Le héros intérieur 1

Carol PearsonDans notre imaginaire, la vie est perçue comme un voyage entre deux ports, celui de notre naissance et de notre mort, ou comme une traversée qui comporte des épreuves, des embûches, mais aussi des réussites et des satisfactions. Ce voyage a pour but de faire évoluer la conscience du voyageur ou du héros, de renforcer son identité, de donner un sens à son existence et de vivre la vie originale et riche de son destin. C’est un voyage qui confronte chacun aux invariants de la condition humaine, à la mise en œuvre de qualités spécifiques pour vaincre nos « dragons » intérieurs avant le retour chez soi pour faire partager aux autres nos apprentissages. Les récits de ces voyages, en révélant nos croyances et les scénarios que nous adoptons consciemment ou non, et en nous aidant à donner un sens à notre vie, sont archétypaux. Les archétypes s’expriment dans toute activité humaine, qu’elle soit physique, mentale, littéraire ou artistique.

Les mythes sont ces histoires qui racontent les grands défis de l’existence. Ils fournissent aux hommes des modèles de changement et des guides intérieurs qui conseillent et inspirent sur la manière de vivre les épreuves. Ces mythes nous invitent à répondre à l’appel de notre destin, devenir celui qui accepte de se confronter à une série d’épreuves, vaincre les « dragons », et de se libérer de ce qui est artificiel et superficiel en lui pour devenir l’être qu’il est profondément.

Si le Mythe est l’Histoire, l’Archétype est le personnage ou le héros de l’Histoire.

Les destins héroïques sont au cœur des tragédies du théâtre grec. Ces histoires racontent les événements de la vie qui, sous l’effet de la peur ou de la colère, de l’excès ou de la démesure, nous font « sortir de nous-même ».

L’exploit héroïque consiste alors à avoir la capacité à se recentrer, «rentrer en soi-même », pour accéder à un autre état de conscience et aux ressources dont nous avons besoin dans ces circonstances. L’intention de l’œuvre est pédagogique. Il s’agit de capter l’attention de spectateur, le surprendre et l’effrayer afin de l’intégrer émotionnellement dans l’œuvre.

UlysseLe spectateur est ainsi invité à « modéliser » le héros, celui qui ne sait comment s’arracher à l’illusion des apparences, se libérer des peurs et des formes de vie qui ne lui sont pas utiles et se transformer en un être plus authentique.

Le héros peut accepter ou non l’épreuve qui se présente à lui. En refusant l’épreuve il renonce à son destin qui peut donc devenir réellement « tragique ».

Pour Carol Pearson, le refus de la prise de risque et de l’engagement dans notre périple personnel nous conduit à adopter des rôles prescrits, génère de l’engourdissement, un sentiment d’aliénation, de frustration, de manque et de vide intérieur.

Ceux qui anesthésient ou tuent le héros en eux vont se décourager de tuer des dragons, intériorisent leurs pulsions et se tuent eux-mêmes, en déclarant la guerre dérisoire, comme celle à leur surplus de graisse, à leur égoïsme ou en luttant pour leur santé. Il n’y a plus d’autre alternative que de vivre par procuration en devenant spectateur de films de série B. Se dérober à la quête, est une expérience de non vie, associée à une baisse de vitalité en nous.

En acceptant l’épreuve, et en se dépassant pour la surmonter, le héros s’engage dans la voie héroïque. Au lieu d’être victime, il prend le risque de la confrontation aux expériences de la vie et à ses propres limites. Il entreprend en même temps la découverte de ressources insoupçonnées, de nouvelles forces d’élévation en lui.

La quête héroïque est une manière de se socialiser sans tomber dans l’anonymat et l’homogénéisation. En renouant avec sa force intime, toujours présente, quoi qu’on ait fait pour l’étouffer, et en entreprenant sa quête intérieure contre vents et marées, le héros se donne plus de vitalité et contribue à rendre meilleur le monde auquel il appartient.

Les guides intérieurs qui accompagnent notre vie

 Dans son ouvrage  Le héros intérieur, Carol Pearson explique que les guides intérieurs sont des archétypes qui accompagnent depuis toujours les êtres humains dans leur croissance et leur montrent comment vivre. Ces guides sont parfois perçus comme des dieux ou des déesses présentant l’inconscient collectif.

