Jacqueline Kelen : Éloge de la solitude

Beaucoup en ont peur. La fuient. N’osent pas l’affronter. Et d’ailleurs, vivre seul(e) n’est pas toujours très bien accepté. Et si la solitude était pourtant une richesse. Voire une aubaine ?

Explications avec Jacqueline Kelen, écrivain, auteur de L’esprit de solitude Ed. La Renaissance du livre

Solitude

Pourquoi faire l’éloge de la solitude ?

La solitude est un thème éminemment humain et dans un même temps, terriblement repoussé. Car on associe le plus souvent la solitude à l’isolement, à la séparation, au deuil, à l’abandon et donc à une grande forme de détresse. La solitude ressemble donc à épouvantail monstrueux qu’il faut fuir à tout prix.

Dans notre société, il n’est pas « normal » de rester seul(e), d’en être heureux, tout comme cela paraît suspect de ne pas vouloir d’enfant. Car beaucoup ne réalisent pas que choisir la voie solitaire, ce n’est pas vivre comme une âme en peine, abandonnée de tous.

De mon point de vue, c’est la solitude qui nous fait passer du statut d’homme mortel à celui d’être humain. Car elle nous met en contact direct avec nous-mêmes et nous offre un accès privilégié à notre richesse intérieure. Elle nous offre l’opportunité de nous découvrir, de rendre chacun d’entre nous unique et de nous ouvrir pleinement aux autres.

Elle nous délivre de l’isolement, en nous faisant passer du « moi », conditionné et dépendant car toujours en rapport aux autres, au « je » libre et responsable. La solitude est notre maturité.

Comment apprendre à « positiver » sa solitude ?

La solitude est souvent perçue comme une épreuve quand on l’expérimente après une rupture, un abandon, un deuil. Alors plutôt que de tenter de la fuir, il faut faire face et traverser cette épreuve. En se disant que c’est l’occasion d’une rencontre avec soi et une ouverture sur tous les possibles.

Au lieu de penser que l’on ne peut plus rien faire, que l’on devient inutile parce que l’on est seul, il faut au contraire plonger au plus profond de soi pour découvrir toutes les richesses que l’on possède.

Pour ce faire, je conseille souvent d’écrire. D’écrire dans un carnet ou un cahier, toutes les choses que l’on aimerait faire ou vivre, tous les rêves qui nous habitent sans laisser s’installer le barrage du rationnel. Et interrogez-vous sur ce qui vous en empêche.

C’est bien souvent le regard des autres. Prenez alors conscience que c’est vous qui créez votre vie, qui en êtes responsable, et non les autres. La solitude nous offre cette belle leçon : il faut d’abord attendre de soi et non des autres. Il faut d’abord savoir compter sur soi et s’aider soi-même. Et les autres viendront vers vous car ils ne seront pas là pour, en premier lieu, combler vos manques ou animer votre vie.

Est-il important de se ménager des moments de solitude quand on vit en couple ou en famille ?

Oui, car il est toujours important de garder le contact avec soi-même. Quand on vit en couple ou en famille, on finit trop souvent par croire que l’on n’existe plus sans l’autre. Il est donc important de cultiver son jardin secret, de prendre du temps pour soi sans culpabiliser (ce n’est pas un acte égoïste !), voire de se ménager un petit territoire bien à soi dans l’espace géographique familial.

Une autre façon de se retrouver avec soi-même peut passer par la méditation. Le simple fait de rester chaque jour, assis un quart d’heure sans bouger, les yeux clos, dans le silence, est un formidable moyen de s’enraciner au plus profond de soi-même, et donc dans sa vie.

Sans qu’il y ait pour autant d’implication religieuse ou spirituelle. Ce sont juste des retrouvailles intimes, un moment que l’on s’offre pour s’écouter, se comprendre, se recentrer. Et d’une certaine manière, se respecter.

Laurence Ravier

 

 

48 réflexions sur “Jacqueline Kelen : Éloge de la solitude

  1. Encore une réflexion très juste et bien dosée. Sans la solitude, nous aurions beaucoup de mal à nous connaître. Pouvoir échapper au flot de sollicitations multiples est bien souvent une opportunité. Mais je tends vers l’équilibre. Je ne crois pas que nous soyons faits pour vivre toujours seuls et donc j’aime bien la partie 3 de l’article.
    Bonne soirée.

