François Roustang : « Se plaindre entretient la souffrance »

Ruminer ses problèmes, ça enferme. C’est pourquoi l’action vaut mieux que l’introspection.
Une affirmation plutôt paradoxale pour un psy. Sauf que celui-ci ne croit pas au psychisme. 

Une vie à contre-courant. François Roustang est l’un des grands trublions du monde psy. Dans son ouvrage La Fin de la plainte, il nous invite à cesser de glorifier nos si chers « moi ».

Étonnant pour un thérapeute ? Cette prise de position, il la doit à sa formation initiale, la philosophie, et à sa fréquentation de la théorie lacanienne qui voit dans l’ego une baudruche gonflée d’orgueil. Dans les années 80, Roustang abandonne la psychanalyse traditionnelle pour se consacrer à l’hypnose. Là encore, il se situe à contre-courant des idées communément admises. Pour lui, cette technique, loin d’être passive, nous réveille : elle entraîne un état de vigilance extraordinaire, où nous prenons contact avec notre potentiel créateur. François Roustang est l’auteur de plusieurs ouvrages devenus des classiques.

Parmi eux, Qu’est-ce que l’hypnose ? (Minuit, 1994), Comment faire rire un paranoïaque ? (Odile Jacob, 1996), et deux essais guère complaisants sur Freud et la psychanalyse : Un destin si funeste et Elle ne le lâche plus (Minuit, 1976 et 1980).

« Après quoi cours-tu ? » Demanda un jour à François Roustang l’un de ses amis.
Il lui répondit : «  Je cherche à mettre un terme à la plainte ! »  L’autre crût à une plaisanterie.
De cette conversation naquit pourtant un livre La Fin de la plainte.

La plainte se décline souvent ainsi : «  J’ai un mari et des enfants adorables, mon travail me plaît, pourtant je suis insatisfaite. » Elle peut revêtir des contours plus tragiques : «  Il m’est impossible d’aimer, car mon père a abusé de moi enfant. »

Dans tous les cas, elle est la preuve qu’un événement persistant du passé nous empêche de profiter du présent. Et de lui faire face. Cependant, explique François Roustang, plus nous nous plaignons, plus nous souffrons. Car la plainte entretient la souffrance. D’où son invitation à la dépasser.

Narcisse

Psychologies : Quand on consulte un psy, n’est-ce pas justement pour se plaindre de ne pas jouir de l’existence ? Et surtout pour essayer d’en comprendre la cause ?

François Roustang : Cette attitude est une caractéristique de notre époque, de notre culture, qui nous invite à nous raconter, à nous inquiéter de notre moi, de notre image. Elle va de paire avec l’individualisme ambiant. Croire qu’on va guérir de sa douleur intérieure en apprenant à se connaître est la grande illusion du moment.

Née avec la psychologie, elle s’est développée avec la multiplication des thérapies. On en arrive aujourd’hui à des situations absurdes : des jeunes femmes persuadées de ne pas rencontrer le grand amour parce qu’elles n’ont pas suffisamment « travaillé sur elles ».

Comme s’il fallait un travail sur soi pour être amoureux ! Non seulement la connaissance de soi ne guérit pas, mais elle enferme ! Elle fait de nous des Narcisse dépressifs. Le besoin de comprendre est respectable, il fait pleinement partie de notre culture. Mais comprendre ne fait pas changer.

Si mieux se connaître ne permet pas de vivre mieux, que nous proposez-vous ?

Une piste qui mise non sur l’introspection, mais sur l’action. Un exemple : une femme se plaint de ses mauvais rapports avec sa mère, qui n’a jamais reconnu sa valeur. Au lieu de l’inviter à ressasser son enfance malheureuse, j’essaie de lui faire entendre qu’elle n’a plus besoin, aujourd’hui, d’être reconnue par sa mère ; qu’il existe de nombreuses sources de bonheur possibles pour elle : s’investir dans le travail, l’amour, l’amitié. Le passé ne se change pas.

Il est absurde d’attendre qu’une reconnaissance ou un amour aient eu lieu. La question est :
« Comment faire pour me rendre disponible au réel actuel ? » Cela suppose de tourner le dos à ses manières habituelles de vivre, de penser, de sentir.

Vous admettez néanmoins que notre histoire familiale, nos expériences douloureuses influencent notre présent ?

Oui. Mais que faire de ce constat ? Je ne nie pas l’importance de notre enfance, j’estime qu’il faut ne pas y rester fixé. L’exemple que je vais vous donner est plus dramatique que le précédent. Récemment, une femme est venue me voir après sept ans de thérapie.

