Diane Bellego : Sept déesses en une femme

Le Jugement de Paris Peter Paul Rubens

Réalité double

Les notions de masculin et de féminin s’ancrent dans la vision d’une double polarité de la réalité qui inscrit toute la globalité de l’expérience humaine. Le principe de notre univers et donc la nature de la réalité est double, électrique magnétique, émetteur récepteur, inspir-expir, onde particule, masculin féminin. Au bout, au cœur de l’un se révèle l’autre.

On ne peut appréhender la vérité de l’un sans découvrir en son cœur l’autre. Le potentiel de l’un est l’autre. La vérité intime d’un homme est son féminin intérieur, celle d’une femme son masculin intérieur. Vérité intime dans le sens que là réside ce qui a pu être ignoré, intériorisé et appelle les retrouvailles en même temps que là est l’accès d’une dimension plus vaste, plus vraie de nous-mêmes.

Vérité intime qui nous amène un sentiment de complétude, de joie, de reliance. Cheminer vers cette vérité intime est courageux car la réalité habituelle, celle qui oppose le masculin et le féminin nous fait croire que la réponse à notre quête est à l’extérieur de nous, chez quelqu’un d’autre, ce qui nous maintient collectivement dans des enjeux de pouvoir et de domination.

« Transformer amoureusement sa vie et le monde, toucher l’union et la connaître avec l’autre demande de réconcilier masculin/féminin ».

La Déesse

Quelle est donc la complétude du féminin ? Ce qu’habituellement nous appelons le Féminin sacré ou la Déesse. La Déesse est le féminin de Dieu … ! Au delà des notions religieuses de Dieu. Ce que Dieu engendre, ce à quoi il ressemble, ce qu’il ressent : La création, la réflexion, la résolution.

Ce que Dieu engendre : la Vie. La création inscrite sur la force d’amour, d’aimantation qui maintient en forme l’identité du monde. La joie, l’énergie, le champ unifié de l’amour.

Ce à quoi Dieu ressemble : la réflexion, le reflet de la création. La matérialisation qui permet la conscience de la co-création. La beauté de la co-création. L’amour reflété.

Ce que Dieu ressent : la résolution par l’amour qui ramène à l’amour ce qu’il touche, l’amour qui reconnaît la beauté en chaque chose, ombre et lumière, la magie pure de l’amour qui pardonne, qui restaure, qui unifie. L’étreinte de l’amour.

La Déesse est la force centripète, intériorisée, réceptive, créative de l’univers. Elle est la vie, l’amour, la joie, la danse de l’énergie, le pardon, la gratitude, l’accueil.

Elle est ce Féminin sacré qui permet aux femmes d’incarner l’amour et aux hommes de le reconnaître en eux-mêmes et en chaque chose.

Impasse de la dualité

Durant un cycle planétaire où une polarité domine l’autre, l’humanité est invitée à prendre conscience de l’impasse dans laquelle elle s’enfonce, à réconcilier les deux polarités en soi et dans le monde.  Ceci génère un changement de plan de conscience où l’union intérieure engendre une réalité de paix, de création qui sert la vie, la lumière et l’amour.

La nuance entre notre cycle patriarcal et la fin du matriarcat, où les femmes coupées de la Déesse mais en son nom dominaient les hommes, est l’usage de la technologie qui accélère l’obligation du changement. Nous sommes destinés à faire éclater le monde ou l’illusion de la séparation.

La Déesse destituée et ensevelie

Le Dieu du patriarcat destitue et ensevelie la Déesse. Le Féminin de Dieu est grandement absent des grandes religions monothéistes patriarcales. Seul reste le féminin, ayant perdu la conscience de son essence et de sa divinité, source de tous les maux et coupable du péché originel, incarné physiquement par la femme. L’histoire écrite est l’histoire patriarcale.

Étapes de l’ensevelissement de la Déesse

• La Grande Mère de Tout Ce Qui Est, le reflet et l’expression de Dieu, la matrice de l’univers, devient la Mère des dieux. Chez les Grecs, la Grande Mère Gaea devint Gaia, déjà associée à Uranus.

• La Mère des dieux est scindée en Déesses multiples. « Diviser pour mieux régner ». La Déesse est dispersée et éradiquée insensiblement en étant banalisée sous de multiples aspects.

