L’ego, l’âme, le soi et l’ombre

quête

L’ego est le siège de la conscience : c’est lui qui permet de se sentir séparé de la mère et du reste du monde et d’être une entité pouvant à son tour affecter le monde. L’ego adulte développe des capacités visant à satisfaire divers besoins, physiologiques, de sécurité ou d’insertion sociale.

L’enfant jeune est faible, vulnérable et dépendant de ses parents et de son environnement.  A ce stade, son ego n’est pas encore formé.  Par la suite, ce dernier commence à remplacer les parents et acquiert des fonctions protectrices.  Sa deuxième tâche consistera à relier l’individu au monde environnant, lui apprenant à survivre, puis à s’insérer socialement et à réussir dans la vie.

Certaines épreuves  permettront de fortifier l’ego. Notre ego ou notre moi est la partie consciente de nous-mêmes qui se différencie de l’océan des potentialités de l’inconscient collectif.  Pour s’affirmer il devra rompre, d’une certaine façon, avec le milieu d’où il est issu.  L’ego est un outil, l’image de notre moi, notre persona, un masque.

Cependant, une fois complètement développé, il doit être vidé de son contenu afin de devenir l’enveloppe qui héberge et porte l’âme (l’acteur), sans que la rencontre entre ces deux dimensions soit vécue comme un drame.

Cela suppose un ego bien développé et correctement formé, conscient de ses limites et de ses qualités, tel que l’acquiert le Héros pendant la préparation de son périple : l’optimisme de l’Innocent, l’entraide de l’Orphelin, le courage du Guerrier, la générosité du Bienfaiteur.

Cette personnalité bien intégrée en elle-même et dans son environnement sentira alors l’appel de l’âme, d’une force qui la conduira vers la quête de son destin.  C’est seulement à ce moment-là que peut commencer la traversée.

L’âme

L’âme, pour se réaliser sans encombre, a besoin de la coopération et de la présence de l’ego qui a du bon sens et les pieds sur terre.  Disons que Don Quichotte se fera accompagner de Sancho Pança pour partir en quête du trésor ou des mystères de la vie.

Pour Jung, l’âme symbolise souvent notre psyché ou le point par lequel s’expriment les archétypes de l’inconscient collectif.  Elle est la partie de notre psyché qui nous connecte avec ce qui est éternel et procure la sensation de sens et de valeur à notre vie.

Nous commençons à nous occuper de l’âme lorsque nous ressentons le besoin de comprendre le sens de la vie, le sens de notre vie, que nous cherchons à nous relier au cosmos. Elle rend possible le sens de l’unité.

Malheureusement, dans nos sociétés où on la refuse, elle est contrainte de s’exprimer à travers les fissures ou les failles de la vie, dans certains moments de trouble ou de souffrance, ou bien lorsque nous traversons les grandes crises de l’existence : les  transitions entre l’enfance et l’adolescence, entre l’adolescence et l’âge adulte, lors de l’entrée dans la maturité puis dans la vieillesse, enfin face à la mort.

Dans ces moments liminaux, donc de passage, où il n’y a plus ni certitudes, ni sécurité, l’âme parvient alors à s’exprimer, dans la souffrance parfois ou à travers des comportements négatifs et autodestructeurs.

De nombreuses sociétés traditionnelles ont élaboré des mythes et des rites, notamment d’initiation, pour aider à ces mues de l’âme.  Le but de l’initiation étant essentiellement de comprendre avec le langage de l’âme, par le vécu, ce que signifient les expériences de la vie.

La traversée du Héros est une initiation aux réalités du périple de l’âme.  Elle nous demande de contrôler notre vie pour ensuite nous en détacher, abandonner la peur du vide, de la mort, et être prêts à expérimenter la totalité de la vie.

Pour cela, il nous faut élargir l’étroit champ de vision de l’ego, nous détacher des sentiments, de la quête mais tôt ou tard il nous faut atteindre les mystères centraux de la vie et apprendre la mort, la passion, la naissance, la création, en tant que mystères.

Sans l’âme, nous sommes pareils à des automates : nous effectuons tous les mouvements possibles, mais ils manquent de sens. L’initiation nous offre l’opportunité d’expérimenter le sens de la vie et, grâce à elle, d’apprendre la quête de dépassement du Chercheur, le détachement du Destructeur, l’engagement de l’Amant et, finalement, l’union avec notre propre âme qui permet la naissance d’un nouveau Soi, le Créateur.