« Ils existent sous forme d’énergie dans le psychisme individuel humain. Ils vivent à l’intérieur de nous-mêmes, et ce qui est encore plus important, nous vivons en eux. » Ces archétypes que nous rencontrons dans notre monde intérieur, dans nos rêves, dans nos actions, ou à travers la littérature, l’art, la religion, nous livrent des images de nos héros intérieurs, et des rôles que nous devrons incarner au cours de notre voyage.

Chaque rôle ou chaque archétypes définit un ensemble de caractéristiques, avec une mission à remplir, des valeurs et croyances spécifiques qui soutiennent les capacités à faire de nouveaux apprentissages. Les archétypes nous invitent à adopter un ensemble de « deuxième position », celles de nouveaux personnages, pour développer de nouveaux savoir-faire et éveiller de nouvelles qualités. Ces apprentissages sont comme un don, la récompense ou le trésor qui couronne l’épreuve.

Si les archétypes sont très nombreux, Carol Pearson en décrit six dans son ouvrage  Le Héros Intérieur, en particulier ceux qui ont la plus grande influence sur le développement humain au sein d’une culture occidentale. Un archétype est capable d’influencer notre vie quand son modèle est renforcé ou activé par les événements ou les histoires racontées par une culture, et quand ils ont une importance par rapport à un périple d’individuation. 

Les archétypes du développement humain selon Carol Pearson

dragon

Chaque archétype est un guide qui possède sa propre vision du monde, ses objectifs de vie et ses croyances particulières quant à ce qui donne du sens à la vie.

L’Innocent vit dans un état de grâce qui précède la chute

L’innocent vit dans un Eden ou la vie est douce, le dragon n’existe pas et ou tous les besoins sont comblés dans une atmosphère de sollicitude et d’amour. Pour les innocents, le monde existe pour leur satisfaction. C’est un état naturel chez l’enfant et c’est une négation de la réalité chez l’adulte. Il existe pourtant des personnes qui croient que Dieu, leurs parents et conjoints, leurs amis et employeurs devraient contribuer à rendre leur vie paradisiaque. L’innocent n’est pas un archétype héroïque, car lorsqu’on vit au paradis, on n’a pas besoin de buts, de peurs, de tâches ou de travail. C’est donc un archétype pré héroïque ou post héroïque.

L’Orphelin doit affronter la réalité de la chute

L’Orphelin recherche la sécurité. Il a très peur d’être exploité et abandonné. Idéaliste, il nie l’existence du dragon (l’impuissance) ou recherche du secours dès qu’il le rencontre. Son impression d’impuissance lui donne un vif désir de retourner à l’innocence originelle. Il se sent victime, obligé de se débrouiller dans un environnement hostile sans en avoir la force ni les capacités. Il est à la recherche d’une hiérarchie bienveillante (patron, gardien, conseiller spirituel) qui prendra soin de lui.

Il ne maîtrise pas ses émotions qui sont parfois paralysantes. L’évasion (drogues, travail, relations, hédonisme, consommation) est la seule manière d’affronter la condition humaine. La culture programme ses besoins. Il est dans la recherche d’un remède miracle à son existence et de gratifications immédiates dans sa vie.

Il se sent pauvre, recherche un travail avec une vie facile, et préfèrerait ne pas travailler, gagner au loto ou hériter. Sa tâche est de sortir de l’innocence et de vaincre la négation de la réalité pour apprendre que souffrance, douleur, épreuves et la mort font inévitablement partie de la vie.

Le Martyr apprend à donner, à s’engager et à se sacrifier pour les autres

Le Martyr veut résoudre le conflit entre la recherche du bien (la bonté, la sollicitude et la responsabilité) et l’évitement du mal et de ses pires peurs (l’égoïsme et l’exploitation).

Persécuté par le dragon (la souffrance), il cherche à l’apaiser ou se sacrifier pour sauver les autres. Il offre sa souffrance car elle est transformatrice. Ses émotions sont réprimées pour ne pas blesser les autres. Il considère que le travail doit être dur et désagréable, et au service des autres. Il y a plus vertu dans le don et la pauvreté que dans la réception des dons. La tâche du Martyr est d’être capable de prendre soin des autres, donner de façon libre et sans peur.

