Nous ne sommes pas superstitieux, mais…

Superstition Mountains, Praying Hands Formation, Arizona

Un gri-gri que l’on garde dans sa poche, une patte de lapin que l’on caresse, une échelle sous laquelle on n’a pas voulu passer… Et si la superstition nous donnait vraiment la force de rendre nos actions plus efficaces ? 

Tous les matins, c’était le même rituel : l’illustre collectionneur saluait un vieux magot chinois du XIXe siècle – une porcelaine représentant le dieu du contentement – posé sur la droite de son bureau. « Jamais il n’aurait dérogé à ce rituel, et c’était un grand honneur pour cette statuette qui n’était pas rangée avec les autres objets de sa collection »  expliquait la gouvernante de… Sigmund Freud !

Curieuse attitude de la part d’un homme qui s’est souvent élevé contre les superstitions, contre la pensée magique, et faisait bien peu de cas des religions ! Pourtant, il est loin d’être le seul, parmi les personnes dites « rationnelles », à avoir un objet fétiche, un bibelot « magique » ou un rituel personnel pour s’attirer la faveur des dieux.

Winston Churchill ne caressait-il pas les chats noirs pour amadouer la chance ? Mais il y a plus :
21 % des Français sont « triskaidécaphobiques » – ils craignent le chiffre 13 – pourcentage énorme dans un pays prétendument cartésien… Et c’est sans compter ceux qui jurent : « Superstitieux, moi ? Jamais ! », mais ne passent en aucun cas sous une échelle, n’ouvrent pas de parapluie dans une maison ou sont catastrophés s’ils brisent un miroir.

Des rituels qui ont résisté au temps

Les mythes ont la dent dure, dit-on. Et c’est justement l’une des particularités de la superstition : les objets supposés porter malheur ou bonheur et les rituels censés provoquer des événements heureux existent depuis que le monde est monde. Ils ont traversé les millénaires, les cultures, et touché toutes les classes sociales sans jamais faiblir ou presque.

Même s’ils ont essuyé des attaques massives. D’abord, les rituels populaires, avec leur cortège de trèfles à quatre feuilles et pattes de lapins, subissent, au Moyen Age, l’opprobre de l’Église qui les attribue au diable et les assimile à la sorcellerie. Les philosophes du XVIIIe siècle prennent ensuite le relais, déclarant que ces traditions sont contraires à la raison.

Ils en profitent pour ajouter que, somme toute, les religions ne sont rien d’autre que des superstitions elles aussi ! Enfin, dès le XXe siècle, les scientifiques se mettent de la partie, décrétant que, finalement, tout ce qui défie les lois du rationalisme – y compris les fantômes, l’au-delà ou la télépathie – n’a nul droit de cité dans le monde moderne de la logique triomphaliste.

Voilà pourquoi on entend, encore aujourd’hui, le terme de superstition désigner l’ensemble des traditions religieuses ou spirituelles, croyances en l’au-delà, médecines parallèles, etc. Cependant, par « comportement superstitieux », on comprend généralement la croyance que certains actes ou signes entraînent, de façon magique, des conséquences bonnes ou mauvaises.

Un pouvoir magique

Ainsi, pendant le tournage des Dix Commandements de Cecil B. DeMille, un acteur avait offert à Yul Brynner, qui interprétait le pharaon, un petit porte-bonheur « pour l’aider à rattraper Moïse avant qu’il atteigne la mer Rouge » ! Bien sûr, c’était une blague, et Moïse a pu traverser la mer avec tout son petit monde…

Photo  Frank Powolny« Pourtant, cette patte de lapin m’a certainement porté chance, raconte l’acteur. En vingt-quatre heures, j’ai gagné au poker, remporté la cagnotte des paris de base-ball du studio et je suis sorti indemne d’un accident de voiture plutôt sérieux ! »

« Si les superstitions ont résisté au temps, c’est qu’elles sont, avant tout, une démarche individuelle et jouent un rôle important dans l’équilibre de la psyché humaine, explique le psychanalyste et mathématicien André Bonaly.

