Secrets et mensonges de la jalousie

Quoi de plus insupportable, et de plus banal, que de se croire trompé, remplacé, oublié, nié ?
En plus, c’est un sentiment inavouable. Sans doute parce qu’il cache des frustrations inavouées.
La jalousie, porte ouverte sur l’inconscient ?

Nous avons tous un jour éprouvé cette douleur terrible. Sous son emprise, il a même pu nous venir l’envie de tuer… ou de mourir. Pour, après coup, nous demander : mais qu’est-ce qui m’a pris ? La réponse sera différente pour chacun.

Rochers ponts

Car la jalousie est un sentiment aussi répandu que complexe et trompeur : elle cache souvent des frustrations, des désirs inavoués. Nul besoin de psys pour le deviner : elle nous vient de très loin, du fond de notre enfance. Parfois, la jalousie se cache elle-même, au point d’être méconnaissable.

En effet, de tous les sentiments humains, c’est sans doute celui qu’on (se) dissimule le plus. Parce qu’elle est mal jugée, on en a honte et on ose à peine s’interroger sur son fonctionnement. Pourtant, elle a beaucoup à nous apprendre.

D’où vient la jalousie ?

D’après les psychanalystes, on n’aurait jamais été jaloux qu’une seule fois, dans sa toute petite enfance. Une jalousie si terrible qu’elle nous a marqués à vie. Lorsqu’on est jaloux, on ne ferait jamais que revivre cette douleur-là, celle du tout petit enfant qui ne supporte pas de voir sa mère se détourner de lui. Tout d’un coup, son monde s’écroule : il se sent abandonné, trahi.

Pour Lacan, cette souffrance, nécessaire car elle permet de sortir de la fusion avec la mère, intervient à la fin de la période du sevrage, déjà difficile en soi, et au moment où l’enfant s’apprête à vivre un traumatisme important : réaliser qu’il n’est plus tout seul, qu’il existe un autre (par exemple, à l’arrivée d’un nouvel enfant dans la famille).

Tout dépend donc de la manière dont cette première blessure aura été vécue. Que certains avalent les couleuvres plus difficilement que d’autres, et les voilà marqués au fer rouge du manque. Aucun amour ne sera jamais assez grand. Aucun être ne sera jamais assez fiable.

Peut-on être jaloux parce qu’on se sent soi-même infidèle ?

C’est un phénomène assez courant. Avant son mariage, Jean-Jacques, grand séducteur, faisait du charme à tout va et accumulait les conquêtes. Depuis, il s’est « rangé ». Son épouse lui est fidèle. Elle s’habille avec sobriété et se comporte sans provocation.

Pourtant, Jean-Jacques, terriblement jaloux, blêmit dès qu’elle converse avec un autre homme.
« Ce que cet homme projette sur son épouse, ce sont ses propres désirs, commente Jean-Pierre Winter, psychanalyste. Pour lui, le désir équivaut au passage à l’acte. Donc il se sent coupable, refoule son envie de la tromper et la lui attribue. » Cette jalousie porte un nom : il s’agit de la fameuse « jalousie de projection » que Freud a définie dans son ouvrage
Névrose, psychose et perversion, Puf, 1992.

Les femmes sont-elles plus jalouses que les hommes ?

Non, mais elles le montrent davantage. A la différence des hommes, les femmes sont curieuses de leur rivale. Elles veulent tout savoir d’elle : la couleur de ses cheveux, son tour de taille, ses goûts… Les hommes sont davantage dans le déni : « Mon ami prétendait ne pas être jaloux, raconte Claire, et il était sincère.

Mais le soir où je lui ai avoué une aventure insignifiante, qui datait du moment de notre rencontre, il a vomi toute la nuit. Soi-disant une crise de foie ! » C’est typiquement masculin : les hommes restent longtemps indifférents puis, face à la réalité d’une tromperie, ils s’écroulent. Alors qu’une femme peut être jalouse d’emblée, même s’il ne se passe rien.

Peut-on ne pas être jaloux ?