Le Soi

Quête du Graal

Le Soi est l’expression de l’intégrité, le point final du processus d’individuation.  La traversée est achevée, le trésor retrouvé, et nous sommes de retour dans le royaume qui se transformera en fonction d’un nouveau principe ordonnateur.

L’essence du Soi est le paradoxe, car il nous permet de vivre ce qui est singulier et unique en nous et, en même temps, met notre ego en relation avec la dimension transpersonnelle.  A son niveau, la vie n’est plus perçue comme une lutte mais comme une source d’abondance. 

Nous devenons les rois et les reines de nos propres domaines et si nous sommes fidèles à notre Être intérieur (le Soi), nous faisons fleurir la terre desséchée.  Le soi est donc profondément blessé si l’ego et l’âme sont déconnectés. Sa réalisation demande d’assumer pleinement nos responsabilités et de les intégrer à notre conscience.

Si l’éveil de l’ego fait surgir le particulier de l’universel, le multiple de l’unité, le retour au Soi permet de réintégrer le particulier à l’universel, le multiple à l’Un.  Par la force de restitution et le lien créé par l’homme avec Dieu et toute la création, l’être refait en lui l’unité perdue.

Tout grand Gouvernant a besoin d’un Magicien pour prédire le futur, pour soigner les malades, pour créer des rituels qui relient les hommes au cosmos et maintiennent la liaison permanente avec la dimension spirituelle de la vie.  Il peut aussi avoir à ses côtés un Sage qui lui donne des conseils objectifs et le sort de sa subjectivité. 

Et aussi un Bouffon, capable de réjouir le château et de dire au Gouvernant de terribles vérités. Le Gouvernant le Mage, le Sage et le Bouffon s’aident mutuellement et contribuent, grâce à leurs talents, à produire un royaume salutaire, prospère et joyeux.  Ils symbolisent les quatre aspects du Soi intégré.

L’ombre

Nous nous savons tous porteurs d’une ombre, sorte de personnage dont la silhouette se compose de tout ce que nous refoulons et qui ne cadre pas avec l’apparence sociale que nous voulons nous donner.  Cette ombre est le dragon qui se nourrit, dans l’homme mûr et bien sous tous les rapports, de tout ce que son moi refuse à intégrer consciemment. C’est le premier aspect de chaque archétype à reconnaître si l’on veut avancer dans le processus d’individuation.

La difficulté réside dans le fait que l’ombre est généralement repoussante mais qu’elle porte en elle la régénération de la vie consciente.  Elle repousse et fascine, et se laisse ainsi facilement projeter sur autrui pour éviter d’avoir à reconnaître qu’elle fait partie de nous-mêmes.

L’ombre peut se manifester par des omissions (actes manqués …) ou par des actes impulsifs, commis par inadvertance.  Elle est avant tout personnelle, mais s’enracine aussi, comme l’illustre l’image quasi universelle du diable, dans l’inconscient collectif.  Tout peuple a son diable, trop souvent projeté sur ceux qu’il ne parvient pas à intégrer dans sa vision du monde.

L’ombre pose un problème moral à l’individu car elle peut contenir aussi bien des qualités que des défauts.  La morale commune, ou celle qui a baigné l’individu dans sa jeunesse, est le plus souvent incompétente pour juger de la vraie nature de l’ombre : constructive ou destructive ? 

Plus qu’une morale conventionnelle et sociale qui rassure par ces concepts arrêtés de ce qui est bien ou mal, c’est d’une philosophie du risque, du combat intérieur et de la responsabilité des choix qu’il implique, que l’homme a besoin dans cette aventure.  Il ne dépend que de lui que l’ombre soit son amie ou son ennemie. 

Elle ne devient hostile que si elle est ignorée ou traitée avec incompréhension ;  elle ne peut se transmuter que si le moi accepte l’aide du Grand Homme :  du Soi.  La quête du Soi est à l’image de celle du Graal ou de toute quête initiatique de l’immortalité au sens spirituel du terme.

