à la fin de sa pensée sur l’amour ce qui n’est pas si mal finalement. 🙂

            Je la mettrais sans doute sur mon blog un jour ou l’autre. 🙂

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              • @Kapsule : votre témoignage est également émouvant. Effectivement, la peur de l’inconnu nous fait rebrousser chemin vers la libération. La femme, l’homme tellement habitués à une maltraitance n’osent envisager une vie différente de celle-ci. Vous êtes venue pour guérir et annuler cette souffrance qui dure depuis peut être plusieurs générations.
                Personnellement, je sais de quoi vous parlez lorsque vous évoquez une sorte de malédiction. Et parfois, c’est très difficile d’en sortir. Heureusement que nous sommes dans une période où le niveau d’énergie s’élève, ce qui aide à nettoyer toute cette « merde » (veuillez me pardonner pour ce terme).
                Vous avez su puiser dans une sorte de mémoire terrestre afin d’entamer ce pardon avec vos parents. Comme ce 100è singe.

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                  • Bonsoir Elisabeth et merci pour tes petits passages sur mon blog..je t’avoue que chez toi je suis complètement perdue et, pourtant loin de moi la pensée d’aller à l’encontre de tes convictions.Non ! pas du tout..Sauf que dans la vie chacun a ses propres perceptions..je ne suis sans doute pas touchée par la grâce mais, je crois au surnaturel puisque j’ai pu le toucher des doigts..certains de mes pouvoirs me font peur ,je préfère les faire taire …j’espère que tu comprendras:)

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                    • Bonsoir Marguerite,
                      Tu as pleinement le droit d’aller à l’encontre de mes convictions, je ne détiens aucune vérité, je partage juste les approches qui me parlent et me permettent d’avancer. A chacun de trouver son chemin et le partager, s’il en a envie dans le respect de l’Autre.

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          • Posons le problème mathématique suivant : Prenons un ensemble de singes alpha. Sachant qu’il a fallu 100 singes avant que les autres singes de la planète prennent conscience qu’il fallait laver les patates douces. quel sera le nombre d’humains X qui devront avoir pris conscience afin de changer notre vie sur la Terre ? Et dans quel délai, la prise de conscience se fera t-elle ?
            Vous avez 5 minutes pour résoudre le problème.
            Solutions :
            1°) comme l’histoire de Fernand Reynaud concernant le fût du canon, la réponse est « un certain temps »
            2°) grouillons-nous, tout va péter.

            Sinon ton 100ème singe, c’est le même coup que Corneille dans le Cid.
            « Nous partîmes cinq cents; mais par un prompt renfort
            Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port, » (Le Cid, extrait acte IV, scène 3)

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            • Intéressante, ta manière d’aborder le sujet. Je crois que le nombre des singes est symbolique, ce qui compte avant tout, c’est cette propagation du savoir qui se fait selon le principe que tout est lié ou s’apparente à l’effet papillon.
              Très drôle l’histoire de Fernand Reynaud, oui il y a urgence mais en même temps le phénomène ne peut pas être forcé.
              Je penche donc pour Corneille, ses vers sont porteurs d’un bel optimisme.
              Merci, Constellation pour tes réflexions, cela est une belle façon de « sortir du cadre » 😀

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    • Oui, Annick, c’est une belle phrase et tu l’as si bien interprété. Garder la rancune, voire la haine nous emprisonne, prend beaucoup d’énergie et crée des liens qui nous enchaînent à l’autre, même s’il est sorti de notre vie.
      Alors pardonner, de la façon dont je parle dans le commentaire précédent, est une véritable libération qui nous enlève un poids énorme.
      Comme tu le dis, l’autre n’a plus de pouvoir sur nous car nous nous en sommes soustrait par le par-don.

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  10. Pour pardonner faut être deux, celui qui pardonne et celui qui a « mal » agit, le pardon n’est possible que comme ça …. alors moi j’ai joué sur le temps qui simplifie beaucoup de choses et de douleurs !
    Il y a une autre pratique que j’utilise avec « ma famille » c’est une espèce d’indifférence, ce qui évite encore une fois beaucoup de peines et de rancoeur ! Je veux dire par là, que je fais semblant que ça n’a pas d’importance, semblant de ne pas avoir compris…. etc ! Et depuis les relations sont beaucoup plus faciles, superficielles mais pourtant profondes, tout et son contraire, mais en cas de coup dur, je suis toujours là, on peut compter sur moi, car c’est quand même « sacrée » la famille !
    La famille on ne peut pas faire sans, on ne peut pas faire avec ! lol ! (enfin avec la mienne)
    J’espère que tes relations avec ta famille sont « faciles » ou plus faciles, c’est rarement le cas, au cours d’un vie, on a trop de raisons valables ou pas de se brouiller pour des choses qui ont plus ou moins d’importance !
    Des gros bisous – Lili

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    • Je ne suis pas certaine qu’il faille être deux, nous pouvons pardonner, même si la personne qui nous a fait du mal n’éprouve pas le moindre remord.
      Cette capacité dépasse le temps et la distance, nous pouvons pardonner à ceux qui nous ont trahi et même aux morts.
      Bien sûr, c’est un point de vue tout à fait personnel, que je m’applique à mettre en action et, en toute humilité, j’ai tout pardonné.
      Cela procure un sentiment d’une libération immense, je me sens tellement plus légère après. Bien sûr, parfois cela demande du temps mais le plus difficile, encore à mon avis, est de se pardonner à soi…
      Quant à la famille, la mienne est bien difficile mais je fais avec : j’accepte et je tente de ne pas juger, bien que j’avoue ne pas toujours y arriver. Il y a un dicton : « on choisit ses amis mais pas sa famille » et je les nomme « mes meilleurs ennemis » car se sont eux qui nous donnent l’occasion d’un profond travail sur nous.
      Tu as choisi une autre « tactique » à chacun la sienne, l’important est que tu es toujours là en cas des coups durs.
      Merci, Lili pour ton témoignage, je t’embrasse très fort.

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