Accepter touche votre cœur

« En acceptant une situation nous sommes complètement libres. Accepter se manifeste dans notre être. En acceptant une situation, nous acceptons la situation dans notre totalité. Accepter ne relève pas de la pensée, je dirais que c’est au-delà de la pensée, parce que la pensée ne peut jamais accepter.  En acceptant, ce n’est pas sur la situation que nous mettons l’accent, c’est sur l’acceptation elle même.

Cela nous apporte une liberté totale, une ouverture complète. C’est seulement en acceptant une situation que nous voyons ce qu’est la situation, ce que sont les faits. L’action, alors, surgit de la situation, des faits. La décision d’agir ne passe pas par la pensée. Elle est spontanée. – La volonté n’intervient pas, parce qu’en acceptant, il n’y a pas de place pour un ego, pour un « je ».  N’essayez pas de sortir de la situation, parce que votre tentative ne fera que remplacer la situation.

Vous êtes alors aussi enchaîné qu’auparavant. Accepter la situation est le plus immédiat que vous puissiez faire. C’est le commencement! Et ce n’est pas une acceptation psychologique, c’est une acceptation organique. C’est une acceptation comme celle d’un scientifique qui accepte les données d’un problème à résoudre.

Quand vous accepterez les faits de cette manière, vous vous trouverez hors de la situation. Vous êtes dans le sentiment d’acceptation, mais non dans ce que vous acceptez : l’objet, la situation. Accepter veut dire accueillir chaque fait, chaque perception qui vous vient. Cela signifie que vous acceptez vos réactions comme une partie intégrante des faits.  Observez alors comment « accepter » agit sur vous : comment vous sentez vous dans cette acceptation ?

Est-ce que vous expérimentez une liberté ? Une ouverture ? Et c’est bien ce que nous recherchons, cette ouverture, n’est-ce pas ? Si nous ne cherchons pas une solution en tant que telle, la solution est comme un effet secondaire de l’acceptation. Nous découvrons que c’était l’acceptation, le fait d’accueillir, que nous recherchions.  Accepter ne se passe pas dans la pensée, ce n’est pas intellectuel. Accepter entraîne l’harmonisation de la pensée. 

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Accepter la situation harmonise la situation. La pensée, les sentiments, ainsi de suite, participent à la totalité. Quand l’accent est mis sur l’acceptation elle-même, la pensée et le corps fonctionnent de manière appropriée. Ce qui est important c’est d’observer comment le fait d’accepter agit sur vous. Faites de cette position d’acceptation un objet d’observation. Prenez note de la façon dont vous percevez et fonctionnez quand vous êtes dans une attitude d’accueil.

Accepter est libre de volonté, accepter est absolument actif, alerte : C’est actif-passif. Accepter, c’est lorsque vous dites : « Je ne sais pas ». Vous devez accepter toutes vos réactions, quelles qu’elles soient, alors la situation se déploie dans votre acceptation.  En acceptant nous sommes vides.

Mais dans notre acceptation subsiste parfois une attente. Une acceptation réelle est un lâcher prise, un abandon… Une attente ? Mais une attente sans attente. Vous voyez le film mais vous n’appartenez pas au film. Ce que vous appelez votre existence appartient au film. Mais votre conscience n’appartient pas au film. Ne vous identifiez pas au film. Soyez ce que vous êtes. Accepter touche votre cœur. C’est un abandon. Accepter la situation est au delà du temps. Cela touche la totalité de votre être, cela agit puissamment sur vous. »

 Jean Klein 

A lire aussi dans ce blog : https://tarotpsychologique.wordpress.com/2013/03/07/jean-klein-linsondable-silence/

https://tarotpsychologique.wordpress.com/2013/05/28/jean-klein-etre-dans-la-perspective-de-verite/

 

29 réflexions sur “Accepter touche votre cœur

  1. Mon commentaire: Les neurosciences ont alors beaucoup à apprendre sur l’acceptation. Je pense que Benjamin Libet dont j’ai parlé dans mon article http://monblogdereflexions.blogspot.fr/… pourrait se rapprocher d’une compréhension de la conscience et l’acceptation. Je lierais volontiers celle-ci au pardon. En tout cas, je partage entièrement le contenu de cet article. On devrait plus réfléchir à ce qu’est la liberté

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    • Comme vous tentez depuis longtemps de lier la science et le sacré, et l’expliquez longuement sur votre blog, toutes ces notions sont effectivement à revoir. Certains scientifiques y viennent, petit à petit. L’acceptation ne peut se faire sans le pardon et la liberté, surtout intérieure est effectivement un long sujet de réflexion.

