Annick de Souzenelle : « On ne peut compter que sur le Père Divin »

Nuages

Nouvelles Clés : Annick De Souzenelle, jusqu’où faudrait-il remonter pour prouver l’origine de votre vocation ? J’entends par là non pas le moment où vous vous êtes consciemment sentie appelée par ce – ou Celui – qui guide votre vie aujourd’hui. Mais plutôt le point de rupture à partir duquel votre itinéraire devait, que vous le vouliez ou non, s’écarter des sentiers battus ? Souvent, ce point de départ se situe dans l’enfance…

Annick De Souzenelle : S’il faut vraiment remonter à l’origine première, je vous dirais que mon premier souvenir précis date du berceau ! J’ai encore dans les yeux l’alternance très forte d’ombre et de lumière que j’ai ressentie un jour où le soleil était parfois entièrement caché par les nuages, parfois resplendissant. J’interprète aujourd’hui cette impression d’enfance, toujours gravée dans ma mémoire, comme une sorte de feu vert qui m’était donné, pour comprendre un jour que j’avais à marier en moi-même la Lumière et les Ténèbres.

Tel est d’ailleurs le sens de tout mon travail depuis des années. En dehors de ce souvenir toujours présent, il faut dire que très vite j’ai été marquée par l’absurdité de la vie, ou plutôt de l’existence des « grandes personnes » qui m’entouraient, existence qui normalement m’était aussi destinée. Mon père revenait de la Grande Guerre de 14-18, profondément blessé dans son corps et dans son âme. Avocat à Rennes, il recevait souvent des amis qui, eux aussi, avaient vécu cet enfer.

Toute petite, j’étais littéralement atterrée de voir qu’au cours de ces dîners, mes aînés ne commençaient à « vivre » que lorsqu’ils reconstituaient l’atmosphère de ces années terrifiantes. Avec tout le respect que j’éprouve pour le dépassement dont s’est montrée capable cette génération sacrifiée, je ne peux m’empêcher d’appliquer à ces hommes la phrase terrible que j’ai lue plus tard dans un livre de Jean Schlumberger : « Ce sont des personnes qui sont comme des feuilles mortes : il faut qu’un grand vent passe pour qu’elles aient l’illusion de vivre. »

N. C. : Les femmes elles étaient absentes de toute cette vie sociale…

A. D. S. : On ne peut s’imaginer à quel point leur vie était, dans cette petite bourgeoisie de province, d’une banalité effarante ! Là où je trouvais la vie, c’était chez ma nourrice. Elle était le seul élément  « sans culture » dans mon entourage et possédait donc seulement, mais pleinement, toute la culture de son cœur. Alors que je pouvais à peine toucher ma mère – cela  « ne se faisait pas », elle m’a donné la relation tactile, la proximité humaine, la chaleur animale qui a fait tout l’équilibre de mon enfance.

Mais cet équilibre s’est trouvé rompu à l’âge de cinq ans lorsqu’après l’éclatement de la famille, je me suis retrouvée seule chez les bonnes sœurs, à Paris, sans aucune référence ni géographique, ni affective. Là, voyez-vous, je suis réellement descendue aux Enfers. Les religieuses n’y comprenaient rien, elles me grondaient parce qu’elles me trouvaient taciturne. Ce fut une période terrible. Je crois qu’aujourd’hui, lorsque je parle d’une nécessaire « descente aux Enfers », je sais ce que je dis : j’ai vu ses monstres !

N. C. : Qu’est-ce qui vous en a ait remonter ?

A. D. S. : Ce qui m’a sauvée, c’est ce goût du divin qui m’a été donné dès le départ. Je me souviens précisément avoir dit – à l’âge de cinq ans ! – : « On ne peut compter que sur le Père Divin. » Depuis, toute ma vie a été fondée sur cette certitude. Avec tout l’aspect lumineux de cette force qui m’a guidée… mais aussi avec toutes les difficultés que cette phrase implique : le manque d’abandon à l’autre, l’absence de confiance qui est une souffrance profondément inscrite dans ma chair, et dont il a bien fallu que j’apprenne à me libérer.

N. C. : Le Père Divin, pour vous à cette époque, était compris au sens du catéchisme ?

A. D. S. : Vous savez, un enfant prend ces choses-là au premier degré, mais c’est justement celui-là qui est essentiel ! La foi a toujours été pour moi une réalité plus tangible que cette table qui se trouve entre vous et moi. Et elle ne m’a jamais quittée. L’absurde dont je vous parle, je l’ai toujours imputé aux hommes, parce que je refusais le Dieu qui fait la pluie et le beau temps dans nos vies.

Les hommes jouaient à se faire mal, jouaient avec le Mal, mais la miséricorde divine n’était pas impliquée dans cette tragédie de l’humanité. Les adultes, autour de moi, tenaient chacun un rôle au lieu de prendre en main leur destinée.

