Jacques Salomé : « Peut-on aimer sans s’aimer ? »

Besoin d’aimer à tout prix, dévotion ou dévalorisation, le manque d’amour de soi empoisonne toute relation de couple, explique Jacques Salomé.

Psychologies : Comment se manifeste le manque d’amour de soi dans notre relation aux autres et dans le rapport amoureux ?

Jacques Salomé : Le manque d’amour de soi – cet amour fait de bienveillance, de respect – a des conséquences directes sur nos relations avec autrui. Il se traduit par un manque de confiance, des doutes et de la méfiance qui vont générer ou entretenir soit des relations à base d’appropriation et de possessivité, soit des relations de type persécuté-persécutant. Si je ne m’aime pas, je ne pourrai pas aimer, puisque je serai dans le besoin et l’exigence d’être aimé.

Dans le manque d’amour de soi, on est toujours, ou dans le « demander-exigence », ou dans le
« refuser, parce que pas assez ». Dans les deux cas de figure, on a une grande difficulté à donner. Lorsque l’on ne s’aime pas, on pense que l’on n’a rien à donner de valable et d’intéressant, et lorsque l’on donne, on a le sentiment d’être dépossédé, par une sorte d’équation inconsciente d’avoir « un moins » en soi.

Psychologies : Les relations basées sur le manque d’amour de soi sont donc vouées à l’échec ?

Jacques Salomé : C’est un constat que l’on vérifie sans cesse. Dans ces couples bancals, celui qui ne s’aime pas finit invariablement par user, puis par détruire la confiance de l’autre envers lui. Le partenaire pourvoyeur d’amour va, à son tour, se mettre à douter, avant de se lasser définitivement de fournir des preuves d’amour n’entraînant aucune réciprocité. Ce genre de relation est un jeu fou de miroir, qui repose sur une mission impossible : tenter pathétiquement de donner à l’autre ce que lui seul pourrait s’offrir, de l’amour envers lui-même.

amoureux 2

Le manque d’amour de soi se traduit essentiellement par la recherche de partenaires dont on va essayer de se faire aimer à tout prix. Ces choix, qui sont la plupart du temps inconscients, reposent sur une sorte d’escroquerie relationnelle : tout se passe comme si l’un disait à l’autre :
« J’ai tellement besoin de toi, et tant que tu réponds à mon besoin, je te suis attaché. » L’autre pourrait répondre : « Je sens bien au fond de moi que tu ne m’aimes pas, mais j’ai la croyance que, grâce à mon amour, tu m’aimeras quand même un jour. »

Il faut aussi ajouter que, dans la relation amoureuse, le manque d’amour de soi entraîne très souvent un jeu de disqualification mutuelle. Celui qui ne s’aime pas va mettre en cause l’amour de l’autre : « Comment peut-il aimer quelqu’un d’aussi nul que moi ? Il est encore plus nul que je ne le pensais. » Cela se passe sur un mode inconscient, mais violente les relations intimes.

Ce manque d’amour de soi peut aussi prendre une forme de dévotion, se traduisant par un besoin d’aimer « à tout prix ». Mais ce don d’amour n’est que le masque d’un énorme besoin d’être aimé qui ne sera jamais comblé. Ainsi, une patiente me confiait que les « je t’aime » incessants de son mari la mettait mal à l’aise, car elle les ressentait comme une exigence menaçante, une violence cadrée qui contredisait ce qu’il pouvait y avoir de bon et de sécurisant dans leur relation. Lorsqu’elle s’est séparée de lui, elle a perdu en deux mois les vingt kilos qu’elle avait accumulés inconsciemment pour se protéger de ces « je t’aime » terroristes.

Psychologies : Quelle répercussion ce manque d’amour de soi peut avoir sur notre vie sexuelle ?

Jacques Salomé : La vie sexuelle est fondée sur la rencontre de tous les langages de la communication humaine : langage des sentiments, des désirs, des émotions, de l’inconscient et des sens. Dans la rencontre sexuelle, le manque d’amour de soi va induire des rapports d’exigence, de violence, voire de perversité de type sadique. Celui qui ne s’aime pas peut à la fois tout accepter de l’autre et se vivre comme un simple objet de désir, et traiter l’autre comme l’objet de son propre plaisir.

