La confiance en soi peut se reconquérir

Selon la psychothérapeute Isabelle Filliozat, qui a publié  un livre à ce sujet,  Fais-toi confiance, la confiance en soi se construit en quatre étapes : sécurité intérieure, affirmation des besoins, acquisition des compétences et reconnaissance par les autres.

Trop souvent, nous les perdons au premier échec, que nous dramatisons, nous sentant impuissant et dominé. Heureusement, il existe des techniques pour les reconquérir. Mais certaines personnes doivent retrouver pour cela les clés de base des relations humaines.

Chemin arc-en-ciel

Nouvelles Clés : Il y aurait plusieurs formes de confiance en soi ?

Isabelle Filliozat : J’en vois essentiellement quatre, qui se construisent dans l’ordre suivant à partir de la naissance :

  •  La confiance de base, aussi appelée sécurité intérieure : être bien dans son corps, se sentir à sa place sur cette terre (« Je suis »).  À partir du moment où nous sommes bien à notre place entre terre et ciel, nous pouvons tout entreprendre. Cette confiance est menacée quand les parents ne s’occupent pas du bébé, ne le portent pas, ne le désirent pas, etc. Ce manque de confiance, extrêmement profond, est plus difficile à rattraper, mais on y arrive.
  •  Ensuite se construit la confiance en nos désirs et besoins (« Je ressens »). Certaines personnes peuvent rester des heures sans savoir quelle paire de chaussures prendre. C’est qu’on ne leur a pas permis de choisir quand elles étaient petites. Soit leurs parents ont toujours décidé à leur place et elles n’ont pu s’exprimer, soit ils n’ont pas écouté leurs besoins, ne tolérant pas la phase du non, colère d’opposition que l’on traverse entre 18 mois et 2 ans, essentielle pour accéder à cette confiance en notre personne propre, qui permet de dire « je ».
  • Puis vient la confiance en ses compétences, qui apparaît quand l’enfant commence à vouloir agir seul (« Je fais »). C’est une confiance extrêmement menacée par l’école et le jugement des maîtres et camarades.Beaucoup de gens ne se sentent pas « capables de ». Souvent, ils n’ont même pas vérifié et s’estiment d’emblée incompétents. Alors qu’en réalité, les compétences s’acquièrent, se construisent. Mais il y a tellement de malentendus autour de la confiance : l’idée « je n’y arriverai pas » est tellement ancrée à l’intérieur de nous qu’on ne la met même pas à l’épreuve de la réalité. On n’essaye même pas. Mais la réalité de la confiance dans ses compétences, c’est qu’elle se construit dans la réalisation. « Oh moi, je ne suis pas capable de faire ceci ! – Mais as-tu essayé ? – Non, je ne suis pas capable. – Mais qu’en sais-tu puisque tu n’as pas essayé ? » Cette conviction négative vient d’expériences d’avoir été humilié, dévalorisé, traité d’incapable, etc.
  •  Enfin vient la confiance sociale, relationnelle (« Je suis reconnu »). Ai-je confiance dans le fait que je vais être accepté par les autres ? Est-ce que je me vois comme quelqu’un de bien ou comme un(e) nul(le) qui ne va intéresser personne ? Dans le second cas, je vais me cacher, éviter les autres et éventuellement développer des phobies sociales. Cette confiance se développe d’abord dans le rapport aux parents et aux frères et sœurs, mais elle est aussi très liée à ce que l’on vit à l’école. Beaucoup de gens sont paralysés socialement parce qu’ils ont vécu des expériences de rejet et d’humiliation de la part de camarades de classe.Mais l’enfant en parle si peu que, souvent, on n’identifie pas ce manque et même des psy peuvent passer à côté.

N.C. : Un manque de confiance de base n’est-il pas sous-jacent à tous les autres manques ?

I. F. : Il peut arriver qu’une personne croie manquer de confiance en ses compétences, alors qu’elle souffre en fait d’un manque de base. La sécurité intérieure est de toute façon un problème général, spécialement en France. Pourquoi ? Sans doute parce que nous sommes le pays au monde qui sépare le plus les bébés des mamans.

Nous assistons maintenant à un retour puissant de la relation au nouveau-né, mais pendant des décennies, nous avons nourri un véritable culte de la séparation – que les maternités françaises prônaient dès la naissance. La jeune accouchée devait se battre pour garder son bébé avec elle !