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  2. solitude ne veut pas dire coupure avec les autres, ni toujours isolement. La méditation est bénéfique (voir plaidoyer pour l’altruisme de Mathieu Riccard) – méditer en étant assis et aussi en marchant, apporte beaucoup. Bises

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    • Comme Jacqueline Kelen et Matthieu Ricard, je conçois les moments de solitude comme un ressourcement, pour mieux s’ouvrir à l’autre ensuite…
      Et pour la méditation, tu prêches une convaincue 🙂
      Merci… j’ai adoré les belles photos de partages de ton blog

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  3. Bonsoir Elisabeth,
    La solitude je la connais bien. Avec mes parents pendant 20 ans j’ai été seule, très seule. Pour compenser l’école m’a permis d’ouvrir les portes sociales, la curiosité d’apprendre et avoir la chance d’être intégrée dans un groupe d’amies, pas de garçons à l’époque, amies qui le sont restées longtemps. Dont deux encore aujourd’hui. Quarante ans malgré la distance actuelle.
    Je me souviens lorsque je travaillais, j’attendais avec impatience le week-end pour ne penser qu’à moi- même. Aller chez le coiffeur et ensuite, promenade, médiathèque, impatiente que j’étais de rentrer chez moi pour écouter ces musiques toutes diverses. Qu’une seule envie m’allonger dans mon fauteuil et plonger dans l’univers magique de la musique. Il y a bien entendu les tâches courantes si vite effacée par ces plaisirs que je m’offrais. Comme tu l’écris, tout cela n’est pas linéaire et variait d’un week- end à l’autre. J’ai souvent vécu seule et les remarques écrites plus haut par Jardin des Quatre Saisons sont exactes. Les femmes seules sont considérés par les jeunes couples comme des prédatrices. Je ne l’ai pas vécu mais je l’ai lu. Avant mon mariage et au chômage j’ai vécu ma solitude de manière différente avec une si belle rencontre, cette personne étant décédée depuis 2005. Toutefois c’est en aidant les autres depuis mon pc, enfermée chez moi pour des raisons financières que je me suis isolée en allant vers les autres virtuellement. Riche expérience. J’omets la période de quatre années vécue totalement seule mais au sein de la paroisse où j’avais diverses activités si enrichissantes. J’avais aux alentours des quarante-quatre ans. Aujourd’hui je suis mariée avec des hauts et des bas. Et en ce moment je côtoie une autre solitude à deux. C’est comme cela. Cette solitude je me dois de l’apprivoiser, ce qui s’accomplit. Comme quoi, chaque solitude vécue déjà dans mon existence porte autant de visages différents. Celle que je préfère ? Être seule, mais en allant vers les autres toujours dans un but de don de soi.
    Je suis heureuse d’avoir lu les différents commentaires tous aussi riches.
    Désolée d’avoir été aussi longue.
    Je t’embrasse, portes-toi bien 🙂
    Geneviève

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    • Ne sois surtout pas désolée, Geneviève, au contraire, je te remercie pour ce beau témoignage, qui montre que la solitude peut être vécue différemment, par la même personne, en fonction des âges, des périodes de la vie et des états psychiques. Parfois, elle est un ressourcement, souvent, un poids, et la pire est celle vécue à deux…
      Tu as vaincue la tienne, « en allant vers les autres toujours dans un but de don de soi ». Et je trouve cela très émouvant car au lieu de te lamenter sur ton sort, tu t’ouvres et tu donnes tant… je te souhaite juste de recevoir à la mesure.
      Porte toi au mieux, je t’embrasse tendrement

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      • Merci pour ta gentille réponse Elisabeth. Tu sais, je n’attends jamais rien en retour. En fait je n’ai pas d’état d’esprit du tout. Et la personne qui peut-être pense que je suis toxique, etc…n’a rien compris. Dans ce sens, mon mari m’a dit ce matin ceci : « Oui mais il y a des personnes qui sont trop fières pour recevoir ». Je puis le comprendre. Il suffit alors de dire : « non je ne veux rien recevoir merci ».
        Bref, cela nous éloigne de la solitude qui est le sujet de ton article 🙂
        Je t’embrasse bien fort aussi.
        A bientôt, j’ai tes autres articles en attente 😉
        Geneviève
        ps : Je vais t’envoyer un mail concernant mon blog.

