« La femme est l’initiatrice de l’homme »

Les femmes ont une chance inouïe, certifie Jacqueline Kelen, passionnée par les mythes et les symboles : elles sont porteuses d’amour ; de cet amour sacré capable de révéler les hommes à eux-mêmes et de transfigurer le monde.

ShaktiShiva

Être femme est une chance pour vous ou vous arrive-t-il de le regretter ?

J’ai toujours trouvé qu’il était magnifique d’être une femme. Non pas que ce soit une catastrophe d’être un homme, ni une infériorité… […] Selon que l’on est homme ou femme, notre mission diffère et il m’apparaît de plus en plus que celle de la femme est d’être la gardienne de l’Éternel par la voie de l’amour.

La femme est une passeuse d’amour et elle incarne, ou du moins peut, au mieux d’elle-même, incarner cette verticalité qui relie l’être humain à Dieu.

Qu’est-ce qui vous fait dire que c’est là sa mission ?

Cela ne s’explique ni rationnellement ni biologiquement, ni même psychologiquement. C’est une question d’intuition et d’expérience. Il est troublant, pourtant, de voir que tous les grands mythes légués par les traditions les plus anciennes, ceux de la civilisation égyptienne et avant elle, il y a 6000 ans, de la civilisation sumérienne ou de la Chine antique, se rejoignent pour décrire la femme comme la « Porte du ciel » ou l’intermédiaire entre le ciel et la terre. C’est elle qui est la dépositaire des secrets célestes, par elle que l’être humain peut retrouver la trace de la divinité…

D’où lui viendrait cette mission, selon vous ?

De sa nature même. Aujourd’hui, beaucoup de femmes se sentent en éclat, morcelées. Elles se demandent comment concilier leur vie de mère, d’épouse et de femme qui travaille mais il me semble que ce malaise vient d’une confusion entre les rôles sociaux, familiaux et professionnels et le moi profond de la femme.

À force de s’éparpiller à travers toutes ses fonctions, la femme a un peu perdu contact avec elle-même, avec sa nature féminine. Les féministes de la première heure contesteraient violemment cette notion de nature féminine… Mais, pour moi, ce qui fait le fondement même de l’éternel féminin, c’est la capacité qu’a la femme à aimer, sa faculté de transfigurer le monde visible et de montrer qu’il peut prendre une autre dimension grâce à l’amour qu’elle incarne.

Manifestement, vous donnez au mot amour un sens très fort qui n’est pas forcément celui que tout le monde reconnaît…

Nous réduisons trop souvent l’amour à sa dimension psychologique. Si notre époque est malheureuse c’est peut-être, justement, parce qu’elle se fourvoie en rabaissant sans cesse l’amour au niveau de la psychologie. Le sentiment amoureux est de cet ordre, tout comme la jalousie, la possession ou cette forme d’amour que l’on oppose à la haine…

Chacun de ces sentiments relève du mental et de la psyché, un domaine obscur, compliqué, toujours en proie à des remous et des tourments… Mais l’amour dont je parle est synonyme de sacré et quand on le vit, on entre dans une dimension d’éternité, de pure offrande et de pure louange.

Il ne s’agit pas là d’une formule, mais d’une expérience dont témoignent tous les mystiques et que l’homme et la femme peuvent connaître dans l’acte amoureux: dans les moments de ravissement de l’amour, nous prenons conscience que notre véritable nature est la joie et que nous sommes, par essence, des êtres d’allégresse.

Ne craignez-vous pas de choquer en mettant sur le même plan la relation physique entre un homme et une femme, et la spiritualité ou l’expérience mystique ?

Si j’en choque certains, c’est parce que nous voyons tout en termes antinomiques: on a voulu séparer le corps et l’esprit comme si la spiritualité était d’ordre mental. Comme si elle impliquait de renoncer aux sensations, aux émotions et à la plus belle chose qui soit en ce monde : le désir.

Ce serait une spiritualité d’eunuque. Si nous sommes vivants, nous sommes dans ce corps qui nous a été donné et l’amour, alors, passe par lui. Or, peut-être parce que la femme a la possibilité d’héberger en elle un enfant, elle est moins portée que l’homme à dissocier le corps et l’âme. Elle a gardé plus que lui le souvenir que le corps est sacré et qu’il est infiniment précieux. Elle reste la mémoire de ce lieu de plénitude et de lumière qu’est le paradis…

Mais n’est-ce pas une femme, Eve, au contraire, qui a fait chasser l’homme du paradis ?