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  2. ‘Mais votre conscience n’appartient pas au film. Ne vous identifiez pas au film.’ C’est exactement le point de départ du détachement tel que l’enseignent les traditions orientales, et quelque part le point de départ du vrai bonheur…

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    • Apprendre à garder ne serait ce qu’une partie de la conscience qui observe, nous permet de ne pas nous identifier à nos émotions.
      Les orientaux le savent depuis longtemps et comme tu dis, c’est le point du départ du bonheur intérieur

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  3. Bonjour Elisabeth !
    Aie aie aie, quel travail !
    Oui c’est bel et bien un travail, parfois inconscient, d’autre fois conscient, parfois une volonté ferme de ne vouloir accepter. Car effectivement tout n’est pas acceptable, d’ailleurs il me semble que cela est propre à chaque personne, non ? ! A ces sentiments, ses émotions, sa sensibilité, son vécu.
    Je crois que le principal est d’être en harmonie avec soi-même avant toute chose et non pas avec les autres, fatale erreur. Car l’éducation veut prendre sa part, hélas, dans ce cheminement. Que de temps perdu et de souffrance alors dans ce cas !
    Je me disais, faut-il peut-être passer par les sentiments négatif comme la colère, la tristesse, la culpabilité, et la frustration comme le cite Yveline pour pouvoir cheminer dans l’acceptation et se rentre compte de l’impossibilité de bien vivre sans celle-ci, qu’en penses-tu Elisabeth ?
    Le temps qui passe n’est-il pas oeuvrant en ce sens ? ! Je le pense encore 🙂

    Belle journée Elisabeth !
    Bisous ensoleillés d’amitié

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    • Oui, Fanfan, je suis bien d’accord avec toi, le travail d’acceptation est long et difficile et chaque personne a son seuil de « tolérance » et peut la refuser parfois, en fonction de ses blessures ou ses conditionnement. Face à l’absurdité apparente de ce monde et de notre condition humaine, il nous est quasi impossible « d’accepter l’inacceptable », l’expérience de la transcendance, évoquée par un de mes maîtres à penser, Karlfried Graf Dürckheim.
      Et l’essentiel est effectivement vivre en accord avec Soi, sans laisser interférer les jugements des autres.
      Comme toi, je pense que le passage par nos « enfers personnels » est inévitable car affronter ses « zones d’ombre » pour les faire ressortir à la conscience, est un passage obligé, afin de les accepter et les changer, dans l’accueil inconditionnel car se sont toujours des parties de nous.
      Si nous utilisons le passage du temps à notre profit, il ne peut être que bénéfique et nous ouvrir des horizons pour « se donner des nouvelles chances », comme dans cette belle chanson que tu as si judicieusement choisie.
      Merci pour ton beau commentaire, belle soirée et tendres baisers…

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  4. Ne pas accepter provoque des sentiments, soit de colère, de tristesse, de culpabilité ou de frustration et nous emprisonne. Tout ce qui est mauvais pour nous et nous empêche de bénéficier des bienfaits et des possibilités de la vie.
    J’aime beaucoup cet article que tu partages Elisabeth.

    Bises et bonne soirée.

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    • Tu les as si bien décrites, Yveline, ces émotions qui découlent du refus d’accepter. Non seulement, elles nous emprisonnent mais nous empoisonnent de l’intérieur…
      J’aime beaucoup ton attitude, toujours tournée vers le positif.
      Bisous et belle soirée à toi

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  5. Comment accepter une erreur commise qui affecte mes deux ados. Grand sentiment de culpabilité et difficulté d’accepter la situation choisie. Je m’en veux tellement

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    • Je ne crois pas que vous ayez commise cette erreur volontairement, surtout pas pour nuire à vos enfants. Pouvez vous vous dire que vous avez fait de votre mieux ? Garder la culpabilité vous empoisonne et ne sert à rien, puisque vous ne pouvez plus revenir en arrière.
      Vous en vouloir, c’est pareil… un poison intérieur qui n’aide personne.
      Pourriez vous tenter juste de faire au mieux avec, cela serait tellement libérateur pour vous et pour vos ados…
      Merci pour votre passage et mes amitiés, chère Laure

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  6. Oui, je pense aussi que ce ne sont pas des situations en tant que faits, mais plus notre ressenti dans nos relations (en soi ou hors soi)
    Ces notions d’acceptation sont assez complexes mais j’aime bien la phrase :
    Accepter la situation est au delà du temps.
    Se dégager du passé en tant qu’acteur et tourner la page ….purée, ça c’est beau mais que c’est dur…
    Bises Elisabeth

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    • Les notions sont complexes, comme le travail d’acceptation mais certains y trouvent juste la phrase qui leur parle et c’est suffisant… difficile, comme tu le dis mais je crois que rien qui vaut vraiment la peine n’est pas facile.
      Merci pour ton passage, Marie-Hélène, bisous

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      • Exactement ! c’est grâce à ce cheminement personnel que je me suis aperçue que parfois j’entre maintenant en acceptation là où autrefois je serais restée psycho-rigide, sans même m’en rendre compte d’ailleurs, et parfois, malgré ce travail sur moi, pas moyen d’entrer en acceptation… Mais je continue à travailler sur moi et chaque pas, même tout petit, me libère un peu plus. Mais quel boulot de remise en question ! pfiouuuuu ! Heureusement que je me fais aider par mes thérapeutes.

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        • Quel beau cheminement en conscience, que le tien, Ladyelle… Petit à petit nous changeons, et voir que nous ne réagissons plus pareil, nous aide à poursuivre et ne pas se décourager devant les difficultés. Ce travail n’est certes, pas facile et se faire aider par les thérapeutes est un excellent soutien.

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  7. La discutions est trop vague… Moi, je ne crois pas qu’il faille accepter tout et n’importe quoi… Et certaines situations ne doivent jamais être acceptées (femmes battues… violences…) Mais c’est un autre débat… Bises et bonne semaine, Élisabeth 🙂

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