Pendant toutes ces années, elle avait fouillé son passé à la recherche d’une preuve, car, à la mort de son père, elle avait eu le sentiment qu’il avait abusé d’elle dans son enfance. Sept ans plus tard, elle n’en savait pas davantage et était au plus mal. Au lieu de continuer à creuser, pour savoir si son impression reposait sur une vérité, je lui ai proposé de travailler autour de cette
idée : « En admettant que mon père ait abusé de moi, quels sont les moyens dont je dispose aujourd’hui pour être heureuse ? »

Vous vous éloignez donc de la démarche thérapeutique classique, qui est une interrogation du passé. Comment appelez-vous votre technique ?

Je ne le sais plus très bien moi-même. En tout cas, je ne me définis plus du tout comme
« psychothérapeute », car, pour moi, le psychisme n’existe pas. La psyché, entité autonome séparée du corps, est une pure invention. Le psychisme, c’est du corps ! Et le corps est esprit !

Les maladies dites « psychiques »  sont en réalité celles d’un corps endormi, passif, qui se renie comme corps humain. La guérison de ce dernier ne passera pas par l’analyse de quelques « conflits psychiques », ce qui l’assoupirait encore davantage, mais par la parole, le geste, bref, le contact avec un autre corps humain – celui du thérapeute – qui le réveillera. Il s’agit de rendre au corps sa dimension sensorielle, son langage.

Comment se passe une séance ?

C’est à chaque fois différent. Seul l’objectif est constant : rendre au corps sa capacité de penser. Agissez et vous inventerez une foule de solutions que vous n’entrevoyez même pas ! Un homme s’adresse à moi parce qu’il n’arrive pas à réfréner sa violence. Sa vie et ses relations aux autres sont devenues très difficiles.

Je lui demande s’il pratique un sport. « Du squash, me répond-il, un jeu de raquettes extrêmement violent ». « Pourriez-vous imaginer ici, dans ce fauteuil, un geste de squash dans lequel vous seriez totalement immergé ? » Après un temps d’hésitation, il y parvient et reconnaît se sentir apaisé. Je lui propose alors, dès qu’il ressentira des pulsions de violence, de se remémorer ce geste, d’en éprouver les effets. Une toute petite séquence, mais qui lui permettra de ne plus se laisser submerger par son agressivité.

Guide de haute montagne

Si je viens vous voir en disant : « J’explose ! Mon chef de service me tyrannise, mon mari ne lève pas le petit doigt pour m’aider à la maison », que me répondrez-vous ?

Dans un premier temps, je vous dirais de vous investir totalement dans cette situation, avec ce qu’elle implique de souffrance. Cessez de la subir et essayez de vous dire : « Je vais bien. Il y a en moi quelqu’un qui va bien et auquel je n’accorde pas une attention suffisante. »

C’est la bonne vieille méthode Coué : « Je vais bien, je vais de mieux en mieux chaque jour » !

Exactement, mais prise très au sérieux. Je n’essaie pas de suggérer un état de bien-être inexistant. J’affirme au contraire ce qui est. Même si la situation est difficile, j’y adhère, dans une forme d’amour. C’est à cette condition qu’une vie change ! Ça vous paraît simpliste ? Essayez !

Votre supérieur hiérarchique vous harcèle ? Au lieu de laisser votre corps s’assoupir, de vous recroqueviller sur vous-même, dites-vous : « Je prends la situation en main, je l’admets. » Lorsqu’on a, face à soi, quelqu’un qui manifeste une véritable présence, qui vous regarde, on ose moins le piétiner.

Bien sûr, ce n’est pas une méthode miracle : il existe des pervers ingérables ! Face à un chefaillon pervers, la meilleure solution est souvent de changer d’emploi ou de prendre un congé maladie pour «  récupérer ». Mais vous le ferez de façon plus «  intelligente » si vous avez renoué le contact avec votre corps, vos sens, si vous vous êtes d’abord retrouvé.

D’accord, mais vos propos me semblent très abstraits. Concrètement, je m’y prends comment ?

Comme cela [François Roustang accomplit un mouvement du corps qui lui permet de se redresser et d’« être là ». La posture juste ne s’explique pas, elle se ressent]. Vous avez les moyens d’agir ! Mais vous l’ignorez : vous êtes dans la situation de l’enfant au bord de la piscine, qui se demande comment on fait pour nager !

