La psychothérapie existentielle d’Irwin Yalom

La psychothérapie existentielle de Yalom se fonde sur quatre enjeux essentiels : l’angoisse de mort, la liberté, l’isolement fondamental de l’être humain et l’absence de sens existentiel.

La fréquentation de patients dont le pronostic vital est engagé a donné la conviction à Irvin Yalom qu’une réflexion sur la mort, loin d’appauvrir ou de causer une dépression chez le patient, lui apprend la valeur de la vie et lui redonne même le goût de l’existence.

Il est nécessaire de parler de la mort et de bien diagnostiquer, quel que soit le mécanisme de défense qui peut la rendre moins évidente, l’angoisse de mort.

L’épreuve de la liberté passe par la reconnaissance de sa propre responsabilité. Admettre que notre vie n’est pas le seul fait d’une contingence qui nous échappe apporte à l’être humain confiance en lui et stabilité.

Le déterminisme de la psychanalyse freudienne qui rend ses patients victimes d’un passé sur lequel ils n’ont aucune prise est ici mis en défaut. Prendre conscience de ses problèmes ne suffit pas, selon Yalom, à donner à l’individu l’élan du changement ; seule la reconnaissance de sa responsabilité peut provoquer l’impulsion nécessaire.

Mais l’exercice de cette liberté responsable peut engendrer un profond sentiment de culpabilité, en nous donnant pleine conscience de nos échecs, aussi la réponse thérapeutique consistera à prévenir et à modérer les extrêmes que sont l’impuissance apathique d’un côté, la surpuissance culpabilisante, de l’autre.

La prise de conscience de l’isolement fondamental permet également à l’être humain de se construire : « notre sentiment de futilité, de vulnérabilité et de solitude décroît alors que, paradoxalement, nous commençons à appréhender que chacun de nous est fondamentalement vulnérable et seul face à l’indifférence cosmique ».

Dans une société où la surconsommation donne un sentiment de satisfaction que l’on peut répéter indéfiniment, apprivoiser cette vulnérabilité est difficile : cela induit la remise en question des artifices dont nous nous entourons pour éviter cet isolement.

La vie a-t-elle un sens ? La réponse à cette inexorable question révèle l’influence de notre culture. La vision occidentale contemporaine impose un pragmatisme matérialiste, la réussite d’une vie s’évaluant dans l’accomplissement, la réalisation ou le travail. La philosophie orientale, en revanche, préconise une expérience d’harmonie avec la nature.

Irvin Yalom suggère que la solution est peut-être de substituer à cette quête illusoire de sens un engagement relationnel. L’investissement altruiste ou tout acte d’interaction, en diminuant notre angoisse et faisant taire notre questionnement sur le sens de la vie, sont selon lui des sources de bonheur potentiel.

Cet essai est un outil précieux pour le futur thérapeute existentiel. D’une façon pragmatique, Irvin Yalom énonce les quatre notions essentielles et les théories de l’école existentielle, avec une évidente simplicité. L’esprit français, naturellement défiant vis-à-vis de la clarté pédagogique, ne manquera pas de soupçonner cette approche intuitive de simplifier abusivement cette approche clinique. Se pourrait-il que le métier de vivre ne soit pas plus compliqué que cela ?

Thérapie existentielle Editions Galaade 2008

45 réflexions sur “La psychothérapie existentielle d’Irwin Yalom

  1. On retrouve ici de analogies avec la résilience. Certes une solution est peut-être de substituer à la quête illusoire de sens un engagement relationnel. C’est une bonne thérapie. Mais je pense que la quête de sens restera, elle est peut être la quête de la recherche de l’amour perdu (quête que du paradis perdu que la Bible évoque avec pertinence) et que les philosophies orientales, préconisent par une expérience d’harmonie avec la nature. L’engagement relationnel traduit l’apaisement de cette quête, mais elle reste, car l’amour est l’essentiel (être) face à la tentation de « l’avoir. »

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    • La Quête demeurera toujours et effectivement, je la vois aussi comme celle du Paradis perdu. La seule solution est donc de retrouver la Source en soi et y rester connecté le plus souvent possible. Mais l’angoisse existentielle, évoquée par Irvin Yalom n’est pas tout à fait la même chose, du moins, personnellement, je ne la ressens pas ainsi. Elle reste liée à la quête mais sa source vient de l’absurdité apparente de cette existence, du manque de sens et de la solitude fondamentale, inhérente à la nature humaine. C’est pour cela, qu’enter en lien « véritable » abolit cette souffrance, du moins temporairement car nous naissons et mourons toujours seuls.
      Cela dit, toutes ces considérations demeurent très subtiles et peuvent être interprétées de différentes manières, comme toutes les questions qui abordent l’essence de nos vies…

