Nos cadeaux nous trahissent

A quoi servent les cadeaux ? A faire plaisir à l’autre… et à soi. Enquête sur une vraie fausse générosité et décryptage de nos comportements au pied du sapin.

amérendiensAu début du siècle dernier, Marcel Mauss, ethnologue, entreprend d’étudier le don dans les sociétés dites archaïques. Il se rend notamment chez les Maoris de Nouvelle-Zélande et chez les Kwakiutls, peuple amérindien du Canada.
Ses observations, consignées en 1925 dans son fameux Essai sur le don
( In Sociologie et Anthropologie – PUF, “Quadrige”, 2004), restent curieusement d’actualité pour comprendre ce qui se passe sous nos sapins, lorsque nos petits souliers s’emplissent de tasses à fleurs, de boutons de manchettes ou de CD par milliers.

Comme dans la kula, le système d’échange des Maoris, ou dans le potlatch, son équivalent chez les Kwakiutls, nous jouons nous aussi le jeu de « l’échange volontaire obligatoire » : nous offrons en partie parce que nous le voulons bien, et en partie parce que la tradition nous y oblige. Nous sommes même, révélait l’ethnologue, soumis à une triple obligation : celle de donner, mais aussi de recevoir (qui ose dire « non merci » au cadeau de tante Nicole ?) et de rendre cadeau pour cadeau, faute de quoi nos relations peuvent être rompues.

Des demandes d’amour

Sur le plan psychologique, ces règles ont quelques conséquences. « En principe, nos cadeaux sont des témoignages d’amour, note le psychanalyste Samuel Lepastier. Une nourriture affective qui trouve son prototype dans le don de nourriture de la mère à son enfant. Le cadeau réussi est par conséquent celui qui, de la même manière, satisfait le besoin le plus intime de la personne qui le reçoit. »

En réalité, « donner, c’est prendre, poursuit la psychologue Maryse Vaillant. C’est une idée qui choque notre imaginaire judéo-chrétien, où le don se doit d’être gratuit et désintéressé. Mais, comme dans le potlatch de Mauss, nous mettons notre bénéficiaire en position de débiteur. Nous attendons en quelque sorte un retour sur investissement. A ce titre, ceux qui donnent le plus sont souvent ceux qui ont tendance à se plaindre de l’ingratitude des gens. » Sous des dehors généreux, nos cadeaux seraient donc, avant tout, des demandes d’amour.

Des miroirs de l’âme

Alors que la psychanalyse n’en était encore qu’à ses balbutiements, Marcel Mauss faisait une autre découverte : les cadeaux ont une âme. En langue maorie, on dit qu’ils contiennent le mana, l’essence spirituelle du donateur, mais aussi le hau, l’esprit de l’objet offert. On tremble en apprenant que « le mot indien pour cadeau, sabir chinook, signifie à la fois don… et poison » Quoi qu’il en soit, « le cadeau symbolise la personne aimée, résume Samuel Lepastier. Tel un doudou, il nous rappelle sa présence et nous aide à supporter son absence. »

A l’inverse, il cherche également à symboliser le bénéficiaire, en répondant à ce que nous présumons de ses goûts et de ses centres d’intérêt. « C’est pourquoi un cadeau raté nous blesse tant, explique Maryse Vaillant. Car celui-ci révèle à quel point le donateur nous connaît mal, et dévoile l’image dans laquelle il essaie de nous enfermer. »

La trêve de Noël

La particularité des cadeaux de Noël est qu’ils s’échangent « dans un contexte où l’on tente d’actualiser le mythe de l’harmonie familiale, décrypte Samuel Lepastier. Mais le rassemblement du groupe entraîne automatiquement une accentuation des tensions qui le traversent. Dès lors, le cadeau devient plus que jamais un langage. Il permet à chacun d’affirmer sa position, de régler ses comptes. »

Noël est également « un rituel dans lequel il est important de montrer sa disponibilité aux autres, suggère Maryse Vaillant. La maturité voudrait que l’on soit capable, au moins le temps d’une fête, de montrer que l’on accepte de faire partie du clan, même si ce n’est pas le cas toute l’année. »