Dans le Proche et Moyen-Orient, on trouve Innin, Inanna, Nana, Nut, Anat, Athirat, Anahita, Ishtar, Ishara, Asherah, Attar… Plus près Diane/Artémis, Déméter/ Cérès, Hestia/ Vesta, Héra/ Junon, Vénus/ Aphrodite, Rhéa… pour une seule Gaea/Gaia!

• La déesse mineure devient la sœur et l’épouse des dieux.

Déméter/Cérès, déesse de la Fertilité est la première épouse de Zeus/ Jupiter mais aussi sa sœur. Hestia, sœur de Déméter, de Jupiter, de Neptune et de Pluton, doit refuser catégoriquement les avances de Neptune.

• La déesse, épouse des dieux, destituée de son rôle sacré peut être violée, trompée.

Poussin-Neptune-Amphitrite

Déméter enceinte de Jupiter est violée par Neptune sans que Jupiter ne s’en offusque. Pluton sous la forme d’un narcisse attire Perséphone et l’enlève. Il reçoit la caution de son frère Jupiter, pourtant père de la jeune fille. Jupiter trompe Héra/Junon avec de multiples femmes, les abuse sous des formes diverses, les viole si besoin est.

• L’épouse devient mineure et peut être vendue, prêtée, forcée.

La femme destituée du rôle de manifester et d’incarner le Féminin Sacré devient une marchandise sexuelle et utilitaire. Son corps est soumis. Il lui reste le rôle de mère, mais elle peut être abandonnée, elle et ses enfants.

• Le féminin est démonisé. La beauté et la sensualité de la femme deviennent diaboliques, son intuition démoniaque, son sang maléfique et honteux.

La destitution de la Déesse à la sexualité libre et sacrée, garante de fertilité et de fécondité, passe par la soumission du corps de la femme qui devient vile, inférieure, interdite de sa propre sexualité. Le dieu patriarcal nie l’essence divine du féminin, dans l’inconscience qu’il diabolise son propre potentiel intérieur.

Le retour de la Déesse

En occident, le Féminin sacré commence à être reconnu, espéré, même s’il n’est pas encore incarné. Certains best-sellers comme le Da Vinci Code ont pu être une forme de déclencheur. C’est une chose belle et saine. Sacré même. Sacré car vital.

Dans cette  notion du Féminin sacré, nous incluons la nature et prenons conscience avec les catastrophes récentes qu’il est devenu vital de nous comporter autrement avec la nature, de la respecter comme partenaire, si nous ne voulons pas être submergés par le retour du refoulé des psy.

Nous comprenons aussi que les valeurs du Féminin ont besoin d’imprégner, d’enrichir, de transformer fondamentalement notre société basée sur des valeurs d’un masculin coupé de sa dimension divine, dans la compétition, la performance, la domination et la peur refoulée du féminin.

Valeurs du Féminin

Notre société, notre monde est destiné à retrouver les valeurs du Féminin, celles associées  à ce mouvement d’étreinte qui ramène au cœur, mouvement d’intériorité, d’accueil, de réceptivité, d’intuition, de ressenti. Mouvement qui englobe la totalité, qui inclut, qui unifie le multiple dans l’unité, qui réunit.

Accepter de se laisser féconder par la vie que nous ne pouvons contrôler, à l’inverse de l’illusoire toute puissance de l’enfant que nous sommes encore en tant qu’humanité. Accepter la sagesse intime qui en émerge et donner forme, vie, au monde nouveau. Monde qui respecte et célèbre la vie en chacun, en reconnaît la dimension divine et sacrée.

Il nous revient de rassembler, de guérir les multiples visages de la Déesse, de l’intégrer afin de célébrer une réalité où l’amour devient une valeur sociale, politique, rationnelle.

Afin de guérir en sécurité et confiance, la blessure intime du féminin qui a oublié sa conscience divine et s’est identifié à la matière vile, les femmes ont à restaurer leur masculin véritable, non un masculin calqué sur le modèle de l’homme.

Elles ont la responsabilité de reconnaître en elles la Déesse et de traverser le piège immémorial de se croire une déesse afin de devenir véhicule de la Déesse. Ni plus mais ni moins.