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  2. Bonsoir Elisabeth,

    Parfois, le commentaire ne me vient pas tout de suite…et je me dis que je n’ai pas d’idées bien tranchées sur le sujet. Parfois aussi, je parcours les autres commentaires et me nourris des réflexions…
    Mais après ce moment de prétendu manque d’inspiration, je dirai que je crois que l’Univers est « Energie », que tout est « Energie ». Tout vibre dans ce monde de la physique. Nous apparaissons limités dans un corps, mais nous ne sommes pas que ce corps. Donc, la mort…la mort de quoi ? Ne serait-ce pas simplement un transfert d’énergie ?

    Moi, ce que je n’aime pas, c’est l’idée éventuelle de la douleur.

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    • Bien évidemment, Yveline, tout est énergie et rien ne disparaît, tout se transforme. Si nous gardons cette optique, effectivement, il n’y a aucune raison de craindre la mort. Mais l’être humain raisonne-t-il dans ces termes au quotidien, identifié qu’il est à son corps et à sa finitude ? D’ailleurs, si nous sommes incarnés dans la matière, nous en subissons les conséquences, notamment sous la forme de toutes nos peurs. Tu dis ne pas aimer la douleur, qui l’aime d’ailleurs ? Personne et pourtant elle est si présente dans nos vies, que cela soit la souffrance physique ou psychologique.
      C’est pour cela que les philosophes, les thérapeutes et beaucoup d’entre nous se posent ces questions existentielles, auxquelles nous cherchons des réponses qui nous permettent de mieux vivre

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      • Tu as tout à fait raison Elisabeth. C’est juste que la peur de la mort, je ne la ressens pas. Je serais triste bien sûr de quitter ceux que j’aime et le jour où « je devrai partir », je crois que je lâcherai prise tranquillement.

        J’ai vu la souffrance de celui qui a peur de mourir, de celui qui s’accroche désespérément et puis, j’ai vu son apaisement lorsque je lui ai dit à l’oreille que je devais rentrer, mais que nous nous retrouverions dans très longtemps, ai-je plaisanté, car je voulais vivre très vieille, mais que nous nous retrouverions…

        Mais ce n’est que mon sentiment personnel présent et bien sûr que je comprends l’angoisse. Nous n’avons pas réponse à tout et nous avons toujours chercher à avancer, à comprendre heureusement ! Mais, je me dis, pourquoi lutter contre quelque chose qui est inhérent à la vie, lorsqu’il n’y a plus d’espoir de guérison ?

        Par ailleurs, je crois qu’il est important de faciliter ce passage, de soulager la douleur de celui qui souffre.

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        • Tu es un exemple de belle sagesse et de l’acceptation, Yveline et bien sûr, je suis entièrement d’accord avec tout ce que tu dis. Seulement, si pour certains, ces états viennent plus naturellement ou s’acquièrent par un travail sur soi, il y en aura toujours qui seront davantage confrontés à cette angoisse existentielle, de part leur caractère, leurs mémoires ancestrales ou celles d’appartenance à un peuple, marqué par les mémoires de persécutions, de l’errance et des tragédies vécues. Mais ce n’est qu’un avis qui n’engage que moi, bien évidemment…

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  3. Frédérique…
    C’est un superbe texte que celui que tu as mis.
    Cela me rappelle une phrase que j’ai lu il y a longtemps… ce n’est pas parce que vous ne me voyez pas, que je n’existe pas.
    Dans ce passage sur terre, tout est si compliqué et si simple à la fois. La mort est un de ces paradoxes. Mais si elle n’existait pas, la vie serait-elle aussi belle? 😛

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  4. Ouf! C’est du lourd ce que tu nous proposes, Elisabeth. Je n’ai pas encore pris le temps de lire les commentaires mais je le ferai assurément. Pour le reste, à la question de la solitude fondamentale de l’individu, j’ai ma propre réponse: l’homme est seul parce qu’il le veut bien. Sa souffrance l’a amené à un repli dont il n’arrive plus à se sortir car cela lui donne le sentiment d’exister et une justification à ses agissement. Renoncer à l’individualité c’est mourir. Évidemment, cela n’engage que moi.