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        • Je crois, Geneviève, que si savoir donner, sans attendre le retour est beau et noble, la non capacité de recevoir est une sorte de conflit psychologique mal géré. La vie est un équilibre et les relations à sens unique ne sont pas justes. Derrière cette difficulté, il peut y avoir de nombreuses blessures aussi… je sais de quoi je parle 🙂 … Mais ne prend pas « de façon personnelle »…
          Bisous et bon week-end

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        • En réponse à filamots.
          Permettez moi de vous répondre car vos propos m’ont touché. Je comprends le fait que vous n’attendiez rien en retour ayant vécu moi-même cela moi-même. Il n’est pas vraiment question de fierté ou d’attente non satisfaire mais à mon avis tout simplement d’un désir tout autre. Jacqueline Kelen l’appelle  » Impatience de l’absolu  » face au genre inhumain qui nous entoure. Peu sont sensibles à cet absolu dénué de religieux mais pas exempt de divin.
          N’attendre rien et ne rien vouloir recevoir c’est aussi s’ouvrir à l’inattendu.
          Je vous souhaite une belle journée.

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    • En réponse à filamots.
      N’étant pas un habitué de ce blog j’y ai trouvé une richesse de cœur rare et je tenais à en remercier l’auteur(e), Mme Berger. Filamots permettez moi de vous répondre car ce que vous décrivez dans votre commentaire est une sorte de processus que connaisse bien les compagnons de la solitude. Jacqueline Kelen dans son livre a magnifié cet  » état d’esprit  » et je devine qu’elle doit le vivre avec intensité. Se retrouver avec soi même finalement n’est ce pas à ce qu’aspire les êtres un peu conscients, un peu éveillés ? J’ai passé la cinquantaine et comme vous marié, j’emploierai cette expression  » civilement », voulant dire, pour la société, pour les autres.
      Intérieurement le « mariage » est tout autre. Ces noces intimes sont retrouvailles avec soi et en soi.
      Il y a là une rencontre secrète toute empreinte de mystères et de sacralité. Chacun le vivant à sa manière et selon sa foi.
      Je vous souhaite une belle journée.

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      • Je tenais juste à vous remercier, très touchée par votre retour et cette belle réponse, ainsi que par le fait que vous appréciez cet espace où je suis heureuse quand les lecteurs échangent entre eux…
        Simplement, je vous prie de m’appeler Elisabeth 🙂

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        • Merci Elisabeth j’apprécie votre démarche et votre blog. J’ai plaisir à retrouver dans les commentaires des êtres qui me ressemblent et avec lesquels on se sent en fraternité d’âme.
          Georges (pseudo Petramelli)
          Merci

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          • Merci à vous, Georges, vous me faites un immense cadeau car, justement, le but de ce blog est le partage, l’échange et surtout cette « fraternité d’âmes », qui nous réunit, malgré nos différences. C’est vraiment si précieux…

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  4. la solitude, j ai toujours cru que c’était quelque chose d’imposé à quelqu un qui n’est pas solitaire de nature. parfois je la recherche et au bout de quelques jours je me rends compte qu’elle me chagrine tant j’aspire à partager, alors j’essaie de la doser…
    mais je ne suis pas encore douée

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    • Je ne crois pas que cela soit une question d’être douée, Pooky, tu n’es pas de nature solitaire et il n’y a rien de mal à cela.
      En plus, dans l’article suivant, les psy expliquent des raisons qui font que la solitude nous est difficile à supporter, et comme tu t’en doutes, cela remonte souvent à l’enfance…

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  5. Merci Elisabeth pour ce texte qui fait l’éloge de la solitude, en général si mal « cotée » dans notre société. Mais comment se retrouver soi-même sans passer par cet état d’être? Et curieusement plus on y goûte, plus on y aspire car on trouve en soi une force de vie très puissante…
    Belle soirée et tendresses.

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  6. On aspire à la solitude comme on aspire à la grâce.
    L’auteur nous met bien en garde de ne pas confondre isolement et esprit de solitude.
    Cette solitude est tout à ce moment là sauf une épreuve, elle est un désir profond.