Sept visages de la Déesse

La Déesse a bien des visages à travers le monde.  Citons ceux des 13 Mères Originelles des femmes amérindiennes (Jamie Sams) dont le livre excite l’imagination et nos âmes nostalgiques. Il y a ceux des déesses grecques, peut être moins exotiques, certainement plus proches et assimilables.

Je rends grâce ici à Jean Shinoda Bolen, son travail extraordinaire sur les archétypes des déesses grecques (Jean Shinoda Bolen Goddesses in every woman 1984). Son livre m’inspire depuis 30 ans. Je m’en suis gorgée pour créer pour les femmes un voyage initiatique, à la fois de guérison et de puissance. La grille de lecture de Jean Shinoda Bolen s’ancre sur sept déesses grecques.

Je vous propose de les retrouver car elles vivent déjà en nous, elles ont construit notre mythologie intérieure et notre psyché.

Diane chasseresse et ses nymphes, œuvre de Pierre Paul Rubens, collection privée, Madrid.

Même lumineuse chacune de ses déesses incarne une vibration réduite de la Déesse d’origine. Dans le patriarcat où la réalité oppose masculin et féminin, l’intégrité s’oppose à l’intimité et leur relation à leur masculin intérieur détermine leurs expériences. Elles expérimentent soit l’intégrité au prix de l’intimité, soit l’intimité au prix de l’intégrité.

Diane-Artémis, Minerve-Athéna et Vesta-Hestia préservent leur masculin et refusent d’être victimes du patriarcat. Mais pour cela, elles s’isolent comme Diane, mentalisent comme Minerve, se retirent comme Vesta. Au détriment de leur capacité d’aimer à travers la relation.

Cérès-Déméter, Perséphone-Proserpine et Junon-Héra refoulent leur masculin et remettent leur pouvoir au masculin extérieur, à cause de leur engagement dans la relation. Elles sont victimes du patriarcat. La fille de Déméter lui est ravie. Perséphone est abusée. Junon est trompée.

Aphrodite, elle, ne remet pas son pouvoir à l’autre, mais à l’intensité, elle n’est pas victime du patriarcat mais de la passion.

Chacun de ces 7 aspects du féminin représentent autant d’enjeux de pouvoir du féminin incomplet et opacifié et autant de voies de restauration du féminin dans son cheminement entre intimité et intégrité.

Une femme complète en communion avec sa puissance d’amour intègre les 7. Chacune de nous les vit au quotidien dans une proportion différente. Mais pour nous toutes, à un moment ou un autre de notre vie, chacune des 7 vient à notre rencontre (avoir ou non un enfant, privilégier sa carrière, sa vie intérieure). Nous avons besoin d’éveiller celles qui peuvent être refoulées, en guérir d’autres, éclairer celles que nous vivons dans leur ombre, reconnaître et célébrer celles qui sont nos ressources de joie, de paix.

La Guérison du Féminin ou l’appel de la Déesse 

À chacun des 7 visages de la Déesse, j’ai associé une voie spirituelle et un centre d’énergie privilégié d’exploration et d’harmonisation. 7 déesses inscrites dans les 7 chakras principaux permettent à la femme d’ancrer dans son corps qu’elle est véritablement le véhicule de la Déesse, qu’elle incarne physiquement le Féminin sacré.

Pour chacune de ces déesses, j’ai créé une pratique, parfois chamanique, parfois psycho corporelle, méditative, créative, rituelle, spirituelle… Toutes les dimensions de la femme sont invitées et éveillées.

En parallèle chaque femme crée de sa propre créativité un objet chamanique qui incorpore, équilibre et inclut les 7. Il est consacré à la fin par un rituel inspiré et engendré par le cercle des femmes. Cet objet puissant accompagne par la suite la femme et la soutient, lui rappelle au quotidien la beauté qui passe à travers elle, l’amour qui guide ses pas, l’intuition que chante son âme.

C’est un voyage magique. Et une grande joie entre nous. La sororité nous porte. Diane (Artémis) est la Déesse des sœurs.

Les sept voies des Déesses grecques.  Territoires et ombres

Retrouver le territoire et l’ombre de chacune nous permet d’éclairer, de pacifier, de grandir et de célébrer la vie.

1 – La voie de Diane – Artémis est la voie chamanique. La nature vierge et pure, l’instinct profond, la sororité, l’intégrité. Dans le chakra de la base, Diane-Artémis aide à l’enracinement et à se réconcilier avec la Terre.