Freud a été le premier à le dire : « La jalousie est, comme le deuil, un affect normal. Si elle fait défaut, c’est qu’elle a été l’objet d’un puissant refoulement. Elle joue alors dans l’inconscient un rôle d’autant plus grand. » Antoine, 33 ans, prétend ne plus être jaloux parce qu’il l’aurait été
« une bonne fois pour toutes dans son enfance » : aîné d’une famille de cinq frères, il s’est senti délaissé dès la naissance du second.

« La jalousie ? Je sais aujourd’hui la repérer et y opposer une contre-offensive imparable : l’indifférence. Dès qu’une femme à laquelle je tiens essaie de provoquer en moi ce sentiment,
je me sens anesthésié et glacé. Elle ne m’intéresse plus. Je cesse aussitôt de l’aimer : je la méprise. »

Si Antoine a l’impression de ne pas être jaloux, n’est-ce pas justement parce qu’il l’est terriblement ? S’il refoule sa jalousie, ne serait-ce pas parce qu’il sait inconsciemment qu’il aurait moins la force que d’autres de la supporter ? Toujours est-il qu’il ne l’a pas vaincue, mais transformée en haine froide.

Quand tombe-t-on dans le pathologique ?

« S’il est légitime, au cours de sa vie, de traverser un ou plusieurs conflits engendrés par la jalousie, estime Catherine Anthony, psychosociologue et auteur de L’amour aujourd’hui,
Le Cherche Midi, 1998, il faut s’alarmer de ne pas parvenir à quitter cet état de jalousie.

Par exemple, de ne pas réussir à se dégager d’un partenaire ostensiblement infidèle, ou bien de s’imaginer, à tort, et de façon obsédante, trompé par son conjoint. Au point de ne plus penser qu’à cela, d’en perdre son travail, ses amis… Dans les cas extrêmes, la psychose hystérique ou paranoïaque n’est pas loin, menaçant l’intégrité psychique de la personne et pouvant, au pire, la conduire au meurtre ou au suicide. »

En quoi la jalousie diffère-t-elle de l’envie ?

Certains ne sont jaloux qu’en amour, d’autres uniquement au travail… Mais dans le cadre professionnel, on parlera plutôt d’« envie ». La jalousie est « la crainte de perdre ce que l’on possède ». Tandis que l’envie est « la souffrance de voir quelqu’un d’autre posséder ce qu’on désire pour soi-même ».

Par ailleurs, la jalousie suppose un tiers rival, tandis que l’envie implique une relation à une seule personne. Mais ces deux sentiments sont intimement liés. Le mot « jalousie » ne vient-il pas du grec ancien zelos, qui signifie « envie ».

De quel genre de rival a-t-on peur ?

Il arrive que seul un certain type de rival nous inspire de la jalousie :

Le rival jumeau
Marc a vécu avec une femme qui avait des relations multiples, alors que lui était fidèle. Cela ne l’a pas du tout gêné… tant que ses rivaux ne lui ressemblaient pas : « Il s’agissait de relations bien différentes de celle vécue avec moi, ils ne me menaçaient pas. Mais, un jour, un autre homme, plus proche de moi, est entré dans sa vie.Et là, j’ai beaucoup souffert. »

« Marc jouit d’une grande assise narcissique, note Jean-Pierre Winter. Il est convaincu que personne ne vaut mieux que lui. Or le rival apparaît ici comme un double qu’il suppose plus parfait que lui et qui menace de prendre sa place. D’où l’explosion de sa jalousie. »

Le rival opposé
A l’inverse, Sylvain, professeur de français, ne peut supporter un rival qui soit son contraire :
« L’ex-époux de ma femme n’avait éveillé en moi aucune jalousie jusqu’au jour où je suis tombé sur une de ses lettres, truffée de fautes d’orthographe. Ça m’a anéanti. Je ne comprenais plus rien. Si elle avait pu aimer cet homme, comment pouvait-elle m’aimer moi qui suis si différent ? »

« Il y a, derrière cette réaction, estime Jean-Pierre Winter, l’incertitude d’être véritablement l’objet du désir de l’autre : “Si ce que je lui donne n’est pas ce qu’elle désire, alors que me veut-elle ? Que veut-elle ? Et moi, qui suis-je ? Que me manque-t-il ?” Il s’agit à la fois d’un effondrement de son identité et d’une blessure narcissique. »

Puits

Pourquoi est-il si difficile de renoncer à la jalousie ?