En réalité, c’est évident : il n’y a qu’à « faire ». A propos de l’apprentissage, le philosophe Ludwig Wittgenstein explique qu’à un moment il faut dire à l’apprenti : « Tais-toi et fais-le ! »

Et si je manque totalement de confiance en moi… ?

Effectivement, le travail du thérapeute se complique. Dans ce cas précis, il s’apparente à un guide de haute montagne, qui ne peut pas grimper à la place de l’autre, mais l’encourage : « Je suis là, je tiens la corde, vous pouvez y aller. » C’est la relation patient-thérapeute qui va restaurer la confiance en soi. Même quand on a la sensation quelle est absente, il en existe un fond en chacun de nous.

Propos recueillis par Isabelle Taubes

http://did.asso.fr/les-cyberscopies/101-f-roustang-a-propos-de-la-fin-de-la-plainte.html

http://did.asso.fr/portraits/106-francois-roustang-le-psychisme-nexiste-pas.html

49 réflexions sur “François Roustang : « Se plaindre entretient la souffrance »

  1. Je ne prétendrais pas comprendre complètement le langage de monsieur Roustang je me perds un peu parfois dans toute la compréhension du texte comme si le choix des mots est différent comme si mes images et les siennes avaient un lien de parenté mais pas tout a faites de la même famille. Pour employer un de ses termes comme si je n’arrivais pas à m’assoir complètement a l’aise dans sa manière de dire les choses .
    Mais peut-être aussi parce que pour moi je ne connaissais pas …ni monsieur Roustang ni aucun de ses livres … mais le sujet aborder est des plus intéressant .
    Donc je me propose de lire d’autres article et sûrement de ses livres aussi …
    Mais dans les grandes lignes , je suis en accord avec lui sur le fait qu’accepter une situation fait une énorme différence ..je crois que même fait toute la différence et que ce que nous acceptons ne peut plus nous rendre malheureux.
    Tant que nous nous battons avec une situation ….oui elle nous enferme car nous la subissons . Le matin ou nous l’acceptons nous sommes prêtes a faire les choix qui s’imposent ou prendre les décisions de passer a l’action. Autrement dit la fin de la victime en moi est arrivé le matin ou j’ai complètement pris l’entière responsabilité de ma vie.
    La responsabilité de mes émotions …ce jour fût le début de la plus grande LIBERTÉ ……
    Quand il dit que ruminer ses problèmes cela enferme d’accord avec lui aussi … je les ai ruminé assez longtemps pour le savoir. CELA TE TIENT ENFERMÉ DANS LE PASSÉ.
    tu ne vis pas dans le présent tu n’es pas dans le ici maintenant …
    Pour moi entre se dire et se plaindre … il y a un fossé entre les deux :: se dire exemple c’est exprimer que je suis une personne handicapée et que je suis une femme qui a été abusée … que j’ai vécu ceci et cela … introspection veut dire s’assoir et examiner tous ses bagages faire un inventaire.
    Puis se plaindre et ruminer est de rester là prisonnière devant ses bagages et de les refuser et de chercher a les faire porter par quelqu’un….
    Accepter pour moi c’est : hé bien oui je possède tous ces bagages ne plus les nier et ne plus chercher qui vas les porter ou chercher leur origine première elle vient peut-être de la vingtième génération en arrière .
    Je ne cherche plus de coupable …AUJOURD’HUI A PARTIR ICI MAINTENANT je marche , j’avance , je vis.
    Le départ pour moi entre se plaindre et être une victime et traverser du coté de l’acceptation et de prendre mon bagage et marcher fût une PRISE DE CONSCIENCE. et elle a frappée fortement ..
    Alors que je suis là ici et maintenant , et je décide que je fais avec tout ces bagages et que je peux faire des choix .et je choisit d’être heureuse .
    il y a une dernière chose … que je me suis battue avec pendant assez longtemps c’était la différence entre l’estime de moi et l’égo . Maintenant je ne me bats plus a essayer d’en faire la différence ce qui en moi veux partir en guerre pour avoir raison souvent c’est l’égo ..quand la lumière se fait en moi , souvent il ne suffit que d’un instant en ce moment pour que je lâche prise ..et je vois que c’est simplement mon égo qui passait a l’attaque donc de la peur …. pas plus grave que cela.
    Et je décide de revenir dans l’amour.
    Ce qui en moi n’a pas a prouvé rien et laisse les autres croire ce qu’il veulent croire penser ce qu’ils veulent penser de moi qui ne ressent aucunement le besoin ni de se défendre ni d’attaquer non plus. c’est ma valeur et mon estime de moi …. quand je suis dans l’égo je ne suis pas tellement bien car j’ai l’impression et je sens que j’y vais seule . quand je suis dans l’estime et la croyance en ma valeur j’y vais avec mon Dieu . Et je n’ai aucun désir d’attaque , ni ressens le besoin de me défendre.