    Merci pour ce bel article

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    • Je crois, Biancat, que si la solitude est diabolisée, c’est effectivement par cette exagération de l’efficacité, ainsi que du « faire » mais aussi, parce que celle, subie est un lourd fardeau de la vie moderne…
      Mais personne ne nous empêche de rejeter les dictats de la société et se ménager les moments de ressourcement… je sais combien cela t’est difficile mais nécessaire aussi 🙂

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  7. Bonjour Elisabeth,
    Que cette publication me conforte dans ma pensée 😉
    J’aime la solitude, c’est un moment merveilleux ou l’on s’entend parler, respirer, un moment de grand calme en rendez-vous avec soi-même.
    Je crois, si je ne me trompe, qu’avec le temps on comprend mieux son existence et ses bienfaits. Mais aussi que nous la dégustons lorsqu’il est l’heure pour nous, n’est-ce pas une question de maturité ? 😉
    Une question d’équilibre effectivement, car il me semble que l’Homme n’est pas fait pour autant, pour une solitude à temps plein.

    Zou, toujours avec quelques notes 😉
    Très bonne journée Elisabeth !
    Doux bisous

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    • « En rendez-vous avec soi-même », c’est exactement cela à mes yeux, Fanfan, des moments privilégiés que nous nous accordons, juste pour être et nous recharger, pour ensuite mieux revenir vers les autres car effectivement, l’Homme trouve sa pleine mesure dans la relation, l’échange et le partage.
      Comme tu dis, tout est question d’équilibre et à chacun de trouver la sienne… les besoins de solitude varient en fonction des personnes, voire des moments de notre vie.
      Si jeunes, nous sommes plus enclins à rechercher la compagnie, c’est en mûrissant que nous avons davantage besoin de ces plages de réflexion, de contemplation et de calme.
      Et je suis d’accord que c’est un signe de maturité, que d’arriver à mieux comprendre la valeur de notre existence…
      Merci pour ces belles notes, si appropriées, tendres bisous et douce journée à toi

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  8. Ah! Une ode à la solitude à laquelle j’adhère!
    Bien sûr la solitude imposée sera toujours triste et pénible à lire. Par contre s’offrir de ces précieux moments est si enrichissant. Se retrouver seul est se retrouver avec une personne merveilleuse à découvrir… soi. Apprendre à être en paix avec soi nous ouvrira la porte à des rapports tellement plus harmonieux avec les autres.
    J’aime ce passage: « De mon point de vue, c’est la solitude qui nous fait passer du statut d’homme mortel à celui d’être humain. Car elle nous met en contact direct avec nous-mêmes et nous offre un accès privilégié à notre richesse intérieure. Elle nous offre l’opportunité de nous découvrir, de rendre chacun d’entre nous unique et de nous ouvrir pleinement aux autres.  »

    Et j’aime tant cette conclusion: « Sans qu’il y ait pour autant d’implication religieuse ou spirituelle. Ce sont juste des retrouvailles intimes, un moment que l’on s’offre pour s’écouter, se comprendre, se recentrer. Et d’une certaine manière, se respecter. »

    Bravo pour ce superbe texte encore…. que de belle matière tu nous soumet!

    mes amitiés sincères

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    • Toujours synchrones, Kleaude 🙂
      Si la solitude imposée est un fléau, surtout de ce siècle, celle, choisie, qui nous permet une véritable rencontre avec soi, pour ensuite mieux accueillir l’autre, est le plus beau cadeau que nous puissions nous offrir…
      Et les passages que tu as choisi, sont mes préférés… tant de richesse dans ces retrouvailles intimes avec notre nature profonde…
      Merci à toi, je ne fais que partager mais les textes de Jacqueline Kelen m’émerveillent à chaque fois…
      Amitiés et douce soirée…

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    • Une précision importante, Mo, je ne cherche jamais à convaincre qui que ce soit, de quoi que ce soit, le but de mes articles, comme de ce blog est de proposer des sujets d’échanges où chacun se situe à sa manière… et personne n’a jamais raison ou tort…
      Heureuse que tu sois épanouie dans le vie à deux, depuis si longtemps, d’ailleurs mais la solitude choisie, voire des moments que l’on ne consacre qu’à soi, ont du bon aussi 🙂
      Si tu as envie, regarde les autres commentaires…

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  9. Bonjour, quelle belle entrée en matière … dans une société où le « jeunisme », la « norme restreinte » de et à la beauté physique, la recherche du « risque zéro » et la peur de la solitude font pression, tous ensemble. La solitude bien gérée est plus qu’indispensable pour construire une relation saine avec nous-mêmes et avec les autres, comme l’inspir et l’expir. Douce soirée Elisabeth .