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    • C’est peut-être du lourd, Musael 😀 mais quoi de plus important que les questions existentielles ? Tu en es très proche et puis, Irwin Yalom est vraiment l’homme et le thérapeute dont j’admire la philosophie et la démarche.
      Si tu lis les commentaires, tu verras qu’il s’est passé une drôle de synchronicité et qu’un véritable partage s’est engagé, pas forcément à propos de l’article mais il est très émouvant.
      Je suis partiellement d’accord avec ta thèse, déjà, nous naissons et mourons toujours seuls mais il y a comme une apologie ou du moins le triste constat que nous nous accrochons à notre souffrance car elle nous fait exister. Il y aurai longtemps à en discuter mais pour moi c’est une « déviance » de la société actuelle qui prône tant l’individualité. Mais il est prouvé, que les gens qui vivent des liens familiaux ou sociaux forts, prennent moins d’antidépresseurs et demeurent en meilleure santé. Et ma propre expérience recoupe parfaitement les énoncés de Yalom, le seul moyen de sortir de l’angoisse existentielle est d’entrer en lien véritable… D’ailleurs, l’Homme, n’est-il pas l’être de relation par excellence ? Qu’en penses-tu ?
      Merci, ravie d’engager cet échange avec toi

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      • Je me suis mal exprimé, Elisabeth, je disais lourd dans le sens de substantiel. Pour le reste quand tu parles de lien véritable cela me rejoint parfaitement et ça va tout à fait dans le sens de ce que je voulais exprimer. Non seulement nous nous coupons des autres mais également et d’abord de nous-mêmes. Quand la reconnexion s’établie, le sentiment de plénitude ne laisse guère de place au sentiment de solitude. Ceci dit, les mots sont bien impuissants à donner toutes les nuances de ma pensée ; si les mots courent, la pensée vole, disait Hugo. Surtout en ce domaine. Grosse bise.

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        • Ou c’est moi qui t’ai mal compris… Merci pour ces explications, nous sommes parfaitement dans la même lignée de la pensée et tu soulignes un point le plus important : s’être coupé de soi…
          C’est la raison pour laquelle j’aime à ce que nous précisons nos pensées car souvent, nous disons la même chose avec des mots différents.
          J’aime beaucoup cette citation de Victor Hugo. Bises à toi et belle journée

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  5. A Elisabeth, Frédérique, Manouchka, Fanfanvaconsin,
    Merci pour vos témoignages qui m’ont tant touchée, vous avez vécu des moments terribles et je vous remercie de les avoir partagés, chacune à votre façon, et merci pour vos gentils messages. J’ai mis un peu de temps pour répondre car j’avais besoin de méditer et de prier car la prière est, en tout cas pour moi, un élément important de ma vie spirituelle. Je ne parle pas des prières apprises sagement, mais du coeur à coeur avec la personne pour qui l’on prie et avec le Divin, tel que chacun peut ou a envie de le percevoir (ou pas) .
    Ce n’est pas sa mort qui me fait de la peine, c’est sa souffrance. Elle devait être insoutenable. Elle n’est pas partie heureuse et cela m’attriste énormément. Ce n’est pas la mort qui me fait peur, c’est le malheur, la douleur à en mourir.
    Les témoignages de NDE et la foi sont des éléments importants, je parle toujours pour moi, qui me font accepter la mort et les deuils, même si ce n’est jamais facile. Je n’arrive pas à imaginer comment je pourrais percevoir la mort des miens si je n’avais pas la foi.
    Le choc passé, j’essaie maintenant d’entrer en acceptation, de me pardonner parce que je m’en veux, de lui pardonner parce que je lui en veux aussi…. le temps fera son travail.

    Je voudrais aussi signaler que rien n’est anodin. Le jour où Elisabeth poste ce billet, la journée pour lutter contre le suicide, et moi qui n’osait pas poster un billet pour mon amie, pour lui rendre hommage, mais pourtant avec cette envie d’en parler et de partager… et voilà que tout s’est mis en place pour que je puisse le dire, pour que je puisse vous lire et vous relire encore et encore et enfin pouvoir vous répondre….

    Merci infiniment à vous toutes, vous m’avez aidée bien au delà de ce que vous pouvez imaginer. Je n’ai pas les mots pour le dire autrement que tout simplement : Merci !