Ce processus est tellement naturel que certaines personnes créent elles-mêmes leur rituel ou attribuent un pouvoir particulier à un objet. Il suffit que celui-ci soit associé, un jour, à une situation heureuse pour qu’il devienne magique. »

Chez les acteurs et comédiens, les exemples se comptent par milliers : Marylin Monroe s’habillait toujours en rouge lors de galas en souvenir de son premier succès ; à entendre Sophia Loren, cette couleur lui toujours porté bonheur ; avant de tourner une scène, Ava Gardner collait une boule de chewing-gum sur la caméra ; Joan Crawford ne jouait jamais un nouveau rôle sans avoir acheté une paire de chaussures le lendemain de la signature du contrat ; James Stewart devait toujours porter une vieille paire de chaussures un premier jour de tournage; quant à Gary Cooper, il exigeait qu’un membre de l’équipe l’aide à enfiler ses bottes en commençant par le pied droit, et si l’assistant se trompait, l’acteur refusait de tourner la scène !

L’objet transitionnel

Quelle est la place des superstitions dans notre construction psychologique ? Selon le psychanalyste américain Werner Muensterberger, l’origine des manies pour les objets prend sa source dans la petite enfance. A la naissance, un bébé ne fait pas la distinction entre lui et sa mère, et vit avec elle un état fusionnel. Un jour, il s’aperçoit qu’elle peut s’absenter. Un véritable traumatisme.

Pris d’angoisse et de peur, il tend les mains, saisit un objet et le garde près de lui. C’est ce que le psychanalyste Donald Winnicott a appelé « l’objet transitionnel ». Il le définit comme un « objet qui ne fait pas partie du corps du nourrisson et qu’il ne reconnaît pourtant pas encore comme appartenant à la réalité extérieure ».

Cet objet – poupée de chiffon, hochet, carré de tissu et autre doudou – est le prolongement de l’enfant à l’extérieur. Il lui permettra de soulager sa peur de la solitude et de se centrer sur lui-même. Plus tard, un gri-gri personnel aura donc un pouvoir de réassurance.

Une autre explication est apportée par Carl Gustav Jung et sa théorie de l’inconscient collectif. Chacun possède en lui, depuis sa naissance, la mémoire psychique de l’humanité. Une dimension de l’inconscient dans lequel se sont cristallisés tous les thèmes symboliques universels que Jung a appelé « archétypes ».

Ces images, qui vont du dragon au héros en passant par tous les symboles possibles et imaginables, sont des « centres chargés d’énergie », qui surgissent dans nos rêves lorsqu’un problème ou une situation psychologique les met en œuvre, ce qui permet ensuite de mieux les résoudre.

Un rituel n’est pas mauvais

« Pour comprendre la fonction de la superstition, il faut aussi la replacer dans le contexte du temps, explique André Bonaly. Chacun d’entre nous construit du futur en permanence par rapport à son passé et ses désirs profonds. Il y a ceux qui décident de leur temps et qui ont un certain contrôle sur leur futur.

En général, ils n’ont pas besoin d’objets magiques ou de rituels pour vivre, puisqu’ils ont l’habitude de tout mettre en œuvre pour que leurs désirs se réalisent et ne croient qu’en une seule et unique chose : eux-mêmes ! Et puis il y a ceux qui subissent leur temps et qui attendent que les événements décident pour eux.

Ils auront donc tendance à adopter un gri-gri ou une conduite superstitieuse pour que les événements correspondent à leurs désirs. » Bien sûr, ces deux catégories ne sont pas aussi marquées : un « passif »  peut ne croire en rien, et un décideur avoir un objet fétiche. 

« Dans tous les cas, avoir un rituel ou un objet magique n’est pas mauvais, au contraire. Cela permet bien souvent de cristalliser une force intérieure, une énergie qui rendra certaines actions plus efficaces », ajoute le psychanalyste. Voilà pourquoi, dans le monde du sport, il y a tant de superstitions, avec l’exemple fameux du crâne du footballeur Fabien Barthez, devenu un quasi objet de culte !