Je repense à cette femme qui s’est, selon ses mots, « révoltée après quinze ans de vie
commune ». Elle percevait que son compagnon lui faisait l’amour, non dans le plaisir et l’abandon, mais avec la volonté de vérifier qu’elle lui appartenait, que son corps était sa propriété. Très souvent, le manque d’amour de soi va orienter la vie sexuelle sur des pratiques de possessivité, de consommation, de captation, et d’aliénation de l’autre.

Psychologies : L’amour de l’autre peut-il suppléer au manque d’amour de soi ?

Jacques Salomé : C’est, je crois, l’un de nos désirs les plus absurdes. C’est une utopie. L’amour de l’autre peut donner l’impression de combler ce manque, en soi, de ne pas savoir s’aimer, en recouvrant l’angoisse d’un voile de tendresse et de sécurité très aléatoires, mais c’est une illusion aussi dangereuse que vaine.

Lorsque l’on ne s’aime pas, on est dans l’attente d’un amour inconditionnel, et ce type de demande conduit immanquablement à mettre à l’épreuve l’amour de l’autre constamment, sans relâche. C’est s’obliger à vivre en permanence avec la peur au ventre, et dans l’incertitude d’être réellement aimé.

Un homme me racontait que sa compagne maltraitait son amour, tirant tellement fort sur la relation que celle-ci menaçait de rompre. En mettant à l’épreuve les sentiments de son partenaire, cette jeune femme lui demandait implicitement : « Est-ce que tu m’aimeras quand même si je suis moche avec toi, si je te trompe, si tu ne peux pas me faire confiance ? »

L’amour qui ne s’inscrit pas dans une relation de qualité n’est ni nourrissant ni structurant. Je vais donner un exemple concret. J’ai incontestablement été un enfant aimé, j’étais la prunelle des yeux de ma mère. Pourtant, la relation qu’elle entretenait avec moi, à base d’injonctions, de dévalorisation, de chantage ou de menaces, ne m’a pas permis d’inscrire de la confiance, de la bienveillance et de l’amour envers moi-même.

Ainsi, malgré l’amour de ma mère, je ne m’aimais pas. A l’âge de 9 ans, je suis tombé malade. J’ai dû quitter mon milieu familial pour aller en sanatorium pendant quatre ans. Là, j’ai rencontré une infirmière qui m’a donné, pour la première fois de ma vie, le sentiment que, tel que j’étais, j’avais une valeur, que j’étais estimable, donc aimable.

Autre exemple : dans une thérapie, ce n’est pas l’amour du thérapeute – même si chaque patient imagine que son thérapeute l’aime plus ou mieux que tous les autres patients – qui va changer le regard que l’on porte sur soi, mais la qualité de la relation qu’il propose, une relation basée sur la bienveillance et l’écoute. C’est pourquoi je ne me lasse pas de répéter que le plus beau cadeau que l’on peut faire à un enfant, ce n’est pas tant de l’aimer, que de lui apprendre à s’aimer.

Psychologies : Quelle est la particularité d’une relation dans laquelle les deux partenaires ont suffisamment d’amour de soi en eux pour aborder la rencontre amoureuse et, par la suite, le couple ?

moine foretJacques Salomé : La possibilité de créer ensemble une relation vivante et créative, qui ouvre la porte à tous les possibles de l’amour. Dans une relation, que je symbolise par une écharpe, je rappelle que nous sommes toujours trois : l’autre, moi, et la relation qu’il y a entre nous.

Dans une relation dysfonctionnelle, on veut, le plus souvent, gérer « le bout » de l’autre, ou bien on attend que l’autre gère notre propre « bout ». Dans une relation respectueuse des possibles de chacun, chaque partenaire devient responsable de son « bout de relation », et peut se définir et se positionner sans avoir besoin de définir ou d’aliéner l’autre.

Ce positionnement responsable est l’antidote à la dépendance, à la frustration et au conflit destructeur. Il nous donne accès à notre créativité, notre indépendance et notre liberté d’être. L’amour de soi nous fait accéder, dans la relation à l’autre, aux meilleurs de tous les possibles. Les nôtres, et ceux de notre partenaire.

Devenir ami avec soi

On pense souvent que les spiritualités orientales méprisent le « moi » et cherchent à l’abolir en vue de « s’améliorer ». Or, le bouddhisme parle plutôt de bienveillance (maitri) comme pratique essentielle.