Pour beaucoup, la jalousie est une preuve d’amour. Si notre partenaire en est dénué, il n’est pas rare qu’on le lui reproche. C’est à son aune que nous mesurons la force de la passion. La jalousie fait donc partie du plaisir de l’amour : elle réveille, galvanise, érotise ! C’est un aphrodisiaque. Relancer son désir sur la jalousie est d’ailleurs une pratique courante.

La violence du désir est décuplée, liée à l’agressivité, à l’envie d’écraser, le rival… « Mon mari m’a toujours fait des scènes de jalousie tout à fait injustifiées, raconte Marie. J’en étais très agacée jusqu’au jour où je me suis rendue compte qu’il aimait cela. Après ces scènes, il me faisait l’amour avec une ardeur accrue. »

Mais la jalousie n’est pas gouvernée par la seule passion. Pendant des siècles, elle a été avant tout une affaire d’honneur à régler entre hommes. Le Méditerranéen, par exemple, se doit d’être jaloux : cela relève du code social. « Mais, aujourd’hui, les codes se transforment, tournant souvent le dos à l’héritage culturel », explique Catherine Anthony.

Nous avons tous des stratégies – inconscientes – de protection. Certains se blindent au point qu’ils ne peuvent ou ne veulent plus tomber amoureux : leur refus d’aimer est un refus d’être trahi. D’autres parviennent à se convaincre qu’ils gardent toujours la place préférentielle.

D’autres encore s’inventent des échappatoires assez surprenantes : ainsi Henri pousse sa femme dans les bras d’un autre et désire assister à la scène. « Ce n’est pas qu’il ne soit pas jaloux, souligne Michèle Montrelay, mais sa jalousie est au contraire si aiguë qu’il lui faut à tout prix y échapper. En lui appliquant des figures concrètes, il l’exorcise… »

Il existe d’autres remèdes… L’écriture, par exemple, a apaisé bien des jaloux. « Écrire, c’est
tuer ! » pour reprendre les mots d’Henri Michaux. Combien de pièces de théâtre, de romans, de scénarios n’ont-ils pas été bâtis sur ce sentiment ! Nathalie, elle, est entrée en psychothérapie :
« Cela m’a aidée à changer de regard, à prendre du recul et, surtout, à mieux supporter les moments de crise », confie-telle.

« Mais on ne “guérit” pas de la jalousie, prévient Jean-Pierre Winter. Pas plus qu’on ne guérit de l’amour. L’analyse n’est pas une anesthésie. » En clair, nous ne pouvons pas refuser d’être jaloux, mais nous pouvons refuser de nous laisser détruire par la jalousie.

Monique Ayoun

 

45 réflexions sur “Secrets et mensonges de la jalousie

    • Je crois, que même si nous connaissons bien notre sens des valeurs, l’introspection est toujours utile, pour ne pas nous laisser enfermer dans la rigidité. Et puis, la jalousie, comme l’envie peuvent prendre tant de formes différentes…

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  1. excellent article… comme d’hab’! 🙂

    ma chère « jumelle », je ne suis ni jalouse, ni possessive, ni envieuse… suis-je normale, c’est grave, Dr Élisabeth?!… 🙂 je considère la jalousie un énorme fardeau maladif… au fait, les personnes jalouses n’ont pas confiance en elles-mêmes, doivent être frustrées, complexées, angoissées, anxieuses… oui, je pense que les racines de tout « ça » sont très profondes, qqpart dans l’enfance, l’adolescence, les relations avec les parents, frères ou sœurs, etc…

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    • Oui, c’est très grave, Mélanie, il faut consulter de toute urgence 😛
      Merci pour ton témoignage, je suis bien d’accord que les racines de tous ces comportements se trouvent dans l’enfance, et les rapports avec les parents et la fratrie. Et c’est un énorme fardeau qui empoisonne la vie de la personne et de son entourage… à soigner, véritablement…

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  2. Très intéressant chère Elisabeth. Je suis assez jalouse comme pour m´identifier ici…
    Je aimé les extraits relatifs aux origines de la jalousie, asociés aux « frustrations et aux désirs inavoués », como tu disais.
    Je me demande si elle est fréquent d´être jalouse par rapport aux amis/es car ça m´arrive habituellement avec ma meilleure amie (fille) …
    Par contre , quand je sorts avec un mec je ne suis pas si attaché même s´il me plaît beacoup…
    Je ne me préoccupe si tant …
    Tu crois qu´il y une explication pour cela?