    Je suis ici et maintenant et rien ne peut m’empêcher de vivre la joie même un corps handicapé , rien ne peut m’empêcher de ressentir la beauté d’un ciel bleu …et rien ici maintenant ne peut me priver de la chaleur d’une caresse même un abus dans mon enfance …. car je vis ici maintenant .et là je prends la décision d’être heureuse ….
    avec toute ma tendresse
    Jeanne D’arc

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    • Chère Jeanne D’arc,
      Tu dis ne pas entièrement comprendre les thèses de François Roustang, alors que ton témoignage exprime la même chose, juste avec tes mots et ton vécu, ce qui est encore plus touchant car personnel. L’acceptation est la base de tout changement car elle nous fait sortir du rôle de victime et tout notre bagage qui peut, comme tu le dis venir de la vingtième génération en arrière, ne nous enferme plus, dans la mesure où nous avons cessé de chercher le responsable de nos problèmes.
      Je te cite : « Le matin où nous l’acceptons nous sommes prêtes a faire les choix qui s’imposent ou prendre les décisions de passer a l’action. Autrement dit la fin de la victime en moi est arrivé le matin ou j’ai complètement pris l’entière responsabilité de ma vie. »
      Tu as si bien compris que refuser la responsabilité de nos émotions, s’enfermer dans le passé et ruminer nos maux, empêche non seulement de vivre dans le présent mais surtout d’avancer.
      Tu fais aussi très subtilement la différence entre « se dire » et « se plaindre ». Le besoin d’exprimer ses blessures, afin de les conscientiser, puis les extérioriser est fondamental car nous pouvons faire ce constat avec lucidité, puis pardonner et agir.
      Et surtout faire le choix d’avancer, tenter d’être heureux malgré et avec ce fardeau, se tourner vers la Lumière, s’aimer et aimer !
      Ton témoignage est magnifique et tu dis tout cela si bien, tu décris admirablement ce processus de guérison et ton état d’esprit actuel.
      Inutile de rajouter quoi que ce soit, juste te dire combien je te trouve courageuse, consciente, déterminée et merveilleuse, Tu as mon admiration sans bornes et tu peux être un exemple pour nous tous.
      Je te remercie de tout cœur, douce et tendre amie, continue à être heureuse et à avancer avec Dieu à tes côtés.

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  2. Je ne connaissais pas François Roustang mais je trouve son analyse intéressante, elle nous amène à réfléchir sur nous-mêmes. Je suis persuadé du langage insidieux se l’ego et de la surpuissance qu’on lui donne de plus en plus. Cela me conforte sur mes réflexions après mes dernières lecture, surtout « le livre tibétain de la vie et de la mort. Mais il n’est pas facile de voir que l’ego n’est qu’une illusion qu’il ne faut pas combattre mais seulement « calmer » pour écouter son « soi » profond et illuminé. Merci encore pour cet article m’en apprend plus sur ce fameux ego insidieux mais insaisissable par ses mensonges et manipulations. On veut supprimer toute idée religieuse, mais je crois qu’il y a encore à découvrir dans la Bible et les évangiles sur cette « chut » de l’humanité avec Adam et Eve et sur le tentateur qui a été vaincu par Jésus Christ. La lecture des Ecritures par Annick de Souzenelle m’apprend beaucoup aussi.

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    • Je présume, Jean-Michel, que vous parlez du « Livre tibétain de la vie et de la mort » de Sogyal Rinpoché et non des écris très anciens, bien que je suppose que vous seriez capable les déchiffrer aussi 😀
      J’adore cet ouvrage, je le relis très souvent, il est d’une sagesse immense, et en plus, comme il est l’œuvre d’un grand sage et moine, qui a longtemps vécu et enseigné à l’Occident, il sait mieux nous transmettre quelques notions du bouddhisme qui nous sont difficiles à comprendre.
      Quant à ce fameux ego, souvent trop diabolisé, je trouve qu’il faut le remettre à sa juste place. Avoir un ego sain, est nécessaire car il témoigne de la reconnaissance de notre valeur. Son autre facette représenterait à mes yeux l’attachement excessif à son petit « moi », déconnecté du « Soi » profond et illuminé.
      Notre tâche serait juste de faire la différence et observer calmement ce qui nos dirige.
      Nous sommes d’accord, depuis longtemps, que les Écritures demeurent une source inépuisable de sagesse, à condition d’être interprétées d’une manière éclairée, comme le fait Annick de Souzenelle.
      Merci de partager avec nous vos réflexions profondes.