Mais qu’est-ce qu’être « bienveillant envers soi-même » ? La moniale d’origine américaine Pema Chödron répond : « C’est commencer à s’intéresser à soi-même, faire des recherches et être curieux à son propre sujet. » Pour cela, le principal véhicule est évidemment la méditation, car elle permet d’observer, puis d’accepter la moindre de ses pensées et de ses émotions.

Le but n’est alors plus le nombrilisme, mais une ouverture à la compassion : « Si vous parvenez à avoir envers vous-même cette sorte d’honnêteté, de douceur et de bonté, et à rester clair face à vous, ce sentiment de bienveillance peut s’étendre aux autres sans obstacle. »

Paru dans le magasine Psychologies

44 réflexions sur “Jacques Salomé : « Peut-on aimer sans s’aimer ? »

  1. C’est un article qui se veut  »Puissant » dans les mots et les maux.

    Certains passages sont plus puissants que d’autres. Pour moi, j’ai aimée cet article et je le recommande à tous, car tous un jour où l’autre on du vivre un semblant de pan de vie…

    Merci immense Elisabeth.

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  2. Pingback: Astrologiquement vôtre ou comment briller comme un #Soleil et éclairer comme la #Lune « L'actualité de Lunesoleil

  3. Merci pour ce rappel, bien utile et tellement vrai…

    Le simple bon sens nous dit que l’on ne peut donner ce qu’on n’a pas…si l’on veut donner du bon , il faut commencer par le créer en soi, par s’aimer soi-même…sinon on « vampirise » l’autre au lieu de l’aimer…

    J’aime beaucoup l’approche de Jacques Salomé, simple et juste…

    P-S: Comme Lys Blanc, j’avais quelques réticences avec l’article précédent, qui me semblait mêler vérités et contre-vérités…faut parfois se méfier des psychanalystes…surtout freudiens ! 😉

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    • Bonsoir Licorne,
      Vous avez raison mais on dirait que le bon sens a abandonné tout le monde, lorsqu’il s’agit d’amour 😀
      Beaucoup de gens pensent que cela va tout seul et que les problèmes seront résolus par son seul miracle et alors, ils se retrouvent déçus ou se contentent des relations bancales.
      😀 Vous avez raison, les psychanalystes sont parfois trop compliqués et comme j’ai dit, j’ai publié cet article afin d’apporter un autre point de vue, surtout en ce qui concerne l’inconscient.

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  4. Bonjour ma chère Eliza,

    Oui, on peut, mais pas longtemps, il y a un vide, et au bout du compte, il ne doit rester que de l’amertume !
    Grand tapis blanc ce matin, je ne risque pas de mettre le nez dehors 😉
    Bon week-end, chère Eliza – reste au chaud !
    Des gros bisous – Lili

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    • Bonsoir Lili,
      Tu as raison, ce genre d’amour ne peut qu’augmenter le vide que l’on cherchait à combler et nous laisser blessés et réticents à nous engager de nouveau.
      Ici, plein de neige aussi, ne sors pas, il n’y a que Maxou qui peut se rouler dans le jardin 😀
      Bon week-end à toi et gros bisous.

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  5. Excellent choix Élisabeth, ça me plait beaucoup cet article que je viens de lire et aussi visualisez quelques vidéos de Jacques Salomé . J’ai même retrouvé sa carte du ciel sur Astrothème, que l’on peut qualifier « d’homme à femme » , il le dit lui-même qu’il aime les femmes . Il a aussi un beau triangle en signe d’eau associé au sens psychologique profond qu’il a développé dans ces livres et que l’on retrouve dans les vidéos.
    C’est très juste ce qui est argumenté dans cet article qui fait écho en moi ….

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    • Merci, Lune, je n’ai mis que deux vidéos, pour ne pas trop charger et puis, à la fin de chacune il y a tout un choix des autres qui s’affiche.
      Je trouve que « l’étiquette » « d’homme à femmes » lui va bien 😀 et je la prend dans le sens : l’homme qui aime et comprend les femmes. Et pour ce faire, il a bien fallu qu’il les fréquente 😀
      J’ai aussi fait très rapidement son thème en Tarot, effectivement, les Lames le confirment par le nœud dans le lien amoureux, la problématique de l’engagement et la voie royale du communicateur, entre autres mais je crois que même, s’il est un personnage public, il ne nous appartient pas d’étaler sa vie ici.
      Contente que cela ait résonné en toi…
      Bons week-end Lune.