Le Guerrier apprend à lutter pour se défendre et à changer le monde à son image

indienLe Guerrier s’applique à être fort et efficace, à avoir une influence sur le monde, à éviter la faiblesse, l’inefficacité et la passivité. Il veut changer son environnement, afin que celui-ci se conforme à ses besoins et à ses valeurs. Pour cela il utilise la force de discipline, la volonté et la lutte. Il revendique l’autorité et le droit d’affirmer ce qu’il veut pour lui et les autres.

Il affronte le dragon (la peur) pour le tuer. Il acquiert le courage de se battre pour ce qu’il croit et ce qu’il veut en dépit des risques encourus. Il apprend dans la compétition et le goût de la réussite. Il modélise les autres à son image. Il maîtrise ou réprime ses émotions pour exercer plus de domination.

Il travaille dur pour réussir et être riche, en sachant utiliser le système à son profit. Sa tâche est d’avoir plus d’assurance, de confiance, de courage et de respect de soi et des autres, avant de rendre les armes pour devenir plus authentiques avec lui-même et les autres.

Le Vagabond entreprend la tâche de se retrouver lui-même en dehors des autres

Le Vagabond cherche l’indépendance, l’autonomie, une vocation et craint le conformisme. Pour fuir le dragon (la solitude) qu’il a identifié, il va quitter une situation oppressive et partir seul à la rencontre de l’inconnu. La vie est une aventure dans le monde ou à l’intérieur de lui- même.

C’est en se tenant « en dehors » des normes conformistes qu’il acquiert son identité. Se sentant un étranger et non-conformiste, il aime explorer de nouvelles idées, agir seul, assumer stoïquement ses émotions. Il cherche sa vocation ou un travail solitaire.

Il devient un autodidacte et est prêt à sacrifier de l’argent pour maintenir son indépendance. Sa tache est d’affronter la peur de son inaptitude à vivre seul, puis décider d’être lui-même, de découvrir qui il est et ce qu’il veut pour réaliser sa vocation.

Le Magicien apprend à se mouvoir avec l’énergie de l’Univers

merlinLe magicien ou le chaman cherche l’authenticité, l’équilibre avec les énergies de l’Univers, et désire attirer à lui ce dont il a besoin selon les lois de la « synchronicité », ce qui peut ressembler à de la magie. Il redoute le manque de profondeur, l’aliénation de soi et des autres, l’absence de centrage.

Le monde extérieur est le reflet du monde intérieur. Il accepte et intègre le dragon (l’ombre ou une partie non développée) pour le faire sortir au grand jour et le transformer. Il perçoit la vie plus comme un processus dépassent la notion statique de bien et de mal.

Il apprend pour le plaisir, seul ou en groupe. Il veut des relations égalitaires et apprécie la différence. Il s’autorise à exprimer ses émotions et se sert de leurs messages. Il travaille selon sa vraie vocation, se sent riche avec peu ou beaucoup mais sans accumuler, confiant que ses futurs besoins seront satisfaits. Sa tâche est vivre dans la joie, l’abondance, la foi, la fidélité à sa sagesse intérieure.

Chaque archétype projette donc son modèle du monde sur les autres et sur son environnement. Gouvernés par un archétype particulier, les gens ont tendance à se plaindre alors de la cruauté des autres, de leur conformisme, de leur faiblesse, de leur égoïsme ou de leur manque de profondeur.

De nombreux malentendus peuvent ainsi naître. Aux yeux du Martyr, l’indépendance du Vagabond ressemble souvent à l’égoïsme qu’il a en horreur. L’assurance du Guerrier peut apparaître de l’insensibilité à l’Orphelin. Les propos du Magicien sur le fait que toute action est justifiée si elle est authentique peuvent passer pour incongrus.

A suivre …

 