Aujourd’hui encore, certaines maternelles encouragent la semaine de classe verte loin des parents dès l’âge de trois ans ! Il n’y a qu’en France qu’on propose ce genre de chose. De même que notre façon de comprendre la psychanalyse est unique au monde.

N.C. : On pense au plaidoyer d’Elisabeth Badinter qui, pour déculpabiliser les mères, a montré que les enfants nobles avaient été fort bien élevés par des nourrices pendant des siècles…

À l’inverse, les mères allemandes trouvent que les Françaises sont violentes de mettre leurs enfants à la crèche à six mois.

I. F. : C’est effectivement très violent. Prenant sa retraite, une pionnière du mouvement féministe, qui fut l’une des premières directrices de crèche, a récemment publié un livre intitulé  Votre enfant est-il heureux à la crèche ?  où elle répond par la négative.

Un tout petit a besoin de sa maman, ou à la rigueur d’une nourrice. Quant à la crèche, elle devrait avoir une puéricultrice pour trois enfants, on en est loin ! 

N.C. : Quand on manque de confiance de base, toutes les autres confiances sont menacées ?

I. F. : Oui, mais on peut le camoufler. On peut par exemple développer de grandes compétences et devenir quelqu’un de brillant, reconnu, etc., qui masque son manque de sécurité interne par une apparence sûre d’elle. Mais au moindre échec, tout peut s’écrouler, parfois de façon incompréhensible.

J’insiste sur l’idée que la confiance en soi peut momentanément se perdre, chez n’importe qui, à n’importe quel âge, et qu’il ne faut pas en avoir peur. C’est naturel. Le problème, c’est que nous dramatisons nos chutes et que nous ne savons pas ensuite nous réparer. En réalité, nous avons tendance à confondre tout sentiment provoqué par un échec avec une perte de notre confiance en nous-même.

Toute humiliation, toute souffrance, relationnelle ou professionnelle, est interprétée illico comme un manque de confiance. Nous labellisons là de manière erronée une réaction normale et naturelle. Surtout si nous avons fait partie, très jeune, de la majorité des dominés.

On a longtemps étudié cela chez les singes et ensuite chez les humains : dans toute relation, les dominants ont une physiologie spécifique, avec notamment le cœur qui bat plus lentement que celui des dominés.

Le problème, c’est qu’on interprète ensuite toute manifestation de sa physiologie de dominé – cœur emballé, sueurs, mains moites… -, comme des preuves d’un manque de confiance en soi, ce qui, du coup, fait effectivement baisser cette confiance.

C’est un cercle vicieux.

Il y a donc une dimension sociale extrêmement importante. Ainsi, le fait de perdre son travail induit automatiquement une chute de la confiance en soi, même quand cela n’a aucun rapport avec nous et que nos compétences ne sont strictement pas en cause. On a beau le savoir, notre confiance est minée et nous nous sentons coupable.

Nous avons un tel besoin de cohérence que nous pensons que tout est de notre faute ! Nous oublions de regarder la réalité extérieure.

N.C. : Peut-on passer d’une physiologie de dominé à une physiologie de dominant ?

I. F. : Absolument. C’est à quoi servent les méthodes thérapeutiques. Quand quelqu’un manque vraiment de confiance en lui, je lui demande par exemple de faire le tour de la pièce en bombant le torse et en toisant les autres, afin qu’il contacte le ressenti du dominant.

En fait, nous avons tous en nous les deux physiologies et nous choisissons d’utiliser l’une plutôt que l’autre. Heureusement, la physiologie, ça bouge ! C’est notamment une régulation hormonale, sur laquelle on peut apprendre à influer. Certaines personnes déploient une physiologie dominante au travail et une dominée à la maison ou dans leur relation amoureuse.

Ça dépend énormément du contexte : dans telle entreprise, je suis épanouie et gratifiée, dans telle autre complètement bloquée et donc disqualifiée. Nous croyons trop que nous sommes indépendants de notre environnement. C’est là que mon livre innove le plus. Je trouve que la mouvance psy a trop tendance à rendre la personne responsable de tout : quoi qu’il lui arrive, c’est sa très grande faute. Pas forcément !

Nous sommes des êtres de relation et ce qui se passe à l’intérieur de moi peut être un indicateur de ce qui se passe à l’extérieur. Le manque de confiance d’un salarié peut être lié au style de management de son patron. Avec un autre patron, il sera à l’aise et compétent.