L’esprit de Noël gagnerait à s’inspirer plutôt de son origine païenne. « Durant le solstice d’hiver, époque à laquelle les jours sont les plus courts et la peur de la mort à son apogée, on allumait des lumières dans la nuit, raconte la psychologue.

bougies noel

Faire un cadeau, c’est apporter sa contribution à la fête des lumières. » Et d’ajouter, malicieuse : « Savez-vous quel est, à mon avis, le rôle que chacun envie le plus ? C’est celui du Père Noël. Celui qui illumine les yeux des enfants, leur en met plein la vue. Une position généreuse ? Il n’y a rien de plus narcissique ! »

Dis-moi ce que tu offres…

Il y a ce que nous offrons. Mais il y a surtout la manière dont nous l’offrons, avec plus ou moins d’assurance, de bon goût, de mise en scène. Voici, avec la complicité de Maryse Vaillant, psychologue, le décryptage de quelques comportements fréquents.

Celui qui offre ce qui lui a manqué

Chaque enfance est marquée par des cadeaux ratés. Celui que nous avons tant espéré (un vélo, un train électrique, une poupée) et qui n’est jamais venu. Ceux dont nous nous souvenons sont ceux qui, dans un épisode de vulnérabilité, sont venus signifier l’incapacité de nos parents à nous donner, à ce moment-là, l’amour tant attendu. A l’âge adulte, les cadeaux que nous recevons portent parfois la trace de ces cadeaux ratés de l’enfance. Celui qui les offre nous fait don de l’amour inouï dont il a rêvé. La question qui attendrit : est-ce un rêve d’enfant ?

Celui qui fait des cadeaux magnifiques

Il y a celui qui, tel l’empereur Caligula, fait pleuvoir des cadeaux sur la foule. Par ses largesses, il se met en position haute. La grande générosité est parfois un indice fort de la volonté de domination. Gare à l’amoureux grand seigneur qui nous couvre de bijoux. Gare aussi aux amis qui tiennent toujours table ouverte, nous prêtent volontiers de l’argent, nous dépannent en cas de nécessité. Leur prodigalité peut être une façon, insidieuse et inconsciente, de prendre l’ascendant sur nous. La question qui fait mal : quelle place veut-il occuper ?

Celui qui offre des cadeaux utiles

Une pelle à tarte, un aspirateur, une perceuse…, les cadeaux utiles sont souvent les plus décevants. Pas seulement parce qu’ils sont terre à terre, dénués de poésie ou de rêve, mais surtout parce qu’ils véhiculent le plus souvent au passage un message indélicat. Offrir un programme minceur à sa femme, un four à sa belle-fille revient, sous prétexte de leur apporter de l’aide, à désapprouver leur apparence ou leurs talents. La question qui tue : à quoi ça sert ?

Celui qui fait des cadeaux empoisonnés

Ce sont ces cadeaux que l’on ne pourra jamais rendre tant leur valeur est écrasante. Mais également ceux qui nous donnent une responsabilité que nous n’avons pas choisie. L’exemple type : un chien, si nous ne l’avons pas demandé. En guise de cadeau, c’est une somme de contraintes qui nous est offerte. Comme s’il s’agissait d’un moyen de nous tenir en laisse…

Le cadeau empoisonné, c’est aussi celui qui revient à nier notre place (la grand-mère qui offre à notre enfant le cadeau que nous lui avions refusé) ou à nous priver d’un plaisir (celui de choisir ou d’acquérir nous-même l’objet offert). La question qui fâche : quelle liberté me reste-t-il ?

Celui qui n’offre jamais rien…

… ou pas grand-chose. Sous des dehors radins, ceux qui font peu de cadeaux cachent souvent une grande fragilité narcissique. Ils n’ont peut-être pas été élevés dans l’idée qu’ils pouvaient faire plaisir et en ont gardé un manque de confiance dans leur propre générosité. Plutôt que de donner d’eux-mêmes au risque de décevoir, ils préfèrent offrir du conventionnel à petit prix ou s’abstenir. Et souffrent du dépit de leurs proches.
La question qui éclaire : quelle fragilité cache-t-il ?