43 réflexions sur “Le héros intérieur 1

  1. Pingback: Rebecca59 | Pearltrees

  2. J’ai fait un effort ou disons que j’ai pris le temps de lire cet article. J’ai bien aimé l’auteur argumenté sur l’implication des mythes fondateurs dont je prends hommage régulièrement sur mon blog. Le dernier est sur le plus populaire de la mythologie Grec Orpheus et Eurydice que l’on peut rencontrer chacun dans notre vie et suivant ces deux astéroïdes dans notre carte du ciel de naissance.
    Je cite « Si le Mythe est l’Histoire, l’Archétype est le personnage ou le héros de l’Histoire »
    Je dirais que le mythe porte l’histoire de l’humanité qui se répète et le fil conducteur qui ne s’arrête jamais dans sa course. Je ne pense pas que l’on peut briser l’enchantement de ces mythes immémoriaux. Ce sont nos repères, nos guides intérieurs a chaque fois que l’on se détourne de notre destinée initiale.
    Dans ce cheminement que j’ai entrepris en mettant en exergue par l’entremise d’astéroïde que je prends au hasard, je libère le mythe fondateur pour lui donner corps par la pratique de l’astrologie. Au départ j’ai entrepris ce travail en toute innocence. Avec le temps cet exercice de style atypique et unique dans sa présentation, est devenu de plus en plus vivant dans son expression. Pour communiquer a la face du monde ce qu’il était peut-être impossible de reconnaître dans l’essence propre au mythe de se refléter dans un miroir …
    Le héros magicien me plait assez bien, car je sais être une magicienne a mes heures surtout dans ma pratique astrologique … par ce travail alchimique de transformer peut-être pas le plomb en or. De se changer en soi, la mutation se fait aussi à l’extérieur …

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    • C’est déjà une bonne chose, Lune car il me semble difficile de parler d’un article, voire vouloir le compléter sans l’avoir lu.
      Cela dit, nul n’est obligé de faire des efforts, la lecture n’est pas obligatoire ici, c’est un libre choix de chacun…
      Je te remercie pour ton témoignage, comme je te l’ai écrit dans la réponse de la deuxième partie, ce que je trouve intéressant ce sont les réactions personnelles et les ressentis face aux articles.
      Et si tu n’aimes pas ce que je partage, je ne me sentirai absolument pas vexée que tu ne le lises pas. Je trouve juste bizarre que tu commentes, juste pour les raisons qui te sont propres.
      Les critiques sont les bienvenues aussi, à condition de respecter le travail et les opinions des autres.

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  3. Bonjour Elisabeth,
    c’est la deuxième fois en quelques jours que je lis quelque chose qui traite de ce sujet. Je le prends comme une invitation de la providence, à poursuivre. Le fait que ce soit toi qui m’y encourages n’est pas anodin pour moi.
    « Les choses extérieures ne dépendent pas de moi; ma volonté dépend de moi. Où chercher le bien et le mal? En moi-même, dans ce qui est mien. » EPICTETE

    Merci pour cet excellent article
    Amitié
    Tendresse

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    • Chère Prunelles,
      Quelle belle invitation que la Providence t’adresse… et je suis si touchée par cette synchronicité, entre tes lectures et les articles que je partage.
      Merci à toi pour cette magnifique citation, si pleine de vérité et de sagesse.
      Toute ma tendresse…

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  4. Alors je ne sais pas si c’est ma vie actuelle que j’essaie de mieux prendre en main pour changer qui me fait ressentir ça mais j’ai l’impression comme Yveline de me retrouver dans tous les profils. #confusion #doute #ouverture #espoir

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    • D’après ce que j’ai lu dans ton blog, tu es effectivement en pleine période de transformation. Nous avons tous à plus ou moins grande échelle une partie de chaque archétype en nous, l’important est d’identifier à quel stade du parcours nous nous trouvons et vers quoi nous désirons nous diriger. #confusion #doute #ouverture #espoir est un beau cheminement vers l’ouverture.
      D’ailleurs, je voudrais te donner un exemple, qui concernera aussi ton commentaire dans la deuxième partie de l’article : celui d’une chenille, qui, dans sa phase de gestation, n’est qu’une « bouillie » informe, incapable de savoir que de ce magma des sensations confuses émergera un beau papillon.

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  5. Oui j’aime assez cette idée. Chaque archétype pourrait être une étape dans la vie. Quand la leçon est apprise on passe à la suivante, un peu comme une particule libre, c’est-à-dire en définissant nos propres règles, et en les réajustant en permanence à mesure qu’on avance. Je dirais même « plusieurs vies dans cette quête extatique ». Soi-dit en passant je trouve ici dans tous les articles et les commentaires, quelques secrets magiques qui font jaillir l’Alchimie Divine……………Merci à tous les magiciens que vous êtes………Amicalement Bruno

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  6. Bonsoir Elisabeth,
    C’est bizarre l’impression que ça me fait de les avoir incarné tous. C’est comme un jeu de rôles…J’ai enfilé ou j’enfile encore les costumes de ces personnages…Je m’applique à travailler les deux derniers rôles , ceux du vagabond et du magicien!
    Myriam

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    • Je suis si touchée, Myriam que vous vous soyez tant impliquée dans l’article. Je serai bien curieuse de savoir comment vous les avez ressenti de l’intérieur car cette modélisation peut servir aussi à des fins thérapeutiques, justement par ce jeu de rôles. Mais je ne vous demande rien, à moins que vous ayez envie de partager un peu.
      Alors il n’y a pas seulement la poétesse mais aussi une actrice en vous, j’en suis ravie, merci de l’avoir écrit ici.