On a beaucoup calomnié Eve et on lui a fait un fort mauvais procès car Eve, en réalité, signifie la vivante. Or, s’il est une caractéristique féminine par excellence, c’est bien cette qualité de vivante. C’est à elle que la Femme, dans les femmes que nous sommes, doit sa dimension d’initiatrice auprès de l’homme. Une initiation qui n’a rien à voir avec le kamasoutra ou les jeux sexuels…

C’est la Shakti qui danse sur le corps de Shiva dans la tradition hindoue, la femme qui danse sur le corps de l’homme dans les traditions antiques… Dans l’acte amoureux, la femme fait cadeau à l’homme de son corps à lui, elle lui donne le sens de son corps à lui. Il est rare, en effet, que l’homme ait un contact juste et amical avec son corps. Même un sportif ou un homme très actif n’est pas vraiment dans son corps.

Il n’éprouve aucune reconnaissance à son égard. Mais dans l’étreinte, l’homme prend conscience que son corps est infiniment plus qu’un corps. Il s’éveille à cette dimension d’éternité où tout se rejoint, le corps, l’esprit et l’âme, le ciel et la terre, ici et là-bas…

Face à cette femme éternelle que vous évoquez, capable d’éveiller l’homme à la vie et à lui-même, comment voyez-vous les femmes d’aujourd’hui ?

dame-licorne

La plupart n’ont pas conscience de la puissance d’amour dont elles sont porteuses. Elles cherchent à être désirées, aimées, chouchoutées, toutes choses qui sont très agréables et extrêmement importantes sur le plan humain mais qui n’engagent pas leur nature profonde…

Elles devraient retrouver le rôle que jouait au XIIème siècle la dame courtoise vis-à-vis du troubadour, celui qu’incarne la dame à la licorne que nous voyons au musée de Cluny à Paris: ce n’est pas la femme qui demande à l’homme de rester auprès d’elle, de faire couple, et d’avoir des enfants avec lui.

C’est celle qui tend à l’homme un miroir et qui l’invite à se hisser jusqu’au plus beau, au plus rare de lui-même; celle qui lui murmure qu’il doit se mettre au monde et découvrir en lui cet être de lumière qu’il est fondamentalement.

C’est un rôle à la fois douloureux et exaltant : il lui faut sans cesse rappeler à l’homme qu’il ne doit pas se contenter d’être un bon père, un bon époux et un homme d’affaires -ce qui va de soi au demeurant- mais qu’il est aussi un pèlerin de la sagesse et qu’il ne doit pas oublier son âme…

Pensez-vous que les femmes renoueront un jour avec leur mission spirituelle ?

Oui, parce qu’elles continuent malgré tout d’incarner l’amour. Encore aujourd’hui, celui-ci reste l’enjeu de leur vie comme il l’a été de tout temps et dans toutes les sociétés. Au nom de l’amour, la femme est prête à brûler tous ses vaisseaux et à prendre tous les risques, alors que l’homme se réserve. Les hommes sont très forts pour débattre d’idées, de politique, d’économie ou de technique mais ils ont des réticences à s’impliquer.

Ils ont un mal fou à parler de leurs émotions et s’accrochent à des concepts. L’homme moderne, efficace, rentable, matérialiste se réfugie dans un monde cérébral auquel beaucoup de femmes se laissent prendre aussi, du reste. Pourtant, même si elles ne voient pas toujours son caractère sacré, vous remarquerez que c’est toujours les femmes qui parlent d’amour, comme c’est toujours elles, d’ailleurs, qui témoignent du corps.

Moi je m’en aperçois constamment dans les conférences et les colloques : même sur des sujets scientifiques, les femmes ont une parole beaucoup plus incarnée. Elles parlent du lieu de leur corps et de leur cœur. Leurs propos sont à la fois sensuels, charnels, violents aussi peut-être mais toujours vibrants d’émotion et de vie.

Voyez-vous dans le fait que l’on valorise davantage aujourd’hui les valeurs féminines un espoir pour notre société ?