    Biosu et bon week- end chérie… ❤
    Superbe article,
    Aquileana 😀

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    • Il y a une explication, chère Aquileana mais pour la trouver, il faudrait creuser bien plus profond en toi car non seulement, tout est personnel mais relève souvent de notre inconscient et de ses « frustrations et désirs inavoués » qui t’ont intéressés.
      Ta jalousie envers ta meilleure amie peut résulter du fait que tu es très engagée dans cette relation, tu tiens à elle et tu désires rester une personne « exceptionnelle » et unique à ses yeux, et ne pas partager ce qui vous lie avec d’autres. Elle peut être aussi un substitut de la sœur que tu aimerais avoir ou autre chose encore…
      Parmi les hommes que tu as fréquentés, tu n’as peut-être pas encore rencontré « le bon », alors, ton attachement reste superficiel et n’éveille pas la jalousie.
      Ce ne sont que des suppositions, il faudrait que je te connaisse mieux pour pouvoir éventuellement t’aider à trouver une piste quant à la véritable source de ce sentiment, en considérant aussi sous quelles formes et dans quelles situations il se présente…
      Mais je peux te confirmer, être jaloux de ses amis est un phénomène fréquent…
      Je t’embrasse fort et te souhaite un doux week-end

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  3. Un sujet qui fait tant jaser. Je ne saurais discourir sur l’origine de la jalousie. L’enfance? Je n’y avais jamais pensé. Mais oui ça peut en expliquer une partie pour certain.
    De primes abords, dès qu’on parle de jalousie, on pense aux relations amoureuses.Difficile de tracer une ligne entre la normalité et le début de la pathologie. Le peur de perdre peut être légitime.. tant qu’elle ne devient pas excessive ou malsaine. Comme je dis qu’on ne doit jamais prendre l’autre pour acquis… c’est aussi réaliser qu’il ne sera peut-être pas toujours là. Cela peut faire peur.. Par contre, je crois que toute peur ne doit n’être que refoulée… si on sait l’assumer on la gère déjà beaucoup mieux.
    Par contre, je reste toujours stupéfait de voir de la jalousie si malsaine en confrères ou consœurs de travail. L’envie pur et simple de ce que l’autre a ou réussi me laisse toujours pantois. J’ai du mal à comprendre ces relations de jalousie. Ce que l’autre a, ne m’enlève rien… alors pourquoi la situation me rendrait malheureux?
    Il y aurait tant à dire sur la jalousie. L’humain est si complexe…. et se complexifie à force de vouloir s’expliquer ou se comprendre..Mais heureusement, il y a tes articles qui nous font réfléchir sur l’humain et ses fascinantes facettes.

    Mes salutations

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    • Je crois fermement que les origines de la jalousie sont ancrées dans l’enfance mais cela est une conviction personnelle, et bien qu’elle soit partagée par de nombreux thérapeutes, je ne cherchais pas à te convaincre…
      Comme d’habitude, tu sais saisir toutes les nuances de nos sentiments et effectivement, la frontière qui sépare la normalité et le début de la pathologie et quasiment impossible à tracer, d’autant que tout cela reste toujours personnel.
      Bien évidemment, la peur de perdre la personne aimée n’épargne personne et cela peut soit nous donner l’envie de ne la chérir que davantage ou bien l’attacher dans un désir malsain de possession.
      Et tu dis si justement que l’on ne doit jamais prendre l’autre pour acquis, comme apprendre à conscientiser et gérer au mieux nos craintes.
      Tu t’étonnes tant de l’envie qui règne dans le monde du travail car, en personne généreuse, tu sais qu’il y a de la place pour tous et que : « Ce que l’autre a, ne m’enlève rien… alors pourquoi la situation me rendrait malheureux ? ».
      Mais non seulement nous vivons dans une société qui exalte la concurrence mais la plupart d’êtres humains n’ont pas ta haute compréhension ni ta bienveillance et tolérance… c’est triste mais c’est ainsi…
      Si l’humain pouvait accepter ses contradictions et apprendre à les simplifier, nous ne nous en porterions tous que mieux… mais certains préfèrent compliquer encore davantage…
      Encore touchée par tes appréciations mais n’exagérons rien, tu es un si fin connaisseur de l’âme et du cœur, tu en parles si subtilement dans tes écrits, alors, c’est moi qui suis honorée que tu veuilles bien venir donner ton avis… merci, Kleaude et toutes mes amitiés