Celui qui donne des bons d’achat

Offrir un bon ou un peu d’argent, le cadeau est facile et vite expédié. Mais ce qui peut passer pour de l’indifférence correspond peut-être, une fois encore, à la peur de tomber à côté. Il y a dans ce don immatériel de la pudeur (celui qui offre ne dévoile pas ses goûts, son imagination) et du respect (même s’il ne sait pas comment nous en donner, notre plaisir lui importe). La question qui rapproche : comment le rassurer ?

Celui qui soigne l’emballage

christmas presents

Au-delà de l’objet offert, il y a l’attention portée à la mise en scène. Organiser un jeu de piste, une surprise, fabriquer l’emballage ou le cadeau, c’est honorer le bénéficiaire de sa créativité et de son temps. Mais comme dans chacun des autres cas de figure, ce que le donateur met en jeu ici, c’est son identité.
L’originalité du présent est une manière d’affirmer sa singularité. Et une demande de reconnaissance. Il y a en effet, dans le rituel du don, trois protagonistes : celui qui donne, celui qui reçoit, et celui qui regarde– un tiers imaginaire auquel le donateur a quelque chose à prouver. La question qui instruit : à qui s’adresse vraiment son cadeau ?

Quel est le pire cadeau que vous ayez reçu ?

C’est la question que nous avons posée. Voici quelques-unes des réponses…

Sandra
« Une demi-heure avant la fermeture des magasins, mon mari est parti m’acheter un pyjama de grand-mère rose bonbon en polaire, taille 44, alors que je fais du 36. J’ai ouvert son cadeau devant ma famille. Je me suis sentie vexée et humiliée… »

Stéphanie
« Ma belle-mère m’a rapporté de Grèce un calendrier sur lequel figuraient des reproductions d’art grec : des scènes érotiques… Voulait-elle me signifier qu’elle me trouvait trop coincée pour son fils ? me faire comprendre que la spécialiste du sexe, dans la famille, c’était elle ? J’ai trouvé son cadeau agressif et déplacé. »

Catherine
« A Noël, mon ex-mari m’a offert un magnifique collier bleu. J’étais tellement heureuse ! Puis ma belle-sœur a ouvert son cadeau. C’était la paire de boucles d’oreilles qui allait avec mon collier. Je suis montée dans ma chambre pour pleurer. Je crois que je ne lui ai jamais pardonné. »

Anne
« C’est un joli porte-monnaie argenté, offert par ma sœur aînée. Rien de dramatique. Sauf que je l’avais offert deux ans avant à sa fille de 8 ans. Il n’avait donc jamais servi. Blessure amère dont je n’ai jamais pu lui parler. »

Marie
« Je m’en souviens encore. J’avais 10 ans et je venais d’attraper des poux. Ma mère m’emmène chez le coiffeur et me fait raser la tête. Puis le Père Noël passe et je reçois un très beau paquet. Horreur : ce sont de jolies barrettes de toutes les couleurs. Comment a-t-elle pu me faire ça ? »

Françoise
« J’avais 32 ans, je venais de me séparer de mon mari. Je passais Noël chez mes parents. Habituellement, ils me faisaient des cadeaux somptueux. Cette année-là, je reçois… un sablier. “Ben oui, me dit ma mère, c’est pour te dire que le temps passe.” »

Laurence Lemoine  pour le magazine Psychologie

36 réflexions sur “Nos cadeaux nous trahissent

  1. J’ai parcouru quelques billets et ton blog représente une communauté de centres d’intérêts.. Je prends donc le temps de pause sur celui ci.. Il y a le cadeau empoisonné d’une certaine valeur, tel une automobile mais empoisonné car trop cher d’entretien ( genre petite voiture anglaise avec des pièces hors normes.. disons peu communes) en fait la personne s’en débarrasse et on pense avoir un beau cadeau.. mais même le fournisseur de la marque te dis un jour que cette voiture est un cadeau empoisonné.. Le véritable cadeau est quelque chose que l’on aime, qui fait aussi plaisir à l’autre mais que l’on aimerait garder pour soi.. Faire don de son temps, c’est aussi prendre le temps.. ( donner c’est aussi prendre) car la disponibilité est très importante.. Celui qui ne prend pas le temps d’observer et de connaître l’autre et qui donne de l’argent à la place en guise de cadeau, juste pour se soulager (..) qui ne prend pas le temps de chercher ce qui pourrait faire plaisir et donner de son temps pour aller le chercher.. Certes quelques fois ce qu’une personne aimerait avoir coûte cher et donc, si plusieurs personnes participent cela peut faire l’affaire.. Tout est relatif, ce qui compte est la véritable intention.. et le plus beau cadeau est celui qui vient du coeur.. celui qui donne des petites étoiles sans vouloir en mettre plein la vue..
    Amitié