Et de cela, ils étaient seuls responsables. Cela dit, si la foi m’a toujours accompagnée, j’ai vite pris conscience que l’Église romaine nous enseignait un système qui ne « faisait pas le poids », face à l’élan mystique que je vivais. Vers 16-18 ans, je me suis révoltée contre le moralisme insupportable de cette époque, qui nous maintenait dans un état de dépendance, comme si nous devions toujours rester mineurs.

Lorsque je demandais, par exemple, pourquoi le serpent avait mordu notre mère Ève au talon, pourquoi Jacob fut blessé par l’ange à la hanche, pourquoi le Christ avait lavé précisément les pieds des disciples pour signifier la purification de l’Homme, on me répondait soit par des inepties, soit en me traitant de petite orgueilleuse. Et moi, je voulais savoir ! Aujourd’hui, je crois comprendre ce que voulaient dire nos Pères lorsqu’ils parlaient du « devoir inconnaissance », mais cela se situe à un tout autre niveau que ce moralisme que l’on opposait alors à mes questions, et qui humiliait l’homme.

N. C. : Face à cette mentalité qui, comme disait Simone Weil, « bâillonne l’intelligence », je suppose que vos études de mathématiques vous ont aidée à répondre à votre désir quasi-mystique de connaître ? Ces énigmes qui se résolvent dans la découverte d’une Structure interne au monde, cela devaient beaucoup vous attirer ?

A. D. S. : A vrai dire, j’ai surtout abordé ces études par mimétisme envers ma mère, qui elle-même avait été une des premières femmes bachelières, avant la Première Guerre. Mais j’ai été tout de suite passionnée par les problèmes de géométrie, de trigonométrie et ces recherches rationnelles ont effectivement contribué à me structurer intérieurement.

Seulement, au niveau des mathématiques supérieures, on risque vite de s’enfermer dans un monde abstrait et terriblement stérilisant. C’est pourquoi, au bout de quelques années, j’ai tout lâché d’un coup ! Ce fut un renversement total qui me fit passer du plus abstrait au plus concret, c’est-à-dire aux études d’infirmière. Après avoir évolué dans un monde uniquement mental, j’avais besoin, voyez-vous, de toucher de l’humain, de toucher les malades, de les aimer.

N. C. : C’est ainsi que vous êtes devenue infirmière anesthésiste, « pour endormir », dites-vous, bien avant d’être psychothérapeute « pour réveiller »…

A. D. S. : Mon instinct m’avait guidée vers cette situation où l’on est sans cesse confronté à la question du Sens, à travers la souffrance des autres. Ces quinze années furent une expérience à la fois merveilleuse et douloureuse. Car il est douloureux de ne pas savoir répondre aux questions angoissées des malades, que la souffrance taraude dans leur corps et dans leur esprit. Pour­quoi est-ce que ça m’arrive, Madame ? Pourquoi cet ulcère à l’estomac ? Pourquoi, pourquoi… ? Je jouais à mon tour le rôle « d’aîné », ou tout au moins de celui qui est censé savoir. Et je ne savais pas !

N. C. : Ayant rompu avec l’Église catholique vous aviez envoyé prome­ner toute religion ?

A. D. S. : Complètement. Ma foi ne pouvait s’exprimer dans aucune pratique, et j’avais même désappris la prière. Je sentais que j’avais été trompée sur ce plan-là, et les formes ne m’intéressaient plus. Seul le concret importait : « Je vais vivre pleinement ! Se dit-on à cet âge. Ça, au moins, c’est concret ». ­ Il m’aurait fallu une secousse énorme pour faire à nouveau l’expérience de la prière.

Eh bien… cette secousse a eut lieu ! Et elle a eu lieu au Maroc, où j’ai exercé durant cinq ans. Un dimanche après-midi, je me trouvais seule de garde, au chevet d’une jeune marocaine. Après avoir subi une opération pourtant bénigne, elle fit tout à coup une embolie vertigineuse, qui allait lui être fatale dans l’heure même. Tout acte médical m’étant interdit, et en l’absence de médecin, je ne pouvais rien faire d’autre que voir mourir cette femme. Or, de l’autre côté du lit sa mère était là, d’un calme absolu, et priant.

J’ai compris alors que je n’avais qu’à en faire autant, que c’était la seule chose qui me restait à donner. Et lorsque le chirurgien est arrivé plus tard et a demandé ce qui s’était passé, je n’ai pu que lui répondre : « Rien, Monsieur ». Ce jour-là, en quelques minutes, j’ai réappris la puissance de la prière, et la vie spirituelle.

N. C. : Mais comment pouvaient-elles s’exprimer, éloignée que vous étiez de toute institution ?

A. D. S. : Justement, je ne le savais pas ! J’ai alors quitté le Maroc, où je ne pouvais rester indéfiniment prisonnière entre d’une part un monde du colonialisme à la mentalité insupportable, sauf exceptions, et d’autre part un monde arabe où il n’y avait pas place pour une femme seule, et dont malheureusement j’avais fait l’erreur de ne pas apprendre la langue.