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      • J’ai retrouvé le seul livre que j’ai de Jacques Salomé  » Le courage d’être soi » c’est bien de circonstance. A une époque j’ai du en lire un peu , mais je dois avouer que je n’avais pas vraiment accroché.
        Il a une approche particulière comme thérapeute du couple qui eu plaire ou pas. Ce n’était pas mon intention d’y rajouter le lien sinon je l’aurais déjà fait.
        De nombreuses personnalités sont archivés das la banque de donnée sur astrothème , il suffit de rajouter le nom et on le retrouve facilement .
        Bonne nuit Élisabeth 🙂

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        • Bonsoir Lune,
          Peut-être qu’à présent tu auras envie de le lire ?
          Oui, c’est un thérapeute particulier mais en général ses méthodes sont assez bien perçues.
          Elle doit être intéressante cette banque de données.
          Belle soirée à toi

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  6. dieu sait combien je déteste être affirmative et manquer de nuance mais ma réponse est sans appel
    on peut aimer sans s’aimer, mais on aimera « mal »
    on doit commencer par soi, sans se juger, en acceptant nos limites, en regardant avec bienveillance nos petits défauts, en travaillant sur nous sans nous juger durement,
    s ouvrir, sourire, et transmettre ce bien être à l’autre
    cesser de prendre une relation – à soi, aux autres – comme un bras de fer!

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  7. le bienveilllance envers soi-même est tellement difficile au début, tant on nous apprend à juger durement nos erreurs, se libérer du jugement pour entrer dans l’acceuil est un pas de géant qui mène à l’amour de soi mais quel travail 🙂 merci de nous inspirer toujours elisabeth pour nous montrer le chemin grâce à ces posts riches d’informations!

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    • Oui, Sandra, quel travail, nous débarrasser de toutes ces injonctions, jugements, interdictions et surtout de ce manque d’amour que nous portons presque tous en nous… mais aussi quelle joie et quelle victoire, même acquise par des petits pas.
      Merci mais je t’en prie, tu es suffisamment grande pour trouver ton chemin toute seule 😀 et tes articles, surtout le dernier sont des pures merveilles !

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  8. Ah ! …ma chère Elisa…Au risque de me répéter …J’aime beaucoup Jacques Salomé….
    À mon humble avis…il dépasse de beaucoup d’autres auteurs qui ont écrit sur le sujet …
    Je ne sais pas si c’est sa façon de dire les choses …Même que parfois je le trouve poétique …surtout quand il parle de la nature …etc….
    Voilà …J’ai tout lu …comme une grande fille ….C’était bien bon ! (sourire ) …

    Je voudrais quand même y mettre la patte ….
    Le manque d’amour envers soi-même dans une relation augmente les attentes ….On s’évalue alors d’après le regard de l’autre …etc….Et cela affecte les filtres …tout est déformé …Tout devient basé sur la peur …L’Amour chasse la peur …

    J’aime aussi la proposition de la fin ….La méditation ….pour se rencontrer soi-même…se connaître mieux …en espérant s’aimer mieux ….!

    Merci ….
    Tendresse

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    • Désolée, ma chère, ton commentaire est tombé dans les indésirables et je viens de le repêcher, pardon pour ce retard.
      Merci d’avoir tout lu, grande fille 😀
      Effectivement, Jacques Salomé a quelque chose de spécial, il parle des choses profondes d’une manière simple.
      Ta patte est toujours belle et je pense pareil, moins nous nous aimons, plus nos attentes que l’autre nous comble, nous prouve que nous sommes « aimables » dans le sens : dignes d’être aimés se font grandes. Et la peur de ne plus voir l’amour et l’approbation dans les yeux de l’autre nous paralyse et nous blesse encore davantage.
      Et oui, seul le véritable Amour peut chasser la peur… et la méditation nous permet de trouver en nous le centre de Tout Amour, auquel nous sommes liés…
      Merci à toi, Manouchka pour ce beau commentaire, toute ma tendresse..