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      • Chère Elisabeth,
        Ton blog est une mine d’or de textes riche d’enseignements, d’auteurs exceptionnels, qui nous permettent, avec un peu de travail si on le veux bien, des remises en questions, une meilleure compréhension de la vie et de nous même…
        Alors oui, je veux bien partager tout ce que je peux. Et c’est sans doute indispensable à cette incarnation.
        Déjà je peux dire que l’incarnation et la réincarnation ont toujours été une évidence dans ma vie (dans cette vie là en tout cas). J’ai toujours pensé que j’étais une très vieille âme.
        Je sais que je suis née pour apprendre, comprendre, transmettre et…Guérir!…Mais çà, je ne l’ai appris que depuis peu. Ca a été lors d’une rencontre avec Thot, un astrologue que je remercie en passant pour son travail. Donc c’est drôle que tu me parle de thérapeutIques.
        Ma maison regorge (peut-être pas à ce point là quand même) de livres et de manuels de médecines naturelles de toutes sortes (je n’en connais d’ailleurs pas la moitié) Je grapille dans les uns ou dans les autres et j’utilise mes petites connaissances pour soigner ma famille et moi-même. En général, avec la volonté de guérir, ça marche.
        Enfin cette année est un peu particulière pour moi. Dans ma petite vie tranquille, trop tranquille sans doute, j’ai fais une erreur qui s’est transformée en épreuve, dans le même temps, une suites de petits accidents corporels et enfin une prise de conscience.
        Donc une transformation un peu douloureuse ma foi et à l’heure ou j’écris je ne suis pas encore sorti de la crise car je ne suis pas seule. Ma famille à du mal à comprendre et à accepter ce changement. Normal, tout ce « remu-ménage » dérange aussi leur tranquilité…
        Alors pour en venir aux héros qui sont le miroir de nous même, oui je me suis repérée jouant leurs rôles à plusieurs stades de ma vie et je peux aussi justement discerner les rôles de ceux qui m’entoure.
        Là, j’ai l’impression de devoir laisser mon costume de vagabond pour accepter celui du magicien qui me tend les bras.
        Je pourrais aussi dire ceci que: J’ai fini de vagabonder, j’ai fais « un petit pas sage » vers le chemin de vie du magicien.

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        • Chère Myriam,
          Je te remercie de tout cœur, pour ce magnifique témoignage que tu as eu la gentillesse de partager avec nous. Très touchée par tes appréciations, j’insiste toutefois sur le fait, que lire les beaux textes des auteurs exceptionnels et remplis de sagesse, ne suffit pas, si nous n’avons pas, comme tu le dis, cette envie de faire un travail, pour se remettre en question, afin d’acquérir une meilleure connaissance de soi et trouver le chemin de sa guérison et la raison de notre incarnation.
          Et je te félicite chaleureusement car tu as eu ce courage…
          Si tu ressens le sentiment d’être une très vielle âme, ce que tu as un gros bagage, que tu as apporté dans cette vie, afin de l’alléger, l’épurer et guérir. Le fait de se faire aider par un thérapeute compétant, en choisissant la méthode qui nous convient est une excellente chose.
          Comme je répète souvent : « tous les chemins justes mènent à Soi » et tu as été attirée vers celui qui t’a permis de mieux éclairer le tien.
          Si tu as cette attirance pour les médecines naturelles, ce n’est sûrement pas un hasard non plus. D’ailleurs, je ne crois pas au hasard.
          L’année 2012 a été charnière et fort difficile pour beaucoup d’entre nous, surtout pour ceux, engagés sur le chemin car un gros travail de nettoyage et de prises de conscience nous a été demandé. Mais malgré toutes les difficultés, je trouve que nous sommes tout de même mieux placés que ceux qui vivent des épreuves sans en comprendre le sens.
          Et tu dis bien que les tiennes ont abouties à une prise de conscience. Certes, elles sont douloureuses mais tu sais que tu en tireras des leçons pour avancer.
          Quant à ta famille, s’ils ne sont pas dans ton cheminement, cela les dérangera, forcément mais dis toi, qu’en avançant tu travailles aussi pour eux.
          Souvent, dans une lignée, une personne endosse le rôle d’un guérisseur, dans le sens large, et comme nous sommes tous liés, notre propre « avancement » rejaillit sur les autres.
          Et si le magicien te tend les bras, alors, réjouissons nous. J’aime beaucoup ta conclusion : « J’ai fini de vagabonder, j’ai fais « un petit pas sage » vers le chemin de vie du magicien. »
          Merci encore pour ton partage, continue sur ton chemin et si tu as envie de venir le raconter ici, tu es toujours la bienvenue.