L’espoir, je le vois plutôt dans cette puissance capable de tout transfigurer qu’est l’amour. Les mystiques n’ont cessé de le dire : l’amour est tout. C’est lui qui crée les mondes. Lui qui nous a suscité et nous a fait émerger. Sans lui, nous tombons en poussière. Ce n’est pas une relation entre deux êtres, entre un homme et une femme ou une femme et un enfant; c’est ce qui permet toute relation.

L’amour est la finalité même de l’univers. Et si nous avions davantage conscience que l’amour circule en nous comme le sang dans nos veines, je pense que nous serions infiniment plus respectueux de nous-même, de notre corps et des autres. Nous aurions aussi davantage de gratitude envers la vie, car la vie est un cadeau de l’amour.

Propos de Jacqueline Kelen recueillis par Anik Doussau


53 réflexions sur “« La femme est l’initiatrice de l’homme »

    • La femme moderne a effectivement perdu ses qualités profondes et une sorte de « mission » dont elle est investie.
      Si tu adhères, ce que tu sens que nous avons des rôles différents, qui nous permettent de nous compléter, sans aucune prise de pouvoir ou lutte entre les sexes. Merci, la compréhension des hommes sur ce sujet compte beaucoup et permet de rétablir l’équilibre

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      • la femme moderne veut tout faire, tout être et ne jamais faillir
        je veux bien être un peu plus « à l’ancienne » et m’appuyer sur « lui », me laisser ouvrir les portes et tout ce qui s’ensuit.
        à condition que mon cerveau ne soit pas remis en cause.
        mais là, c’est encore mon choix de savoir m’entourer.

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        • Le veut elle vraiment ou suit elle les exigences de la société qui lui impose l’impossible ?
          Tu donnes l’exemple de la femme qui s’assume mais qui désire aussi préserver son rôle, en laissant à l’homme le sien.
          Pas d’inquiétude pour ton cerveau, tu sauras choisir ce qui te convient…

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  1. Quel bonheur de lire et relire ce texte où je trouve ce sue je ressens, ce que je vis parfois et que je ne sais pas mettre en mots. Je me sens moins un « ovni » , je me sens moins seule et j’ai cru bien (trop) souvent que j’avais une « case » en trop ou en moins dans ma petite tête pour oser penser comme ça. Comme ce texte me fait un bien fou ! Il m’apaise et me met en joie. Je vais me faire un plaisir de le faire lire à ceux auxquels je ne suis jamais arrivée à expliquer avec les mots justes et bien choisis pourquoi cette dimension de la Femme est si importante pour moi…
    Merci infiniment pour ce partage très important pour moi.
    Allez, je vais me le relire encore une fois…

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    • Tu es si touchante, Lady… tu finiras par l’apprendre par cœur 😀 Je suis heureuse que cet article t’ait permis de mettre les mots sur les ressentis, si puissants, que tu avais du mal à accepter toi-même. Tu n’as pas une case en moins, tu sentais d’instinct, que cette dimension de la féminité était essentielle à tes yeux, et tu l’as même mise en action.
      Tu n’es point seule, presque toutes les lectrices se sont reconnues dans ce beau rôle donc, tu peux faire éclater ta joie.
      Fais le lire, il y en aura beaucoup qui t’y reconnaîtront, sinon, tu sauras que ta voie a toujours été juste.
      Merci pour ton enthousiasme et merci d’être telle que tu es…

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  2. Je suis d’accord sur le fait que « L’amour est la finalité même de l’univers », c’est même ce qui est dans la devise de mon blog. Je suis reste persuadé que les « Ecritures » sont les restes « gravés » dans la « mémoire » de l’humanité. Il s’agit d’un message commun et multimillénaire à toutes les civilisations qui parlent pratiquement toutes d’un grand cataclysme. Les restes de cette mémoire antédiluvienne se trouvent dans les religions qui ont évolué et aboutit aux civilisations modernes. La civilisation judéo-chrétienne est restée marquée par le patriarcat et marque certainement nos mentalités occidentales. Mais je reste un peu troublé par le message de l’Evangile et de Jésus qui est avant tout un message d’amour et où on sent la profonde harmonie et complémentarité féminin-masculin. Dans ce sens je sens que le message de Jacqueline Kelen est parfaitement compatible avec le message biblique et cela me trouble de penser qu’il est peut-être vrai que la femme est l’initiatrice de l’homme. . Le message des religions n’est pas faux, mais le le voile de l’Histoire nous l’a fait parvenir sous la forme que nous connaissons. Et c’est très bien, l’évolution continue. Jésus n’a t-il pas dit « je reviendrai en gloire ». Qu’est ce que la gloire et la révélation qui pour moi est plus proche de nous que jamais avec la nouvelle ère qui est peut-être à notre porte?