S’engager dans cette voie, c’est donc déjà accepter le fait qu’une crise n’est pas une fatalité insurmontable mais l’opportunité d’une nouvelle naissance par un dialogue constructif avec l’ombre : de là peuvent naître de nouveaux comportements, plus ouverts, plus riches. 

Une connaissance approfondie des mythes peut être d’une grande utilité car ils nous parlent, notamment des plus archaïques, un langage pas encore contaminé par une morale trop rationnelle et peuvent ainsi éveiller des images positives de dialogue avec l’ombre.

Par Laura Winckler et Frédéric Blanchard

37 réflexions sur “L’ego, l’âme, le soi et l’ombre

    • C’est plutôt la grande sagesse de Jung qui te fait cogiter, Polina, et nous sommes nombreux à plonger dans ces réflexions profondes.
      Je te remercie également car ton blog m’enrichit aussi beaucoup par les questionnements qui nous rapprochent.

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  1. Bonsoir Elisabeth,
    Mon commentaire pourrait être proche de celui de coquelicotetcompagnie : l’utilité de tout ce qui nous compose…
    La nécessité de parvenir peut-être à une certaine maturité pour découvrir un certain équilibre, une certaine sagesse. Mais ce n’est pas simple… le cheminement peut être.

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    • Bonsoir Yveline,
      Le cheminement, je dirais certainement… l’acceptation de toutes les facettes de notre personnalité, qui mène à l’équilibre et à une plus grande sagesse. Jamais simple mais nécessaire, pour ne pas vivre coupés d’une grande partie de nous et en souffrir…

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  2. Sur le chemin, je suis fascinée de la façon dont on apprend toujours plus. Dernièrement, mon âme semble avoir souhaité me guider vers des textes qui m’aident vraiment à mieux comprendre son rôle dans mon évolution. Beaucoup de choses sont comprises intuitivement, mais il y a ce moment où tout prend sens en conscience et j’en suis toujours autant émerveillée. Ce texte, si bien choisit, je l’ai relu plusieurs fois… je ne m’y accrocherai pas plus, je le laisserai faire son chemin. Mais malgré les moments sombres que je traverse en ce moment, je sens que je suis toute proche d’une porte qui ne demande qu’à être poussée et que ça ne dépend que de moi. Ce texte emploie des termes clés, celui de « responsabilité » me parle aussi beaucoup beaucoup. Et c’est vraiment magique de voir tout ça se mettre en place en une seule et unique voie/voix. Un grand merci Elisabeth pour ce partage, et ce merci vient tout droit de mon âme 😉

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    • Les vraies prises de conscience, qui résultent d’un long cheminement, sont effectivement comme des moments de fulgurance où tout prend sens y compris nos expériences douloureuses. Et effectivement, le sentiment d’émerveillement et de gratitude nous emporte et nous donne le courage de continuer. Si tu as aimé ce texte, le laisser faire son chemin en toi est une belle façon de lâcher prise, le travail continuera…
      Je suis triste pour ces moments sombres mais rappelle toi, c’est souvent avant l’aube que les ténèbres sont les plus épaisses.
      Et tu te sens proche de cette porte que toi seule peux ouvrir… tu en possèdes la clé, comme cette notions de responsabilité de nos choix.
      Merci à toi, Minosoa pour ce profond témoignage qui a touché mon âme…

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  3. J’aime les écrits de Jung, aussi… même si parfois ils sont trop « lourds » pour moi! 🙂 bonne santé, un vendredi serein et un week-end selon tes plans-projets… 🙂 friendly hugs & poutous, Mélanie

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  4. another wonderful inforative post…
    I’ll have to read several time to let it all sink …
    Thank you for sharing…I have enjoyed it very much…
    Take Care…You Matter…
    )0(
    maryrose

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  5. Je sens bien ce chemin. Mais mes ailes ne poussent pas !
    Que celles de ce dragon qui me tarabuste tout le temps. Celui du besoin d’Amour.
    Comment ne plus avoir besoin d’être aimée? Comment ne plus être malheureuse devant la trahison et le mensonge? Comment savoir se débarrasser des sentiments qui jaillissent quand on ne les attend pas ou que l’on sait qu’ils ne conduisent à rien?
    Bien compliqué. Et pourtant Elisabeth, je te jure que je le sens, le chemin.
    Merci pour ce partage et l’aide que tu apportes aux autres.
    Je t’embrasse.