Attention à l’obsession

« Cependant, il est important d’ajouter que la croyance en la magie des objets peut devenir dangereuse, reprend André Bonaly. La frontière se situe au moment où l’on devient complètement passif. On entre alors dans un processus de névrose obsessionnelle.

le-fer-a-chevalCes objets peuvent devenir des moyens de manipulation. Je pense, par exemple, à ces croix ou à ces bagues prétendument chargées de pouvoirs considérables, qui sont vendues par correspondance ou dans des échoppes ésotériques. »

En dehors de ces cas extrêmes, un brin de folie superstitieuse permet de lâcher prise sur le besoin orgueilleux de tout contrôler, de maîtriser chaque instant de la journée, et d’échapper ainsi à l’emprise stressante de nos agendas électroniques. En somme, réenchanter la vie en préservant une part plus ou moins grande de mystère n’a rien d’anormal. C’est ce que comprit un jeune étudiant lorsqu’il rendit visite au physicien danois Niels Bohr, prix Nobel de physique en 1922.

Alors qu’il s’étonnait de voir un fer à cheval cloué sur la porte du célèbre savant – « Je n’aurais jamais pensé qu’un homme tel que vous puisse croire à cette superstition » – Niels Bohr lui répondit : « Je n’y crois pas. Mais il paraît que le fer à cheval porte bonheur, que l’on y croit ou que l’on n’y croit pas ! ».

Petite histoire des sorts

Toutes les superstitions ont une origine. Le pouvoir du fer à cheval, par exemple, vient de sa forme, qui évoque celle de la Lune à qui les Anciens vouaient un culte. La patte de lapin est censée porter chance car, dans l’Angleterre païenne, le lièvre était l’objet d’un culte.

Quant au chiffre 13, il porte malheur dans bien des civilisations. Dont l’ancienne Babylone : au cours d’une cérémonie, treize personnes étaient choisies pour représenter les dieux, et l’une d’entre elles était finalement sacrifiée.

Mais certains rituels superstitieux trouvent leur source de manière beaucoup plus contemporaine. Aujourd’hui, par exemple, les organisateurs de croisières ne programment jamais le tango Caminito… parce que c’était le morceau que jouait l’orchestre au moment où le Titanic a heurté l’iceberg fatal.

Erik Pigani

 

36 réflexions sur “Nous ne sommes pas superstitieux, mais…

  1. Et me voilà en train de chercher la petite superstition au fond de moi. En fait, je crois que je fais partie de ceux qui ne comptent que sur eux-mêmes. Et comme j’ai beaucoup à faire, pas le temps pour des rituels. Pour le fer à cheval, chéri-chéri te sortirait une thèse sur son sens et te dirait aussi de le poser dans l’autre sens mais nous n’en avons pas lol. Je ne suis même pas cartésienne, je ne pense juste pas du tout à ces superstitions et reste toujours bête quand ma mère refuse que nous soyons treize à table 😉
    Par contre, si la danse du soleil existe, je veux bien faire une tentative (qui ne risque rien n’a rien) parce qu’il ne fait pas très chaud à l’ombre chez moi.
    Bonne soirée chère Elisabeth.

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    • C’est une belle qualité que de savoir ne compter que sur soi, Annawenn…
      Dis à chéri-chéri que je n’ai rien compris, d’ailleurs, je n’ai pas non plus de fer à cheval 🙂
      Quant à la danse du soleil, elle existe, sinon, tu n’es pas à court d’imagination pour en inventer une à toi…
      Belle soirée au chaud, douce Fée

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  2. Bonsoir Elisabeth,
    Voilà un autre intéressant article. Les superstitions sont un univers en soi et se vivent à tant de degrés différents. Certains en font un véritable mode de vie…ou du moins la module en fonction d’elles. À moindre niveau, il y a nos petites habitudes, nos routines que l’on reproduit pour trouver réconfort…plus ou moins consciemment…. Il y a les gestes qu’un sportif reproduit par exemple pour maintenir la « formule » et ne dit-on pas que justement on ne change pas une formule gagnante?
    En fait je crois qu’on a tous nos superstitions, nos manies ou à tout le moins nos habitudes que l’on vit à divers degrés….et tant que cela ne devient pas obsessionnel….aussi bien en rigoler…;-)
    Bonne fin de soiré. Salutations sincères!

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    • Tu as raison, Kleaude, nos modes de fonctionnement sont si différents et souvent dirigés par l’inconscient. Si certains ne peuvent pas se passer de leurs superstitions ou rituels, pour d’autres se sont les routines qui rassurent et réconfortent. Et tant que cela ne vire pas à l’obsession, tout se qui nous connecte à notre bien-être et surtout à nos forces intérieures est précieux. Savoir rire de nos petites manies est fortement recommandé aussi 🙂
      Toutes mes amitiés…

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  3. Ahhhhh! caresser une patte de lapin !
    oui chacun a ses petits rituels Elisabeth ! j’ai une lune en bois de rose faite par un vieil ami et un soleil offert par une autre amie pendus autour du cou depuis des années …mais les superstitions qui datent du moyen age , très peu pour moi …je me moque souvent ( sans méchanceté ) des gens y croient encore !
    tu l’es toi ?

