Denis Marquet : Besoin d’amour ?

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Nous manquons d’amour. Quand nous explorons notre histoire, nous pouvons découvrir les causes de ce manque dans l’insuffisance à aimer des êtres qui se sont occupés de nous enfant.

Nous n’avons pas assez reçu, pas assez de soins, de toucher juste, de parole aimante, d’accueil et d’attention… Mais le point de vue psy (psychanalyse, psychothérapie, psychologie) ne va pas au fond du problème. Car si l’on y regarde de plus près, qui ne manque pas d’amour ?

Même ayant eu les parents les plus attentifs, même avec les meilleurs amis du monde et le conjoint le plus amoureux, notre besoin d’amour peut-il être comblé ? On peut se le faire croire: il suffit de déplacer le manque sur autre chose (je n’ai pas assez d’argent, de considération, de pouvoir…) ou de s’anesthésier suffisamment pour ne plus éprouver la morsure de l’insatisfaction (par le travail, le divertissement, la rêverie, la consommation, etc.).

On peut aussi le faire croire aux autres en jouant la comédie valorisante de l’autosuffisance. Mais en toute honnêteté, qui peut se dire étranger à la carence affective ? L’être humain est l’animal qui manque d’amour.

Quelle peut être la raison de cet étrange phénomène ? Risquons une hypothèse : c’est que notre besoin d’amour est infini. Ce qui signifie que seul peut nous combler un amour infini. Voilà pourquoi nous sommes perpétuellement insatisfaits: car personne au monde ne peut nous gratifier d’un tel amour.

Nous le mendions autour de nous, projetant sur autrui notre impossible aspiration et lui en voulant de ne pas nous apporter la plénitude. Mais soyons réaliste : ni père ni mère, ni amant ni amante, ni enfant ni ami ne combleront jamais notre aspiration à être aimé.

Faut-il pour autant désespérer ? Non ! Car si nous sommes travaillé par la nostalgie d’un amour infini, c’est que nous le portons en nous. Au plus intime de nous-même réside cet amour sans limite. Si nous cessons de le chercher où il n’est pas, dans ce monde extérieur où nous ne savons que projeter nos manques, alors nous le découvrirons.

Non pas en espérant le recevoir de nous-même comme auparavant nous l’attendions des autres, mais en le prodiguant. Car l’amour est don. On ne l’éprouve donc qu’en le donnant. La méthode en est simple: offrir ce que je souhaite recevoir. Je désire un geste de tendresse ?

Je donne un geste de tendresse. Je veux que l’on m’écoute ? Je donne de l’écoute. J’ai besoin d’amour ? Je donne de l’amour. Alors, l’amour me traverse et je suis comblé. Car, au plus intime de moi, j’en ai découvert la source infinie. Mère Teresa, qui donnait sans cesse, ne manquait pas d’amour.

Car manquer d’amour, c’est manquer d’aimer. Comme le dit encore Tariq Demens : « On ne manque jamais que de ne pas donner ce dont on croit manquer. »

28 réflexions sur “Denis Marquet : Besoin d’amour ?

  1. Bonjour Elisabeth …

    Je retiens ceci :  » Car l’amour est don. On ne l’éprouve donc qu’en le donnant. La méthode en est simple: offrir ce que je souhaite recevoir. Je désire un geste de tendresse ?

    Je donne un geste de tendresse. Je veux que l’on m’écoute ? Je donne de l’écoute. J’ai besoin d’amour ? Je donne de l’amour. Alors, l’amour me traverse et je suis comblé. Car, au plus intime de moi, j’en ai découvert la source infinie. Mère Teresa, qui donnait sans cesse, ne manquait pas d’amour.  »

    Merci pour ce magnifique partage
    Bonne semaine

    Tendresse
    Manouchka

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  2. Magnifique , je suis sans mots tant c’est un texte superbe l’AMOUR on le ressent en le donnant
    il me semble entendre c’est en donnant que l’on reçoit de la prière de St- François .
    seul un AMOUR infini peut combler notre besoin d’amour …..
    mais ce que je trouve encore plus formidable c’est que je suis persuader de la véracité des mots de ce texte , je le ressens en moi le cadeau que contient le don gratuit , alors que nous attendons rien nous sommes remplit de joie ..
    Je partage
    bisous xx

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    • Je ne suis point étonnée que ce texte te parle, Jeanne car il est tout à fait dans la lignée de ta démarche et dans tes expériences vécues.
      Tu es une de ces personnes, qui après avoir traversé beaucoup d’épreuves acquièrent la conviction que seul l’amour de la Source puisse nous combler et tu te réalises dans le don.
      Lire tes textes ou échanger avec toi m’apporte aussi tant de joie… merci et toute ma tendresse

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  3. « Au plus intime de nous-même réside cet amour sans limite. » C’est avec l’ouverture à soi, à cet amour qu’on peut alors recevoir l’autre, proportionnellement à notre capacité d’accueillir ce qui est en nous . Et c’est là la difficulté, car on sent que plus profondément il y a des douleurs et des noirceurs. Il faut avoir le courage de s’y rendre pour aller plus profondément dans son intimité, s’ouvrir à soi et alors s’ouvrir à l’autre…
    Belle soirée, Elisabeth. Merci pour tes partages toujours si enrichissants ♥

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    • Merci à toi, Marylaure pour cette profonde compréhension de ce chemin initiatique, qui nous oblige à affronter nos zones d’ombre les plus obscures, afin d’émerger à la conscience élargie, la condition de pouvoir rester connecté à la Source de tout Amour et le répandre autour de nous.
      Bisous et belle fin de semaine à toi

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  4. J’aime bien Denis Marquet et je suis justement en train de lire son livre « Eléments de philosophie angélique »…que j’apprécie beaucoup.