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    • J’ai bien vu cette belle devise de votre blog. Merci pour ce riche commentaire, je suis convaincue aussi que chaque être possède, gravé en lui, une aspiration à Quelque Chose de Plus Grand, sauf que la plupart l’ont oubliée, occultée ou rejetée.
      Les grands mythes de l’humanité se rejoignent et toutes les religions sont fondées sur les mêmes bases : l’amour de soi et de son prochain.
      Quant à la religion judéo-chrétienne, elle n’a pas toujours été patriarcale, au début du christianisme il y a eu de grandes figures féminines, y compris des prêtresses. Elle l’est devenue pour des raisons de l’argent et du pouvoir.
      Quant aux Évangiles et surtout à l’Ancien Testament, ils ont besoin d’une lecture éclairée qui restitue le message d’origine, et Jacqueline Kelen est l’une de personnes qui le font si bien.
      Je suis ravie d’avoir une autre réaction masculine et touchée que cet énoncé vous a troublé.
      Et votre dernière phrase est magnifique : ce retour en gloire sous la forme d’une nouvelle ère, que nous construirons ensemble, les hommes et les femmes de foi et de bonne volonté

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  3. Coucou Elisabeth,
    Bien sûr que les femmes sont des éveilleuses! Et ton blog en est la preuve…Tu es une super éveilleuse! Et l’Amour avec un grand A, c’est ce qui donne un sens à la vie! Amour, Lumière, Compréhension, Connaissance, Conscience Universelle, Sagesse, Intelligence…

    Je ‘envole aujourd’hui pour l’Inde ( il y a des ailes qui me sont poussé…)
    Il y a là bas un évènement spirituel de grande importance, le « Dharmasuya Mahayaga », initié par le grand sage que tu connais, Sri Tathata. Mes recherches, mes lectures, mes rencontres m’ont conduit à y aller…
    Je t’embrasse bien fort
    Myriam

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    • Heureuse de te lire, Myriam et si touchée par tes paroles… merci, je fais de mon mieux pour partager des sagesses qui nous font grandir.
      Et toi, tu connais bien le sens de toutes ces belles vertus que que tu énumères.
      Si contente que tu ailles en Inde, je connais ta passion pour ce grand Maître et cette fête est merveilleuse.
      Tu es peut-être déjà partie mais je penserai à toi, si heureuse pour ce voyage. Donne des nouvelles à ton retour.
      Je t’embrasse tendrement

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  4. C’est vrai qu’il est difficile dans notre monde moderne de vivre pleinement notre féminité mais pour ma part je l’ai toujours revendiquée, parce que c’est aussi cette partie de moi qui me relie au spirituel. J’aime beaucoup cet article Elisabeth, merci à toi et belle semaine !

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  5. Bonjour Elisabeth !
    Que c’est bon de te lire, merci Elisabeth !
    La femme est si souvent décrié, brimer, elle porte tant de responsabilités…
    Si je ne me trompe, c’est belle est bien par peur, que l’homme a une telle attitude.
    Je trouve qu’il n’est pas toujours très simple d’être une femme, cela depuis la nuit des temps…

    Très bon dimanche Elisabeth !
    Doux bisous

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    • Oui, Fanfan, et c’est pour cela qu’il est si urgent que les femmes prennent leur véritable place et jouent le rôle qui leur est attribué.
      Effectivement, souvent la peur des hautes exigences qu’elles proposent fait fuir les hommes.
      Merci pour la belle chanson, gros bisous et doux dimanche à toi

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  6. C’est magnifique…merci Elisabeth pour ce choix de texte. Cela rejoint ce que dit Darpan :  » l’essence de la femme est essentiellement l’amour. La femme est amour dans son essence, pas un amour émotionnel, un amour libre de pensées et d’émotions ». voir la vidéo sur you tube : « l’essence féminine et masculine ».