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    • Bonsoir Melusinefee, quelle joie d’accueillir une belle Fée ici 😀
      Merci d’avoir pris le temps de parcourir ce blog, je ferai pareil avec le tien.
      J’aime beaucoup cet exemple de la voiture, un vrai cadeau empoissonné, offert avec l’intention de pourrir la vie de la personne qui le reçoit 😀
      L’importance du don de soi, que cela soit de son temps, de sa disponibilité, ainsi que l’ouverture à l’autre, que tu soulignes est primordiale.
      Le cadeau prend sa valeur dans le soin que nous avons apporté à le trouver, en fonction des goûts de la personne et du plaisir qu’elle aura à le recevoir. Sinon, comme le soulignent quelques-uns, cette course aux présents obligatoires devient une corvée, dont on se débarrasse et qui ne rend personne heureux. Il y a aussi la surenchère des cadeaux, offerts avec l’intention de rendre l’autre redevable, voire ceux que l’on choisit pour se faire plaisir, sans penser au destinataire. Et tant et tant d’autres…
      Je finirai sur ta belle définition : « le plus beau cadeau est celui qui vient du coeur.. celui qui donne des petites étoiles sans vouloir en mettre plein la vue… »
      Merci à toi pour ce si juste commentaire.

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      • Pour la voiture, ce n’est pas forcément dans la volonté de pourrir la vie de l’autre, mais de l’inconscience.. On sait que cela coûte pour l’entretien, on ne veut plus assumer et on donne le bébé avec l’eau du bain.. au lieu de le jeter.. Tu trouveras dans mon blog des sujets qui sont identiques aux tiens.. Parmi les anciens billets, il y en a sur ce sujet.. Pour savoir donner, il faut savoir recevoir.. ceci donne aussi recevoir une personne.. Quelques fois on aimerait recevoir quelqu’un chez soi, juste pour être en présence, en compagnie avec une personne et elle arrive les bras chargés comme si nous n’étions pas apte à la recevoir, comme si nous manquions de quelques choses.. du trop qui finit par mettre dans l’embarras.. On se demande si la personne n’arrive pas pour nous dévaloriser, nous rabaisser, se croyant supérieur.. Le cadeau est pourtant simple, le présent, la présence.. Alors comme bien souvent c’est le cas, on se demande si la personne ne vient pas pour nous acheter.. des indices qui mettent en éveil.. il y a quelque chose qui n’est pas clair là dessous.. La spontannéïté est pourtant simple, la valeur ne se monnaye pas. Amitié

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        • Chère Mélusine,
          Désolée pour ce retard mais tes derniers commentaires sont tombés dans les indésirables, pour une raison mystérieuse.
          Tu as raison, c’est plutôt de l’inconscience et tout de même un cadeau empoisonné 😀
          Je n’ai pas encore eu le temps de visiter ton blog mais je le ferai.
          Très juste cette remarque sur les personnes qui ne savent pas partager, juste la présence et l’échange.
          Soit, elles se sentent obligées de réagir ainsi car elles ne s’accordent pas assez de valeur et croient devoir « acheter » notre temps, soit, comme tu dis, elles veulent se montrer supérieures.
          Donner et recevoir n’est pas une chose simple et ce qui te semble évident ne l’est pas pour beaucoup de gens et les raisons de cette incapacité sont toujours compliquées, voire inconscientes. La spontanéité et beaucoup de choses, simples en apparence sont souvent les plus compliquées.
          Amitiés.