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  9. Donc pour aimer il faut se faire confiance, déjà en soi ( ami en soi) celui ou celle qui doute d’elle même n’avance pas.. Les relations sont comme des pièces de puzzle, s’accoupler sur la même longueur d’onde, se joindre, se rejoindre et être dans le bon ton. Les pièces qui sont le cadre sont facilement repérables avec une face droite et 3 côtés à joindre, à compléter ; les autres en ont 4. et comme nous sommes en évolution, les capacités ou vertus ou qualités d’une personne peuvent venir compléter nos manques ou lacunes. Mais dans notre évolution, nous sommes sensés combler aussi nos lacunes. Ce n’est pas parce que deux pièces s’emboitent parfaitement que ce sont les bonnes.. Il faut aussi voir l’intérieur, les couleurs et motifs. Pour cela, il faut de la patience, on ne tombe rarement du premier coup sur la bonne. et il en faut 4 ou 3 pour être bien entouré.. Plus l’oeuvre est grande, plus il faut du temps, plus il y a de pièces à assembler. S’estimer sans se surestimer. et dans cela, le travail se fait dans une mise à plat.. Un jeu de patience pour voir enfin la grande réalisation. De la lumière et du doigté, petit à petit et du bout des doigts. mais quel tableau !

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  10. lorsque l’on aime on se doit d’être empressé, ne pas laisser traîner ce à quoi l’on tient, ce qui a de l’importance. Sinon c’est se moquer. Il a donc des priorité. Normalement lorsqu’il y a vraiment amour on a besoin de le rappeler.. cela se fait naturellement. S’il y a manque c’est qu’il y a absence, un vide. Prendre conscience du vide, c’est voir le défaut ensuite, il faut prendre une décision.. deux personnes ou deux choses qui se complètent ne manquent de rien.

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  11. Si j’avais lu cet article il y a un peu plus de 15 ans, j’aurais hurlé au scandale lol. Malheureusement, on ne peut pas aimer sans s’aimer soi-même, sans avoir fait le deuil de l’amour qu’on a pas eu. Entre deux tuniques, je vais essayer de développer le sujet (va faire des heures sup)

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    • Alors, chère Annawenn, si tu n’hurles plus, ce que tu as bien évoluée et je ne puis que te féliciter.
      Juste pourquoi le « malheureusement ? ». L’amour de toi te déplairait-il encore ?
      Faire le deuil de celui que nous n’avons pas reçu est nécessaire et douloureux, comme tous les deuils, d’ailleurs mais inévitable.
      Ne fais pas trop d’heures sup, déjà j’ai lu que tu travaillais comme une forcenée, alors, réfléchi calmement et prend soin de toi.
      Tes tuniques sont si belles et originales, merci d’avoir pris le temps de passer ici.

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      • Disons que je me serais éviter des années de galère si j’avais passé la porte d’un analyste plus tôt. Ca fait beaucoup de bien d’être en paix avec soi même. Le couple qui se forme sans l’amour de soi m’a semblé n’être que convergence de souffrance et ça fait de gros dégats.Le deuil est fait, maintenant, il faut reconstruire. J’aime beaucoup passer par ton blog, la réflexion sur soi continue à me faire beaucoup de bien. Merci à toi. Bon dimanche.

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        • Nous le faisons un peu tous Annawenn, avant de franchir le pas vers la guérison… tant de choses nous retiennent mais nous n’en prenons conscience qu’après. Être en paix avec soi est une de plus belles choses qui nous sont données à vivre. J’aime beaucoup ta définition de  » convergence de souffrance qui fait de gros dégâts ». Si le deuil est fait, tu reconstruiras sur des belles bases. Je suis très touchée mais remercie toi, puisque c’est toi qui fais ce travail de réflexion …
          Merci et belle semaine

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  12. Je reviens encore.. quant à la communication avec rapport, je vais corriger un peu.. je dirais plus que c’est sensuel et non sexuel.. Car trop dans cette société ont des rapports sexuels sans communiquer, sans se parler, sans se comprendre.. Pour moi c’est tout une différence. On peut se fondre dans l’autre dans un grand partage. Je réfléchis aussi au fait que certaines personnes, comme le dit Jacques Salomé veulent être la personne prioritaire..Sans prendre au pied de la lettre, au terme égoïste, on peut comprendre cela car le sens de l’amitié est avoir une relation privilégiée.. Faveur, favorable, donc s’ accorder.. Les faveurs dans cette société sont trop sur le mode physique, avoir, posséder. Comme on entend, on voit certains qui disent j’aime les femmes, mais aimer les femmes ce n’est pas aimer la femme. Un couple reste un couple c’est deux et le 3 est le lien.. où est le couple lorsqu’il y a relation sexuelles avec plusieurs ? logiquement , il doit y avoir la notion de préférence, de choix… aimer est un sens large, mais on ne couche pas avec tout ce que l’on aime.. pas de relations sexuelles avec ses enfants, pas avec son tableau ou ses parents. aimer c’est respecter . même en musique un accord reste un accord, il y couic s’il y a fausse note. Bien veillance Maitri… donc maîtriser, savoir, bien connaître donc pas de fausse note, ne pas vouloir de mal ou ne pas faire mal.. à travers les langues… mettre de côté, c’est mettre en souffrance, mettre en attente, ne pas s’en occuper, ne pas prêter attention. oublier, nier