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  3. J’adhère presque! Il y a un temps pour se plaindre,je crois même qu’il est important,et un pour agir. C’est triste à dire mais je ne supporte plus aujourd’hui les gens qui passent leur temps à se plaindre,c’est vraiment viscėral,on dirait qu’ils se complaisent dans leur douleur. Je serais un très mauvais coach,ma mėthode serait plutôt le coup de pied aux fesses.je crois aussi qu’au bout d’un moment´il faut se arrêter de se dire que c’est toujours la faute de l’autre et agir. Agir est une action positive,un vrairemier pas vers un mieux être.
    Merci pour cet article Elisabeth. Je n’achète plus ce magasine,je préfère vivre que lire comment vivre,mais je suis contente de lire quelques articles.

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    • Exprimer sa souffrance est nécessaire, pour la sortir et s’en libérer mais si cela devient chronique, alors, effectivement, on risque de tomber dans la complaisance et demeurer éternellement dans le rôle de la victime. Tu n’es pas la seule à être irritée par ces gens car c’est bien trop facile de rejeter toujours la faute sur l’autre, et y trouver une excuse pour ne pas se prendre en main et agir… Car, comme tu dis :  » Agir est une action positive, un vrai premier pas vers un mieux être ».
      Et qui sait, tu serais peut-être un très bon coach car certaines personnes ont besoin de ce « coup de pied » salutaire pour sortir de leur marasme.
      Merci, Lys Blanc, d’avoir pris le temps de lire et d’exprimer ton opinion

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  4. Bonjour Elisabeth…

    Je connaissais le thème de ce livre (quoique ne l’ayant pas lu) et je suis assez d’accord…
    Il semble bien que le « piège » des analyses psychologiques, c’est :
    -d’une part, de « s’enfermer dans les problèmes du passé, en les ressassant (au lieu d’en faire un point de départ pour se reconstruire, pour « apaiser » les blessures -réelles quand même, rappelons-le…)
    -d’autre part, de tourner indéfiniment autour de son moi et de son ego…que ce soit par la plainte…ou par autre chose.

    C’est pour cela que je ne crois pas trop à certaines « thérapies » ou techniques de développement personnel : c’est que, justement, elles se limitent à « développer la personne, le petit moi »…sans ouvrir la personnalité vers quelque chose de plus grand…
    La psychologie jungienne (pour laquelle j’ai une préférence) pose bien la question de départ : ce qu’il s’agit d’atteindre, ce n’est pas le « confort du moi » , mais c’est, par le processus d’individuation, l’ouverture au Soi (qui nous dépasse infiniment et vers lequel le Moi est invité à se tourner…).

    Bonne journée à toi !

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    • Bonsoir Licorne,
      Je reviens justement de ton autre blog, que je ne connaissais pas, et je suis émerveillée par tous ces articles, si profonds et pleins de sagesse.
      Nous sommes toutes les deux passionnées de Jung et effectivement, ce travail de l’ouverture au Soi qu’il propose, évite cette obsession du petit moi, et nous permet de nous reconnecter à cet infini qui nous dépasse…
      Tu as très bien défini les pièges des certaines formes d’analyse, qui nous enferment dans le passé et nous font ressasser nos blessures, certes réelles mais, qui a force d’être ravivées ne cicatrisent pas. L’objectif d’un travail sur soi étant toujours la guérison et la transformation de ce qui nous bloque, en faisant de nos faiblesses des forces.
      Merci pour ce commentaire et belle soirée

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  5. « Ruminer ses problèmes, ça enferme. C’est pourquoi l’action vaut mieux que l’introspection. » Que j’aime cette approche! J’ai parfois bien du mal avec l’introspection à outrance. Oui, il est bon de comprendre ce qui a marqué notre cheminement. Mais une fois ce constat fait, qu’est-ce qu’on en fait? J’ai beau savoir pourquoi je suis « handicapé », mais je ne sais pas par le fait même comment marcher de nouveau. Trop ruminer ses problèmes c’est aussi retarder l,acceptation. Il faut accepter et s’assumer pour passer à autre chose. Il ne faut pas se trouver des excuses ou des raisons pour ne pas être heureux. Quels que sont les constats que l’on peut faire, il faut en arriver à se dire…Quoi qu’il en soit, comment puis-je être heureux dorénavant?