Mais même revenue en France, j’étais en perpétuelle révolte contre la normalisation de l’absurdité, je veux dire contre le fait de régulariser, de légitimer la médiocrité, de faire comme si c’était la norme. Je ne pouvais supporter l’anecdote et la futilité des ambiances de groupes, la démission devant la banalité. Autour de moi, la plupart des gens baissaient les bras devant ce non-sens, ou pire, ne se posaient même pas la question ! Je m’investissais alors toute entière dans mon travail, dans la relation aux malades.

Ce sont eux qui m’ont tout appris, je le sais maintenant. Et puis j’ai décidé d’aller rejoindre en Inde un cousin germain de ma mère, qui après avoir fait Polytechnique, était allé rejoindre Sri Aurobindo.
Son nom était Pa Vitra, il avait fondé là-bas l’Université de l’ashram de Pondichéry. Il était, bien sûr, la honte de la famille, le renégat, mais lorsque j’ai lu certaines des plaquettes et des lettres qu’il nous envoyait, Je me suis écriée : « C’est le seul homme intelligent de la famille ! »

N. C. : Vous vous apprêtiez donc, sans formation aucune, à rejoindre cet homme que vous ne connaissiez pas, et à rompre avec vos origines. Le christianisme était-il donc sans avenir pour vous ?

A. D. S. : Sans avenir, malgré la merveille qu’il avait pu représenter dans le passé. Certes, la rupture avec le Christ aurait été douloureuse. Mais là-bas, au moins, il y avait une mystique, et j’étais sûre que cette mystique m’attendait. Je n’étais retenue que parce que j’avais en charge ma vieille nounou, que je ne pouvais en aucun cas abandonner.

Mais ma décision était prise : dès qu’elle ne serait plus de ce monde, je partirais. En attendant, je me répétais en moi-même, continuellement, comme un mantra : «  Annick, patience absolue, patience absolue… » C’était une façon pour moi d’appeler la vie, car j’étais certaine que si la vie avait un sens, ce sens impliquait qu’un jour elle me le révèle. J’étais trop amoureuse de ce sens pour qu’il ne me réponde pas. Alors, « patience absolue… », ça allait venir.

N. C. : Et c’est venu, mais pas du tout de la manière dont vous l’imaginiez, puisque votre voie n’a pas été celle de l’exil, et qu’en guise de « pèlerinage aux sources », vous êtes retournée directement aux sources chrétiennes sans passer par le détour de l’Orient. Qu’est-ce qui vous a fait abandonner ce projet de grand départ ? Une lente prise de conscience de vos racines spirituelles, ou une de ces ruptures impulsives qui ont marqué votre jeunesse ?

A. D. S. : Un choc, une expérience extrêmement troublante, qui m’a amenée à rencontrer celui qui devait devenir par la suite mon maître spirituel, le père Eugraf Kovalevski. Si je vous raconte maintenant le détail de cet événement, ce n’est pas par goût du spectaculaire, mais pour vous faire comprendre à quel point il fut pour moi l’étincelle qui provoqua un bouleversement majeur.

Cela eu lieu en 1958, deux ans, donc, avant que cette merveilleuse femme que fut ma nourrice ne quitte ce monde. J’étais partie me reposer quelques jours à Eze, petit village du Midi dont on m’a dit plus tard, et cela me remplit de joie, que l’origine du nom était probablement la Vie, Zoé. Il y avait là de nombreuses galeries de peinture que je prenais grand plaisir à visiter, car j’apprécie beaucoup l’art pictural. Un jour, je passe devant l’une de ces galeries sans m’arrêter, guidée par le désir d’entrer dans la petite église du village, pour voir s’il n’y a pas là quelque chose qui me parlera.

N. C. : … et c’est là, allez-vous me dire, que vous rencontrez non pas quelque chose, mais Quelqu’un…

A. D. S. : Pas du tout ! Le signe qui me fut donné ce jour-là est autrement plus inattendu.

Sur le chemin de l’église, j’entends non pas des voix, mais une voix intérieure, une certitude absolue qui me dit qu’en n’entrant pas dans cette galerie, je passe à côté de ma vie. Revenue en arrière, j’entre et trouve là deux femmes en train de parler. Mais comme elles n’en finissent pas, je ne peux engager la conversation, je crois m’être leurrée, et sors après avoir jeté un coup d’œil aux tableaux.

