Guy Corneau : L’épreuve du cœur

Toute forme d’écueil vient remettre en question des croyances et des prétentions que nous avons par rapport à l’existence. Nous sommes convaincus qu’en vivant de telle ou telle façon, nous arriverons à éviter les écueils de la vie. C’est même là notre transaction fondamentale avec notre destin : je serai joyeux, courageux et optimiste à condition que l’existence ne soit pas trop dure avec moi.

Mais voilà que la vie nous sert des épreuves quasi impossibles à traverser, des épreuves qui abattent nos résistances et nous montrent l’illusion de nos positions. Nous nous retrouvons alors déprimés, suicidaires, craignant de ne plus rien valoir, ayant l’impression que personne ne peut nous aider et que nous ne nous en sortirons jamais.

Si nous ne trouvons pas la force de remettre en question de tels mouvements, nous allons mourir de l’épreuve. Nous n’en aurons pas saisi le caractère initiatique, celui qui peut engager une véritable transformation. Car il faut que notre survie même soit menacée pour qu’une épreuve permette un réel changement.

De quel changement s’agit-il ? De celui qui consiste à abandonner de larges pans de ce que nous sommes et de ce que nous avons cru être jusqu’ici pour découvrir l’être vrai qui vit au cœur de nous. Cet être véritable, ce soi authentique au sens de Jung, vit dans la joie profonde et l’émerveillement peu importe ce qui lui est donné à vivre.

coup de vent 20111219

Même au sein d’une tempête sans précédent dans notre monde intérieur, il se réjouit encore de la puissance des éléments qui sont déclenchés. Le moi de surface prie, pour qu’une telle intensité s’essouffle et que la paix revienne, mais  pas le soi profond qui comme l’eau du fond d’un océan est à peine touché par les courants de surface.

La clé de tels imbroglios qui mènent au bord de la perte de sens et de la confusion totale réside dans la découverte que nous pouvons choisir nos états intérieurs et que nous demeurons maître de ce qui se passe en nous.

Après les protestations intérieures, les vociférations contre le destin adverse, l’assurance que cette fois-ci c’en est trop et que nous ne pourrons pas passer au travers, vient tout de même la révélation que notre réaction à l’épreuve est en grande partie notre création et que l’évènement lui-même n’est pas survenu de façon si anodine dans notre vie.

Se révèle alors cette terrible réalité : peu importe la gravité de ce qui arrive, il n’y a aucune raison de ne pas vivre dans la joie. Nous sommes des êtres de lumière venus exprimer sur le plan terrestre notre pouvoir de créer, pour notre plus grande joie et pour celle des autres.

Quel plus beau cadeau pour nos proches en effet que celui d’exprimer notre essence d’enseignant, d’artiste, de soignant, de gestionnaire ou de constructeur. Ainsi la joie est trouvée et le bonheur de vivre malgré les difficultés vient avec elle. Lorsque ce point de vue est bien compris, quelque chose se détend en nous, un détachement salutaire est expérimenté qui permet à la fois l’engagement concret et une contemplation sereine de l’existence.

http://www.toslog.com/guycorneau/accueil

http://www.repere.tv/?p=9944

40 réflexions sur “Guy Corneau : L’épreuve du cœur

  1. Et oui essayez de rester fort devant les douleurs de la vie , surtout devant celles de la perte d’êtres chers, les plus traumatisantes …autrement on peut perdre la raison …
    Je suis peut être hors sujet Elisabeth …
    Belle journée à toi !!!

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    • Non seulement tu n’es pas hors sujet, Juliette mais tu évoques la plus grande des souffrances… la perte d’un être proche, surtout d’une façon tragique, peut effectivement nous faire craindre de basculer dans la folie du désespoir…
      Douce journée à toi

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  2. Je viens de subir une petite épreuve. J’ai été malade pendant plus d’une semaine, je ne mangeais plus, je dormais sans arrêt. J’ai pris beaucoup de retard sur mon blog et la lecture de mes blogs préférés. Cet article de Guy Corneau semble tomber à pic pour me rappeler que toutes les épreuves ont une signification et qu’il faut savoir les regarder pour en tirer les enseignements. Pour l’heure, je retrouve la joie de ne rien avoir eu qu’un début de bronchite. Alors, bonne soirée!