Son territoire : honorer sa nature profonde, la vie sauvage et la terre vierge en elle et autour d’elle. Faire confiance à ses instincts profonds. Libérer ce qui est asservi, domestiqué.

Vivre dans son corps et lâcher les masques de la séduction. Oser l’humilité et contempler l’aspect archaïque destructeur de la nature sauvage sans l’amour conscient. Retrouver et partager la sororité des femmes. Accompagner la naissance et la mort. Apprendre à se focaliser sur une cible.

Son ombre : la rage destructrice devant la transgression de l’intégrité, l’inaccessibilité, l’isolement. La colérique ! … 

2 – La voie de Minerve – Athéna est celle de la Connaissance et de l’Étude des textes sacrés. La sagesse, la dextérité, la lucidité, le sang-froid, l’artisanat. Dans le 3e œil, Minerve – Athéna aide à ouvrir la Conscience, le mental supérieur et cosmique.

Son territoire : reconnaître et diffuser la sagesse. Vivre la protection et la dignité du masculin intérieur. Protéger une vulnérabilité à certaines situations de son bouclier de lumière.

Guérir les blessures en relation au père pour se reconnaître la fille aimée du père et du Père divin. Retrouver l’amour ignoré de la Mère divine. Garder son centre et son axe, son sang-froid au cœur de l’intensité émotionnelle. Faire de son corps un allié solide. Faire confiance dans sa dextérité manuelle.

Avoir confiance dans sa clarté mentale, son intelligence, son esprit rationnel dans sa capacité à apprendre et à comprendre. Sortir du brouhaha mental et s’ouvrir au mental supérieur. Trouver l’équilibre et la bonne santé au cœur de la ville. Vivre la fraternité avec les hommes.

Son ombre : la déshumanisation du mental, le déni du féminin sensuel et aimant, la froideur et la sécheresse. La frigide !…

zeus-and-hera

3 – La voie de Vesta – Hestia est celle de la prière et de la méditation. L’âme, l’intériorité, le sacré, la sérénité, la maison, le foyer. Dans le chakra de la couronne, Hestia ouvre l’accès à la guidance et la Présence.

 Son territoire : honorer l’essence inaltérable dans ses gestes quotidiens. Vivre la pureté intérieure et la paix qui en découle. Méditer. S’intérioriser. Tourner son regard vers l’intérieur. Trouver le sens intime de la prière. Méditer sur la flamme et le sanctuaire intérieurs et les manifester par la dignité.

Faire de sa maison un foyer sacré. Créer un autel. Retrouver la dimension sacrée du service au quotidien. Revenir dans l’instant au centre de soi, au cœur non affectif. Allier l’humilité et la dignité.

Son ombre : le retrait, le refus de l’incarnation, l’inadaptation. La grenouille de bénitier !…

4 – La voie de Junon – Héra est la voie tantrique dans l’engagement du couple. L’union sacrée, le mariage intérieur, la loyauté à son époux. Dans le hara, au niveau du bas-ventre, Héra aide à choisir l’autonomie, à alchimiser créativement la violence.

Son territoire : s’engager totalement dans le choix du couple et du mariage intérieurs. Choisir l’autonomie en honorant l’union intérieure. Restaurer son Masculin pour sortir dans la paix des relations pathogènes. Libérer la jalousie envers les autres femmes et retrouver la sororité.

Libérer les attentes sur le partenaire en se reconnaissant véritablement. Relier sexualité et engagement de couple. Accepter la fin, prélude à un nouveau début dans une confiance aux cycles. Transformer les sentiments violents par le travail alchimique et créatif.

Son ombre : la fureur dévastatrice contre les femmes, la jalousie, la mégère, la rivalité entre femmes, la querelle. L’emmerdeuse !…

5 – La voie de Cérès – Déméter est celle du Cœur, de l’amour au quotidien. L’amour nourricier, la matrice bienveillante, la connaissance des cycles. Dans le chakra du cœur, Déméter prend soin de l’enfant intérieur et laisse couler sans réserve l’amour.