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    • Chère Lady,
      J’ai beaucoup pensé à toi et maintenant, je peux te le dire, j’ai prié, pour toi, pour l’âme de ton amie, pour qui j’ai allumé une bougie. Comme nous ne nous connaissions pas encore, j’ignorais si tu avais la Foi, pas celle des religions mais celle du cœur, qui demeure en lien avec le Divin, présent partout et surtout à l’intérieur de nous.
      J’éprouve alors une sorte de soulagement, te sachant dans cette démarche, sans laquelle la vie et surtout la mort n’auraient aucun sens.
      Il reste à accepter sa souffrance et je sais combien c’est insupportable car c’est le souvenir de l’immense douleur dans les yeux de mon père qui m’a hanté et revient encore parfois.
      Je vis avec, en me disant que son âme a choisi ce chemin ou bien que les gens qui se donnent la mort rompent le « contrat » car il est trop dur à poursuivre… contrairement à ce que l’on dit généralement, il semblerait qu’ils en aient le droit.
      En tous cas, je crois à l’infinie miséricorde divine et à la grâce qui leur est accordée.
      Je sais qu’il t’en faudra du temps, que c’est le genre de l’épreuve dont nous nous remettons difficilement et tu le sais aussi : « le temps fera son travail ». Alors, je te dirai juste, continue à faire ce que tu fais, je te sens assez forte pour surmonter tous les états d’âme dans laquelle tu es plongée.
      Ces synchronicités m’ont aussi beaucoup touchée car effectivement, tout s’est mis en place pour que tu puisses t’exprimer et provoquer nos témoignages, ce n’est pas un hasard.
      Et c’est moi qui te remercie car ce genre de partages nous prouve que nous ne sommes jamais seuls et qu’une Force veille sur nous.
      Encore de tout cœur avec toi, merci pour ta réponse.

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    • Chère Elisabeth,

      Merci pour tes prières, rien ne pouvait me faire autant de bien que de savoir que tu priais pour mon amie et pour moi. Vraiment merci du fond de mon coeur.
      Lorsque j’ai lu ta phrase :  » le souvenir de l’immense douleur dans les yeux de mon père qui m’a hanté et revient encore parfois. » C’est tellement ça ! c’est tellement violent ! ce regard là avec toute cette douleur dans les yeux, c’est terrible de vivre avec ce souvenir, qui, comme tu le dis, revient à la mémoire. J’ai déjà vu cette souffrance dans les yeux d’un être cher, il y a longtemps, et on ne peut pas l’oublier.
      Il arrive que je croise un(e) inconnu(e) avec ce regard là et je ne peux pas m’empêcher de prier pour cette personne….
      Et ta phrase : « nous ne sommes jamais seuls et qu’une Force veille sur nous » , cette phrase si importante, celle que l’on ne peut dire que si on l’a rencontré…. et c’est ce que je souhaite à tous, cette rencontre qui ne s’explique pas,
      Merci encore pour ton soutien, je te garde dans mes prières ainsi que ton papa.

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      • Ne me remercie pas, très chère Amie, puisque tu fais pareil, tu sens quand quelqu’un a besoin que l’on prie pour lui et tu termines ton message sur ces magnifiques paroles dont je te remercie à mon tour.
        Nous sommes tous liés et la souffrance d’un être nous affecte, si nous avons cette sensibilité particulière, et dans mon cas, c’est devenu un automatisme : dès que je me sens humainement impuissante, je confie tout « en haut » parce que je sais qu’Ils sont nombreux à pouvoir fournir l’aide appropriée, pas forcément celle qui nous semble bonne car Eux, connaissent les secrets de nos âmes et de leur cheminement.
        Cela n’enlève pas cette souffrance devant ce regard mais ne serait-ce que dire en silence : « que la Paix soit sur toi » rend l’épreuve moins insupportable.
        Et tu as connu cette Force, alors tu sais qu’elle existe, même si parfois nous sommes incapables de nous y connecter.
        Merci, ma douce, cet échange est si beau que j’ai envie de dire « merci de l’avoir permis »…

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  6. J’ai remarqué cela aussi … prise de responsabilité suivi de culpabilisation … et là, il est difficile d’en sortir, ça m’a pris du temps et pas certaine que ce soit « acquis » … pour ce qui est de la mort, j’avoue que par contre, je n’ai pas de tabou sur le sujet ni de difficulté à l’aborder peut être même au contraire … j’en parle facilement à mes enfants quand ils me posent des questions et j’aimerais qu’ils puissent être aussi serein que l’on puisse l’être face à ce sujet … mais c’est vrai que c’est peut être étrange comme façon de faire … je sais que cela « choque  » beaucoup de monde autour de moi qui s’empressent alors de dire « mais tu ne vas pas mourir maintenant, seulement dans très très longtemps …  » je trouve cela un peu absurde car comment expliquer les morts d’enfants à ce compte là ? mais chacun sa croyance …