    Oui, donner … est une clé.

    Mais si l’on donne en espérant recevoir…c’est faussé !
    Donner sans rien attendre…donner de façon inconditionnelle et alors, c’est la Vie (et non pas la personne à qui l’on a donné) qui nous répond généreusement en retour…

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  5. Y a-t-il vraiment un: je donne, je reçois ? ou alors la compréhension que chacun d’entre nous fait partie d’un vaste univers qu’ un amour infini anime. Le comprendre c’est en être irrigué infiniment !?

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    • Il y a plutôt : je donne sans rien attendre de retour car donner ainsi m’apporte une grande joie, je donne ce que je voudrais recevoir et cela me revient, à travers une autre personne ou d’une autre manière…
      Mais je crois, que tu ne poses pas vraiment cette question, Annick car la deuxième phrase résume d’une manière si belle est profonde l’essence de cet article… Merci à toi

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  6. oui donner a soi ne pas oublier….merci merci chère Elisabeth du partage de ce très bo texte.
    « on ne manque jamais que de ne pas donner ce que l’on croit manquer » oui
    je vais l’afficher celui là pr ne pas l’oublier JAMAIS.bises Katia

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  7. Bonjour Elisabeth,
    Beau billet, merci à toi de travailler aussi minutieusement un sujet aussi important, vital. Car que sommes nous sans amour ? !
    Ton billet m’apporte beaucoup, m’aide à comprendre, spécialement devant l’attitude d’un de mes enfants. Bien que je sais lui ai donner beaucoup d’amour, il est dans une démarche, jeune adulte, de grande demande d’amour. Cela me questionne, plus maintenant, merci. Je vais lui transmettre ton billet, comme je lui ai transmis le précédent d’ailleurs 😉
    Je suis entièrement en accord avec ceci, donner afin de recevoir, souvent au centuple d’ailleurs, mais cela sans rien en attendre en retour, sinon gare à la frustration 😉
    Je reste persuader qu’il faut aimer son prochain, tout en faisant attention de ne pas s’appauvrir soi-même, je dirais qu’il faut savoir se préserver malgré tout (en matière de relation), qu’en penses tu Elisabeth ?

    Très bonne fin de semaine à toi, toujours en musique, foi de Fanfan 🙂
    Bisous tendres

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    • J’explore ce sujet sous tous les angles car effectivement, il n’y a rien de plus important que l’Amour pour se construire et vivre la plénitude de son Être, pour la partager autour de nous. Et je suis si touchée que ces articles puissent être utiles et dans ton cas (qui ressemble à celui de nombreux parents) permettent de te déculpabiliser.
      Comme il est dit, tout l’amour donné par les parents ne peut parfois enlever la sensation de ne pas en avoir reçu assez, d’autant que nos besoins sont immenses et jamais comblés, à moins de se tourner vers la source de tout amour.
      Bien sûr, je suis entièrement d’accord avec toi, donner est une joie immense mais cet acte doit commencer par soi et demande aussi du discernement, tout le monde n’est pas prêt à recevoir.
      Merci encore pour ton magnifique commentaire, toute ma tendresse Fanfan et passe une belle fin de semaine.
      Ton duo d’amour est magnifique

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      • Parent est un métier difficile…
        Je pense qu’on ne l’est pas, mais on le devient, nous grandissons avec eux 😉
        Mais c’est tellement agréable d’être parent, que de retour lorsqu’ils sont élevés et que la relation devient moins dans l’autorité et plus dans la complicité, qu’il y a partage et confiance. Quel bonheur de pouvoir constater que tous nos efforts, notre patience et notre ténacité sont récompensés 😉
        Belle fin de semaine aussi à toi Elisabeth 🙂
        Bisous tendresses

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        • Oui, Fanfan, c’est un métier difficile et personne n’y est vraiment préparé, malgré tout ce que nous nous ayons pu lire ou comprendre.
          Il s’apprend au fur et à mesure, en contact avec les enfants qui sont tous différents.
          Mais si nous avons bien travaillé, la récompense est à la hauteur…
          Tendres bisous

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  8. Merci pour cet article auquel j’adhère. Oui notre besoin d’amour est infini et seul le divin peut le satisfaire entièrement. C’est pour cela que le matérialisme seul sera toujours en échec et c’est ce qui manque à la science. Elle est est adéquate dans le domaine de l’avoir mais elle est étrangère au domaine de l’être qui est pourtant notre « essence ». Dieu ne dit-il pas à Moïse: tu leur dira « je suis celui qui suis ».

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    • Merci à vous pour ce magnifique commentaire, d’autant que vos études en science sont si poussées, justement pour y découvrir cette étincelle de l’Être, à laquelle de plus en plus de savants deviennent sensibles.
      Ma conviction a toujours été, que nous ne pouvons pas aspirer à quelque chose que nous ne connaissons pas, comme ce besoin de l’amour inconditionnel. Nous l’avons tous, certains l’ont juste oublié ou nié.

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