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    • Encore des synchronicités étonnantes… Désolée pour votre maladie mais vous savez y faire face, en sachant que c’est encore une épreuve dont la vie est jalonnée. Peut-être votre corps avait-il besoin de ce repos, vous travaillez tant…
      Bon rétablissement et ne vous inquiétez pas pour le retard, prenez surtout bien soin de vous.

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  3. Excellent article, chère Elizabeth,

    Qui m’a fait penser à ce fameux phénomène de « nuit noire. » Certaines épreuves sont parfois nécessaires pour ouvrir des « portes intérieures » et accéder à un niveau de conscience supérieur, ou plus profond. L’être humain est riche, tres riche, et cette richesse se trouve tout à l’intérieur de nous.

    Toutes mes amitiés,

    Gilles

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    • La nuit noire de l’âme… cette épreuve suprême qui nous permet d’accéder à ces richesses en nous. Merci pour cette belle pensée, Gilles, je sais que tu as ouvert de nombreuses portes et que tu continueras…
      Toutes mes amitiés, compagnon sur le chemin

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  4. Je n’avais encore jamais lu de texte de Guy Corneau ( je connaissais son chemin), j’ai beaucoup aimé ses mots. Merci Elisabeth pour ce choix de texte, et de me l’avoir fait découvrir.
    Belle journée;

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  5. Quel plus beau cadeau pour les proches, mais aussi et surtout pour soi-même, de s’exprimer tel que l’on est ! Pour ma part j’ai découvert récemment les joies de l’écriture et cela me procure un bonheur que je ne soupçonnais pas, comme quoi il n’est jamais trop tard pour se révéler à soi-même 🙂

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  6. Il faut quand même réagir avec positivité pour prendre un peu de recul et analyser nos « bêtises » pour mieux avancer. Je trouve que j’apprends beaucoup de mes erreurs. Par exemple, une douleur qui traine depuis le jour de l’an …… rien à voir avec le surpoids : pyélonéphrite! Et c’est un autre traitement qui m’a fait prendre du poids. Bah il a fallut que la douleur dépasse mon seuil de tolérence pour que je me pose les bonnes questions. Bref, me voilà sous antibiotique pour au moins 15j 😦

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    • Merci, douce Fée pour ce témoignage, effectivement, tant que nous ne comprenons pas, le message passe par le corps et se fait de plus en plus insistant. A présent tu le sais, et tu payes un prix de douleur élevé mais cette compréhension te permettra d’apprendre de tes erreurs.
      Nous sommes nombreux à passer par là, tant que nous refusons d’être à l’écoute…
      Prend bien soin de toi, tous mes vœux de guérison t’accompagnent

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  7. Bonjour Elisabeth !
    Je dis souvent, très souvent, en toute chose négative il y a du positif, mais oui c’est vrai !
    Je crois que cette petite phrase en dit long sur ma pensée profonde…
    J’ai d’ailleurs beaucoup de mal a comprendre qu’on puisse se lamenter sur son sort, cela ne sert à rien, quelle perte de temps ! Les épreuves de la vie sont là pour nous faire avancer et progresser, à nous de savoir nous en servir mais aussi de ne pas oublier afin de ne pas reproduire.

    Très bonne journée Elisabeth !
    Doux bisous
    🙂

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    • Tu as bien intégré cette sagesse, Fanfan, et elle te permet d’avancer, en surmontant les épreuves, dont tu comprends le sens caché.
      Ne pas reproduire nos erreurs en fait partie.
      Se lamenter est une grosse perte d’énergie, que l’on pourrait employer à meilleur escient mais les personnes qui le font, ne sont pas prêtes à l’entendre et mettre en actes.
      Merci pour cette belle chanson, toujours si judicieusement choisie.
      Douce journée à toi et tendres baisers

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  8. Tu m’as fait découvrir cet homme. Je crois tout comme toi, qu’il ne faut pas souhaiter à chacun une maladie aussi grave mais je sais que lorsque la maladie frappe, cela change une existence et la personne. Il faut savoir jauger les sphères… Merci Elisabeth pour tes beaux articles.