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  7. oui cela parait logique ! parfois je me dis que entrer en relation avec quelqu’un est un miracle au vu de ce que tu viens de dire !

    j’ai une question par rapport au magicien, tu parles d’ombre et / ou de partie à développer. Quelle est ta définition de l’ombre ou de cette partie, ? serait- ce la peur ???? merci d’avance pour ta lumière 🙂

    ps ce post m’a fait pensé à une dame qui était enseignante et qui a décidé de tout quitter pour raconter des contes…une femme qui avait décidé de suivre son amour , un conteur dans une roulotte…quand j’ai fait un sujet sur elle ….elle faisait cela depuis 10 ans et j’ai adoré son histoire !

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    • Oui, Sandra, vu ainsi, effectivement, entrer en relation est parfois très compliqué ou souvent bien simple 😀
      J’explique ce paradoxe apparent par le fait que nous constatons au quotidien : certaines personnes nous font d’emblée l’impression que nous les connaissons depuis toujours et nous nous sentons à l’aise automatiquement, tandis que d’autres nous « ne les sentons pas », comme dit l’expression populaire. Et cette première impression est souvent la bonne, à quelques exceptions près.
      Est-ce notre sixièmes sens, l’histoire de vibrations, des énergies…mystère.
      Les fondateurs de la PNL, Richard Bandler, mathématicien devenu psychologue et John Grinder, linguiste et psychologue n’ont d’ailleurs rien inventé, ils se sont contentés d’observer les thérapeutes, tels que Milton Erickson et Virginia Satir (entre autres) dans leur « part d’excellence », puis tâché de codifier ce que ceux là faisaient naturellement.
      C’était comme essayer de saisir les dons naturels et les mettre en règles, tenter de dégager les structures psychologiques de la communication et comprendre ce qui la rend efficace. Ils ont fait ressortir de leurs études des structures communes et ont identifié des traits communs chez ces experts en communication :
      une acuité sensorielle développée,
      une capacité à établir le rapport,
      un respect réel du modèle du monde de l’autre,
      un art de poser des questions précises,
      beaucoup de flexibilité et d’adaptabilité,
      une aptitude à établir et poursuivre des objectifs spécifiques.
      Donc, cette technique, pratiquée avec art et subtilité peut être très efficace, comme elle peut aussi devenir un outil de manipulation.
      Et nous savons bien que certains sont des « communicateurs » nées, tandis que d’autres n’y arrivent pas.
      Désolée d’être un peu longue mais cela peut être intéressant.
      Quant à ta question, les « dragons intérieurs » et la part d’ombre existent dans chaque être humain. Il en est un peu question dans cet article, comme d’ailleurs dans la plupart des ceux que je partage. Ce sont des peurs, des blessures, surtout celles de l’enfance, nos blocages, nos conflits intérieurs, nos traumatismes et toutes les épreuves que nous n’avons pas surmontées.
      Tu poses la question précisément pour le magicien. Il accepte tous cela, n’accuse personne, vit dans la conscience qu’il est le seul responsable de ce qui lui arrive ou du moins de la façon dont il y fait face, recherche le centrage et la connexion entre le Terre et le Ciel. Et surtout il sait, que ce côté sombre fait partie intégrante de lui, dont il ne peut pas s’amputer sans devenir incomplet et que, mis à la lumière de la conscience, l’ombre, qui a été constituée à un moment de la vie, comme une protection nécessaire, peut lui apprendre beaucoup plus que ses qualités.
      Il en sera question dans l’article de demain..
      Merveilleuse ton histoire de la conteuse, as tu un lien dans ton blog pour que nous puissions la lire ?

