Jacques Salomé : Guérir nos blessures

Nous sommes, pour la plupart d’entre nous, porteurs de blessures plus ou moins vivaces engrangées dans notre histoire et surtout dans la petite enfance. Blessures ouvertes, précocement inscrites et durablement présentes dans la mémoire « fidèle de nos cellules », situations inachevées qui se crient  longtemps après dans les souvenirs limpides ou confus, amnésies et refoulements autour de zones de vulnérabilité et de sensibilité aiguë qui nous transforment parfois en écorchés vifs.

Une blessure a son origine dans un événement un geste, une parole, un ressenti, entendu et reçu comme nous faisant violence. L’autre, en face, ne nous a pas fait nécessairement violence, mais nous pouvons en recevoir l’impact, comme une agression qui nous blesse, nous déstabilise, nous morcelle ou nous déstructure.

Un des enjeux à démystifier, dans la vie relationnelle d’une vie d’adulte, sera de découvrir l’incroyable habileté dont nous sommes capables pour entretenir les blessures de notre enfance ou de notre histoire familiale à leur maximum, à travers des rencontres et des relations qui ne sont pas bonnes pour nous et auxquelles cependant, avec beaucoup d’aveuglement, nous nous accrochons.

Relations toxiques, en quelque sorte, qui vont réactiver en permanence ces blessures au lieu de les réduire au minimum. Cela devrait nous renvoyer à notre difficulté de faire des choix plus pertinents vers des rencontres vivifiantes et des relations structurantes qui pourraient apaiser nos blessures, éviter leur restimulation et nous confirmer dans une bonne estime de soi.

Il ne faut pas oublier qu’il y a toujours un enfant blessé, humilié, incompris en chacun de nous. Un ex-enfant susceptible de se réveiller, de se faire entendre, de se manifester dans les situations les plus banales d’une vie d’adulte. En particulier dans une vie de couple, de parents, ou dans les situations d’une vie professionnelle qui sont porteuses d’une incroyable variété d’événements, susceptibles de faire revivre l’ex-enfant qui est en nous et de réactiver ainsi des sensibilités douloureuses.

Il y a aussi en chacun de nous un enfant en attente d’émerveillements, de découvertes et d’enthousiasmes. Un enfant curieux, désireux d’entrer dans un mouvement d’étonnements et de croissance, un enfant susceptible de se relier à la beauté, à la justice ou à la compassion. Cet enfant-là sera éveillé, restimulé par des rencontres avec le beau, avec l’émotion d’un événement, avec la qualité d’un regard, d’une écoute, ou l’accueil d’un geste.

Ce sera tout le sens d’un accompagnement bienveillant, d’une présence proche, proposés à un enfant par un adulte disponible.

Mais tout se passe comme si les événements négatifs laissaient plus de traces en nous que les événements positifs. Et nous le savons bien: un seul jour de guerre laisse plus de violence et de désespérance dans une existence que trois cents jours de paix n ‘y ont inscrit de beauté et d’espérance.

Le combat semble donc inégal et nous risquons d’être entraînés dans une succession de conflits avec nous-mêmes en développant des conduites de réparation ou de restauration qui nous font oublier que nous pouvons aussi utiliser nos énergies autrement, en pratiquant également la confirmation, qui consiste à ne pas prendre sur soi ce qui n’est pas bon pour soi. « Ce point de vue, ce regard négatif, ce jugement de valeur que tu portes sur moi, je le laisse chez toi.

Il n’est pas bon pour moi, je ne le ressens pas comme me concernant, je ne peux rien en faire… »

En particulier en acceptant de mieux recevoir et d’accueillir les messages d’amour, de bonté et de beauté que nous pouvons rencontrer partout ; en étant aussi plus vigilant sur la qualité des relations qui nous sont proposées ; en acceptant de nous relier au positif de chacun, au sens profond de chaque événement ; en écoutant et en prenant conscience que toute situation de vie recèle du positif.

Nous pouvons ainsi donner plus d’espace, plus de vie et plus de stimulations à l’enfant émerveillé qu’il y a en nous.

http://www.j-salome.com/01-info/accueil.php

 A lire aussi dans ce blog :https://tarotpsychologique.wordpress.com/2012/11/27/jacques-salome-travail-sur-soi-et-recherche-spirituelle/

32 réflexions sur “Jacques Salomé : Guérir nos blessures

  1. Bonsoir Elisabeth , j’aime beaucoup les écrits deJacques Salomé . J’ai adoré ses « contes à guérir , contes à grandir  » ainsi que son célèbre best seller « t’es toi quand tu parles » . Un grand humaniste !
    Je découvre votre blog avec plaisir !