Son territoire : rendre grâce de la générosité, de l’abondance de la Terre. Se reconnaître Mère et Fille de la Terre. Nourrir généreusement et étreindre tendrement l’enfant en nous-mêmes. Reconnaître l’instinct maternel au-delà de la dimension biologique. Refuser de se résigner et persister dans la générosité.

Libérer l’autre de son étreinte et lui permettre l’autonomie sans contracter l’amour. Avoir conscience de ses propres besoins et les exprimer clairement. Apprendre à dire non par amour de soi et de l’autre. Faire confiance au temps de latence, au mouvement cyclique de transformation et de renaissance. Reconnaître Yoni, la vulve de la femme, comme la matérialisation et la porte de la matrice universelle.

Son ombre : le chantage affectif, l’amour conditionnel, l’oubli de soi, la dépression émotionnelle. La gaveuse !…

6 – La voie de Perséphone – Proserpine est l’union de la voie tantrique et chamanique. La malléabilité, le psychisme, la médiumnité, l’orgasme et l’extase. Dans le plexus solaire, Perséphone guide et centre le passage entre les mondes.

Son territoire : se connaître psychiquement. Découvrir et s’approprier son monde souterrain. Reconnaître et rencontrer ses propres ombres. Reconnaître et protéger son aspect malléable et perméable. Développer son potentiel médiumnique et/ou psychique.

Retrouver son chemin et devenir un guide dans le monde de l’âme et des grands archétypes. Offrir l’axe et l’amour aux capacités psychiques. Unir son âme et sa personnalité. Découvrir et libérer son aspect passionné et sexuel, son potentiel orgasmique et extatique. Réclamer le Feu sacré de l’énergie kundalinique et l’offrir au cœur et à sa douceur. Intégrer et exprimer la puissance douce et la douceur puissante.

Son ombre : la manipulation, la tyrannie de la victime, le déséquilibre et la dépression psychique. La cinglée !…

La Naissance de Vénus Sandro Botticelli

7 – La voie de Vénus – Aphrodite est la voie mystique et passionnée, des amoureux et des artistes. La création, la procréation, la passion envers la vie nouvelle. Dans le chakra de la gorge, Aphrodite libère la créativité, l’expression et la reconnaissance de l’âme et de son essence.

Son territoire : dévoiler la beauté extérieure comme intérieure. Reconnaître et révéler l’aimantation amoureuse, l’attraction présente entre chaque chose et chaque être. Vivre l’incandescence de la relation amoureuse avec le monde sans la consomption.

Se régénérer à sa propre source en expérimentant le désir libéré de l’objet du désir. Vivre la passion alchimique et célébrer la magie de la vie. Honorer passionnément le sens au cœur même de la passion. Apprendre à dire non en s’en tenant à son but, à sa priorité, à ce qui fait sens et donne une direction.

Rester au cœur du cyclone sans se laisser fasciner par l’intensité. Se calmer, observer et attendre dans le centre du cœur. Prendre de la distance pour voir l’essentiel. Libérer la spontanéité de l’impulsivité. Être focalisé et néanmoins réceptif. Générer la vie nouvelle, physique ou artistique. Exprimer joyeusement sa créativité. Mettre la conscience dans la procréation et la création.

Son ombre : la trahison, la passion de la séduction, la tromperie, la tricherie, l’idéalisation, l’exaltation. La salope !…

Unifier les sept déesses et révéler la Déesse

Le territoire de la Déesse est notre territoire de vie et d’expérience : la Nature et le ressenti profond (Diane), la sagesse, l’intégrité et la pureté (Hestia), l’amour inconditionnel et nourricier (Déméter), l’union sacrée (Héra), la création et la procréation passionnées (Vénus), l’âme, l’extase et les passages (Perséphone).

Il est salutaire de convier les 7 Déesses à un Cercle de Partage quand un conflit intérieur ou un choix important se présente afin de choisir ce qui est essentiel à ce moment-là : privilégier la carrière (Athéna), avoir un enfant (Déméter), faire une retraite (Hestia), se marier (Héra)…

Discerner laquelle se manifeste ou non, écouter, prendre soin du besoin de chacune est le gage d’un choix digne de la Déesse. Surtout ne plus l’enfermer dans des dogmes, sans joie ni rire. La célébrer avec spontanéité, créativité, vitalité, humour et une petite dose d’extase. Ceci est un chemin aussi de complétude pour l’homme, dans l’intégration de son féminin sacré intérieur.