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    • Je sais que tu le sens, Marie-Hélène, je viens de lire ton magnifique poème et la même quête y est…
      Le dragon est l’emblème de l’ombre et si ses ailes poussent, c’est parce que tu es en train de le regarder dans les yeux, et il se déploie, pour te faire peur. Mais le chant de l’Oiseau ne peut-il égayer ces ténèbres… tu sais qu’il est là, tout près
      Ne plus avoir besoin d’être aimé est impossible, inhumain… l’amour est notre vraie nature, notre essence. Faut-il encore le boire à la bonne Source, celle qui ne se tarit jamais… à commencer par le lien avec le Plus Grand que Nous et l’amour de soi… je sais, c’est facile à dire…
      La trahison et le mensonge nous touchent à la hauteur des blessures non cicatrisées en nous. Nécessité de les penser… encore une descente dans l’ombre… Pardonner, à soi, surtout, accepter, même ce qui nous semble inacceptable… je sais la barre est haute mais l’Oiseau s’envole plus haut encore dans le Ciel.
      Ce dont nous voulons nous débarrasser pèse des tonnes, seul l’accueil allège le fardeau… l’acceptation de notre condition humaine.
      Le chemin est au fond de ton cœur et tu sais, que tu ne peux pas ne pas suivre l’Oiseau… et je le sens aussi
      Je t’embrasse tendrement, je crois en toi

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      • Boire à cette Source, oui; Et me rafraîchir de tes mots aussi que je reçois comme un nectar.
        Pour l’heure, il en coule de délicieuses gouttes le long de mes joues.
        Merci infiniment à toi aussi d’être telle que tu es. Un trésor.
        Je t’embrasse de même.

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        • Si touchée par ton émotion, Marie-Hélène, si je puis juste te demander, ne sous estime jamais ta valeur… tu as en toi un trésor, bien plus grand que tu ne le crois. Remercions nous et soyons compagnes sur le chemin…
          Je t’embrasse tendrement

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  6. Bonsoir Elisabeth,
    Voilà qui m’est un plus parlant, nous voici avec 4 thèmes bien précis, qui sont d’ailleurs rarement aussi bien traité 😉
    L’égo, ce fameux égo, celui qu’il nous faut sans être trop ou trop peu, un vrai cassement de tête, n’est-pas Elisabeth ?!
    Puis l’âme, comme ce passage me plait, car l’âme est si souvent décrié, maltraité dans notre société, sujet tabou alors qu’il faudrait bien l’écouter, ceci toute au long de notre vie.
    Enfin, le Soi quelque peu complexe à saisir et l’Ombre, l’ombre que nous refusons, nous dérange et pourtant…
    Très beau billet Elisabeth, riche en enseignement, merci !
    Belle soirée à toi avec plein de doux bisous

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    • L’article doit être bien plus clair que le précédent, puisqu’il te parle…
      Oui, un vrai casse-tête, Fanfan cet ego qui doit être mis à sa juste place, surtout de nos jours où il est tant décrié. J »en ai déjà parlé deux fois dans les commentaires précédents.
      Et l’âme, un sujet tabou, effectivement… ravie que ce passage te plaise et que tu sois à son écoute.
      L’ombre nous dérange, voire nous terrifie et pourtant, c’est le passage nécessaire, pour qui veut avancer et une source inépuisable d’informations sur nos profondeurs.
      Alors, te voilà réconciliée avec Monsieur Jung ?
      Tendres baisers à toi et une très belle soirée

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  7. Dit comme ça, ça a l’air simple! Voici une très belle vision de l’être humain où toute chose qui nous compose a son utilité, y compris l’ombre et l’ego. Nous ne sommes pas invités à nous combattre (inutile et épuisant) mais, en quelque sorte, à nous apprivoiser nous-même.

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    • Je suis encore ravie par la sagesse de ton commentaire, Coquelicot, et surtout par le fait que nous nous comprenons si bien.
      Chaque partie de notre psychisme a son utilité et je regarde souvent, avec effarement, tous ceux qui prônent la nécessité de nous débarrasser de notre ego et le diabolisent presque, alors qu’il est si utile, à condition, qu’il soit sain et qu’il prenne sa juste place dans l’ensemble.
      Je dis aussi, que l’ombre nous apprend bien plus sur nous que la lumière.
      Et plus nous combattons, plus nous renforçons ce, contre quoi nous luttons.
      Alors, qu’accueillir, accepter et apprivoiser toutes les parties de nous est tellement plus bénéfique.