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  10. Merci pour cet article Elisabeth …
    J’ai choisi la solitude depuis 2007 …J’apprécie …ce que j’apprécie moins;
    1. Plus personne ne m’ invite car je ne suis plus en couple .
    2. Ayant juste de quoi vivre justement à cause du fait de vivre seule, plus personne ne m’invite pour des sorties ( cinéma-resto-spectacles ..etc )
    3. Etc …
    J’en suis presque devenue à croire que je n’intéresse plus personne dans le sens que : on pourrait se voir juste pour un café ou autre chose qui ne coûte presque rien …
    Bon …ceci dit ….je me suis quand même habituée à cela …mes attentes ont de beaucoup diminué…
    J’apprécie tous les aspects positifs énumérés ci-haut …et qui font partie de ma vie…( sourire )

    Bonne soirée Elisabeth
    Tendresse

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    • Je suis triste et choquée, chère Manouchka… nous sommes tout de même au XXIe siècle et les femmes seules sont si nombreuses, alors le fait que tu ne sois pas invitée, puisque pas en couple, me semble sortir d’un autre âge…
      Si désolée pour ta situation matérielle car, même comme tu dis, si nous apprenons à vivre avec peu, l’aisance donne tant de liberté…
      Et comment cela se fait qu’une personne si merveilleuse, qui a tant à donner ne soit pas recherchée pour la richesse de sa compagnie ?
      Là, il y a quelque chose à revoir…
      Sache, que je t’aime et si tu ne vivais pas si loin, je t’inviterai tous les jours 🙂 En attendant, il nous restent nos échanges et ces bons côtés de la solitude que tu sais apprécier…
      Avec toute ma tendresse profonde

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      • Tu es trop gentille ma belle Elisabeth…
        Merci pour cette tendresse …

        Oui heureusement …j’apprécie énormément les bons côtés de la solitude …et comme j’ai lu souvent :  » Souviens-toi que tu n’es jamais seule  »
        Une compensation divine dont je suis extrêmement reconnaissante …

        Bonne nuit chère amie
        Tendresse

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  11. Magnifique partage!

    C’est drôle parce que je suis dans une partie de ma vie où je savoure justement le fait d’avoir rencontré un jour ce mur immense qu’est la découverte de la solitude.

    Je suis entré dedans d’une drôle de façon… En fait, il y avait tout de même des gens autour de moi mais je ne voulais plus les voir car ils ne m’apportaient rien, même qu’au contraire, ces gens me faisait perdre mon temps. Je n’y voyais plus d’intérêt . Bref, je crois avoir fait un burn-out à cet époque mais, ça n’a jamais été diagnostiqué. C’était lourd, très lourd.

    Le pire c’est que ça s’est passé alors que je venais à peine de partir de chez mes parents. Pour la première fois de ma vie, j’étais vraiment seul. Aucune présence après le travail. En me levant le matin, rien. Les fins de semaine paraissaient être une éternité.

    À tous ceci s’ajoutait un questionnement d’ordre social. Qu’est-ce que c’est que cette société? Y a-t-il une place pour moi? Si oui, où, comment? Car je n’aimais pas au départ cette société individualiste. J’avais des rêves, des utopies d’un autre ordre. À jamais insatisfaites…

    Je suis sorti de tout ça sans trop m’en apercevoir. D’autres amitiés sont apparues tranquillement. Je suis déménagé dans la grande métropole. Dans un endroit sans repère, sans connaissances. Une façon de recommencer ma vie comme je le voulais. Je suis arrivé à Montréal avec une petite demoiselle que j’avais connu avant de déménager… et elle m’avait suivi à Montréal avec une autre connaissance… Nous sommes arrivé en Juillet et, en décembre, Demoiselle repartait vers chez elle et lui partait pour une autre ville…

    Bang! Bonjour Solitude…

    Ce fut par contre moins douloureux. Plus rapidement de retour sur Terre. J’ai réussi à retrouver une vie sociale active. « branchée »… Je me suis retrouvé, en peu de temps, à être entouré, encore, de gens qui ne m’apportaient rien. J’avais l’impression que ma vie était un théâtre rempli d’acteurs qui se cherchaient un rôle.