C’est alors, exactement au point précis où je m’étais arrêtée la première fois, que l’une de ces dames, celle qui semble être la responsable de l’exposition, m’interpelle de loin. Je me retourne et l’entends me crier : « Madame ! Vous n’avez pas tout vu ! Vous avez sûrement oublié de voir l’essentiel ! » Je rebrousse donc chemin une seconde fois et là, j’ai un dialogue avec cette femme qui me dit deux choses proprement sidérantes : « Vous, vous connaissez Fred Bérance », me dit-elle de prime abord. Fred Bérance était effectivement un grand ami, écrivain aujourd’hui oublié qui a beaucoup écrit sur le Quattrocento. « On me dit que vous le connaissez », m’affirme-t-elle avec certitude. Et d’ajouter : « Vous, vous devez vous rendre au 96, boulevard Auguste Blanqui. Vous y êtes attendue. »

N. C. : Cette adresse est celle du siège de l’Église orthodoxe de France. Cette femme était peut-être orthodoxe ?

A. D. S. : Justement pas, et c’était bien là le paradoxe, car elle ne parlait donc ni par prosélytisme, ni par intuition psychologique, puisqu’elle ne connaissait strictement rien de moi. Mais, me dit-elle longtemps plus tard, elle était « clairaudiante », et percevait parfois des choses comme celle-là, qu’on lui disait de l’intérieur. Une femme admirable, d’ailleurs, qui est partie ensuite en Inde soigner les lépreux.

N. C. : Jamais vacances n’ont dû vous paraître aussi longues !

A. D. S. : Jamais ! Revenue à Paris, mon premier geste fut bien sûr de me rendre à ladite adresse. L’église orthodoxe qui s’y trouvait n’avait, à cette époque du moins, vraiment rien de séduisant. Toute noire, quasiment déserte ce jour-là, elle ne prêtait pas à émerveillement, et Je ne peux pas dire que j’ai été conquise par une beauté enchanteresse, ni par l’atmosphère d’une liturgie ou la pureté célèbre des chants orthodoxes…

Mais il s’est passé quelque chose en moi, tout a basculé en quelques heures de silence, et lorsqu’à la fin Un prêtre est venu me voir pour me demander : «  Madame, vous cherchez quelque chose ? », je m’entends encore lui répondre : Moi ? Non, plus rien. Je sais que c’est ici »

N. C. : Voilà ce qu’on appelle une conversion exemplaire…

OLYMPUS DIGITAL CAMERAA. D. S. : Pas exactement. D’abord parce que, comme je vous l’ai dit, la foi ne m’avait jamais quittée. Catholicisme romain et orthodoxe ont la même source, ne l’oublions pas. Et puis, malgré ma réponse, il est évident que je ne me sentais pas « arrivée » au sens complaisant et satisfait du terme, et que je commençais tout juste, au contraire, à chercher. Mais il est vrai que tout a changé, que tout s’est éclairé pour moi dans cette église, où j’ai rencontré celui que l’on appelait « le petit père », le père Kovalevski, qui devint plus tard l’évêque Jean de Saint-Denis.

N. C. : N’aviez-vous pas peur en suivant ces prêtres d’origine russe, exilés pour beaucoup après la Révolution, de vous couper de vos racines occidentales, de sacrifier à l’exotisme et de vous russifier en quelque sorte ?

A. D. S. : Dans l’orthodoxie, le fidèle est nourri à la Tradition des Pères, ces grands maîtres qui furent fondateurs aussi bien pour l’Occident que pour l’Orient. De plus, il n’y a pas d’autorité extérieure et centralisée, qui porterait à elle seule le poids de la vérité.

La différence entre laïcs, patriarches et évêques ne correspond qu’à une échelle de fonctions, non à une hiérarchie en soi. On peut bien sûr se choisir un maître spirituel, mais aucun moralisme, aucune aliénation de votre nature propre ne vous sont imposés. A chacun de jouer, nourri par la Parole, responsable de lui-même, pour devenir la totalité de lui-même. L’accent est toujours mis sur l’essentiel, à savoir la rencontre amoureuse avec Dieu, les Noces divines. Quelle différence avec ce que j’avais vécu auparavant !

N. C. : Mais tout de même ces gens que vous côtoyiez étaient russes, avaient leur propre liturgie, leurs rites, leur langue, leur nostalgie de la mère patrie…

A. D. S. : C’est un fait, et je crois que beaucoup de ceux qui ont été attirés par l’orthodoxie ont plus ou moins succombé à ce danger de « russification » dont vous parliez. Mais, précisément, l’évêque Jean avait pris conscience de ce risque. Il avait donc entrepris l’énorme tâche de reconstituer, puis de ressusciter l’ancienne Liturgie des Gaules, celle que nos peuples pratiquaient aux premiers siècles, et jusqu’à Charlemagne.

C’est en effet Charlemagne qui, dans un esprit quasi-totalitaire, a mis en œuvre ce travail de sape qui consistait à couper les peuples de leurs traditions pour imposer partout la liturgie romaine. Liturgie bien plus pauvre, où il n’y avait plus d’invocation à l’Esprit Saint, plus la magie des symboles, et où tout ce qu’on appelait autrefois la « pneumatologie » a peu à peu disparu.

Pour retrouver les véritables sources de nos Pères, l’évêque Jean et ses amis sont donc allés chercher dans d’innombrables monastères, surtout bénédictins comme à Autun, à l’évêché de Fréjus, etc. Vous savez, il existe des bibliothèques qui sont des trésors et que nous ignorons.