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  8. J’aime l’approche décrite de l’égo. J’aime aussi la présentation du portrait global de l’égo, de l’âme, du soi et de l’ombre. Rare qu’on a un portrait aussi complet. Trop souvent on tente de tout expliquer à partir d’une seule variable.

    Un autre intéressant texte que tu nous proposes!!!

    Mes salutations

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    • Je l’aime aussi, Kleaude, cet ego, si souvent dénié, voire diabolisé, alors que son utilité est grande, à condition qu’il soit sain.
      L’être humain est si complexe, que tenter de l’aborder à partir d’une seule variable, le réduit forcément et lui enlève toute sa profondeur.
      Merci pour ta belle compréhension, reçois mes amitiés sincères

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  9. Bonsoir Elisabeth ,

    De l’Ombre à la Lumière , telle est l’essence de l’être ,
    En soi mieux reconnaître , dans le sillage d’hier ,
    Sous quelle forme éphémère , nous sommes appelés à naître ,
    Afin un jour peut être , de vivre cet âge de faire.
    ~
    NéO~
    ~
    A l’un de ses jours en quatre , pour une présence en l’âtre.

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    • Bonsoir NéO~,
      Dans votre longue et patiente Quête, vous avez du vous rapprocher de cette essence et vous en pressentez la nature.
      Le chemin qui est le vôtre, vous conduit toujours vers les cimes et même, si elles sont couvertes de l’ombre vous sentez poindre la Lumière.
      Elle vous fait renaître et l’âge de faire est à créer tous les jours.
      Vôtre âtre et si doux et accueillant, ce n’est qu’une joie immense de s’y réfugier…
      Becs de gratitude

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  10. Saisissant ( comme toujours ) ! Parfois, mon ombre me parle et me suggère de prendre sur Moi. Mais si je lui obéis, n’y laisserai-je pas un bout de Moi intéressant ? Le meilleur morceau ? Tant d’années pour être enfin Moi ! Depuis, je ne réfléchis plus qu’au zénith, j’ai peur de perdre mon âme d’enfant pour une partie de l’ego.

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    • Tu es bien trop fort, Thiébault 😀 et je ne m’engagerai pas dans tes jutes verbales car il est difficile de saisir la fusée en plein vol…
      Quelle maestria dans ton jeu de mots, je l’admire toujours.
      Ne perds surtout pas ton âme d’enfant 😀

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  11. Chez l’alchimiste, le dialogue avec l’ombre est la première étape du Grand Oeuvre. Elle est sans doute la plus terrifiante. C’est que l’humanité, ou l’inconscient collectif a développé des stratagèmes puissants pour nous en détourner. En effet, l’inconscient collectif répugne à voir l’individu se libérer de son emprise. La culture, l’éducation normée, la morale consensuelle, la religion, les idéologies de masse sont quelques éléments utilisés. Quoique… il n’y a jamais de déterminisme absolu et ce qui sera libérateur pour l’un sera destructeur pour un autre.

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    • Il est si juste ton commentaire, Musael… L’œuvre au noir désigne la première des trois phases, dont l’accomplissement est nécessaire pour achever le magnum opus, et sans sa réalisation, la transmutation ne peut être accomplie. Et elle signifie bien des épreuves de l’esprit se libérant des routines et des préjugés. Mais pour cela, la traversée de l’ombre est indispensable, et comme elle est terrifiante, peu de gens s’engagent dans ce travail.
      Il y a aussi, comme tu dis, l’emprise exercée sur l’Homme, pour qu’il ne puisse pas acquérir sa liberté car il est bien plus dépendent et manipulable, s’il demeure sous l’emprise de la peur.
      Quant au déterminisme absolu, tu as raison aussi, à chaqu’un son chemin…

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    • Tellement d’accord avec toi, Ava, notre inconscient est un réservoir inépuisable de la mémoire collective et archétypale et tous nos actes manqués, nos lapsus et les hasards, que Jung nomme synchronicités, ont toujours une signification qu’il est bon de chercher à comprendre.

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