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      • ça, j’en suis pas toujours fière mais bon, je fais avec et ça la fait passer plus vite
        car après tout, tout ce qu on vit (hors maladies ou choses invalidantes) c’est le résultat de choix, qu on on ait conscience ou non

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        • Tu en es consciente, tu fais avec, sans en faire payer le prix à quiconque, alors, c’est cela qui compte, Pooky…
          Et effectivement, tout ce que nous attirons à nous est le résultat de nos choix, surtout inconscients… même les maladies, à mon avis mais c’est un autre débat…

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    • Merci, chère Françoise, je suis si touchée et honorée par ta nomination mais j’ai déjà reçu cet Award et comme pour d’autres, je ne peux plus respecter ses règles, faute du temps. Mais je suis très émue, d’autant que celui-là est un Ange… j’ai mis le lien vers sa belle image dans « L’Accueil »… qu’il te protège et te bénisse.
      Doux week-end ensoleillé à toi ❤

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    • La jalousie dans toute sa « splendeur »… espionner l’autre et faire ainsi de sa vie un enfer de suspicion et du contrôle permanent….
      Votre nièce a pris une bien sage décision.
      Merci pour ce témoignage, vos photos sont toujours magnifiques, j’ai trouvé avec bonheur le coquelicot et le bluet, les fleurs de mon enfance…

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  4. Je pense qu’on est jaloux car on a peur de perdre l’autre, ou parce qu’on redoute d’être un jour blessé si on ne l’est pas, ne le montre pas, ne prévient pas… Comme un sentiment d’auto défense inconscient…

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    • « Comme un sentiment d’auto défense inconscient »… c’est un très beau décryptage, Laura, et je suis bien d’accord, qu’outre les blessures, il y a beaucoup de peurs dans la jalousie, celle de perdre l’autre, d’être abandonné pour quelqu’un de « mieux », ce qui nous fera souffrir non seulement de la perte mais aussi de cette blessure narcissique…
      Mais tu sais bien, que l’amour implique aussi le risque d’être blessé et que ce n’est pas en nous protégeant par avance ou en montrant sa jalousie que nous arriverons à vivre une relation épanouissante…

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  5. Bonjour Elisabeth,
    Un article très intéressant, car on parle souvent de jalousie, mais sans jamais approfondir. Ce sentiment se forge dans la petite enfance…Je découvre totalement. Cette publication éclaire ma lanterne, je ne verrais plus la jalousie de la même façon. Merci Elisabeth, pour ce partage très enrichissant, comme à ton habitude, d’ailleurs;-)
    Bonne journée Elisabeth !
    Bisous doux

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  6. Je ne suis pas certaine qu’on puisse totalement y échapper même en se raisonnant et même après avoir lu un tel article, mais du moment que cela ne devient jamais pathologique (sans raison objective) , ce n’est pas bien grave, j’imagine.

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    • Cela dépend du degré, je dirai car si la jalousie à petites doses peut être supportable, dès qu’elle augmente et devient permanente, elle empoisonne la vie de deux partenaires, sans dire qu’elle cache bien de blessures à soigner, et celles-ci ne peuvent pas se raisonner. Comme il est écrit à la fin : « nous ne pouvons pas refuser d’être jaloux, mais nous pouvons refuser de nous laisser détruire par la jalousie ».