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    • Je préfère caresser un lapin vivant, Juliette 🙂 C’est très beau, ta lune et ton soleil, ce sont plutôt des objets qui te tiennent à cœur, je suppose. J’ai aussi les miens, bien sûr mais je me suis défaite des superstitions de ma mère, bien qu’ils m’aient bien imprégnée…
      Je serai plutôt tendance rituels perso mais du genre symbolique…

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    • Non seulement il n’y a pas de chambre 13 mais pas d’étage non plus, il existe mais ne porte pas ce numéro, ce qui est tout de même un sacré mic-mac 🙂 Et oui, quant les superstitions nous tiennent, ce n’est bon à rien, juste au Loto car tout le monde joue le vendredi 13 🙂

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  4. De toute ma vie, je n’ai jamais eu de gri-gri, de porte-bonheur ni sacrifié à oncques superstitions.
    En plus, je suis athée.
    Mais en lisant cet article, je me demande si je n’ai pas raté quelque chose?
    😉

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  5. Bonsoir Elisabeth,
    Bien évidemment c’est la suite logique de tes précédentes publications 😉
    J’ai été bercé dans la superstition, ma grand-mère, ma mère, faisaient tout pour ne pas s’attirer les foudres mais les foudres de quoi grand Dieu ? !
    Dans un premier temps, enfant obéissante, j’ai suivi le mouvement. Puis un jour je me suis dis ce n’est pas possible, que de barrières nous nous mettons…et de peurs aussi…
    -Ne pas changer ses draps un vendredi
    -Ne pas passer sous une échelle
    -Faire une croix sur le pare-brise si un chat noire traverse la route devant la voiture
    -Si je renverse du sel, jeter une pincée au dessus de mon épaule, la droite ou la gauche au faite je ne sais plus ?
    -Casser un miroir, 7 ans de malheur
    -Pas treize à table
    -vendredi 13, journée noire
    Et j’en passe…
    Alors bien évidemment le fer à cheval et le trèfle à quatre feuilles et la patte de lapin étaient les sauveurs !
    Jeune adulte, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai fais tout ce qu’il ne fallait surtout pas faire et alors me diras-tu et bien rien, je suis encore vivante, je ne pense pas avoir subi plus qu’une autre personne, non plus.
    La superstition n’est que négatif, elle amène l’homme à vivre dans la peur à mon sens.
    Comme tu peux donc le deviner, comme la chance et la malchance, je refuse catégoriquement la superstition 😉
    Le rituel à mon sens est du même ordre que la superstition, il est loin d’alléger la vie, et peut même amener au toc, hélas, et donc à une forme d’enferment 😦
    Enfin ceci n’engage que moi ma chère Elisabeth;-)

    Je te dépose avec plaisir rien de superstitieux, non je ne voudrai qu’il n’arrive quoi que se soit à notre douce Elisabeth, mais comme à mon habitude de douces notes :

    Bonne soirée Elisabeth et douce nuit que j’accompagne de mes plus tendres bisous

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    • Belle déduction, chère Fanfan, effectivement, la superstition va souvent avec la chance…
      Ma mère a en eu aussi plein mais le coup des draps, je ne connaissais pas, pour elle, c’était ne pas mettre un vêtement neuf… par contre, pas de gris-gris 🙂
      Tu as été bien courageuse de te libérer de tout cela car, baignée dedans depuis l’enfance, tu aurais pu avoir une peur inconsciente et bien ancrée. Mais comme tu dis : s’attirer « mais les foudres de quoi grand Dieu ? ».
      Si je suis bien d’accord que ces pratiques peuvent nous aliéner, voire se transformer en TOCs, comme je le dis plus bas, je les vois plutôt, comme nombre d’entre ceux qui ont commenté, comme un moyen de mettre une touche de magie, voire nous relier à quelque chose de mystérieux et merveilleux, comme les Archétypes qui sommeillent en chacun, et surtout ce phénomène de cristallisation de nos forces intérieures, à travers un objet ou un rituel. Et ces derniers peuvent être beaux, comme saluer tous les jours un objet symbolique, allumer une bougie, en mémoire de quelqu’un de cher, cela se pratique beaucoup dans les différentes tradition.
      Donc, personnellement, je préfère voir ces actes ainsi, sans bien évidemment vivre dans la peur des chats noirs ou autres… et j’adore le vendredi 13 😛
      Et comme d’habitude, je respecte entièrement tes opinions…
      Merci pour cette douce « Nostalgie », et n’aies crainte, je crois à la haute protection et puis, je sais tout le bien que tu me souhaites… et c’est réciproque….
      Tendresses, Fanfan