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    • Oui, Kleaude, la question essentielle est : « une fois ce constat fait, qu’est-ce qu’on en fait ? ». L’introspection, comme toute chose a ses limites, et à trop s’y plonger, on se retrouve enfermé, voire empêché d’agir. Cela peut aller jusqu’à l’excuse de ne rien faire…
      Ta comparaison avec l’handicap est si juste, il faut de la volonté pour réapprendre à marcher, au lieu de se désoler de son sort. Pareil pour l’acceptation, nécessaire pour laisser le passé derrière, et quel que soit son poids, trouver le moyen de décider d’être heureux

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  6. C’est vraiment très intéressant! Sortir de la passivité, agir, c’est proche de l’analyse transactionnelle. J’ai bien envie de lire son livre : La fin de la plainte. J’apprécie beaucoup tes articles très instructifs.Merci à toi et bonne soirée.

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    • Effectivement, tu fais une belle comparaison. Ne plus passer des années sur le divan d’un psychanalyste mais se tourner vers des nouvelles méthodes, qui mettent l’accent sur le « comment » et non plus sur le « pourquoi ». Tu aimeras son livre, il est passionnant.
      Merci et belle journée à toi

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  7. Bonjour Elisabeth….
    J’aime beaucoup cet article ….J’aime les idées qui nous font mieux respirer ….
    Après quelques écoutes des nombreuses vidéos, je comprends mieux son propos …qui me rejoint…

    Voilà ma belle ….
    Grand merci …encore une fois …pour ces géniales trouvailles que tu mets à notre disposition …
    Bonne soirée
    Tendresse

    Manouchka

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    • « Les idées qui nous font mieux respirer … »… j’adore cette définition. Souvent, au premier abord, cet homme peut déranger mais si, comme toi, nous nous donnons la peine de bien entrer dans son raisonnement, cela élargit des horizons… Merci pour ton ouverture et l’attention que tu accordes à ces articles.
      Toute ma tendresse, chère Manouchka

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  8. Merci pour cet article. J’ai suivi une thérapie pendant 3 ans et j’ai ressenti le besoin d’arrêter et d’agir. Savoir c’est bien mais corriger c’est mieux. La limite entre ego et respect est difficile à définir. Car parfois quand on se redresse, on prend des coups car notre manière de nous redresser est jugée irrespectueuse. Or comment savoir si ce jugement extérieur est valide ? Comment savoir s’il n’est pas l’expression de la domination ?

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    • C’est une belle démarche, apprendre à se connaître, pour passer à l’action car elle seule peut résoudre nos problèmes…
      Je ne suis pas sûre d’avoir bien compris la signification que tu mets sur les mots « ego » et « respect ». Un ego sain est la conscience de notre véritable valeur, et de celle-là découle le respect de soi et des autres. Certes, notre nouvelle manière d’être est dérangeante car nous sortons du troupeau et agissons selon notre justesse intérieure, la seule qui puisse nous guider. Alors, forcément, cela gêne ceux qui n’ont pas le courage d’être eux-mêmes et encore, si j’ai bien compris, ils cherchent à te dominer ?
      Il serait bon, que tu t’affermisses dans tes convictions et si elles sont justes dans ton cœur, tu ne te laisseras pas détourner de ton chemin. Apprendre à se faire confiance, à écouter nos intuitions et nos ressentis prend du temps mais ta voix intérieure t’indiquera toujours le bon chemin et te donnera la force de ne pas en dévier.

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  9. Elisabeth tu n’imagines pas à quel point cette interview fait écho à ce que je vis en ce moment et dans mon travail et personnellement. Je pourrai écrire une sacrée tartine mais je vais juste m’en tenir à un aspect que j’ai compris récemment.. Je pense qu’il faut se détacher du statut de victime ou de bourreau. On est tour à tour l’un ou l’autre, dans cette vie ou une autre. Il faut assumer tous les aspects de notre vie car ils ont tous pour but de nous aider à trouver notre vérité.. partant de là, on se responsabilise et on arrête de vouloir ressassé le passé. A moins que le retour vers le passé ne soit un moyen de vraiment faire la paix et de se connaître pour mieux avancer.. C’est un chemin vers soi, mais il est complètement à notre portée. ça me parle car j’ai les deux pieds, la tête et le coeur dedans ! 😉