    Avec tendresse, belle soirée.

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      • Oh oui d’une grande sagesse qui irradie d’amour. Sa démarche me parle et j’ai la chance de cheminer avec lui par skype…Une belle aventure intérieure…
        Passe un beau dimanche, Elisabeth ♥

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          • Cela se passe bien…j’en suis qu’aux prémices… 2 entretiens l’an passé, un à la fin de ce mois, l’espace des entretiens individuels sont environ de 3 mois. D’un côté, j’aimerais avoir plus de contact et de l’autre côté, il faut du temps pour que la vie te confronte à tes résistances, tes mécanismes de fuites ou de défenses, apprendre à les comprendre et dissoudre les ressentis qui les accompagnent…et il y du boulot…quand pendant tant d’années tu as fonctionné d’une certaine façon… Comme il dit, on apprend à grandir en intelligence. Pour ma part, j’ai déjà pris conscience combien je m’étais coupée de mon ressenti, j’ai appris à me détendre, à sentir les tensions corporelles, à moins tout analyser et à accueillir, enfin dans la mesure du possible, petit à petit. Et surtout j’ai compris que lorsque tu as de l’amour pour quelqu’un, tu t’ouvres à cet amour et comme c’est le même canal, les blessures, les peines remontent et on est souvent plus à l’aise de partir à la réaction ou au conflit, au risque de ficher en l’air la relation, plutôt que d’accueillir les peines qui sont là…et là, il m’a appris, par cette explication à avoir un peu plus de compréhension sur ce qui se passe. Il a pris l’exemple de la terre que tu bêches et si tu trouves de l’eau, c’est de l’émotion, de la peine et il ne faut pas la recouvrir, il faut l’enlever si tu veux que ça fleurisse. Et enlever cette eau c’est accueillir les peines qui sont derrières les luttes, les conflits, les colères. Et elles ne sont pas si difficiles à accueillir, c’est fait en 10′-15′ alors qu’on a lutté toute notre vie, et qu’elles ne sont pas si énormes car on les vit avec la perspective d’un adulte et plus d’un petit enfant. Et l’amour est une opportunité pour nous défaire de ça, et si on ne le fait pas c’est garanti qu’on la fout en l’air…et qu’on n’ a pas le droit de le faire parce que cet amour, c’est ce qui a de plus précieux, de plus important…C’est le prix à payer pour d’avantage d’amour et l’on doit payer de sa personne pour l’amour. La personne étant l’entité mentale et émotionnelle qui conserve toutes ces peines; la monnaie c’est la personne…. Voilà, Elisabeth, un extrait d’un de mes entretiens : c’est très riche…C’est un travail de longue haleine, pas facile, courageux mais passionnant.. Désolée, j’ai été un peu longue mais je ne savais pas comment faire pour te dire comment ça se passe sans dévoiler un moment d’un entretien.
            Personnellement, après l’écoute de quelques vidéo, j’ai lu son livre « Aventure intérieure »…et dans la foulée, j’ai pris rendez-vous pour un entretien individuel par skype.
            Belle soirée.

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            • Tu n’es pas longue, Marylaure, bien au contraire, j’ai relu tes paroles avec passion et je te remercie de ton explication si détaillée. Elle donne l’idée du travail qui se fait et c’est fascinant. J’ai surtout été touchée par le passage sur l’accueil de l’amour et les peines et les blessures que cela fait remonter. C’est exactement cela et les mots : « ça passe par le même canal » ont été telle une fulgurance.
              J’en avais conscience mais d’une manière très diffuse, alors que là, c’est clair, comme de l’eau de roche.
              Cet homme est merveilleux, veux tu bien dire comment faire pour prendre un rendez-vous individuel, cela m’intéresse et je suis sûre de ne pas être la seule.
              Un immense MERCI de livrer ce témoignage, belle journée à toi et gros bisous

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  7. C’est très poétique comme vision de la chose, ça me parle beaucoup ! Mais si la « femme » serait effectivement le moteur de l’homme, encore faut-il qu’elle puisse voir les fruits de son oeuvre pour avoir envie de continuer à l’encourager ! Sinon ça revient à mouliner dans le vide.