Une femme, une « vraie »

À quoi ressemble une femme qui intègre la Déesse ? Une femme dans sa complétude ?

Cette femme porte la dignité, la reconnaissance sacrée d’être Femme, sans le besoin de séduire ou de craindre l’homme. Elle n’extériorise pas un masculin fabriqué sur le modèle de l’homme, elle n’a pas besoin de faire comprendre qu’il faut la respecter, elle le véhicule.

Dans un environnement machiste, sa présence ne donne pas prise au pouvoir ou à la domination, elle n’a pas d’accroche et ne se sent pas victime personnellement. Dans la reconnaissance de la beauté intrinsèque d’incarner le Féminin, elle reconnaît sa beauté unique quelle que soit son apparence et connaît sa divinité, sans besoin d’être divinisée.

Son corps est sa terre sacrée et le temple qui ancre le ciel. Son sang menstruel, celui des Lunes, concentre la présence de la Déesse. Elle reconnaît chaque femme à travers une sororité complice, ainsi qu’une fraternité naturelle envers l’homme.

Elle porte la souveraineté de ses actions, reine et prêtresse en elle-même. Il émane d’elle une Présence douce et ferme, profonde et claire, concernée sans être attachée. Sa Présence réjouit, aimante, accueille, transforme et célèbre.

Je salue la Déesse en chacun et me réjouit de contribuer à son retour.

Diane Bellego

http://www.tantradianebellego.com/

 

29 réflexions sur “Diane Bellego : Sept déesses en une femme

  1. Merci de me faire connaître Diane Bellego et sa vision de cette polarité double qui doit mener à la plénitude, à la vie dans la totalité et non à la séparation. J’aime son analyse de l’impasse de la dualité valable aussi bien dans le patriarcat que dans ce qu’elle a appelé la fin du matriarcat. Il est évident que « Le Dieu du patriarcat destitue et ensevelie la Déesse. Le Féminin de Dieu est grandement absent des grandes religions monothéistes patriarcales. Seul reste le féminin, ayant perdu la conscience de son essence et de sa divinité, source de tous les maux et coupable du péché originel, incarné physiquement par la femme. L’histoire écrite est l’histoire patriarcale. » Ce que je ressens en cette fin d’ère chrétienne, révélation apocalyptique au sens de dévoilement selon l’étymologie grecque,c’est ce retour du sacré à l’horizon, sans doute sous la forme du féminin sacré comme le pense Diane. Pour le moment, je crois qu’on est dans la tourmente car je ne me sens pas du tout dans les valeurs féminines et féministes que je vois un peu partout et chez les femmes qui semblent rechercher comme les hommes le pouvoir, le paraître, l’avoir. Pour moi, l’essentiel, c’est l’être, c’est à dire l’amour et non d’abord l’avoir, la possession et la possessivité.
    Alors oui, je pense que « Notre société, notre monde est destiné à retrouver les valeurs du Féminin, celles associées à ce mouvement d’étreinte qui ramène au cœur, mouvement d’intériorité, d’accueil, de réceptivité, d’intuition, de ressenti. Mouvement qui englobe la totalité, qui inclut, qui unifie le multiple dans l’unité, qui réunit. »
    J’ai trouvé par contre que Diane Bellego est très constuctive avec ses 7 visages de la déesse et son évocation de Jean Shinoda Bolen. Ici il faut rendre hommage aux femmes qui à toutes les époques ont été des fesses « éveillées » et qui comme les grands hommes éveillés » ont fait, et font avancer cette marche vers la reconquête du sacré. Mais il me semble que vers la fin son discours a tendance a devenir un discours séparateur et de rejet de la masculinité.dont je sais les effets néfastes lorsqu’elle est dominante et dominatrice. Mais à l’inverse, faut-il dire: « Cette femme porte la dignité, la reconnaissance sacrée d’être Femme, sans le besoin de séduire ou de craindre l’homme. Elle n’extériorise pas un masculin fabriqué sur le modèle de l’homme, elle n’a pas besoin de faire comprendre qu’il faut la respecter, elle le véhicule. » Je ne sens pas le discours de l’amour qui doit être sans condition, désintéressé, universel et sans restriction. Ne risque-t-on pas de revenir à la situation inverse et à un nouveau matriarcat?L’union du ying et du yang suppose pour moi une harmonie totale C’est cela qu’ont loupé les religions. Pour moi, la meilleure image que je retiens c’est le Jésus qui est dans mon esprit, dont on ne sait pas vraiment ce qui domine en lui, l’aspect masculin ou l’aspect féminin? Alors, le retour de la déesse est-t-l celui dont Jésus a dit: « je reviendrai en gloire ». Mais en conclusion, j’admire le texte de Diane Bellegomême si je méfie du dépassement des limites.