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          • Ne t’inquiètes pas, je le sais que parfois mes commentaires vont en indésirables , même sur mon propre blog.. donc on prévient et on va à la pêche…
            Donner et recevoir n’est pas une chose simple et ce qui te semble évident ne l’est pas pour beaucoup de gens et les raisons de cette incapacité sont toujours compliquées, voire inconscientes. La spontanéité et beaucoup de choses, simples en apparence sont souvent les plus compliquées.
            Amitiés.
            Là par contre, excuses moi de revenir dessus… la spontanéité est simple et ce n’est pas de l’apparence, ce sont les gens qui se compliquent la vie à s’imaginer n’importe quoi.. la peur du Non, la peur du ridicule, la peur de montrer ses sentiments, la peur du regard de l’autre, ce que l’on paraît etc… on en revient à être soi ou vouloir paraître. Ils veulent jour un rôle et font de la comédie.. ce monde fait de semblant.. pourquoi faire simple quand on peu faire compliqué… j’ai bien aimé ton billet sur la communication déformée… plus il y a d’intermédiaires , et ce dans tous les domaines, plus cela arrive faux et détourné. on revient donc à transmettre directement en spontanéité sans passer par d’autres chemins.. Le chemin le plus court est souvent le meilleur.

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            • Je ne comprends pas pourquoi tes commentaires continuent à tomber dans les indésirables, puisque, une foi sortis de là ils devraient être acceptés..
              Tu as pleinement le droit de revenir dessus mais la seule personne que nous puissions changer, c’est nous-mêmes.
              On peut aider ceux qui viennent demander avec sincérité mais comment veux tu changer les gens de force ?
              Leurs comportements ont des raisons que nous ne connaissons pas et en plus, ils en souffrent.
              Des années de travail sont nécessaires pour nous comprendre et changer mais si la personne n’a pas ce désir, on ne peut que la laisser tranquille et ne pas porter de jugement. Nous ne savons jamais ce qui la motive ou freine et même si cela ne nous plaît pas, l’acceptation et le non-jugement sont la seule attitude juste.
              D’ailleurs, je ne me sens pas le droit de dicter à qui que se soit sa conduite, chacun est libre de vivre à sa guise et s’il veut guérir, cela ne peut venir que de lui.

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              • Moi non je ne sais pas pourquoi les commentaires partent ainsi mais c’est la machine qui a un grain de sable, on contourne le problème en sachant où les trouver. Je m’y fais. Oui on ne peut pas faire changer les gens de force, c’est épuisant. On finit par laisser tomber si l’autre ne veut pas bouger. « qu’est ce que tu en penses, qu’est ce qu’il faut faire… » mais tant que l’autre n’entend pas ce qu’elle dit, ne s’entend pas, on ne peut rien faire.. On peut juste l’aider à voir plus clair et lui tendre la main. Elle la prend si elle le veut ou le peut.. Mais je le redis, le Jugement n’est pas négatif. Pourquoi confondre Jugement et condamnation ? Un Jugement c’est faire la part des choses, dans la juste valeur, trouver l’équilibre, avoir les différents avis pour apprécier. Communication, mettre en commun, partager. Ensuite, l’autre prend ce qu’il veut. Disons que ce sont des outils mis à disposition. Aider ce n’est pas faire le travail de l’autre. C’est juste pour comprendre. Après c’est un travail d’acceptation. C’est toujours plus facile de voir en ayant du recul que la personne qui a le nez dedans. Ensuite on se retrouve avec la responsabilité de nos choix. C’est tout de même facile d’être à deux pour sortir d’un bourbier.. mais bon ! certains patinent sur place, insistent lourdement et s’enfoncent. Tu connais l’histoire du veau que l’on veut faire rentrer dans l’étable ? à le pousser , il recule et si on le tire par la queue pour le faire sortir, il avance.. quelque fois, il faut faire le contraire pour y arriver. Perso, je n’ai pas envie de forcer car cela me fait violence.