N.C. : Mais dans la sphère sociale, on a quand même énormément tendance à voir toute personne en difficulté comme une pauvre victime du système, sans jamais oser la renvoyer à sa responsabilité propre.

I. F. : Eh bien, il faut trouver la voie du juste milieu entre ces deux tendances !

N.C. : Y a-t-il des méthodes différentes pour retrouver les quatre types de confiance en soi dont vous parlez ?

I. F. : Oui. La confiance de base se retrouve essentiellement en psychothérapie. Mais c’est aussi ce que travaillent l’aïkido et les autres arts martiaux, quand ils réveillent le hara ou initient à la méditation.

Il s’agit d’aider la personne à retrouver son centre de gravité, son souffle, son espace-temps. Pour retrouver la confiance en ses désirs et besoin, il faut apprendre à s’opposer aux autres et à dire non. Il existe pour cela toutes sortes d’exercices : changer d’avis volontairement, par exemple dans un magasin, et multiplier, momentanément, les refus catégoriques, afin d’authentifier ce que l’on désire vraiment ; rééduquer et reconnaître ses cinq types de ressentis sensoriels, trop souvent manipulés par nos croyances.

La confiance en ses compétences, elle, revient soit en acquérant de nouvelles compétences (mon livre propose à ce sujet un certain nombre de techniques), soit en reconnaissant que celles que nous avons ne sont pas remises en cause. Pour cela, il nécessaire d’écouter le feedback des autres et surtout d’oser. Oser se lancer, oser construire, puis affirmer une compétence. Pour être doué au piano, il faut pratiquer !

Quant à la confiance relationnelle, il existe aussi un certain nombre de clés. On peut observer les gens qui sont à l’aise et faire comme eux. Dans notre imaginaire, ces gens sont forcément toujours à l’aise, n’ont jamais peur, etc., alors qu’ils traversent évidemment comme tout le monde des moments de doute, de crainte, de difficulté, mais cela ne les paralyse pas.

Au lieu de fuir et de s’enfermer, ils vont vers les autres et se reconstruisent. Je conseille donc de regarder comment ils vont vers les autres. Il y a des règles sociales de base, souvent inconscientes, que la personne manquant de confiance relationnelle va devoir apprendre, car elle ne s’est pas dotée d’assez d’expériences et risque du coup, en effet, de se faire rejeter.

Par exemple, elle peut ne pas savoir qu’avant d’entrer en relation avec quelqu’un, on le regarde. Récemment, dans un de mes groupes, une jeune femme s’est plainte d’être toujours seule. Or, pendant tout le stage, effectivement, personne n’est venu vers elle. Pourquoi ? Je l’observe et je vois que jamais elle n’établit de contact oculaire avec les autres. Toute sa vie on lui a dit qu’une fille bien baisse les yeux et elle le fait ! Je lui ai donc simplement posé cette question : « Sais-tu que, pour entrer en contact avec autrui, il faut d’abord le regarder ? » Elle ne le savait pas. Il lui a fallu se rééduquer, apprendre à établir le contact oculaire et, dans ce contact, à jauger s’il y a relation possible ou pas, et de quel type.

Il y a ainsi des clés relationnelles qui sont automatiques pour certains et que d’autres n’ont pas. Notre métier est de leur en donner quelques-unes et de les inciter à en trouver d’autres eux-mêmes. Je leur conseille donc d’observer attentivement et d’imiter les attitudes qui marchent bien chez les autres.

N.C. : Comme toujours, il y a sans doute un prix à payer. Pour beaucoup, n’est-ce pas bien commode de dire qu’on n’a pas confiance en soi ?

I. F. : Je consacre à cette question un énorme chapitre. Là, j’emprunte à l’analyse transactionnelle. Le manque de confiance est une excellente jambe de bois et un alibi idéal pour ne faire aucun effort, refuser de s’ouvrir et de s’engager, se refermer sur ses routines et ne pas se confronter à ses peurs.

N.C. : Votre livre permet-il de faire un travail sur soi sans accompagnateur ?

I. F. : C’est son principal intérêt ! Je propose tout un coaching, avec une série de trente-six exercices pour retrouver sa confiance en soi.

À lire : Fais-toi confiance – Ou comment être à l’aise en toute circonstance,  Isabelle Filliozat, éd. JC Lattès.