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    • Merci, Jean-Michel, pour cette lecture attentive, qui éveille vos propres réflexions. Il est nécessaire de redonner à « Dieu » sa double polarité car effectivement, sa face féminine a non seulement été occultée mais les religions ont réduit la femme à la servitude, pire, elles ont fait d’elle la source de tous les maux.
      Je suis bien d’accord que nous sommes dans la tourmente et que les femmes ont tendance à prendre leur revanche à la manière toute masculine mais par contre, je vois aussi cette apparition du Féminin sacré dont l’appel se fait de plus en plus pressant.
      Et ce mouvement de retour au cœur ne concerne pas uniquement les femmes car l’Homme aussi est appelé à se positionner autrement et entrer dans cet espace de médiation sacré, en accueillant et développant son propre féminin.
      « L’amour qui doit être sans condition, désintéressé, universel et sans restriction » peut aussi être incarné par le masculin et je ne crois pas qu’il y ait à craindre le retour d’un nouveau matriarcat car la vraie union du yin et du yang ne peut être qu’harmonie et complémentarité.
      La Déesse ne demande pas à être vénérée, juste reconnue, pour initier ce mouvement qui « englobe la totalité, qui inclut, qui unifie le multiple dans l’unité, qui réunit ».
      Je vois que vous êtes toujours très attaché à ce retour du Christ en Gloire mais cette promesse n’a-elle pas juste le sens symbolique qui passe justement par l’abolition de cette distinction du masculin et du féminin, puisque, le Tout contient le tout et il n’y a plus de clivage entre le yin et le yang, ce sont les deux faces de la même énergie.

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  2. En lisant l’article précédent : pourquoi la femme fait peur ?, mon esprit s’est brusquement éclairé ou obscurci, au choix. Au-delà de l’esprit partisan pour ou contre le mariage pour tous, je constate que l’on continue à séparer l’homme et la femme.
    On officialise la séparation en touchant à l’institution du mariage. On légalise le mariage entre homosexuels au lieu de renforcer le PACS par exemple.
    Stratégiquement, c’est très bien vu.
    La prochaine étape est la procréation en tube pour tous lorsqu’une loi interdira les relations intimes parce que nous sommes trop nombreux sur Terre par exemple (voir de nombreux films d’anticipation).

    Je vous invite à consulter la page suivante sur les statistiques de l’INSEE :
    http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?ref_id=NATTEF02327
    Prenez conscience qu’en 2012, le nombre de PACS entre personnes de même sexe était de 6944 comparé au nombre d’unions entre personnes de sexe différents, soit 394287, ce qui représente 1,76 % (6944 / 394287). No comment.

    Encore une fois, au-delà d’un esprit partisan, était-il si urgent de faire promulguer cette loi alors que le pays souffre et que deux ans plus tard, rien n’a changé et même la situation est pire.
    Ah, Conscience, éclaire nous.

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    • Heureusement que tu gardes ton humour, Constellation car les chiffres et les statistiques, ça me colle une sacrée migraine 🙂
      Je retiens : « La prochaine étape est la procréation en tube pour tous lorsqu’une loi interdira les relations intimes parce que nous sommes trop nombreux sur Terre », ce dernier énoncé étant fort juste. Et le fait que l’on continue à nous séparer.
      Demandons nous juste, si nous sommes obligés et si désirons aller dans ce sens, alors que plus les consciences seront éclairées, plus nos choix seront personnels…

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  3. Le Hasard m’a fait me re-connecter à votre site Elisabeth et je le bénis…car j’ai ainsi découvert le Chemin proposé par Diane Bellego au travers de ces/ses 7 Déesses, qui m’ont toutes parlé.. comme les arcanes du Tarot dont vous proposez l’interprétation ( au fait à quand la suite ?..). Merci à la Vie pour cette synchronicité !
    Et Merci à vous pour votre présence toujours bienveillante et éclairante sur votre blog.
    Amitié de coeur.
    francyne