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    • oui , une petite jalousie est tout à fait naturelle dans l’amour, elle ravive et peut mettre du piment dans la vie amoureuse d’un couple , à partir du moment où elle reste mignonne et rigolote, et pas un volet clos qui permet d’espionner sans être vu …
      Coucou Elisabeth 😉

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  7. et ceux qui font des crises de jalousie parce qu’ils s’imaginent que l’autre en fait autant ou pourrait en faire autant… prendre l’autre en exutoire… lui faire payer ses propres fautes, lui en vouloir… ben voyons ! là c’est plus de la névrose, c’est de la psychose.. c’est pas simple la vie en couple !

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  8. et puis ce mot hystérie que je n’aime pas du tout… trop souvent utilisé à tort et à travers… et faire la différence entre névrose et psychose… les crises sont aussi nécessaires pour remettre les choses à plat et cela ne se fait pas toujours dans le calme.. des cris, des pleurs…. le silence et le froid sont bien pires… c’est la rupture …

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    • Tu as raison, Néa, les termes cliniques sont souvent utilisés à tort mais le mot hystérie est entré dans le langage courant depuis longtemps…
      Bien d’accord que les crises sont nécessaires, voire salutaires mais si nous ne pouvons pas s’abstenir des larmes ou des cris, à la limite, il me semble bien préférable d’apprendre à communiquer dans le calme car, emportés par les émotions nous disons souvent des mots définitifs, qui blessent et ne peuvent plus être retirés, même si nous ne les pensions pas et les regrettons amèrement par la suite…

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  9. un sujet que j’avais traité et oui je retrouve ici ce que je me disais la jalousie n’est pas l’envie définition trop souvent bafouée, inversée…. et puis les véritables jaloux qui veulent détruire et disent que c’est l’autre qui est jaloux.. et puis il a jalousie justifiée et l’autre pathologique, possessive, prenant l’autre pour son objet…. Jalousie entre frères et soeurs de Jacques Salomé … est très bien aussi… où le comment apprendre à vivre ensemble avec dès le départ à partager sa maman… ou son papa.. ce qui est à soi , ce qui est à nous etc…

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    • La jalousie prend sa source dans l’enfance et peut nous poursuivre toute notre vie, en prenant tant de formes différentes, alors effectivement, il vaut mieux régler nos problèmes, pour ne pas nous laisser entraîner dans son enfer.
      Merci, Néa…

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    • Oui Néa, c’est très intéressant ça : « les véritables jaloux qui veulent détruire et disent que c’est l’autre qui est jaloux »… Sans doute un grand manque de confiance en eux.
      Et ceux qui jouent en suscitant sciemment la jalousie de l’autre. Pourquoi un tel jeu à deux ? Inconsciemment pour nettoyer des mémoires karmiques ? Pour obtenir une prise de conscience de l’autre qui réaliserait qu’il porte la douleur de certains de ses ancêtres ? Sans doute.
      Qu’en penses tu Elisabeth ?
      Et bon week-end !

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      • Il y a beaucoup de pistes dans ton commentaire, Biche, et si les mémoires karmiques jouent un rôle, comme dans toutes les relations significatives de nos vies, les comportements que tu décris dépassent la jalousie dans son sens commun et s’approchent davantage de la volonté de détruire, quasi pathologique.
        Pour ceux qui inversent les rôles, il y a un peu de l’exemple de cet homme volage, qui projette sur sa femme sa propre incapacité à être fidèle mais aussi beaucoup de mauvaise foi… Si c’est inconscient, alors effectivement, un gros manque de confiance en soi se cache derrière mais à un niveau plus « poussé » cela ressemble aux comportements des manipulateurs, voire des pervers narcissiques, qui cherchent à prendre l’ascendant sur l’autre, par un travail de « sape », bien malsain…
        Concernant le jeu de susciter la jalousie, lui aussi, peut être
        « innocent », juste destiné à rallumer le désir mais encore, tout dépend de son degré… d’ailleurs, personnellement, je déteste toutes sortes de jeux, excepté celui de « cartes sur table ».
        Pour jouer, il faut être deux, alors là aussi, il faut voir si nous nous laissons entraîner ou bien refusons d’emblée ce qui est une manière de nous manipuler…
        Obtenir une prise de conscience de l’autre, ne peut se faire que dans la confiance et le respect, nous ne pouvons forcer personne à le faire par ces voies qui se rapprochent bien davantage de la manipulation…
        Merci, Biche pour cet échange et excellent week-end à toi

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