Sur son site officiel : http://www.filliozat.net/

Vous pourriez trouver la description de son parcours, ses livres, des forums fort intéressants et surtout sa passion pour la relation, qui l’a poussée à créer une École des Intelligences Relationnelle et Émotionnelle, un endroit où on apprend les lois de la relation et de l’émotion, le fonctionnement du psychisme, et aussi très concrètement, comment écouter autrui, comment lui parler, comment résoudre les conflits sans violence.

Des vidéos aussi, dont une qui démontre que les traces de violence et des traumatismes subis s’inscrivent dans notre ADN :

ttp://www.rts.ch/video/info/journal-19h30/3745896-des-chercheurs-de-l-unige-ont-decouvert-que-les-abus-laissent-une-trace-biologique-dans-l-adn-des-victimes.html

44 réflexions sur “La confiance en soi peut se reconquérir

  1. Quelle révélation que cet article. Comme le jour où j’ai appris qu’il n’y avait pas une intelligence mais plusieurs… Si nos manques de confiance sont multiples, ça peut expliquer le manque d’efficacité quand nous tentons de nous restaurer. Comme lorsqu’on est victime d’une infestation et qu’on s’étonne qu’elle revienne sans cesse alors qu’on ne s’occupe pas l’ensemble, qu’on laisse des zones entières sans traitement.
    Je vais aller feuilleter ce livre avec beaucoup d’intérêt.
    Merci Elisabeth pour cet article. Très belle semaine 🙂

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    • Une si juste observation, Elisa, effectivement, tous nos problèmes sont liés, et traiter un « symptôme » sans prendre en compte la globalité de l’être ne nous permet pas de nous restaurer. D’autant, que le manque de confiance en soi, peut se manifester de tant de manières différentes, y compris dans le corps.
      Merci pour la pertinence de ta lecture et douce semaine à toi.

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  2. ~Salut Elisabeth~
    Un billet vraiment intéressant…
    je suis d’accord avec Filliozat. Surtout avec sa façon de présenter le sujet en soulignant quatre étapes liées avec la confiance. Je trouve que la sécurité intérieure et l’ acquisition des compétences sont fondamentales… Le « Je suis » est autant important que le « Je fais »’
    Construire la confiance de base c’ est pas si facile… Mais cela est extrêmement importante car toutes les autres confiances sont totalement dépendant d’ elle.
    J’ai trouvé cet article inspirant et cette lesson, sage!
    Je te souhaite un merveilleux dimanche!. Mes meilleurs voeux !, Aquileana 😀

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    • Comme tu le dis, Aquileana, la confiance de base est celle sur laquelle tout repose, et il est essentiel de la construire, d’autant que la majorité d’entre nous en a manqué dans l’enfance. « Faire » peut contribuer à « être » et inversement, si toutefois nos actes sont en accord avec notre vérité intérieure et contribuent à consolider le « je suis et je reconnais ma vraie valeur ».
      Merci pour la sagesse de ton commentaire, je t’embrasse et te souhaite aussi un excellent dimanche

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  3. Un article très intéressant et une question soulevée que je me pose depuis longtemps : Qu’est-ce qui motive dans notre société ce « culte de la séparation »? On sépare à la petite enfance… et, retournement de situation : il n’est pas rare de voir l’indépendance de l’adolescence vécue comme un drame (???!!!)

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    • Personnellement, je crois que ce « culte de la séparation » est dû à la volonté des femmes de s’épanouir, au-delà de leur rôle d’épouses et des mères où elles étaient si longtemps cantonnées, et ce n’est pas toujours une mauvaise chose car justement, si elles ne vivent que pour leurs enfants, le moment où ils quittent le nid révèle ce grand vide. Mais il peut y avoir aussi l’influence de la société qui dévalorise les « femmes au foyer », voire tout simplement des contingences purement matérielles.
      Au-delà de toutes ces considérations, je crois que le choix doit rester personnel, il y a de très bonnes mères qui travaillent, comme celles qui, tout en s’occupant de leurs enfants les surprotègent ou les étouffent.
      Et toujours les fameuses contradictions de l’être humain 🙂

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      • Bien sûr, il y a de très bonnes mères qui travaillent! Mais si on parle d’émancipation, Il faudrait alors lutter pour un monde du travail qui laisse une place à la vie avec un grand V, ses réalités, ses nécessités. J’ai un peu suivi le débat lancé par Elisabeth Badinter. Oui, les femmes se sont émancipées par le travail. Mais Ce qu’E.B. ne considère pas, c’est la nature oppressive du monde travail, telle qu’il est souvent vécu aujourd’hui. Pas seulement par les femmes d’ailleurs, mais toujours par la même catégorie de femmes, une histoire de classe au final.