N. C. : Mais qui donc était ce prêtre russe capable de comprendre que, puisque le culte orthodoxe est toujours adapté à chaque nation il allait restituer aux gens d’ici leurs racines ?

A. D. S. : Une flamme ! Cet homme était une flamme ! Il dansait littéralement la liturgie.

Avec lui, on n’en restait jamais au niveau de la sentimentalité, à quoi les croyants réduisent le plus souvent leur religion. On entrait directement dans l’ontologie, c’est-à-dire dans le mystère de la nature de l’homme, et de sa capacité à épouser le divin qui l’habite. Il a été mon maître, mais il y eut entre nous, non pas un transfert psychologique, plutôt ce que j’appellerais un transfert spirituel.

D’ailleurs, s’il n’avait fait passer son œuvre de « retour aux sources » avant sa personne, l’église qu’il a fondée se serait vite écroulée après son décès en 1970, ce qui n’a pas été le cas. Aux côtés du « petit père », j’ai découvert toute la valeur du chant : le chœur, c’est la vibration essentielle de l’homme, dans laquelle il peut pressentir qu’il est appelé à parler la langue divine, à devenir Verbe lui-même.

J’ai aussi pénétré dans le monde des Icônes. Quelle joie pour moi qui aimait tant la peinture ! Mais l’Icône, c’est encore autre chose que l’esthétique picturale : ce n’est plus l’homme qui se projette dans l’image, c’est le monde divin qui à travers et à partir de l’image, vient vers nous. Enfin, j’ai rencontré aussi auprès de l’évêque Jean celui qui devait devenir mon époux.

N. C. : Et c’est toujours, je crois, avec votre époux que vous avez suivi l’enseignement de ce curieux personnage que fut le kabbaliste Emmanuel Levygne ?

A. D. S. : Oui, mon mari avait retrouvé « par hasard » au fond d’un tiroir une plaquette de cet homme dont nous ne savions rien. Or, depuis longtemps je me disais que le Judaïsme et la langue hébraïque ne pouvaient qu’être extrêmement importants pour le christianisme. L’Histoire Sainte que l’on m’avait apprise était coupée de toute connaissance sérieuse, et même de tout contact avec le monde juif.

Comme chrétienne, je me sentais privée de ces sources essentielles. Nous sommes donc allés rendre visite à ce kabbaliste, dans l’appartement très pauvre qu’il habitait en banlieue Sud. Après quelques heures de dialogue, il en est arrivé à nous dire : « Voyez, je suis là avec des frères juifs qui croient connaître leur langue, mais qui en fait ne parlent pas hébreu. Avec vous, qui ne connaissez pas notre langue, je viens de parler hébreu. »

Dès lors, nous avons suivi l’enseignement qu’il dispensait à quelques personnes, au fond d’un bistrot crasseux du quartier République. Et chaque semaine, j’avais vraiment l’impression que lui et le « petit père » s’étaient donné le mot : ils parlaient le même langage, chacun dans son engagement propre. Depuis ce temps, hébreu et théologie n’ont plus fait qu’un pour moi, car j’ai le sentiment d’avoir été nourrie aux deux mamelles de la même mère : le judéo-christianisme.

N. C. : Aujourd’hui, ce n’est pas seulement sur ce couple que vous fondez votre enseignement mais sur la trilogie : anthropologie, hébreu et théologie. Comment en êtes-vous arrivée aux sciences humaines ?

A. D. S. : Lorsque je n’ai plus pu continuer à collaborer avec le monde médical. J’ai exercé encore en hôpitaux jusqu’au milieu des années 60. Mais petit à petit, j’ai pu nommer ce qu’auparavant je ne savais nommer. Et à partir de ce moment, l’incompatibilité avec ce monde hospitalier, où l’homme et la maladie sont tellement chosifiés, m’est apparue comme radicale.

Je me suis alors penchée sur tout ce que les sciences humaines pouvaient nous apprendre sur l’homme, son histoire, son corps, sa psyché… J’avais été très sensible au cri d’alarme de C.G. Jung, disant : « L’Occident a perdu ses mythes, et l’Occident est en train de mourir ! » Mais pour moi les mythes étaient là, bien vivants, seulement on ne savait plus les lire. Je devais donc réapprendre, pour moi-même et pour le transmettre, à lire les mythes.

Le jour où m’est venue l’intuition fondamentale de ma recherche, à savoir l’analogie profonde, la correspondance ontologique, corroborée par tous les mythes de notre Tradition, entre le schéma du corps humain et l’Arbre de Vie des kabbalistes, ce jour-là le travail pouvait commencer. Il a donné naissance à ce livre et d’ailleurs il dure toujours.

N. C. : Pour assimiler cette intuition il faut peut-être redéfinir le sens du mot corps. On ne peut qu’être insensible à votre démarche si l’on en reste au corps objet, dont chaque organe n’est que matière, insignifiant en lui-même réduit à sa fonction immédiate au lieu d’être pris comme symbole d’une onction essentielle de l’homme, appelé à s’élever. Mais n’est-ce pas précisément le judéo-christianisme qui nous a enfermés dans cette dichotomie corps âme qui dévalorise tout l’homme ?