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    • Ce n’est jamais acquis, Élodie, tu le sais bien qui nous faut « mille fois sur le métier remettre l’ouvrage » mais la prise de conscience, suivie des actes est essentielle.
      Je suis admirative de l’éducation que tu donnes à tes enfants, si tout le monde faisait pareil, la mort serait moins terrifiante. Sous prétexte de ne pas les traumatiser, on les éloigne de la maladie et de la mort, choses pourtant indissociables de la vie…
      Dans mon enfance, j’ai assisté aux enterrements et je ne garde pas le souvenir d’en avoir été traumatisée, bien aux contraire, je savais que la vie se terminait un jour, et à présent, je sais qu’elle n’est qu’un passage.
      Bien sûr, à chacun ses croyances mais à force de vouloir (se) préserver, on repousse les choses dans l’ombre où elles sont encore plus terrifiantes, et le jour où elles arrivent, elles font encore plus de dégâts.
      Merci, Élodie pour ta sagesse

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      • Oh ! je fais aussi plein de choses terribles niveau éducation … mais ma foi, ils ont l’air équilibrés malgré tout 😉 Nous leur apportons tous ce que nous pouvons … j’ai pris le parti d’être le plus sincère possible avec eux … donc cela va pour les bons comme les mauvais côtés … La mort, je ne l’ai pas connue avant la fin de mon adolescence, j’ai eu la chance d’être préservée de ce côté là … ceci explique peut être cela …

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        • Terribles, tu me fais rire 😀 On fait toujours de son mieux et puis, les enfants sont si différents, même éduqués de la même façon. Tu le fais avec ton cœur sincère et ils sont équilibrés.
          Bisous, Élodie, je ne comprends pas bien ce qu’est devenu ton blog, je tombe sur un autre… je vais tâcher d’éclaircir ce mystère…

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          • La magie du net … Je n’avais pas fait attention, c’est mon blog « privé » pour mes activités coutures, tricot, et enfants … je n’ai pas fait attention en postant qu’il y avait cette adresse … mais bon comme ça, tu pourras découvrir mes talents cachés (mes enfants sont les plus beaux – de mes talents s’entend … ) C’est marrant parce que j’avais déjà penser à « t’ouvrir » un peu plus ma porte, et bien tu vois, au moins je n’ai plus à me poser la question !!!
            Bises

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  7. Bonjour Elisabeth,
    Voici un sujet pas très facile à arborer, car oh combien il dérange !
    La mort fait peur, c’est encore un sujet tabou dans notre société. Moi-même elle m’a déranger longtemps, allant jusqu’à refuser de rendre hommage aux aînés.
    Alors je vais te laisser mon témoignage, puisse-t-il venir en aide 😉
    Ce jour du 8 avril 1999 où elle est venu taper à ma porte, j’avais 34 ans. Je ne m’y attendais pas une seconde, je venais d’avoir le 6, deux petite filles, lorsque je me suis senti partir… J’ai demandé si j’allais mourir, il parait que je n’étais plus audible, j’étais calme, détendu, mon corps n’était plus pesant, j’étais bien, je n’avais pas peur. Je reste persuader, forte de mon vécu qu’aux portes de la mort la peur disparait, et laisse place à la sérénité. Tu vois même en reparlant de tout cela, j’ai le sourire aux lèvres, ce moment de ma vie ne m’a pas laisser de mauvais souvenirs, comme quoi c’est bien notre vision qui n’est pas bonne, cela depuis le début. Pourquoi cela ? Certainement le modèle éducatif qui entre en jeu de par notre société, qu’en penses-tu ?
    Comme tu peux le constater, elle ne m’a pas prise, je suis toujours là, j’ai dû lui faire peur car j’aime trop la vie 😉

    En la matière j’ai lu Marie Hennezel, la créatrice des soins palliatifs, sa lecture permet de mieux comprendre l’approche de la mort et la mort, j’ai beaucoup apprécié un de ses livres « La mort intime ».
    Il ne faut donc pas avoir peur, ne pas fuir ce qui est la vie, ne naissons nous pas pour mourir ? !