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    • Minosoa, tu n’imagines pas le bonheur que j’éprouve à te lire… tu pourrais peut-être en faire un billet sur ton blog (qui me manque, d’ailleurs :D), tant ta sagesse et ta maturité me touchent. Tu as les pieds sur terre, la tête dans le ciel et un cœur immense, tu as bien compris que nous sommes faits de tant de facettes différentes, et que tous nos aspects, surtout les plus sombres, sont source d’une énorme richesse et un matériau à travailler sur nous. Assumer la responsabilité de nos vies et de nos actions, non seulement nous sort de nos rôles mais nous rend libres. Et le passé devient, comme tu le dis, source de connaissance et d’enseignement, ainsi que le moyen de pardonner et se pardonner.
      Ce chemin pourrait être à la portée de tous mais, comme il est étroit, sinueux et difficile il devient celui le moins fréquenté….
      Alors, félicite toi d’avoir le courage de le suivre… Je t’embrasse tendrement

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  10. J’ai toujours pensé que parler des problèmes en permanence ne faisait que contribuer à les matérialiser, sur un ton plaintif d’autant plus. « Dire, c’est devenir », m’avait dit il y a longtemps une surveillante avec humour. Je n’ai compris que récemment à quel point ses paroles étaient vraies, même si à l’époque son accent avait quelque peu ôté de crédibilité à ses propos !

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    • Parler de ses problèmes pour les conscientiser me semble juste mais une fois que nous les connaissons, les ressasser, surtout comme une plainte, comme tu le dis, contribue à les matérialiser. C’est d’ailleurs l’opinion des orientaux qui le disent clairement et font passer la guérison par le corps.
      « Dire, c’est devenir »… quelle belle devise mais effectivement, comprendre sa véritable signification exige une grande maturité, accent ou pas 😀
      Merci, Polina, celle-là, je la retiendrai…

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  11. Bonsoir !
    J’ai toujours pensé que se plaindre, c’est s’enfermer et que nous avions les clés pour se libérer mais il est vrai que nous avons souvent besoin d’un médiateur entre nous et nous même, d’un miroir.
    Merci de m’avoir fait connaître cet auteur.
    Bien à vous !

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    • J’aime beaucoup cette notion de médiateur et de miroir car, même si nous seuls détenons la clé de notre guérison, enfermés dans nos souffrances, nous avons besoin de quelqu’un qui nous aidera à la tourner…
      François Roustang, dont certaines prises de position sont fort controversées, apporte avec elles une autre façon de voir la psychothérapie.
      Merci de votre visite et toutes mes amitiés…

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  12. Comme cette approche me plaît! Quel bien être de ne plus se positionner en victime, mais de s autoriser à prendre les rênes… à avancer – quitte à trébucher.
    Ca m est insupportable la fermeture d esprit qui consiste à se dedouaner d etre heureux en blamant avant/l autre ou papa maman.
    Je comprends les barrieres et les peurs. Je ne comprends pas qu on n essaie même pas de les surmonter

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    • Je comprends bien votre réaction car, si on peut comprendre la souffrance et y compatir, voir quelqu’un se complaire dans la position de victime et toujours rejeter la « faute » à l’autre devient vite insupportable.
      Surtout pour une personne qui, comme vous, a envie de « prendre les rênes… à avancer – quitte à trébucher ».
      Merci pour votre visite et félicitations pour votre blog qui est d’utilité publique

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      • mince, j’ai rippé sur mon compte en t’écrivant. un jour chat, un jour renard… je suis un gentil bestaire et ça me permet d’en remettre une couche.
        il y a de l’indécence dans se complaire dans le « pauv’ moi », j’ai pas eu de chance…

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        • Je ne m’en suis pas aperçue mais peu importe, le chat est sage, le renard rusé et j’adore ton gentil bestiaire 😀
          Oui, il y a de l’indécence, et aussi une étroitesse de vue, face à des véritables et muettes souffrances qui nous entourent…

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          • Je présume que votre question, Nicky est : « comment ne plus vous plaindre sans vous en rendre compte ? ».
            Justement, en prenant conscience de ce que vous dites et du pourquoi de cette attitude. Cela nécessite d’accorder une attention à vos pensées, les saisir et vous rendre compte de leur tenue. En les observant, vous verrez tout un processus qui se déclenche dans votre tête et qui se matérialise par vos paroles.
            Ce n’est pas un travail facile, il demande une attention soutenue et une sorte de discipline mais, après un certain temps, il devient automatique. Essayez et revenez dire si cela a apporté des changements.
            Toutes mes amitiés.