A. D. S. : Je crois qu’effectivement c’est là la grande faute, je ne dirais pas du christianisme – relisons l’Évangile ou certains Pères du Désert pour nous en convaincre – mais des chrétiens. Nous sommes, surtout depuis Saint Augustin, plus ou moins héritiers d’une forme de manichéisme, et les chrétiens ont toujours été sujets à des accès de dualisme, dualisme qui a été rationalisé et systématisé avec la scholastique.

Et pourtant, à l’origine, dans le judaïsme, le corps n’est pas la chair. Il est bazar, le joyau de l’homme, toute sa force « érotique » qui, comme la montée de sève dans l’arbre, le pousse, l’élève vers son devenir-dieu. Le corps est l’entité qui nous ramène à notre vocation première : devenir Homme, ce que nous ne sommes pas encore, pour ensuite être reliés au Souffle divin et dans un travail incessant, devenir Dieu. Rien à voir avec la chair qui est le corps déchu, réduit à l’extrême, rabattu à l’horizontale. Lorsque j’ai commencé à sentir les clefs, à toucher dans les textes sacrés et dans les mythes les points « où ça clignote », comme disent les Hébreux, alors chaque organe m’est apparu comme porteur d’un Sens.

lettre hébraïqueN. C. : Car la langue hébraïque, dans sa syntaxe, dans son étymologie, et jusque dans la composition de ses lettres, nous parle précisément, dites-vous, de la structure de l’homme et de son corps ?

A. D. S. : Elle contient tout ce que peuvent nous apprendre les sciences humaines !

Parfois même, je me dis que les hommes sont en train de chercher avec une malheureuse petite lampe de poche ce qui nous est donné là dans la lumière d’un phare éblouissant.

N. C. : Et qu’en est-il alors des autres traditions ?

A. D. S. : Les orientaux ont, bien sûr, étudié de façon extrêmement subtile la circulation des énergies en l’homme. Face à leur connaissance, nous sommes sur bien des points de purs ignorants. Mais il y a correspondance en profondeur entre la connaissance oubliée contenue dans notre tradition, et la leur. Quelle n’a pas été ma surprise lorsque le Dr Kespi, président de l’Association française d’acupuncture, m’a téléphoné un jour pour me dire : « Savez-vous, Madame, que vous avez écrit un livre d’acupuncture ? »

Sans rien connaître des méridiens, j’avais mis en évidence des relations précises entre, par exemple, le pied, les reins et les oreilles, qui correspondent à ce que les Chinois savent depuis longtemps. Aujourd’hui, je fais la même expérience avec la tradition des Amérindiens… C’est qu’il existe des vérités fondatrices que les hommes se sont toujours transmises, et que nous sommes certainement les premiers à avoir oubliées. Je ne vis que pour redécouvrir et partager ces données de la Tradition universelle.

N. C. : Beaucoup de médecins, de kinésithérapeutes, d’acupuncteurs, travaillent aujourd’hui en intégrant ces données que vous avez rassemblées. C’est peut-être ainsi que vous répondez aux malades auxquels, lorsque vous étiez infirmière vous cherchiez en vain à apporter une réponse ?

A. D. S. : J’avais été trop interpellée par leur souffrance physique et spirituelle pour ne pas avoir un jour à leur répondre. Ou plus précisément, à leur suggérer le commencement d’une recherche, qui donne la possibilité de se responsabiliser, de ne pas aller trouver le médecin comme on irait voir un magicien. De cela, je devais accoucher, j’en étais enceinte. Je n’en fus que le réceptacle, et mon rôle est maintenant de transmettre.

Son site : http://annick-de-souzenelle.fr/où vous trouverez de nombreuses vidéos, enregistrements et articles


28 réflexions sur “Annick de Souzenelle : « On ne peut compter que sur le Père Divin »

  1. Quelle magnifique femme, et quel parcours surprenant. Suite à ton précédent article, j’ai commandé « le symbolisme du corps humain » que j’ai reçu hier…je suis passionnée par ce lien entre le corps humain et l’Arbre de Vie, et connaître le vrai sens des mots et des paraboles dans les Ecritures qui ont été parfois si mal interprétées…C’est un livre qui m’a l’air bien complet!!!
    Merci Elisabeth de m’avoir fait découvrir ce parcours si riche de cette femme hors du commun…

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    • Une femme hors du commun, c’est bien certain, Marylaure. Je suis aussi passionnée par ces liens subtiles, qu’elle tisse entre l’Arbre de Vie et la symbolique du corps. Annick de Souzenelle sait si bien « décoder » le véritable sens des Écritures, détourné par les mauvaises traductions ou les interprétations si erronées.
      Tu aimeras sûrement ce livre, bonne lecture et merci à toi.