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      • merci elisabeth : tu réponds et fais écho à quelque chose d’important pour moi!

        désolée pour la conteuse mais a l’époque je n’avais pas de blog , elle est restée dans mon coeur et tu l’as réveillé 🙂 alors merci !!

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        • Alors c’est moi qui suis heureuse, si quelque chose a fait écho et je te remercie pour ce bel échange.
          Dommage pour la conteuse mais déjà, ce que tu as décrit fait rêver… une femme qui a suivi la voix de son cœur.
          Merci encore à toi, chère Sandra

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  8. J’avoue que je me suis refusé de poser la question quel archétype j’incarne ?
    Sachant que l’Homme n’est pas statique et ne peut être « clé en main » évoluant dans un moule prédéfini, mon « héros » intérieur doit montrer ses preuves dans l’ici et le maintenant. En explorant la structure de notre moi, nous saurons évoluer dans le présent sans référence à un modèle, avec indifférence à qconque héroisme, au rythme du va et vient du souffle et pas à celui de mon archétype.
    (Ou peut être je n’ai pas compris ce développement humain selon Carol Pearson sur la base d’archétypes)

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    • C’est une approche personnelle et juste, d’autant qu’elle vous convient. Et votre raisonnement confirme que vous avez compris, juste vous l’avez pris comme quelque chose qui enferme et impose, alors que c’est tout le contraire 😀
      S’il est question de l’héroïsme, celui-ci concerne nos combats intérieurs et les modèles sont élaborés non pas pour nous faire rentrer dans un moule mais bien au contraire, de prendre conscience de nos schémas de pensée et nos comportements conditionnés, afin de les dépasser en conscience.
      Et personne n’incarne un seul archétype, ceux-ci sont juste une aide dans l’exploration et l’évolution.
      Et les archétypes sont omniprésents dans notre psyché car, comme disait Carl Jung, ils sont des modèles immuables et universels qui maintiennent leur présence et leur puissance à travers le temps, dans notre pensée consciente, dans l’inconscient collectif et au plus profond du cerveau humain.

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  9. Je crois que nous nous sommes posés tous la même question à la lecture de ton article: quel archétype j’incarne ? Et j’étais plutôt inquiète, car ma foi, je n’arrivais pas à m’identifier à un seul et fort heureusement ! C’est peut-être là toute la richesse et la complexité de l’être humain. Par ailleurs, les réponses que tu apportes aux commentaires éclairent encore plus. Il y a certes des prédominantes, mais rien n’est immuable et nous cheminons… J’attends la suite avec impatience également.
    Bises.

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    • Alors je vois que j’ai réussi à semer des doutes 😀
      Comme tu dis : « C’est peut-être là toute la richesse et la complexité de l’être humain ». Rien n’est immuable et bien que, depuis l’antiquité on élabore des modèles, personne ne rentre jamais exactement dans un moule et tant mieux…
      L’essentiel est de trouver son chemin et tu le fais si bien, chère Yveline.
      Je t’embrasse.

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    • En attendant de trouver son archétype Yveline , il y en a dans l’univers sous la forme d’inconscient collectif qui gouverne notre monde psychique et dont nous pouvons appartenir sans le savoir.
      Je n’ai pas vraiment étudié le sujet , mais je préfère le visualiser comme un champ d’énergie plus vaste , ou je puise des informations comme si j’allais dans une bibliothèque pour choisir
      un livre …

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  10. Je m’inquiétais justement parce que je trouvais plusieurs archétypes en moi. Assez contradictoire il faut ajouter. Avec, peut être ,un pourcentage plus important pour les deux derniers. C’est vrai que ça peut être considéré comme étapes,de l’enfance, innocence à la pleine maturité…sagesse.
    C’est très intéressant et j’attends la suite.

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    • Inutile de vous inquiéter, Marie-Hélène, rien n’est si tranché et nous possédons tous une partie de tous les archétypes, avec une prédominance de l’un ou de deux, qui peuvent parfois paraître contradictoires. Ce sont juste des classifications, utiles mais pas gravées dans le marbre.
      Il y a aussi un cheminement à effectuer, si on désire sortir par exemple de celui du Martyr.
      Et les contradictions ont toujours fait partie de la nature humaine 😀
      Vous avez bien décrit les étapes et vous arrivez aux deux derniers, alors, bravo !
      La suite paraîtra jeudi.
      Merci pour votre intérêt.