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            • Bonjour et merci pour votre réponse, le fait est que je parle souvent et réflechis seulement après, puis je me rend compte que se plaindre entretien le malaise!
              A partir de ce matin, je tente a maîtriser mes pensées et a me discipliner!
              Comme vous le dite, pas facile,
              mais peu a peu je pense y arriver!
              Votre site est encouragmeant!
              Merci

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              • Le vieux et sage conseil dit de tourner dix fois sa langue dans la bouche, avant de parler 😀
                Vous devez être quelqu’un de très spontané, Nicky, ce qui est une belle qualité mais qui a aussi ses revers.
                Bravo d’avoir mis vos résolutions en action si vite, vous en verrez des bénéfices et cela vous encouragera à poursuivre.
                Merci à vous, vous êtes toujours la bienvenue ici

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                • Bonjour, votre réponse est tout a fait juste, je suis une personne trop spontanée dans mon caractère, cela m’a déjà jouer pas mal de tours, je suis très gauche en général, mais jamais dans l’intention de blesser quelqu’un…
                  Mauvaises interprétation de l’autre etc…
                  Je déteste l’hypocrisie dans les relations humaines et j’aime aussi que les autres me disent la vérité…Mais la vie est un théâtre dont nous sommes les acteurs…
                  Mon mari me dit souvent que je dois fermer mes rideaux quand c’est nécessaire et ne pas se confier trop vite!
                  Difficile de changer un tempérament, mais d’abord réfléchir avant de parler c’est ce que je tente de faire et vos paroles m’encouragent dans ce sens!
                  Ps:voilà aussi que mes oeuvres artistiques sont spontanée aussi sans grande préparation…
                  A bientôt
                  Nicky

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                  • Je ne crois pas que vous soyez gauche, Nicky, vous possédez cette spontanéité de l’enfant, qui dit son ressenti, et comme je vous l’ai déjà écrit, c’est très précieux mais, puisque nous vivons dans le monde d’adultes, votre attitude est mal interprétée et peut blesser, même si ce n’était absolument pas votre intention.
                    Que vous détestiez l’hypocrisie est à votre honneur mais là, encore, toute vérité n’est pas bonne à dire et rares sont les personnes qui puissent l’entendre.
                    Votre mari a raison, si vous vous confiez au premier venu, non seulement, il ne vous comprendra pas mais peut l’utiliser contre vous. A la réflexion, avez-vous envie que n’importe qui soit au courant des choses qui peuvent être intimes ?
                    Ne changez pas votre tempérament, réservez juste votre spontanéité à votre art, d’ailleurs, cela vous aidera à l’exprimer sans danger, ainsi qu’aux personnes qui vous connaissent et vous apprécient pour cela.
                    Quant aux autres, protégez vous car les personnes spontanées sont aussi souvent fort fragiles.
                    Vous y arriverez, Nicky, puisque vous avez bien compris et vous êtes motivée.
                    A bientôt, toutes mes amitiés.

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  13. Bonjour Elisabeth !
    C’est vrai, ce plaindre enferme, et ne résout rien…Mais parfois trop acculer,il est complexe d’aller de l’avant.
    Comprendre son passé est nécessaire, car il faut trouver la source du problème et comprendre pourquoi cela s’est produit. Une fois que cela est fait, il n’y a plus a se morfondre sur cela, mais en prendre une force et avancer.
    Et puis Elisabeth, la psychothérapie n’est pas « le messie », il faut vouloir avancer et pour cela il n’y a rien d’autre que soi. Il faut alors laisser le passé au passé , repartir sur les nouvelles bases acquises.
    Alors oui, je suis en accord avec ce billet, il conforte ma pensée, merci Elisabeth !

    Bonne fin de journée et doux bisous avec ces quelques douces notes 😉 🙂

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    • Comprendre son passé n’est pas toujours évident car beaucoup de problèmes sont enracinés dans la petite enfance, dont nous ne gardons pas le souvenir.
      Alors, comme le propose François Roustang, il est bon de se dire : « d’accord, j’ai souffert mais que puis je faire pour vivre heureux, ici et maintenant »
      « Laisser le passé au passé, repartir sur les nouvelles bases acquises », comme tu le dis…
      La psychothérapie peut aider mais nous ne faisons que « déléguer » le pouvoir de guérison au thérapeute et si nous ne voulons pas guérir, personne ne pourra rien pour nous.
      Merci pour cette belle vidéo, bisous et bonne semaine, Fanfan

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  14. Coucou Élisabeth , je pense aussi que se plaindre sans cesse entretient la souffrance et en plus ce n’est pas vraiment une attitude sympa à adopter avec ton entourage qui subit ces plaintes et en pâtit …
    je reviendrai bien lire demain ( congé ) j’ai plus trop de temps à moi …c’est la course au boulot …
    😉

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