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  2. J’ai lu avec un grand intérêt le chemin suivit par cette femme … je suis née dans une famille catholique et grandit dans cet enseignement et pourtant je ne pourrais pas dire qu’a ce moment là j’avais la foi ….loin de me procurer un réconfort cette religion me conduisait dans des moments de grands conflits et combats a l’intérieur ….je ne pouvais encore mettre de coté leurs façons de voir ou je dirais d’entendre n’était pas la mienne. les paroles ne résonnaient pas de la même façon même si en moi il y avait déjà une voix(plus un ressenti je dirais ) qui me murmurait qu’il y avait quelque chose d’autre .. dans les paroles que ce qu’ils y entendaient .
    Puis je me suis éloigner de cet enseignement a la fin de l’adolescence ,peut-être n’ai -je pas eu les bons enseignants simplement ou je n’étais pas encore rendu a remettre en question l’enseignement dans le quel je ne trouvais aucun AMOUR … mais seulement de la peur et un grand contrôle .
    Un évènement a l’âge de 33 ans qui finalement fut un tournant a 360 degré dans ma vie m’as ramener a cette question de Dieu .
    Au début quand j’ai revisité les évangiles et les écritures et ma façon de les entendre dans le plus profond de moi .
    C’est dans le passage du Christ au désert …. que j’ai été capable de traverser le mien a l’intérieur je crois . Pour moi aujourd’hui je ne suis contre aucune religion …. mais je n’en pratique aucune, je crois au CHRIST mais pour moi il n’appartient pas a une religion , tout comme BOUDDHA il n’y a sûrement pas un seul chemin pour naître au Divin . Mais aujourd’hui j’ai cette foi en une force plus grande que ma simple force a moi . Et pourtant je sais que cela se passe en nous et non a l’extérieur car je la sens cette transformation de l’instant ou je suis incapable de par mes forces simplement humaines d’y arriver et à l’instant ou je m’abandonne a plus grand que moi …je n’ai pas parcouru aucune distance je ne suis pas retrouver a l’autre bout du monde ou dans une église TOUT s’est passé a l’intérieur … mais en un instant tout est changé , comme les disciples dans la barque ou ils sont terrifiés par la tempête … et ils sont dans le doute . puis en un instant ils sont pleinement confiants en CELUI qui les accompagnent .
    Ce qui me touche beaucoup dans ce texte c’est comment elle a été guidée ….j’y crois de toutes mes forces moi en cette guidance .. ce qui m’as frappé le plus … c’est quand on lui a demander madame vous chercher quelque chose ? elle a répondu moi non plus rien … car je sais que c’est ici … ( cette certitude pour moi ne peut être entendu que de l’intérieur ) moi du moins j’en suis persuader .
    Pour moi cette femme est avant d’être une chrétienne, ou une catholique, ou une orthodoxe, est un grand cheminement
    merci Élisabeth pour tous ces articles si inspirants …

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    • Merci, Jeanne D’arc, tes témoignages sont toujours aussi émouvants et me touchent profondément. Et, encore une fois, je me retrouve dans ton cheminement. Tu as raison, au combien, de dire de notre religion qu’elle parle si peu d’Amour et instaure surtout la peur et un grand contrôle.
      Alors, si comme toi, nous sentons qu’il y a autre chose, les voies différentes s’ouvrent et notre quête personnelle démarre.
      Bien plus difficile car il n’y a plus de dogmes pour nous soutenir mais tant de guidance…
      La traversée du désert est nécessaire, comme celle de Jésus mais nous en sortons grandis.
      Comme toi : « Je crois au CHRIST mais pour moi il n’appartient pas a une religion, tout comme BOUDDHA il n’y a sûrement pas un seul chemin pour naître au Divin ». Il y a des chemins et à chacun le sien.
      Ta métaphore des disciples est si belle, dans toutes nos tempêtes, si nous nous abandonnons avec confiance au « Plus Grand que nous », nous en sortons renfoncés.
      Dieu n’est pas en extérieur où tant de personnes le cherchent, il est au fond de nous et tu l’as si bien compris. Et cette guidance vient de là.
      Oui, Annick de Souzenelle est une femme en chemin et un si bel exemple pour nous, cela ne m’étonne pas que tu aies été inspirée par elle.
      Tendresses, douce Amie

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  3. Bonjour Elisabeth !
    C’est un drôle de chemin dis donc !
    Il est interpellant de constater qu’il y a, si je peux me permettre de schématiser,deux catégories de personne, celles qui avance grâce à la foi et celles qui n’en éprouvent pas le besoin. Comme si croire en quelque chose ou quelqu’un donnait la force, le courage d’avancer. Je ne juge pas, loin de là ma position, c’est un constat, je peux parfaitement comprendre ce besoin, cette attente, pourquoi pas.
    Voyons ce que ton prochain article nous apprendra 😉 🙂
    A très bientôt Elisabeth !
    Bisous tendres

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    • Je crois, Fanfan, que pour avancer dans la vie, nous avons tous besoin d’une motivation quelconque et, comme tu dis, pour certains, c’est la foi, pour d’autres une passion, les ambitions, voire parfois des sentiments moins nobles.
      Il n’y a pas à juger, juste à comprendre et à accepter, comme tu le fais…
      Tendres bisous

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  4. J’ai adoré lire le chemin de cette grande dame. C’est vraiment passionnant et certaines choses m’ont fait echo ( et cela ne l’aurait probablement pas fait hier encore,c’était mieux que je lise ceci aujourd’hui)
    Merci Elisabeth de nous la faire connaître.encore merci pour ce blog.