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    • Très touchée, Francyne, que ces Archétypes, proposés sous des formes différentes vous parlent, je suis certaine que vous les viviez et expérimentez en vous. Je remercie aussi ces belles synchronicités de la Vie, qui vous ont conduites ici.
      Effectivement, la suite des Arcanes se fait attendre mais je serai plus motivée, en sachant que vous appréciez leur lecture.
      Merci pour votre bienveillance et vos paroles qui me vont au cœur.
      Amitiés à vous et doux week-end ❤

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  4. Bonsoir Elisabeth,
    J’aime cette approche de la réalité double. Ni la femme, ni l’homme ne peut aspirer à son plein potentiel sans l’autre. Et je ne parle pas ici qu’en tant de complément l’un de l’autre. Certes il y a ça…. mais beaucoup plus par la femme que l’homme a en lui….et l’homme qui est en la femme…. cette complémentarité que l’on a en soi… ce qui fait que l’on peut être totalement soi-même…
    Je crois qu’on s’est trop dissocié l’un de l’autre..On s’est trop accroché à nos différences… On s’est défini par elles… On s’est éloigné…dissocié en quelque sorte….

    Je me perd un peu dans les voies des déesses… Par contre, j’ai toujours cru au mouvement du balancier dans tout…. Le monde ne cesse de passer d’un extrême à l’autre…. comme mû par son énergie intrinsèque…. Par contre les moments d’équilibre sont les moments ultimes…. ceux où l’humanité cesse de tergiverser et évolue….

    Et que dire de la femme assumée… autre qu’elle est une déesse en soi. Et cette déesse…. on la vénère…et nous n’en sommes que plus nous….

    Mes salutations sincères
    Kleaude

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    • Tu as une belle compréhension, Kleaude car, c’est uniquement quand l’homme et la femme réveilleront et assumeront leurs parties du yin et du yang intérieurs, qu’ils pourront réaliser leur plein potentiel, être véritablement Soi et vivre une belle alliance.
      Car, effectivement, trop accrochés à nos différences, nous nous sommes éloignés l’un de l’autre, et non seulement nous vivons dissociés mais en opposition et en lutte.
      Peu importe les voies de la déesse, elles indiquent juste combien de facettes différentes caractérisent la femme, ainsi que la nécessité de les accepter et intégrer, pour devenir cette féminité complète et assumée qui permet aussi à l’homme d’évoluer et de se retrouver.
      Ce balancier que tu évoques est aussi la recherche de l’équilibre dans l’éternelle danse du yin et de yang.
      Belle idée que celle où : « les moments d’équilibre sont les moments ultimes…. ceux où l’humanité cesse de tergiverser et évolue… ».
      Merci pour ta sagesse, amitiés sincères et bon week-end à toi

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  5. Déjà que c’est difficile avec une, alors s’il y en a sept, je comprends que ce soit ingérable pour un homme. Je donne ma dem. Terminé. Je me fais moine pour quelques siècles et on reverra la question plus tard. Faites moi signe.
    Bon je vais laisser de côté mes préjugés d’homme des cavernes.

    En réalité, j’adhère totalement à cet article tant et si bien que le dernièrement me convient complètement 🙂 . J’ai hâte de rencontrer cette « vraie femme » in real life.
    Elisabeth, je te la présenterai virtuellement lorsque je viendrai à Paris. Souviens-toi le fameux film dont je t’ai parlé et que tu n’as pas trouvé.
    Bisous

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    • Merci pour ton humour, Constellation, j’allais répliquer : « jamais contents, les hommes », on leur offre sept déesses en une, et ils se font moines 🙂
      Tu as une belle compréhension de la vraie nature de la femme, j’attends impatiemment que tu me la présentes « virtuellement » mais surtout en vrai.
      Gros bisous et passe un excellent week-end

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  6. mon cœur est ma Flamme…
    mon corps….. mon Temple..
    ma maison…..mon Royaume…
    mon Emblème…. mon âme…..

    je Suis l’Hôte….de Cet Univers….. sans l’Or du Monde…;-))

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