    Je vais me permettre de venir au com de ton amie Ladyelle134, qui m’attriste. Fasse au suicide rien n’y personne ne peut modifier la décision de la personne. Lorsque l’on est dans un tel état de souffrance, malheureusement c’est le seul échappatoire que l’on trouve. Elle ne doit pas s’en vouloir. S’infliger de la culpabilité ne ramènera pas son amie. Lady va ternir sa vie et celle de ceux qui l’entourent… J’ai alors une question pour Ladyelle134, son amie serait-elle contente de la savoir ainsi ?

    C’est la vie, il faut l’accepter, n’est-ce-pas Elisabeth ? !
    Je vais terminer avec une chanson que j’aime beaucoup, ce sujet vaut bien cela !

    Très bonne fin de journée à toi Elisabeth !
    Plein de bisous tendres

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    • Chère Fanfan,
      Je suis si émue car cet article, qui aborde des questions fondamentales mais difficiles, a attiré des commentaires ou plutôt des témoignages puissants. Tu as du vivre une NDE, l’expérience de mort imminente, et comme tous ceux qui en sont revenus, tu n’éprouves plus la peur de la mort car tu sais : « forte de mon vécu qu’aux portes de la mort la peur disparaît, et laisse place à la sérénité ».
      De nombreux livres, notamment, celui, très connu, de Raymond Moody, La vie après la vie, 1977, ont relaté des témoignages d’un amour infini, de grande lumière et même de la frustration de gens à qui ont annonçait que leur heure n’était pas encore venue et qu’ils allaient retourner sur terre. Et personne de ceux qui ont vécu cette expérience n’a plus peur de la mort… comme toi.
      Comme tu dis, la mort reste tabou dans nos sociétés, pour diverses raisons dont la principale est à mon avis le matérialisme de cette société qui ne croit plus en rien et le rejet de toute « finitude », que cela concerne la maladie, le grand âge ou la mort.
      Ton témoignage est si précieux car, justement, il est porteur d’un message fort : nous n’avons pas à avoir peur de la mort et si nous apprivoisons cette idée tout le long de notre vie, au lieu de fuir, ne serait-ce que son évocation, nous irions tous mieux…
      Je connais bien l’œuvre de Marie de Hennezel, il y a quelques articles que j’ai posté ici et aussi le bel exemple de Christiane Singer, une femme merveilleuse, pleine de sagesse et d’acceptation aux portes de sa mort difficile. Mais, comme tu dis, c’est la seule chose inéluctable dans nos vies …
      Merci infiniment pour ton merveilleux témoignage, il va aider, j’en suis sûre…
      J’espère que Lady viendra lire ton commentaire et je suis touchée que tu te sentes concernée.
      Ta chanson sur l’amour qui survit au-delà de la mort est si belle.
      Je t’embrasse, ma douce Fanfan, ravie d’en apprendre de plus en plus sur toi tous les jours. Garde ta magnifique joie de vivre, elle est communicative. Gros et tendres bisous

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  8. Pingback: Démo des mots et des maux justes Oser prendre des décisions encore jamais vues. | Espace perso d' ANTINEA

  9. Tu vois, hier une copine a choisi de quitter définitivement cette terre et moi je n’ai rien pu faire… c’est ça qui fait peur, cette impuissance face à la souffrance de l’autre, cette incapacité à redonner goût à la vie…
    La peur de la mort n’est rien, c’est la peur de vivre en enfer sur terre qui prédomine, on se protège de tout, y compris de l’amour, de l’autre, de faire confiance, du bonheur de peur qu’il ne se sauve, et on finit par ne plus vouloir vivre puisqu’on ne trouve plus de sens à la vie. En tout cas elle ne devait plus en trouver et moi je n’ai pas su lui prendre la main et je m’en veux.
    Lorsque quelqu’un meurt on s’apitoie sur soi en général, c’est ce qui m’arrive, et je ne dois pas laisser mon mental me parasiter, je veux pouvoir penser en bonne santé malgré ma peine, mais je n’arrive pas à oublier qu’elle devait être dans une souffrance extrême pour en arriver là.