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                • Alors, ravie que tu ne veuilles pas forcer, Mélusine, je suis d’accord avec toi, peut-être mettons nous une autre signification sur le mot « jugement » mais déjà, dans le langage des oiseaux que tu utilises aussi, cela donne le « juge ment ».
                  Faire un constat d’accord mais définir l’autre selon nos propres valeurs est de vouloir faire rentrer tout le monde dans son propre moule ou ce veau qui désire peut-être rester en liberté… 😀

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                  • le Juge ment lorsque je cherchais à décomposer pour comprendre tous les sens. Mais Juge n’est pas forcément l’autre.. Se Juger soi même.. je vois comme image une jauge, une mesure et mesurer donne aussi une distance, ce qui rapproche ou se rapproche.. Nous n’avons pas tous les mêmes valeurs. Juge m’en aussi.. il n’y a pas qu’une seule version.. m’en est à l’intérieur et le man qui représente aussi un système de digestion.. digérer, assimiler.. c’est grâce à la Langue des OIseaux que l’on remonte aux premières racines. Le veau n’est qu’une image secondaire, quoique cela donne aussi ( vaut) la leçon était que lorsque l’on désire quelque chose ou que l’on rencontre un problème, la solution est parfois dans son contraire.. Inverser la vapeur.. Nous ne sommes pas tous faits dans le même moule.. la solution à l’intérieur du problème. Ne pas confondre intérieur et extérieur. c’est comme une formule mathématique, un problème posé.. ON sait que …. + … = .. donnez et énoncez l’explication du résultat, comme on en est arrivé là. On sait que les rencontres ne se font pas pur hasard, que l’on doit s’apporter quelque chose, soit l’un soit l’autre, transmettre une info qui aide à poursuivre le chemin. Un devoir devrait à mon sens rester un exercice et non une obligation. Une pression intérieure donne explosion et une pression extérieure donne implosion
                    (là , c’est en écoutant l’avis de quelqu’un d’autre que j’ai compris) les images parlent mais tout le monde ne voit pas la même chose.. tout dépend du point de vue. l’angle. L’image donné pour le veau était : pour ranger si cela ne passe pas dans un sens, on essaye dans l’autre, idem pour le langage. trouver le bon sens

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                    • Merci, Mélusine d’approfondir ta pensée. Je te proposerai donc le mot « la Justesse », surtout intérieure.
                      Je ne crois pas au hasard non plus, juste aux synchronicités et au fait que nous attirons les gens et les événements selon nos besoins ou nos manques.
                      Personne ne voit les choses de la même façon, nous avons tous notre « carte du monde » qui n’est pas le territoire, comme l’enseigne la PNL et Ma perception n’est pas la réalité. Trouver un autre sens, sortir du cadre, adopter un point de vue différent est bien représenté pas la Lame du Pendu.

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      • Je repense encore à ce billet.. La plupart du temps les cadeaux sont fait pour compenser un manque de présence ou d’investissement personnel, donc combler un manque. ON retrouve cela avec les gens qui travaillent beaucoup à l’extérieur pour gagner de l’argent, pouvoir d’achat mais qui achètent tout à leurs enfants pour compenser l’absence. Cependant, nous avons vu dans multiples témoignages que l’on préfère la présence des parents. On peut donc observer que les cadeaux qui sont faits sur ce principe de valeur parlent également de la valeur des gens.. Autrefois, et ce qui est un peu normal, inviter quelqu’un à manger peut aussi faire que l’invitation se retourne en échange.. Un coup chez toi, un coup chez moi.. ce qui fait équilibre et puis aussi permet de varier la cuisine, les habitudes et les menus.. Mais pourquoi rajouter des fleurs ou autre chose ? Ceux qui se voient régulièrement se reçoivent sans faire de chichi et certainement dans une ambiance détendue. 14 juillet pour fêter la Révolution et la fin des privilèges alors qu’en fait beaucoup cherchent à avoir des privilèges et ne donnent pas d’eux mêmes. J’aime beaucoup la chanson de Marie Laforêt : cadeau… donner sans rien demander en échange, sans rien attendre
        Amour : cadeau
        Offrir son coeur est le plus des cadeaux et cela ne s’achète pas. mais d’une valeur …. donner son coeur c’est donner sa vie..

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        • Ce billet te tient à cœur, Mélusine 😀 Et tu évoques des sujets très justes, comme cette compensation de l’absence par les cadeaux.
          Bien sûr que nos présents et la façon dont nous les offrons disent large sur nous, nos valeurs et notre rapport à l’autre.
          Ta vision est très belle mais on ne peut exiger de personne de s’y conformer, si elle n’est pas prête et offrir son cœur, oui mais en choisissant bien à qui, sinon, cela ne profite ni a celui qui donne, ni à celui que ne sait pas recevoir cette énergie.