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    • Chère Mélusine,
      Merci pour tes réflexions mais je crois que beaucoup de sujets que tu évoques, sortent largement du cadre de cet article.
      Jacques Salomé nous parle d’une belle vison de la relation, on ne peut pas nier que les déviances existent mais s’engager sur ce terrain glissant serait commencer un vrai débat de société 😀

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  13. Merci beaucoup Elisabeth pour cet article qui me parle bien plus que le précédent.
    Je ne sais pas s’il y a beaucoup de personnes capables d’aimer l’autre en s’ aimant elles-mêmes suffisamment. Pourtant,je pense qu’en étant finalement attentif,ouvert et capable de se remettre en question,en travaillant et en apprenant à s’aimer, une relation on va dire  » bancale  » au départ va devenir avec le temps véritablement épanouissante. C’est ça qui est formidable je trouve. Un amour sincère mais un peu boiteux qui va devenir finalement un amour véritable et encore plus profond si l’on y travaille.

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    • Merci beaucoup pour ce magnifique commentaire Lys blanc. Moi aussi, je préfère cet article au précédent et celui qui me parle le plus est le premier de la série.
      J’ai publié l’interview du psychanalyste car il contient quelques vérités, surtout en ce qui concerne l’inconscient et puis, plusieurs points de vue sont plus intéressants qu’un seul.
      Je suis tellement d’accord avec toi, qu’apprendre à s’aimer véritablement, surtout quand on a cruellement manqué d’amour dans notre enfance est très difficile et constitue le travail de toute une vie.
      Alors, j’aime beaucoup ta vison de deux êtres sur le chemin, qui s’aident à se guérir mutuellement et progressent ensemble vers ce si bel objectif.

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  14. je reprends quelques lignes de l’autre billetJacques-Alain Miller : Bien vu ! « Aimer, disait Lacan, c’est donner ce qu’on n’a pas. » Ce qui veut dire : aimer, c’est reconnaître son manque et le donner à l’autre, le placer dans l’autre.

    Pourtant pour donner de l’amour il faut l’avoir en soi.. est ce vraiment un manque ? manquer de ce que l’on nous donne pas peut être.. mais cela vient de l’extérieur.

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    • Le souci avec les paroles de Lacan est qu’ils sont assez abscons et on peut les interpréter de différentes manières.
      Il est dit aussi : « c’est donner quelque chose que l’on ne possède pas, qui va au-delà de soi-même » et je le comprends dans le sens, que l’amour est quelque chose qui nous dépasse, qui transcende et comme disait Khalil Gibran : « l’amour ne possède pas et ne veut pas être possédé ».
      Cet article est un autre point de vue dans la série des trois, je ne suis pas d’accord avec tous les énoncés mais il est bon d’élargir son point de vue et le confronter à d’autres.
      Sinon, entièrement d’accord que l’on ne peut pas donner ce que l’on ne possède pas et que tout véritable amour commence par celui de soi.
      Merci pour ton intérêt et tes commentaires, Mélusine

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  15. J’aime beaucoup ce billet … je retiens les lignes que le langage des sens a un rapport avec l’acte sexuel.. Oui j’avais traité aussi quelques lignes à ce sujet.. Sentir, toucher, voir, écouter, parler, aller à l’intérieur de l’autre et laisser l’autre aller à l’intérieur de soi. Prendre et comprendre, prendre dans ses bras et près de son coeur.. l’union du masculin et du féminin, un savant mélange qui se veut fusionnel mais pas en constance. Proches mais ne pas se coller constamment mais maintenir ( tenir la main) et de là on retrouve la loi de l’attraction.. juste la bonne distance pour l’attraction reste constante. un équilibre. L’image de l’écharpe est le lien qu’il y a entre les deux, un esprit commun