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        • Tu as raison, Coquelicot mais là, nous nous engageons dans un débat de fond sur notre société en pleine dégénérescence, ainsi que sur cette souffrance au travail qui devient omniprésente… Je crois qu’une vraie « révolution » est nécessaire car nous allons droit dans un mur

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  4. La confiance en soi se construit dès la petite enfance. Un enfant qui n’a pas été touché, regardé ou bien valorisé, démarre sa vie avec un gros handicap. Parce que sa construction intérieure se fait de 0, à huit, dix ans .Les parents sont le modèle de base. L’enfant développe une mauvaise image de soi ou un sentiment de dévalorisation si les parents sont « maltraitants ». Ou si ils n’ont pas su manifester leur amour inconditionnel, qui n’ont pas su encourager dans les efforts scolaires ou ont puni sévèrement une bêtise et quelques fois puni sans bêtise. Si l’on n’a pas grandi dans une famille aimante et rassurante, dès l’adolescence et plus tard à l’âge adulte, il sera difficile d’être « aimant, rassurant ».., de croire en soi, en ses capacités. Et l’échec viendra augmenter ce sentiment de nullité de soi. Les croyances nous enferment et nous dictent nos comportement . Si on se sent inférieur, on pensera que les autres font mieux, qu’on ne sera pas à la hauteur. Il y a ce dialogue intérieur négatif et la petite voix saboteuse qui rappellera celle du père de la mère ou de l’enseignant « t’es un bon à rien » « tu ne réussiras jamais »…
    D’où un travail thérapeutique nécessaire pour déprogrammer ces fausses croyances, s’en libérer, et remplacer par des croyances positives (je suis capable, je suis aimable, j’ai de la valeur à mes yeux)…..Un travail de longue haleine, mais avec de la persévérance, on y arrive avec succès.
    Merci Elisabeth, encore un sujet très intéressant qu’il m’a plu de lire.
    Bonne journée, bisous de coeur ♥

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    • Merci, chère Lucia, tes constats sont fort justes, et sans aller jusqu’à l’amour inconditionnel, dont peu de personnes sont capables, je crois que nous sommes très nombreux à porter ce handicap. Mais tu seras bien d’accord qu’il ne tient qu’à nous de faire le deuil de cette situation, sans accuser nos parents, qui, dans la plupart de cas ont fait de leur mieux et n’ont su donner que ce qu’ils ont reçu eux-mêmes.
      Après avoir compris cela, nous pouvons entreprendre ce travail, long et douloureux, certes mais le seul qui permette de nous en sortir.
      Et tu sais que nous avons plus que nos parents biologiques et que la connexion à la Source de tout amour, ainsi que le soin apporté à notre « enfant intérieur » sont une aide inestimable.
      Alors, ne perdons jamais l’espoir, ces expériences surmontées, font de nous des personnes bien plus fortes.
      Toute ma tendresse vers toi

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  5. Merci Élisabeth, c’est LE sujet qui m’interpelle actuellement dans mon travail avec les enfants. J’irai plus loin que la séparation maternelle : aujourd’hui les écrans (télé, ordinateurs, consoles de jeux…) sont les baby sitters des temps moderne.
    Si on peut croire que ces matériaux ultra modernes améliorent la performance intellectuelle de l’enfant, le triste constat des intervenants en milieu scolaire est que les enfants sont désaffectés et trop individualistes.
    Au niveau moteur, ils ne savent pas se servir d’une paire de ciseaux en Ce2, ne dessinent pas, ne communiquent pas. Ils s’expriment par la violence et n’ont pas de limites.
    Pour les journées du patrimoine, j’avais donné aux enfants de mon groupe le programme du secteur. La semaine suivante, je leur demande ce qu’ils ont fait. Sur 12 enfants, 10 sont restés tout le week-end devant la télé et deux petites filles sont allées découvrir le patrimoine.
    Quand on parle avec les enfants, on réalise que les jeux en famille, les sorties, la vie… sont oubliés. les enfants sont laissés face aux écrans.
    Résultat? Ils n’ont aucune confiance en eux. Ils ont peur devant la demande de participation de groupe aux activités artistiques et manuelles.
    Ils n’ont, par exemple, aucune notion des étapes de réalisation d’un vêtement, du temps qui fait pousser les légumes, du travail à fournir. Ils demandent et tout arrive comme par magie.
    Sans faire une généralité, après discussion avec instituteurs et intervenants, il est bien triste de voir que sur 4 communes, les enfants sont violents, se mettent en danger, sont incapables de travailler en groupe, et attendent la reconnaissance des parents – on organise des petits spectacles de fin de période mais les parents ne viennent pas – et des proches.
    On en arrive à se demander si ça ne vient pas de la bouffe ou de l’eau!!!
    Dans ce milieu, le psy est regardé d’un très mauvais oeil. Personnellement je suis présentée en qualité de styliste. Mais même dans l’activité culturelle, des parents ont presque peur de ce qu’on communiqué à leurs enfants.
    Pour ne pas rester sur une zone géographique étriquée, j’ai pris contact avec des enseignants et intervenants d’autres régions. Le constat est le même.