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      • Coucou Elisabeth,
        Ah zut alors, alors les vêtements neufs restaient dans l’armoire, mdr !!
        Quelle drôle d’idée…
        Tu sais, je crois que j’ai toujours été un peu rebelle malgré mon statut de petite fille sage 😉
        Oui pourquoi pas Elisabeth, si cela permet d’avancer positivement, et donc je suis d’accord si ceux-ci ne sont pas une entrave dans la vie.
        😉 En mémoire pour une personne, j’ai dans mon jardin des pivoines et un rosier pleureur, une belle façon de ne pas oublier. Je les soigne avec amour et j’ai toujours une pensée et une douce nostalgie heureuse en les caressant du regard.
        Une fleur et un objet peut faire vivre ou sceller un lien important, effectivement. Mais je ne mettrais pas cela dans la case rituel, mais hommage et respect.
        Je sais combien tu es respectueuse Elisabeth et je t’en remercie. Si j’ai blessé tes amis, j’en suis désolée, je suis un peu trop certaine de moi pour certaine chose 🙂
        Bonne journée à toi !
        Doux bisous

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        • Nous les mettions un autre jour, Fanfan, et l’idée n’est pas plus saugrenue que celle des draps 🙂
          Les petites filles sages deviennent souvent des rebelles… et l’essentiel est que tu te sois construite sur tes propres valeurs.
          Et même, si nous les nommons de manières différentes, ces actes sont accomplis dans le même esprit…
          Être respectueux des opinions des autres est tout de même la moindre des choses, Fanfan, et ne t’inquiète pas pour les amis, ceux qui viennent ici ont un esprit large et tolérant…
          Je t’embrasse fort

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  6. On a tous envie de mettre un peu de magie dans notre vie. Mon objet fétiche à moi, c’est un trèfle à quatre feuilles offert par ma mère. 🙂
    Merci pour cet article, Elisabeth.

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  7. Bonjour Elisabeth et bonjour à tous
    nous avons tous nos petites superstitions et nos gri-gri 🙂
    comme nous avons aussi nos accompagnants de tous les jours
    je ne dors jamais seule 😉 toujours entourée de qq peluches fétiches (mouton, dauphin, ours …) et un petit coussin bleu offert par deux de mes amies, ce coussin que je sers dans mes bras pour m’endormir … ça fait sourire autour de moi mais je ressent ce besoin de l’emmener partout où je vais comme si il était le compagnon (ou la compagne) de mes nuits solitaires 🙂
    je ne dévoilerais pas mon age 😉 mais disons que dans la tranche des quadragénaires je me porte bien avec tout ce qui m’entoure et toutes les supersitions que je garde en moi
    souvent entourée dans ma journée d’heures miroirs ou de messages par les nombres, je crois bien sûr aussi à ce qui n’est pas du hasard mais bien du domaine de ce mystère dans lequel nous vivons … un très beau mystère rempli de croyances diverses et variées
    merci pour ce partage Elisabeth
    Bisous et bonne journée ❤

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    • C’est très émouvant, Fabienne, disons, que quelque part, tu as gardé ta part d’enfant, même si ce coussin n’est qu’un substitut de la présence de l’être aimé, que je te souhaite avoir bientôt à tes côtés.
      Quant aux messages, effectivement, ils sont très précieux, ce sont des signes à décrypter, ainsi qu’une part de ce grand mystère qu’est la Vie.
      Bisous, et douce soirée à toi