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    • Bien juste remarque, Polina… D’où la nécessité d’éveiller ce désir chez l’homme ou bien choisir celui qui cherche ce genre de femme.
      Toujours selon le même principe : ne donner qu’à celui qui demande et qui est prêt à recevoir…

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    • Elle en est plus que capable, Flipperine, d’ailleurs, il n’y a que chez les catholiques où la femme est reléguée au rang inférieur, et cela n’a pas toujours été ainsi. Il y a bien des femmes prêtres chez certains orthodoxes, protestants et même les rabbins.
      Merci pour cette remarque si juste

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    • Comme par hasard 😀 Le choix de l’image n’en est pas un car j’ai toujours adoré ce merveilleux ensemble des tapisseries, et la présence de la Licorne donne un sens profond, éclairé par les paroles de Jacqueline Kelen… ce miroir que la Dame tend, afin de voir au fond de l’âme…
      Doux dimanche à toi, Biche

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  8. On dirait bien que cet article suscite bien des réactions. Il faut dire qu’il y a tant en ces mots… tant de pistes de réflexions. J’ai toujours un peu de mal avec les théories associées à la différence entre les hommes et les femmes….Je trouve que trop souvent celles-ci sont culturelles plutôt que foncièrement personnelles. Je crois que si on envisageait le tout en tant qu’individu, en tant qu’humain plutôt que comme femme ou homme, on atténuerait par le fait même bien de ces différences.Par contre, oui, on a des comportements types.
    Par contre,j’adhère pleinement à l’énoncé que l’on renonce trop souvent aux sensations et aux émotions, L’amour comme la spiritualité n’est surtout pas d’ordre mental. Quand on s’y restreint on ne le vit pas pleinement et on se prive de le vivre et de le ressentir pleinement,. Le corps et l’esprit ne peuvent effectivement pas être séparés… Je crois que c’est une mauvaise tangente que nos sociétés modernes ont prise.Alors que le désir est une des plus belles manifestations de l’amour..on l’en dissocie trop souvent.. comme si le « véritable2 amour, ce n’était pas ça. Pourtant c’est l’expression même de l’amour.

    Et sourire..si mes propos sont discordants…c’est peut-être parce que je suis un homme…;-)

    Salutations sincères

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    • Cher Kleaude, j’attendais justement une réaction masculine car si la plupart de dames ici présentes (moi y comprise) se reconnaissent bien dans ce rôle, j’aimerais bien savoir ce qu’en pensent les hommes…
      Tu as bien raison, en tant qu’êtres humains, nous sommes semblables dans notre quête, notre cheminement, nos aspirations mais je persiste à croire que nous ne sommes vraiment pas pareils et que c’est très bien ainsi…
      Sans bien sûr mettre l’un des sexes plus haut que l’autre, c’est une complémentarité qui nous enrichit, comme l’éternelle danse du yin et du yang.
      Ceux-ci sont d’ailleurs à alchimiser en nous, par ces fameuses noces où les deux principes s’épousent. Tu es un homme sensible et éclairé et tu as bien assimilé cette part féminine, ce qui fait que nos différences te semblent moins flagrantes mais la plupart de tes congénères ne te ressemblent pas.
      Comme par exemple, admettre la nécessité d’exprimer ses émotions, être à l’écoute de ses sensations et ne pas dissocier le corps de l’esprit.
      Tes propos sont précieux et je suis ravie que tu sois un homme… de ceux qui comprennent et n’ont pas peur d’ouvrir leur cœur et parler si bien de l’amour et du désir. Merci pour ton beau témoignage et mes amitiés sincères

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  9. magnifique ! je rejoins cette vision, cela me parle fort . merci car j’ai enfin des mots qui matérialisent via cette femme si sage et inspirée des intuitions profondes…; c’est beau et juste, et redonne de l’énergie pour entrevoir la relation amoureuse, qu’elle soit éphémère ou dans la construction, sur un plan plus spirituel, avec davantage de sacré, et ç’est très très beau 🙂