    La vingtaine? Sûrement. Très caractéristique je crois.

    Troisième retour à la solitude… Voulue! Je me suis trouvé un appartement, seul.

    Bref, avec le temps, je me suis aperçue que j’étais bien dans la solitude. C’est à dire, sans « ami-e-s ».

    Parce qu’il y a une différence énorme entre ne pas avoir d’amis et ne pas avoir de famille. Je dis que je suis seul mais, j’ai ma belle petite famille que j’aime tellement. Par contre, je ne sors jamais avec des amis, des collègues. Je fais MES choses, seul et j’aime ça. Surement pour ça que j’apprécie la photographie… 🙂 entre autre.

    Bon, j’ai assez parlé… 😳

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    • Merci, Meho pour ce magnifique témoignage, qui montre à quel point « se trouver » est difficile, et nécessite tout un parcours d’expériences diverses, avant de pouvoir nous situer par rapport aux autres, pour arriver à soi.
      D’abord il y a eu cette recherche de place, celle dans la société, qui en plus, ne correspondait pas à tes valeurs et tes rêves, ensuite les rencontres qui t’ont « vidé » car les personnes que tu côtoyais ne t’apportaient rien…
      Et je crois que c’est la forme de solitude la plus vicieuse… avoir plein d’« amis » mais rien à partager… comme la solitude dans la foule de la grande ville… si lourde à porter…
      J’aime beaucoup cette métaphore du « théâtre rempli d’acteurs qui se cherchent un rôle » car elle reflète la trajectoire de ceux qui ne se trouvent jamais…
      Tu l’as fait, et tu es bien à présent car ta solitude est choisie, enrichissante, et te permet de faire ce que tu aimes tant… la photo.
      Ce qui ne t’empêche pas d’avoir une famille que tu aimes et qui t’aime, tout en te permettant de vivre les moments de ressourcement solitaires…
      Je trouve ça très beau, ce cheminement, dont tu prends conscience… merci encore de nous l’avoir livré

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    • Mais il ne faut pas oublier que la solitude d’aujourd’hui est très différente de la solitude d’autrefois. Nous avons aujourd’hui Internet qui tue la solitude. Internet Kills the Solitude Store! 99% de mes amis sont sur le Web! Ce sont des gens que j’apprécie.

      Bon j’ai fini… 😳

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      • Dans certains cas, Internet peut encore la renforcer car la réalité virtuelle est souvent si trompeuse mais effectivement, elle permet aussi de faire de belles rencontres… heureuse que cela soit ton cas…
        Tu peux continuer 🙂 … j’aime beaucoup tes interventions… merci, Meho

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  12. Il n’est pas facile de trouver son propre point d’équilibre entre ‘social’ et ‘ermite’, surtout que ce coquin (non, pas l’ermite, le point d’équilibre 😉 ) varie d’une période à une autre ! S’écouter en faisant fi des « normes » et de la pression sociale…
    C’est délicat aussi (je trouve) car lorsque quelqu’un est seul, la situation n’est pas toujours transparente : est-ce volontaire ou dû à la timidité, est-il bien ainsi, est-ce qu’il souhaite une présence ou au contraire avoir la paix et le silence, etc.

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    • Je crois que quand on arrive à trouver son propre point d’équilibre, tout relatif, d’ailleurs car il demande des réajustements constants et varie dans le temps, comme tu le dis, la pression sociale ne nous atteint plus.
      Et si effectivement, il est difficile de savoir si la solitude de l’autre est choisie ou subie, nous pouvons le déterminer à notre niveau, en écoutant nos besoin, lesquels aussi peuvent changer… par moment, nous désirons être entourés et à d’autres, nous recharger dans la paix et le silence.
      Il n’y a aucune règle, à chacun de choisir ce qui est le mieux pour lui… ce qui le nourrit

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