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  8. Je ne pense pas être particulièrement superstitieuse mais quelque part j’y vois une façon de mettre de la magie dans la vie, même si on n’y croit pas vraiment. Et puis, le concept de l’objet qui attire la chance est tout de même très séduisant ! 🙂

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    • C’est une belle façon de concevoir « la superstition », Biancat, justement, comme une touche de magie, et non pas quelque chose qui nous aliène ou nous rend dépendants. Et si les objets rituels existent depuis la nuit des temps, ce qu’ils ont parfois une grande valeur symbolique.
      Alors, si nous en possédons un, ce n’est pas lui qui attire la chance mais la croyance que nous y mettons…

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  9. Suis on en peut plus d’accord avec l’idée de cristallisation. Puis il est vrai que j’ai tendance à penser que toute chose possède le pouvoir qu’on lui accorde, c’est ce que je dis souvent à l’égard de la « magie » de manière générale (blanche, noire, bleue, verte, tout ce que l’on souhaite). Que cela soit un cercle vertueux ou non d’ailleurs.
    Concernant le lâcher prise, un excès de « rituel », me semble-t-il, a aussi un risque de tentative de contrôle des choses, tout restant dans la mesure je pense 🙂
    Au final, nous avons tous nos petits rituels, avec leurs spécificités et leurs points communs (je suis vraiment « adepte » de la théorie de l’inconscient collectif de Jung, content de le retrouver ici :-)), et oui je suis d’accord, ceux-ci permettent bien souvent de s’échapper de choses trop rangées, trop « expliquées », là où le mystère est l’un des grands moteurs de l’être humain 🙂

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    • Un grand Merci pour ce beau et riche commentaire, qui reflète aussi ma manière de penser. Toute chose possède le pouvoir que nous lui accordons, et tant que cela peut nous aider à nous sentir plus en sécurité, dans ce monde que nous percevons souvent comme hostile et menaçant, les objets ou nos rituels personnels sont d’une grande aide. En faisant attention toutefois de ne pas en devenir dépendent, voire virer dans les TOCs.
      Quant à la magie, dont tu parles avec tant d’humour, il me semble préférable de rester dans le cercle « vertueux » 🙂
      Ravie d’apprendre que tu sois un adepte de Jung, je suis une inconditionnelle de sa pensée…
      « Le mystère est l’un des grands moteurs de l’être humain » est un beau résumé de nos besoins de dépasser toute sorte de cadres, classifications et normalisations, pour nous relier au merveilleux et pourquoi pas au « numineux », si cher à Jung.

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      • Merci pour ce retour 🙂

        C’est aussi là où je fais différence entre « magie » et « magie », cette magie un peu « incantatoire », je dirais pour être un peu provocant à l’égard de beaucoup de personnes : artificiel. Et puis la magie de la Nature, celle des grands anciens, des civilisations fondatrices (que je place avant les monothéismes).
        C’est effectivement là où je m’éloigne d’une forme de rationalisation, et où (pour les aspects qui sont propres à leur s matières), je choisis mon camp entre Freud et Jung.
        Quand je dis « mystère », c’est un peu parler de la mystique, la magie de la Nature, celle de l’évolution quelque part, qui éveille la curiosité, qui pousse à chercher des réponses auxquelles je me dis que nous avons tout intérêt à ne jamais trouver de réponse. C’est là où je trouve ton exemple avec Niels Bohr assez formidable 😉

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        • Merci à toi… et puis je demander ton prénom car j’aime bien répondre par celui là, à moins que tu n’en aies pas envie, ce que je comprendrai parfaitement…
          J’ai bien saisi que tu parlais de la magie (surtout verte 🙂 ) d’une manière humoristique, et j’adhère entièrement à celle de la Nature, ainsi qu’aux mythes fondateurs, que les religions monothéistes ont intégrés, pour rallier les fidèles.
          C’est là dedans que se trouvent ces grands mystères, qui nous enrichissent et nous influencent, et que d’aucuns cherchent à rationaliser à tout prix, ne pouvant se résoudre au fait qu’il y ait des questions auxquelles nous n’aurons jamais de réponse et c’est très bien ainsi…
          Les grands esprits scientifiques, comme Niels Bohr ou surtout Albert Einstein ont si bien compris cette part de « magie » et effectivement, ils méritent toute notre admiration.
          Merci pour ce riche échange et à bientôt sur ton beau blog…

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