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    • Bonsoir Jerry,
      Merci pour votre visite, je publierai encore d’autres articles sur Jacques Salomé, qui à la grande capacité de divulguer sa sagesse avec simplicité.
      J’ai aussi été faire un tour sur votre blog, j’aime beaucoup et tous vos pseudos sont très drôles. Comme les lecteurs ne verront pas le titre, sans cliquer, j’annonce que le blog de Jerry se nomme magicienox 😀
      Nous en avons beaucoup discuté, à propos des articles sur le « Héros intérieur », alors vous tombez à pic.

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  2. Les blessures de l’existence seraient-elles, commes les épreuves sur nos chemins, pour nous obliger à réfléchir, à nous remettre en question pour avancer?
    Lorsqu’enfant tu reçois de ton père et de ta mère d’incessants jugements négatifs et que tu tente de te construire tant bien que mal , blessé , meurtri et sans amour, sans l’énergie positive de ceux qui t’on donné la vie, comment peux-tu avancer sans souffrir en y pensant et en y re-pensant même en les pansant et en les re-pansant. Je le reconnais, je souffre encore de mes blessures et je fais avec et j’essaye d’avancer en faisant de mon mieux, et je fais particulièrement attention à ne pas employer certains mots qui pourraient causer des maux à ceux que je rencontre dans ma vie.
    Myriam

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    • Oui, Myriam, cela est mon avis, toutes les épreuves vécues en conscience et surmontées, nous grandissent et nous rendent plus forts.
      Certes, les blessures de l’enfance, les injonctions parentales, le manque d’amour nous poursuivent toute notre vie.
      Mais c’est à nous de choisir : soit en restant dans le rôle de la victime, soit en nous engageant sur le chemin de la guérison où nous sommes les responsables de ce qui nous arrive ou du moins de notre attitude face aux événements.
      Nous ne pouvons pas changer le passé mais les blessures peuvent cicatriser, nous pouvons apprendre l’essentiel : nous donner l’amour que nous n’avons jamais reçu, prendre soin de nous et devenir notre propre parent.
      Si cela vous intéresse, il y a ici toute une série d’articles sur la guérison de l’enfant intérieur.
      Alors, puisque vous savez être attentive à ne pas faire du mal aux autres, appliquez ce principe d’abord à vous-même.
      Courage et toute mon amitiés.

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  3. « Laisser le passé au passé. Se libérer des blessures. Avancer. Assumer nos responsabilités pour changer nos vies. Agir, agir. Etre heureux ». « Je ne me lamente pas, je me bouge maintenant, je n’attends pas d’aller mieux. » Ce sont les slogans de mon Blog. Personnellement, je sais que lorsque j’ai décidé et été capable de me libérer de mes blessures, aussi bien de celles de l’enfance que de celles occasionnées à l’âge adulte, je n’ai plus donner prise aux personnes responsables de ces souffrances. Un cap a été franchi à ce moment là et je suis allée de l’avant sans regarder en arrière.

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  4. décidément elisabeth nous sommes en pleine synchronicité 🙂 je n’avais pas lu ce post avant d’écrire le mien !!!! merci pour cet article très complet et très pédagogique comme souvent !!! si avec tout ça on avance pas dans nos vies je comprends plus….

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    • Oui, chère Sandra, c’est exactement ce que je me suis dit, en lisant ton article d’hier. J’adore ce genre de synchronicités…
      Tant de sortes de thérapies différentes existent, je crois qu’avec du travail et le désir d’aller mieux, nous avancerons…

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  5. Je ne sais comment guérir ma blessure, un coup sauvagement porté dans le dos. J’espérais trouver une réponse ici mais le sujet semble tellement développé que je vais me contenter de relever ma chaussette gauche…
    😕

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  6. C’est vraiment intéressant, et plein de vérités! Je retiens en particulier « ce point de vue, ce regard négatif, ce jugement de valeur que tu portes sur moi, je le laisse chez toi. » Bon week-end Elisabeth 🙂

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  7. I like your piece on Healing Wounds. When I was in a relationship that went from great to draining, in a very short time, I realized this person pushed every childhood button I had. A therapist told me that we chose a partner who will either heal those wounds, or keep them active. I broke up with him.

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    • Be welcome and thank you for your evidence. I agree with your therapist, we attract our partners according to our wounds. And either they help us to recover, or plant us in our malaise.
      You had wisdom to understand and to break, congratulations.