    Question : pourquoi avoir des enfants si on ne s’en occupe pas? C’est la norme?

    Cette période de séparation mère / enfants n’est pas encore terminée. La crèche doit soit disant « degourdir » le bébé : c’est tout le contraire mais les parents ne l’entendent pas.
    Il en est de même pour les enfants de deux ans scolarisés. C’est destructeur mais il faut remplir les écoles pour éviter les fermetures de classe.
    Des enfants qui ne parlent pas, ne maîtrisent pas encore leur corps (propreté), sont jeté dans un groupe dans lequel ils sont incapables de s’integrer. Le résultat est là honte, l’incomprehension, l’immaturité, le vide affectif.
    Un enfants qui n’arrive pas à communiquer se fera remarquer par des actes de violence ou d’autoagression.

    Comme tu le sais, je suis particulièrement impliquée par mes 10 ans de thérapie analytique. J’ai finalement « grandi » dans un cabinet de psy avec une mère de substitution – la psychothérapeute – alors que j’avais quand même trouvé dans mes grands-parents un facteur de résilience, de l’amour, une sécurité.
    La question que je me pose aujourd’hui : quel avenir pour les enfants d’aujourd’hui?

    Bon, je suis encore sortie du sujet :D.
    Sur cette réflexion, je te souhaite une agréable journée.
    Pour ma part, j’ai RDV ce matin avec un médecin assistant en psychiatrie avec laquelle je vais développer ce sujet.

    Bises amicales.

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    • Question : pourquoi avoir des enfants si on ne s’en occupe pas ? Essentielle, d’autant, que si les mères de ma génération, n’avaient pas tellement le choix, aujourd’hui, il me semble que la plupart de grossesses sont voulues. Effarée par tes constats, ainsi que par mes propres observations, en vrac : les enfants rois, qui se croient tout permis, les mères qui m’insultent quand, dans les transports, je fais remarquer que le gamin pourrait laisser sa place à une vieille dame, les parents qui tapent sur les profs, la violence omniprésente et l’abroutissement total… bon, j’arrête là, tu en dis assez long.
      Juste cette démission des parents, qui voudraient que l’école éduque leur progéniture, tout en contestant la moindre autorité, sans parler du fait que ce n’est pas son rôle et qu’elle n’en a pas les moyens.
      Certes, c’est tellement plus facile de laisser le gamin devant la télé ou les jeux vidéo, auxquels les parents sont accros eux-mêmes mais on fabrique ainsi une génération perdue.
      Pas de réponse à tes interrogations, merci de faire tout ce que tu peux et espérons juste qu’il existe les exceptions à la règle.
      Courage et gros bisous

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  6. je rajouterai une deuxième partie … pour moi, mettre les enfants trop tôt en colonie est discutable – je regrette d’avoir mis les miens lorsqu’ils avaient 11 ans … les organismes ne savent pas toujours prendre soin des enfants (je parle particulièrement des stages linguistiques -familles peu présentes, peu entourantes – moniteur peu formé) .
    bonne journée

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  7. c’est un article très intéressant – actuellement je suis une formation où on apprend à demander, à s’exprimer, à avoir confiance … pour mieux vivre avec la personne malade de notre famille … et aussi cela aide pour notre vie avec tous les autres.
    la confiance est quelque chose de beau, qui mérite d’être encouragée … même s’il y a des trous où nous tombons .. ce sera un peu moins fort, un peu moins longtemps… seulement, cela se travaille (oui faire des efforts) comme la bienveillance décrite par M. Ricard.
    Merci pour cet article et bonne fin d’après midi