    Prendre conscience de ses problèmes ne suffit pas, selon Yalom, à donner à l’individu l’élan du changement ; seule la reconnaissance de sa responsabilité peut provoquer l’impulsion nécessaire.
    Mais l’exercice de cette liberté responsable peut engendrer un profond sentiment de culpabilité, en nous donnant pleine conscience de nos échecs, aussi la réponse thérapeutique consistera à prévenir et à modérer les extrêmes que sont l’impuissance apathique d’un côté, la surpuissance culpabilisante, de l’autre.
    La prise de conscience de l’isolement fondamental permet également à l’être humain de se construire : « notre sentiment de futilité, de vulnérabilité et de solitude décroît alors que, paradoxalement, nous commençons à appréhender que chacun de nous est fondamentalement vulnérable et seul face à l’indifférence cosmique ».

    Etait-elle si isolée, si vulnérable, si culpabilisée ? Etais-je si impuissante que ça ? ou me suis-je laissée aller à l’indifférence (cosmique) pour me protéger et me dédouaner ?

    Tu vois, c’est difficile tout ça, c’est difficile d’accepter le suicide. Je suis en colère et je suis triste, mais je ne dois pas me plaindre. Ai-je le choix ? là ! maintenant ! tout de suite, ai-je le choix ? Et elle, a t-elle eu le choix ?

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    • Je suis profondément touchée et émue par ton témoignage et tes interrogations, Lady. Si j’apprécie tant Irwin Yalom, c’est qu’il est le seul des thérapeutes que je connaisse, à dire cette vérité, qu’il a vécue dans sa chair et reconnaître que parfois, il n’y a pas de solutions ou elles sont insuffisantes.
      Quant à moi, si je peux « m’arranger » avec mes souffrances, mon impuissance devant celles de l’autre, surtout s’il est proche est insupportable.
      Je comprends donc très bien ce que tu éprouves, surtout que son départ est si récent.
      Nous voulons tant aider, que quand nous ne le pouvons pas, la culpabilité nous ronge… Mais je crois qu’une de leçons le plus dures à apprendre et à accepter est que chacun est libre et s’il ne veut ou ne peux pas être aidé, nous devons le laisser poursuivre son chemin, quoi qu’il nous en coûte.
      J’ignore si ton amie avait le choix ou si elle a atteint le degré de souffrance qui lui a rendu la vie insupportable mais toi tu l’as : celui d’accepter son geste ou bien le refuser.
      Je suppose que tu as tout fait pour l’aider, alors ne t’empoisonnes pas avec la culpabilité, accepte qu’elle voulait quitter cette Terre et respecte son choix. Je sais que tu peux prendre ça mal, puisque tu n’as pas encore suffisamment de recul et ta peine est immense.
      Mais tu dis aussi que ce sont ceux qui restent, qui souffrent le plus, elle est délivrée…
      Il te reste aussi d’accepter que tu ne sauras jamais les raisons de son acte et que si tu continues à t’interroger, tu le feras longtemps, sans qu’une réponse vienne. C’est fait … paix à son âme.
      Pardonne moi si mes paroles te blessent mais je parle d’expérience, j’ai passé vingt années de ma vie à culpabiliser après le suicide de mon père. Si je le dis c’est pour que tu saches que je sais de quoi tu parles, que je suis passée par là et ce que j’avance, j’ai mis très longtemps à l’accepter.
      Tu as le droit de te plaindre car tu souffres, tu as le droit d’être en colère et trouver cela injuste. C’est difficile et personne ne peut le nier.
      Mais tu as le choix, tu ne le vois pas encore mais laisse passer le temps et si je puis te le suggérer, parle en, comme tu le fais ce soir, ne garde surtout pas ce qui peut te détruire, au fond de toi.
      De tout cœur avec toi, Lady

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      • De tout coeur avec vous deux et ceux et celles qui ont vécu la perte d’un être cher qui s’est suicidé…Dans mon cas , c’est ma soeur…Elle avait 29 ans ..et un fils de 5 ans …

        Aujourd’hui c’est la journée internationale pour la prévention du suicide ( image Facebook )…
        Restons uni (e)s …

        Merci pour ton merveilleux article Elisabeth …et mercu pour vos 2 témoignages …

        Tendresses
        Manouchka

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        • Merci à toi, douce Manouchka, grâce à cet article, nous dévoilons beaucoup de nos expériences douloureuses… de tout cœur avec toi et paix à l’âme de ta sœur. J’ignorais que c’était la Journée internationale pour la prévention du suicide, restons unis et surtout pensons à ceux à qui nous pouvons tendre la main…
          Toute ma tendresse à toi et à ta nièce, ce n’est pas facile de partir dans la vie avec un tel bagage.