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  9. Combien de témoignages avons-nous eu de personnes qui se disent transformées pour le mieux après de grandes épreuves? La plupart se disent heureux et grandis d’avoir traversé ces épreuves. Bien sûr, il faut les avoir traversées. Il faut bien s’en réjouir et s’accorder le mérite de l’avoir fait. L’humain n’a-t-il pas le réflexe de toujours se dire qu,il y a une raison à tout? Alors chaque épreuve ferait partie de son cheminement? Bien sûr, mais sont-elles souhaitables pour autant? Ce serait frustrant de répondre non… alors aussi bien s’enorgueillir d’avoir surmonter le tout.

    salutations sincères

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    • Je crains que tu ne surestimes un peu l’être humain, Kleaude car ceux qui ont acquis cette sagesse de sortir grandis des épreuves, ont fait preuve d’une belle compréhension de la vie. Avons nous vraiment le réflexe de nous dire qu’il y a une raison à tout et que les difficultés nous font grandir ?
      Nombreux les considèrent comme des injustices et accusent Dieu, le destin, la vie. Sans jugement aucun, ils jouent les victimes…
      Qui souhaiterai d’ailleurs être accablé par ce qu’il préférerait éviter ?
      Mais tu as raison, si nous sortons transformés et plus heureux, nous pouvons nous en réjouir et nous accorder le mérite de l’avoir fait…
      Merci pour ce commentaire qui donne foi dans l’humain et amitiés sincères

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  10. J’aime beaucoup les écrits de Guy Corneau.
    Il connait le sujet de l’épreuve à surmonter,
    lui qui a combattu un cancer.

    On ne le voit plus beaucoup à la TV, il doit prendre la vie avec plus de calme et douceur.

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    • Il le connait intimement, lui qui a vaincu son cancer… j’ai publié d’ailleurs son témoignage sur la maladie et celui sur sa renaissance…
      En France, il est surtout connu à travers ses livres, vidéos et blog… mais cela ne m’étonnerait pas qu’il profite davantage de la vie, tout en continuant à délivrer ses messages si précieux

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  11. J’aime beaucoup Guy Corneau…
    Je suis abonnée à son info-lettre ….

    Merci pour cet article si inspirant …!
    Je cite :
     » Quel plus beau cadeau pour nos proches en effet que celui d’exprimer notre essence d’enseignant, d’artiste, de soignant, de gestionnaire ou de constructeur. Ainsi la joie est trouvée et le bonheur de vivre malgré les difficultés vient avec elle.  »…..

    Merci Elisabeth de faire partie de celles-là !
    À bientôt
    Tendresse

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  12. J’ai fait un infarctus en décembre dernier avec pour résultat un quadruple pontage; ce fut là une des expériences les plus enrichissante et bénéfique de ma vie. Pour moi c’est carrément une renaissance. Bref, c’est presque quelque chose que je souhaiterais à chacun. 🙂

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    • Sans aller à souhaiter à chacun une maladie aussi grave, je te remercie, Musael, pour ton précieux témoignage, qui apporte la preuve à quel point certaines épreuves peuvent être bénéfiques, à celui qui sait en tirer des leçons, au lieu de les voir comme des coups du sort…

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  13. j’aime Corneau depuis qu’il m’a sauvé la santé mentale (j’exagère à peine) en 2003.
    je ne partage pas tout l’aspect « illuminé » ou « excessif » de son expression que je mets sur le compte d’une culture plus extravertie, moins censurée, mais le fond de Corneau me fera toujours réflechir et méditer.

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