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  2. 🙂 j’ai aussi aimé sourire je partage un de mes plus beau cadeau se promenant sur la plage entre ami(e) cette personne a pris un coquillage et cette personne ma dit ilest notre amitié je l’ai toujours ilest dans un ti sac indien pour le proteger 🙂 j’ai aimé et le cadeau et le message de la fragilité …. bisous Fleur

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  3. Beaucoup de plaisir à lire cet article. Il m’a fait penser au cactus offert par ma belle-mère. Un horrible grand machin plein de piques ! Il symbolisait parfaitement la relation entre elle et moi. En vous souhaitant une belle année 2013. Je me réjouis déjà de vous lire l’an prochain.

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    • Merci infiniment pour votre passage. Effectivement, votre cactus est l’exemple type d’un cadeau « empoissonné » et j’espère que vous ne l’avez pas gardé 😀 Je vous souhaite également un beau passage à l’An Neuf et je viendrai lire, comment vous l’avez fêté au Cambodge.
      Belle réalisation de vos projets, c’est un plaisir de visiter votre blog, qui me fait voyager par procuration et découvrir tant de choses de ce pays fascinant.

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  4. Bonsoir,
    oui j’ai aussi beaucoup aimé ce texte. Pour moi un cadeau se rencontre au gré du vent, lorsque je voit quelque chose qui me fait penser à …. ou inversement, lorsque je pense tellement à quelqu’un que je rencontre plein de cadeaux pour lui ou elle. Parfois j’ai la patience d’attendre l’occasion de l’offrir, mais pas toujours.

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  5. Je me suis délectée de cette lecture ! Fascinant, j’aime beaucoup Maryse vaillant. J’ai lu quelques livres d’elle d’ailleurs…
    Belles fêtes à vous et merci !

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  6. Le pire, à mon avis, c’est le sablier offert pour marquer le temps qui passe. Comme si Françoise ne s’en était pas rendue compte d’elle-même… Un beau sablier, comme objet d’art, c’est bien, mais pour le temps qui passe… quelle horreur!

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    • Entièrement d’accord, Cat, ses parents ont vraiment été très blessants.
      Et il y a pire, te souviens tu de ce superbe film Un air de famille, réalisé par Cédric Klapisch en 1996, d’après la pièce de théâtre éponyme d’Agnès Jaoui et de Jean-Pierre Bacri où on offre à Catherine Frot un chien, en sachant qu’elle les déteste ?
      Et en prime, son mari lui donne un collier clouté, qu’elle prend pour celui du chien, alors qu’il lui est destiné ?

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  7. Merci pour ce texte ! C’est un vrai don qui m’a particulièrement plu. On dit souvent qu’il est plus facile de donner que de recevoir. Cela nous désengage et engage l’autre et le prend parfois aussi en otage. Il nous libère et nous enferme. C’est un acte de la relation.
    Bien à vous !

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    • Cela ne m’étonne pas que vous ayez aimé ce passage sur le vrai don, celui qui n’attend rien en échange.
      Oui les cadeaux en disent long sur une relation et peuvent devenir un véritable enjeu du pouvoir ou de rivalité.
      Cela me fait penser aux Japonais et la surenchère des présents, ils s’en offrent mutuellement de plus en plus coûteux, pour ne pas être en reste et parfois cela n’a pas de fin…
      Merci pour ce commentaire et toutes mes amitiés.

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  8. Bonjour,
    J’aime les cadeaux surprises. Ceux que l’on offre sans aucune raison si ce n’est de vouloir surprendre et faire plaisir.
    Cet article est très intéressant et permet de mieux comprendre certains comportements.
    Amicalement
    Nanou

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    • Bonsoir Nanou,
      Moi aussi, je préfère les cadeaux « coup de cœur », offerts sans raison particulière à cette obligation d’en faire à Noël…
      Cela devient souvent une corvée ou réserve des mauvaises surprises.
      Il est vrai que notre façon de donner et de recevoir en dit long sur nous, tu dois être une personne spontanée et généreuse.
      Amitiés.

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