    Mais qu’est-ce qu’être « bienveillant envers soi-même » ? La moniale d’origine américaine Pema Chödron répond : « C’est commencer à s’intéresser à soi-même, faire des recherches et être curieux à son propre sujet. » Pour cela, le principal véhicule est évidemment la méditation, car elle permet d’observer, puis d’accepter la moindre de ses pensées et de ses émotions.
    Cependant, il est des personnes qui ne veulent pas que l’on s’intéresse à eux, que l’on soit curieux à leur sujet et pourtant on s’intéresse aux autres comme à soi même, l’autre étant aussi un reflet puisqu’en face à face.. Se voir

    Le but n’est alors plus le nombrilisme, mais une ouverture à la compassion : « Si vous parvenez à avoir envers vous-même cette sorte d’honnêteté, de douceur et de bonté, et à rester clair face à vous, ce sentiment de bienveillance peut s’étendre aux autres sans obstacle. »

    Là aussi je retiens car effectivement certains ne font que parler de détachement, ne pas penser à soi et penser aux autres.. Bien souvent ce sont des gens qui ne s’écoutent pas, qui n’entendent pas ce qu’ils disent et leur contradictions.

    Estimable, aimable et valeur… ah la belle affaire… Combien se veulent aimables en apparence et dont le mot juger leur fait peur.. Pourtant juger c’est estimer…
    Des Je t’aime incessants, en petits mots , des je t’aime parce que tu m’aime.. et des fuites en avant par la peur de l’amour lorsque l’un ne s’aime pas et qu’il le dit, de plus..

    Au sujet de la perte de poids ou de la prise de poids, cela j’ai pu aussi l’observer… du vu et du vécu. La prise de poids signe de protection et la perte de poids pour du lâcher prise, évacuer quelque chose de lourd..

    Quant à l’exemple de la personne qui dévalorise, ah non, pour moi ce n’est pas de l’amour mais je comprends qu’il n’a de cette façon appris qu’à se faire confiance et voir sa propre valeur.. se fier à lui même.
    Jacques Salomé a écrit de très bons livres , à la portée de tous, simples et pourtant complets. Un homme d’expériences qui a montré lui aussi la façon d’entendre… tais toi quand tu parles.. t’es toi..
    Bonne journée à toi et merci pour ton travail. Amitié

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    • Merci, Mélusine pour ce long commentaire qui est encore tombé dans les indésirables…
      Bien sûr, je suis d’accord avec toi, excepté peut-être le fait que cet article et les vidéos vidéo présentent une relation telle que nous la désirerions, donc une sorte d’idéal, de l’aboutissement.
      Je comprends que tu y aspires mais Jacques Salomé dit lui-même y être arrivé assez tard, après de nombreuses expériences et un gros travail sur lui.
      Comme nous sommes tous humains et la perfection n’est pas de ce monde, nous pouvons « tendre vers » mais ne pas nous juger trop sévèrement et surtout ne jamais porter aucun jugement sur ceux qui n’y arrivent pas.
      A chacun son chemin, je sais que tu voudrais que tout le monde soit parfait mais nous n’avons aucun droit d’imposer aux autres notre façon de penser, chacun est libre et il vaut mieux l’accepter tel qu’il est.
      Amitiés à toi.

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  16. Très bel article et vidéos. Merci pour l’échange. Jacques Salomé par ces écrits m’a beaucoup accompagnée, un des premiers.
    Le vrai travail s’est s’aimer soi-même… C’est un long chemin mais quand on a enfin de l’amour pour soi la relation est beaucoup plus harmonieuse, on s’est accepté soi-même avec ses défauts et ses qualités, sans jugement, on peut alors avoir le même regard de bienveillance envers l’autre et construire durablement.
    Je pense qu’on a tous eu des relations de » pseudo-amour ». Le chemin est de les identifier puis de les réparer pour s’accorder et atteindre l’amour à l’unis-son dont il parle. Moment où on a l’impression que c’est deux âmes qui se parlent…
    J’aime son image de l’écharpe et 1 + 1 = 3

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    • Merci, Marylaure, j’aime aussi Jacques Salomé pour la simplicité et la pertinence de cette sagesse, acquise par le vécu.
      Très vrai ce que tu écris sur l’amour de soi, un travail jamais achevé…
      Et toutes ces relations de « pseudo-amour » étaient là, pour que nous expérimentations et arrivions à ce « Moment où on a l’impression que c’est deux âmes qui se parlent… »
      Merci pour ce beau commentaire

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