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    • Merci à toi, Lys Blanc, si ces paroles ont résonné en toi, juste aujourd’hui, ce que tu as du avoir une belle prise de conscience.
      Annick de Souzenelle n’est pas une lecture des plus faciles mais tu as su entendre sa sagesse profonde.

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  5. Les mythes ne doivent-ils pas être cachés pour nous permettre de les chercher? Chacun à son rythme, car comme dit dans le commentaire précédent, certains semblent plus prédisposés à rencontrer la spiritualité. Mais ne dit-on pas aussi que l’accomplissement est d’abord dans la quête, aussi tortueuse soit-elle? Difficile d’en douter quand on voit le chemin extraordinaire accompli par Annick de Souzenelle.

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    • Si, Coquelicot, je suis bien de ton avis, les choses les plus précieuses demandent un long travail de découverte. D’ailleurs, cela me fait penser à cette vieille légende hindou, où les dieux ont décidé de cacher la foi là où l’homme n’irait jamais chercher, en lui-même.
      Et l’important, c’est le chemin, dans le respect de son espace-temps…
      La quête est souvent longue et tortueuse, aucun doute là-dessus…

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  6. Il est toujours fascinant de voir et comprendre le cheminement personnel de nos concitoyens. Ce que je retiens le plus: « Elle était le seul élément « sans culture » dans mon entourage et possédait donc seulement, mais pleinement, toute la culture de son cœur.  »
    Pour moi…ce qui est démontré ici est la pureté de l’âme… un cheminement non biaisé par la « culture », « la religion », mais basé avant tout sur les élans du coeur.. sur la bonté et la générosité. Trop souvent tout cela est « dénaturé » par toutes les structures inhérentes. J’aime l’instinct humain… l’homme est bon à la base… c’est en cours de route que trop souvent il s’avilit.

    Une autre lecture inspirante. Merci.

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    • Merci à toi, Kleaude de faire ressortir cet aspect de la vraie connaissance, celle qui vient du cœur pur. Cela renvoie à cette citation de Rabelais, souvent utilisée par Annick de Souzenelle : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »
      Souvent, les personnes qui font trop fonctionner leur intelligence seule, peuvent la voir détournée par l’orgueil de l’ego, et leurs recherches les éloignent de ces élans du cœur qui sont la bonté et la générosité. Et à l’inverse, des gens simples sont naturellement en accord avec le fonctionnement de la Nature et de l’Univers et leur sagesse est grande.

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  7. Quel mystère que celui de la grâce divine ! pourquoi certains sont-ils comme programmés pour la foi et d’autres pas ?

    Intéressante cette différenciation corps/chair..

    oui, merci encore de me faire connaitre cette femme tout a fait spéciale

    Bien amicalement

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    • La question que tu poses, Marie, est débattue depuis des siècles par les philosophes et les théologiens, alors, difficile de donner une réponse simple.
      Pour moi, une aspiration à quelque chose de plus grand, sommeille dans chaque être, puis, il y a ceux qui entendent l’appel et le suivent et d’autres… Cela dit, la spiritualité n’est nullement obligée de passer par une religion quelconque….
      Merci à toi, cette femme tout a fait spéciale a su toucher ta grande sensibilité.
      Toutes mes amitiés

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      • Ca me rappelle mes cours de catéchisme, j’aimais bien poser au père qui nous enseignait la question de l’origine de l’homme car je ne comprenais pas comment pouvaient se concilier la Genèse et l’évolution de Darwin. Je n’ai jamais eu de réponse satisfaisante ^^.

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        • Tu étais bien précoce, Biancat 😀 Et je crains que tu n’obtiennes pas de satisfaction dans l’immédiat car cette questions divise de plus en plus l’église et les scientifiques. Mais je crois en la science moderne, qui, avec ses nouvelles découvertes se rapproche de plus en plus de Dieu et je me réjouis profondément que les scientifiques éminents ne craignent plus d’avouer leur foi…

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            • Je crois, Biancat que les irréductibles opposants n’auront jamais assez de preuves, d’ailleurs, la foi n’en a pas besoin. Mais comme tu le dis, réjouissons nous de toutes ces découvertes et surtout du fait, que les scientifiques qui n’osaient rien dire, par peur d’être exclus et ridiculisés, ne cachent plus leurs croyances profondes.

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