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    • En réponse à ladyelle134.
      Permettez-moi de vous dire que celui ou celle qui choisit le suicide accomplit un « pas » que nul(le) autre que lui (elle) ne peut comprendre. C’est une infinie solitude. Personne ne peut prévenir cet acte, car personne ne sait, ne connaît la souffrance vécue. Vous n’y pouvez rien, vous êtes effectivement « impuissante » ; mais, pensez, essayez de penser que, peut-être, elle (il) manifestait sa liberté d’aller là où il (elle) le voulait. Pensez à elle.

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  10. Vivre comme si on devait mourir demain…..en profitant au maximum du présent fugace…et vivre également comme i on ne devait jamais mourir, avec des projets en ribambelle, ….et naviguer consciemment entre ces deux postulats…..tout cela en pleine lucidité, cela est un peu ma façon de concevoir la vie.

    Merci pour tes articles qui, chaque fois me font m’interroger.
    Bises

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  11. je parle relativement facilement de la mort et j’ai remarqué que cela mettait mal à l’aise beaucoup de gens.
    Parler d’une chose, c’est la banaliser… banaliser c’est diminuer la peur de « l’inconnu ».
    gros bibis à toi! 😛

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    • J’aime beaucoup ton commentaire, Muriel, effectivement, apprivoiser l’idée de la mort nous enlève cette peur qui nous accompagne.
      Et ceux qui sont mal à l’aise n’ont pas envie d’y être confrontés, surtout dans cette société où elle est devenue tabou.
      Gros bisous et belle semaine à toi

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    • En réponse à candide57.
      Tu parles de la mort, moi aussi. La mort chez les « chrétiens », la mort chez les « musulmans », la mort chez les « juifs », la mort aussi chez les athées, la plus difficile, la plus « inacceptable ». « Facilement », que veux-tu dire ? La mort, la disparition ne sont acceptables, digérables pour aucun(s).

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      • En réponse à Frédérique Elkamili.
        Par facilement, je veux dire que ce n’est pas un sujet tabou pour moi. Que contrairement aux 3 religions que tu cites et dont je me suis détachée il y a bien longtemps, je ne vois pas la mort comme inacceptable. Je peux la voir injuste, terrible, douloureuse, mais pas inacceptable. Au contraire, je l’ai acceptée. Elle est la fin logique d’une étape de vie dont nous avons l’obligation de rendre la plus agréable possible pour nous et pour les autres.
        Je peux parler de l’époque où je ne serais plus, mettant mes proches mal à l’aise. Pas moi. Je te donne ce lien qui illustre bien ce que je pense.
        http://humeurenblog.wordpress.com/2012/12/10/un-jour/
        J’ai beaucoup lu Elisabeth Kübler Ross, cela a surement aidé à forger mon point de vue!
        http://ekr.france.free.fr/destin.htm
        😛

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        • @ Muriel
          Merci d’avoir précisé ta pensée, ce qui m’a permis de comprendre à présent le terme « facilement » que tu utilisais. Je n’ai aucun tabou en ce qui concerne la mienne de mort. Mes propos lorsque j’évoque les 3 religions étaient à l’emporte-pièce et manquaient de finesse. En fait, je voulais plus précisément mentionner, disons, la spiritualité rencontrée chez des personnes de confession catholique, islamique ou juive et pour lesquelles la fin de vie est un passage, une étape ni plus ni moins, accepté sereinement. En l’absence de « spiritualité » – je n’aurais pas dû écrire « chez les athées » – accepter l’idée de mort est, parmi les rencontres/connaissances que j’ai pu faire, est une démarche violente,
          Enfin, voici pour LadyElle, un texte que j’ai écouté mardi dans la chapelle où se déroulait une cérémonie d’au revoir. Comme dirait Elisabeth, il n’y a pas de coïncidence mais une synchronicité :

          « La mort n’est rien,
          je suis seulement passé, dans la pièce à côté.

          Je suis moi. Vous êtes vous.
          Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours.

          Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné,
          parlez-moi comme vous l’avez toujours fait.
          N’employez pas un ton différent,
          ne prenez pas un air solennel ou triste.
          Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.

          Priez, souriez,
          pensez à moi,
          priez pour moi.

          Que mon nom soit prononcé à la maison
          comme il l’a toujours été,
          sans emphase d’aucune sorte,
          sans une trace d’ombre.

          La vie signifie tout ce qu’elle a toujours été.
          Le fil n’est pas coupé.
          Pourquoi serais-je hors de vos pensées,
          simplement parce que je suis hors de votre vue ?
          Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin. »

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