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  11. Au tout début j’ai été frappée lorsque j’ai lu  »La vie est perçue comme un voyage entre deux ports, celui de notre naissance et de notre mort, ou comme une traversée qui comporte des épreuves, des embûches, mais aussi des réussites et des satisfactions »

    Je ne suis tout de même pour laisser ici mille commentaires *sourire*

    Tout cela pour te dire que le Guerrier, la Vagabond et le Magicien… j’ai aimée particulièrement cet article.

    Bravo championne !

    Marie xx

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    • Merci, chère Marie, tu peux laisser autant de commentaires que tu le désires 😀 ou bien un de tes magnifiques poèmes, que cette phrase t’a peut-être rappelé. Ravie que cet articles te plaise et tant mieux car j’écrirai une suite…
      Merci, Magicienne

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  12. Astucieuse comparaison. J’imagine que nous ne sommes pas cantonnés dans un archétype. Chaque archétype pourrait être une étape dans la vie ? En tout cas une bonne idée de métaphores pour des séances PNL dans le cadre d’un travail sur le Moi.

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    • Bien sûr que non, Hypnagogie, les archétypes se mélangent en nous et l’idéal serait d’arriver à celui du magicien, en gardant les bons côtés des autres. D’ailleurs, cet article aura une suite qui développera davantage le sujet.
      Dans son deuxième livre, Carol Pearson en rajoute six autres, d’ailleurs elle n’est pas la seule à travailler sur ce sujet.
      Cela dit, j’aime bien son approche, effectivement très liée à la PNL, qui possède des outils de travail sur soi d’une grande efficacité.

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      • encore un post très utile et bien complet..;c’est clair à choisir je prends tout de suite le magicien, l’alchimiste ! mais j’ai l’impression que parfois on passe par les autres stades avant d’intégrer l’ombre et le dragon. On est presque tous des orphelins lorsqu’on arrive au monde. On a besoin de sécurité. Puis en grandissant on peut chercher à imposer notre volonté.j’ai le sentiment qu’on joue tous ces rôles là à un moment donné du parcours.

        J’aime bien cette phrase que j’ai découverte dans un séminaire de PNL et qui me semblait très juste.

         » La confiance en soi, c’est se sentir en sécurité en toutes circonstances quelque soit la carte du monde du l’autre », enfin quelque chose comme ça ! belle soirée à toi

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        • Chère Sandra,
          Cela ne m’étonne guère que tu choisisses le magicien, tout en étant consciente que le passage par d’autres archétypes, afin de terrasser le dragon et apprivoiser l’ombre est nécessaire. Dans ce processus d’individuation pour grandir, nous jouons effectivement tous les rôles, l’essentiel étant de ne pas s’enfermer dans celui de la victime et cesser d’évoluer, bien que chacun est libre de le faire ou non.
          Oui, effectivement, le postulat de base de la PNL, emprunté au fondateur de la « sémantique générale », Alfred Korzybski est que « La carte n’est pas le territoire ».
          Les conflits relationnels proviennent, le plus souvent, de la confusion que nous faisons entre la carte et le territoire. Notre représentation de la réalité correspond à « notre carte du monde » ou tout du moins à la vision que nous en avons.
          Notre carte du monde influence nos choix, nos perceptions et souvent nous limite. Cette carte mentale donne une représentation partielle et souvent erronée du territoire. La carte est la manière dont nous nous représentons la réalité.
          Ce présupposé indique que nous n’agissons pas directement sur la réalité, mais plutôt sur la représentation de celle-ci. Cette carte mentale interne est alimentée par notre perception sensorielle (Vision, Audition, Kinesthésie, Odorat, Gustatif) du monde extérieur.
          Notre perception est donc totalement subjective. Elle dépend de la représentation que nous nous faisons de la réalité mais non de la réalité elle-même. En résumé, il n’existe par de bonne ou de mauvaise carte, mais il faut avoir conscience que chacun à sa propre carte de la réalité. Ce qui est vrai pour l’un n’est pas vrai pour l’autre car chacun individu est différent. La seule quasi-vérité est que l’un et l’autre ont probablement raison ! Bonne base pour apprendre à respecter le modèle du monde de l’autre.

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