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    • Il y aura toujours des trous mais les chutes sont moins douloureuses, et à un moment, nous pouvons les voir et les contourner… c’est cela aussi avoir confiance, en soi, en l’autre, et en la Vie qui ne nous met des obstacles que pour nous faire grandir.
      Belle formation, en effet car la bienveillance et la compassion sont de si précieuses qualités.
      Merci pour ce témoignage et douce soirée, belle fleur

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  8. Bonjour Elisabeth,
    Quelle publication ! D’une grade richesse qui permettra certainement à beaucoup de comprendre, enfin…
    Je suis en accord avec Kleaude, il est bien rare de voir traiter aussi profondément le sujet de la confiance en soi 😉
    Il y a déjà quelque temps que j’ai acquis l’importance des parents dans celle-ci. Nul n’est parfait en matière d’éducation, certes, mais il faudrait bien que cela soit exprimer très tôt afin que chaque parent ai conscience du mal qu’il peut faire à travers l’éducation qu’il prodigue.
    Je peux effectivement attester que la confiance en soi n’est pas perdu à jamais, avec beaucoup de compréhension, de courage et un très bon thérapeute, elle peut réintégrer une personne. Je vais mettre un bémol sur la simple lecture d’un livre, celui-ci donnera des clefs mais hélas ne donnera pas forcément le mode d’emploi de celles-ci afin de progresser rapidement et sereinement, enfin ceci n’engage que moi.

    Je te souhaite une très belle journée Elisabeth, avec au minimum le soleil en ton coeur et te dépose de tendres bisous

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    • Mieux comprendre, certes, Fanfan mais comme tu le soulignes très justement, ne pas s’arrêter là car aucune compréhension intellectuelle ne mène vers la guérison. Ce qui est inscrit dans le corps, ne peux sortir que par là, par l’acceptation de nos émotions, manques, blessures, par leur accueil qui mène à la libération. Les clés n’ouvrent que les portes dont nous avons trouvé la bonne serrure.
      Merci pour ces belles citations, douce journée à toi, que le soleil qui manque à extérieur brille dans ton cœur. Bisous tendres

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  9. Bonjour Elisabeth,
    Que j’aime cet article. Pour la première fois je vois la confiance en soi décortiqué….expliqué outre un vague concept global. Bien évidemment, la confiance de base est… justement à la base de tout. J’aime qu’on ait cerné l’importance de prendre son enfant dans ses bras, de le ressentir et de lui « retransmettre » l’importance qu’il a pour nous…. Pour qu’il ressente sa légitimité d’être…. tout part de là selon moi.
    Il n’y a probablement pas de formule parfaite, mais sans chercher à le quantifier… je crois primordial la qualité du temps qu,on consacre à un nouveau-né, à un enfant….et même à un adulte quand j’y pense bien. Qui n’a pas besoin d’être apprécié de ses pairs?
    Je reviens à mon concept de légitimité d’être…. une fois acquis… on peut affronter toute une vie…
    Mes amitiés sincères,
    Kleaude

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    • Je suis pleinement d’accord avec toi, Kleaude, la capacité de donner à son enfant l’amour et la confiance en lui, l’arment pour la vie. Le souci vient quand justement, nous manquons de cette « base ». Et s’il est bon que les parents en soient de plus en plus conscients, ils ne sont que des humains, qui font de leur mieux, en fonction de ce qu’ils ont reçu.
      C’est pour cela, qu’il est primordial de la rebâtir, même à l’âge adulte car sans elle, nous serons toujours des handicapés qui cherchent cette
      « légitimité d’être », qui pourtant nous revient de droit.
      Merci pour la justesse de tes propos, amitiés et belle soirée à toi

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    • Le « bagage » que nous avons reçu dès l’enfance, et la sécurité intérieure qui en découle sont encrés très profondément mais rien n’est insurmontable, des thérapies diverses peuvent en venir à bout, et surtout la volonté de prendre notre vraie place, en travaillant sur cette peur de s’affirmer aussi

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  10. Un excellent papier, le seul doute, parfois il vaut mieux aller à la crèche ou chez la nourrisse que de rester avec la mère, elles ne sont pas toutes maternelles ni aimantes.

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