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  10. Bonjour Elisabeth
    Beaucoup de chose dans ce texte dense, dont certaines, c’est vrai, très parlantes mais dérangeantes pour moi sur leur base même. Car au fond, s’appuyer sur des mythes fondateurs , c’est encore s’appuyer sur des paroles…d’homme, largement inspirées et rédigées par eux pour ordonnancer un monde, on ne peut pas dissocier la dimension politique et sociale du mythe, de sa fonction religieuse et sacrée, ni occulter le fait que c’est une ambition toute terrestre qui les a aussi inspirés : celle de donner un sens, de fonder une façon de vivre ou un clan, réunis autour de valeurs consensuelles. Du coup, cette antériorité de la femme comme initiatrice d’amour ayant depuis oublié sa vocation primitive me dérange vraiment, même si l’image est belle et flatteuse. Par ailleurs, n’y-a-t-il pas contresens lorsqu’on dit ne pas s’inscrire dans une confrontation, mais qu’on prétend réserver un rôle en particulier à un sexe plutôt qu‘à l’autre ? Quand on parle de valorisation des valeurs féminines, mais de quoi parle-on au juste ? On en revient toujours à ce questionnement premier. Et ce n’est pas le fait de crier sur les toits à l’égalité tout en maintenant sans y toucher des pratiques rédhibitoires ( la prostitution non consentie reste largement féminine, l’image de la femme reste chosifiée, exploitée, etc), qu’on rétablira un équilibre, peut-être parce que justement, on ne sait pas même quel équilibre on cherche vraiment ; J’irais plus loin, au risque de passer pour la rabat-joie du jour ( :)) ! S’acharner à trouver un rôle prédéfini ou dévolu à un sexe plus qu’à l’autre, c’est quasiment faire du sur place. C’est un peu le même processus que je vois à l’œuvre quand on se sent obligé de parler d’un homme qui a réussi en citant ses origines sociales ! Du coup, son mérite intrinsèque disparaît au profit d’une idéologie qui ne sert pas à grand-chose. Et pour moi, je connais bien des hommes qui répondraient sans souci au rôle décrit dans ce papier comme étant réservé aux femmes !
    Enfin (désolée, je suis longue pour le coup !), mais pourquoi diable voulons- nous à ce point définir une finalité à l’univers ( même si en l’occurrence celle prônée ici est bien attractive) et qu’en savons-nous ! Comment déclarer ceci de façon aussi péremptoire ? C’est plutôt un vœu pieux, non ?

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    • Bonsoir Colette,
      Je te remercie pour ton long commentaire. Tout d’abord, je ne suis pas sûre que les mythes fondateurs aient été effectivement écrits par les hommes, puisque leur origine lointaine ne permet ni de le confirmer ni le démentir. Il existe de nombreux textes, comme l’évangile de Marie-Madeleine, ceux de Hildegarde de Bingen, grande femme de lettres ou encore de Sainte Thérèse d’Ávila, docteur de l’Église à la bibliographie impressionnante. Sommes nous encore dans le domaine du mythe ou plutôt des textes fondateurs, peu importe, la femme jouait dans les temps un rôle bien plus important que celui assigné par la suite.
      Je crois que nos réflexions se situent sur des plans un peu opposés, dans la mesure où tu parles plutôt du contexte socio-culturel (qui est bien évidemment à prendre en considération), tandis que moi, à travers Jacqueline Kelen, je suis attachée à la dimension spirituelle.
      Et quoi que l’on ne dise, les différences entre les sexes ont toujours existées, certains rôles, comme celui de donner la vie ne sont pas interchangeables et il ne s’agit pas d’en faire une confrontation mais un moyen d’enrichissement mutuel.
      Ravie que tu donnes ton opinion sur les faits incontestables, et ce n’est pas passer pour une rabat-joie, juste un constat, bien triste de notre société en perte de repères.
      Tu évoques des hommes qui remplissent ce rôle et effectivement, les maîtres spirituels masculins sont nombreux mais pour moi, cela signifie qu’ils ont bien intégré leur part féminine.
      Définir une finalité à l’univers est un besoin intrinsèque chez un bon nombre d’êtres humains, y compris les scientifiques mais cela n’est en rien une obligation, comme trouver un sens à la vie.
      Un vœu pieux ou une interrogation, à chacun de choisir, et toutes les pensées et positions bien argumentées, comme la tienne sont à respecter.
      Je te remercie donc encore d’avoir donné ton opinion qui contribue à élargir le débat.

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