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          • Please pass my most recent post around if you would. It is on a video that provides a real solution and vital information, pertaining to a world wide problem, especially in the U.S.
            Thank you and I hope you’re well and thriving

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          • I am sorry for the delayed response. I live outside of Boston, on the southeastern coast. Beautiful wildlife and marine life. I help rescue dolphins when they strand. Many do in the area where I live. I wish you very happy holidays. Do you speak English ? Your blog comes to me in French and I have it translated. I know most in the city speak English. Paris is one of my favorite cities. I love it. What area are you in ? I stayed in St. Germain des Pres and loved it. I found my way to Laduree too often though. I loved the lemon and raspberry macaroons.
            Have Wonderful Holidays

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            • I also I beg your pardon to answer so late. The region where you lived must be splendid and it is a nice thing to save the dolphins.
              They are splendid animals and I love them.
              Sorry, but I do not speak English very well.
              It is very nice to you to read my articles even if automatic translation is not very good.
              I live in the south of Paris and I am happy that you knew my city. The macaroons of Ladurée are delightful, me I like those especially in rose.
              I am not on vacation but I wish you the nice end of the year.
              All my best regards

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              • I forgot about the rose ones, of course. Did you happen to read my most recent post about making a statement ? I wrote about that poor woman who was raped and beaten on the bus in India. I am asking all my blogging friends to repost it if they can. I have suggested a small action at the end of it, that could help result in change. I hope you have the translator also. And it seems like you speak enhlish well.

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  8. Coucou Eliza,

    Il est déjà si dur de guérir de nos blessures physiques, que pour les autres, celles que l’on ne voit pas………… !
    Très égoïstement de mon côté comme j’ai eu une enfance pourrie, j’ai réalisé que « grâce » à ça je suis devenue celle que je suis aujourd’hui, une battante, une qui ne regarde jamais en arrière, une qui n’attend rien de la vie ni de personne, ainsi je ne peux avoir que de très agréables surprises dans la vie ! C’est vrai je n’aime pas quand c’est trop simple dans la vie, c’est bien pour ça, que mon blog est fait pour se distraire et rien d’autre !
    Je viens de gagner le combat avec ma cheville, je ne boite plus depuis hier soir, même si je marche « autrement » j’ai réappris à marcher à 59 ans, comme quoi, on peut guérir de tout, car les maux physiques entrainent toujours des maux psychologiques !

    Belle journée Eliza – je te fais des gros bisous – lili

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    • Bonsoir Lili,
      Oui, tu es une battante et tu as adopté cette philosophie car elle t’a permis de mieux vivre. Je respecte bien évidemment ton point de vue mais j’inverserai ta phrase car pour moi, les maux physiques découlent des conflits psychiques non résolus et si la mal-a-dit se manifeste dans le corps, c’est justement, parce qu’il n’a pas d’autres moyens pour se faire entendre.
      Jacques Salomé n’est pas le seul à témoigner d’avoir pris conscience de la nécessité du travail sur soi, après une grave maladie.
      Et tout est lié, les maux physiques ont toujours une cause psychologique. Cela dit, cette croyance n’engage que moi et ceux qui pensent pareil, tu n’y adhères certainement pas.
      L’essentiel est de vivre en accord avec soi…
      Je suis si heureuse que tu ne boîtes plus et j’adore ton blog, une véritable source de bonheur.
      Beau week-end, Lili et plein de bisous

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      • Non, non, je me suis mal exprimée, quand je dis qu’un mal physique entraine un mal psychologique, je pense par exemple à ma cheville, mais je suis tout à fait d’accord, qu’une maladie telle que le cancer soit causée avant tout par un problème psychique qui aura réveillé le cancer qui dort en nous !
        Bon week-end Eliza – je te fais des gros bisous – lili

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        • Je comprends bien, Lili, il est évident que quand nous affrontons un problèmes physique, tel que ta cheville, qui t’avait tant fait souffrir, notre état psychologique s’en ressent.
          Et pour le cancer, nous sommes d’accord, chacun possède des cellules cancéreuses qui se développent chez certains, souvent après un choc, un deuil ou un événement grave.
          Merci pour ces précisons, je t’embrasse fort et bon dimanche.

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    • Merci, chère Élodie, je me dis aussi que quel que soit l’éclairage, on tourne toujours autour du même sujet…
      La quête, une fois commencée est un travail de toute une vie mais comme tu dis, très justement, c’est le chemin qui compte

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  9. La souffrance est d’abord ce qui nous détruit, nous abîme. On peut en mourir, ne plus jamais croire en la vie, elle prend toute la place disponible………….. La plus grande souffrance est dans la solitude qui l’accompagne, elle est encore pire dans le noir ; on ne peut poser les yeux sur rien……………D’ailleurs les enfants on peur dans le noir ……………En même temps c’est dans le noir que l’on voit toute la lumière, un moyen que nous a donné la nature pour résoudre les problèmes …………….Excellent le violon,………….Merci à vous…………………Amicalement Bruno

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    • Merci, Bruno pour cette analyse encore si juste. L’éternelle dualité de l’ombre et de la lumière, qui ne peuvent exister l’un sans l’autre, ainsi que la nécessité d’éclairer nos ténèbres, pour que la souffrance cesse ou s’apaise, au moins. Entrer en relation, pour rompre cette solitude infernale et garder celle qui nous permet de nous ressourcer.
      Pour le violon, merci à Juliette.
      Excellent week-end à vous…

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