Peut-on promettre l’amour éternel ?

L’amour éternel existe-t-il ou n’est-il qu’un idéal ? Une question existentielle que la philosophe Olivia Gazalé a mise en lumière à l’occasion d’une conférence pleine d’humour et d’émotion, où elle a analysé l’évolution de la notion d’amour dans nos sociétés contemporaines.

« L’amour peut permettre de dépasser les frontières », postule le philosophe Daniel Truong-Loï en introduction de la conférence d’Olivia Gazalé. Il rappelle que « dans Phèdre, Platon affirme qu’avec l’amour, on peut faire l’expérience de l’éternité ».

Tristan et Iseult

« Sommes-nous fous quand nous promettons l’amour éternel ? » s’interroge Olivia Gazalé. Le romancier Romain Gary avait prévenu qu’« avec l’amour maternel, la vie nous a fait à l’aube une promesse qu’on ne tient jamais ».

« L’amour est toujours absolu et infini à sa naissance, affirme Olivia Gazalé. On ne dit pas “je t’aime pour deux ans”. Mais combien d’entre nous sont en mesure de faire une promesse
de 50 ans ? La vie est un mouvement perpétuel. »

Pourquoi est-ce une promesse difficile à tenir ? En premier lieu, pour des raisons d’héritage culturel. Nous baignons dans une société où nous croyons à la passion adultère, vestige de l’amour courtois dont l’histoire de Tristan et Yseult est une belle illustration. « La morale conjugale est incarnée par l’Église.

La littérature présente au contraire la beauté de l’amour adultère, créant une esthétique de l’infidélité. L’amour courtois est une réaction à la brutalité de la conjugalité féodale, avec ses femmes battues ou répudiées. C’est l’amant qui promet la fidélité éternelle. Il se tue quand l’amour est impossible. »

Le mariage d’amour, une prison…

Dans l’amour courtois, amour et mariage sont antinomiques. Une conception qui se complique au XVIIIe siècle avec l’apparition du mariage d’amour. « L’amour conjugal devient un devoir. Par conséquent, l’infidélité devient impardonnable, car renier reviendrait à se renier soi-même. Dans ces circonstances, le mariage d’amour enferme beaucoup plus que le mariage arrangé. »

Doit-on condamner sans appel celui qui se sent à l’étroit dans ce carcan conjugal ? Qu’y a-t-il de pire : trahir l’autre ou se trahir soi-même ? Stendhal écrivit que « l’amour est comme la fièvre : il apparaît et disparaît sans aucune volonté de notre part ». La promesse des époux ne peut rien contre de nouveaux sentiments.

« On veut l’homme total, la femme totale »

Autre challenge, le conflit entre les normes morales et l’évolution sociale. Dans l’amour post-moderne coexistent le dogme de la fusion et le culte de la liberté individuelle. « Nos grands-parents s’en tenaient au partage traditionnel des rôles. Aujourd’hui on veut tout : un époux, un amant, un confident, un père, un frère, un ami, protecteur mais pas autoritaire. On veut l’homme total, la femme totale. D’où l’expression “Tu es tout pour moi”, à traduire par “tu es révélateur de mon existence”. »

« On n’est pas obligés de tout partager pour s’aimer », rappelle la philosophe en prenant l’exemple des jeunes couples achetant du mobilier en commun : « Ils veulent s’installer, mais ont en même temps un désir d’individualisme forcené. » 

Désir de durée et envie de nouveauté troublent la relation. « Les anniversaires sont célébrés comme des victoires de l’existence, et cela se comprend. La logique amoureuse est de plus en plus consumériste. On cherche la nouveauté, l’immédiateté, la flexibilité, l’interchangeabilité, avec une obsession de la performance. »

La philosophe utilise sciemment le champ lexical de l’économie. « La relation amoureuse se transforme en CDD. On ne poursuit le partenariat que si le bilan est considéré comme positif par les deux partenaires. La rupture est envisageable dès le départ. La séparation est préférée à la réparation. La logique compulsive de la consommation a perturbé la relation amoureuse. »

Des couples bénis par l’amour

Mais Olivia Gazalé ne désespère pas, encouragée par ces « couples bénis par l’amour ». À l’instar du philosophe André Gorz et sa femme Dorine. Dorine était malade. André ne pouvait vivre sans elle. Le couple s’est suicidé en 2007, ensemble. « Avant leur mort, André a écrit une lettre émouvante à sa femme en lui avouant “Je t’aime plus que jamais”. »

Car l’amour n’est pas un état, mais un agir et un devenir. « L’amour doit être capable d’évoluer et de se réinventer. De trouver l’équilibre entre stabilité et mobilité, changement et identité, nouveauté et habitude, risque et confiance, vertige et sagesse. Il faut chercher l’infini au cœur du fini. »

Pour la philosophe, « l’amour est une énergie créatrice : le secret de la joie d’amour est de trouver sa joie dans la joie de l’autre. Tu existes donc je suis. »

Olivia Gazalé se souvient d’Edgar Morin. En 2009, le sociologue et philosophe a dédié un livre à sa femme Edwige intitulé Edwige l’inséparable. « La tendresse était notre oxygène », affirme l’écrivain.

« Elle était pour lui une source de poésie permanente, poursuit Olivia Gazalé.  Leur secret : ils se laissaient des petits mots doux tous les jours. » Edwige était malade. Edgar a tout traversé avec elle jusqu’à la mort de sa bien-aimée. « Le vrai amour ne se reconnaîtrait-il pas plus dans le pire que dans le meilleur ? interroge la philosophe. Il ne faut pas seulement aimer la personne en face mais aussi aimer “l’amour” en commun. Les actes sont la substance même de l’amour. »    

« L’amour a ses raisons… »

Promettre l’amour éternel, est-ce donc raisonnable ? Oui, si l’on en croit Olivia Gazalé. « C’est l’acte le plus authentiquement humain qui soit. » Mais il faut distinguer la promesse de l’engagement. « L’engagement est un acte conditionnel. Il intervient dans un espace social où des circonstances extérieures peuvent l’empêcher. »

En revanche, la promesse est inconditionnelle. « C’est un acte de parole. L’amour est un acte volontaire. On peut promettre des actes mais pas des sentiments. » La philosophe rappelle un point essentiel : « Il faut davantage considérer l’amour par ce qu’on espère donner à l’autre que par ce qu’on espère recevoir. L’amour est la rencontre de deux générosités capables de désarmer leur amour propre. Pour cela, il faut aussi savoir recevoir. »

Tout est question de maturité. « Chercher l’amour éternel est un peu inconsidéré à 20 ans. L’amour s’apprend. C’est la plus belle philosophie de la vie. »

Matthieu Stricot dans Le Monde des Religions

 

 

 

63 réflexions sur “Peut-on promettre l’amour éternel ?

  1. Bonjour, l’éternité dans un instant, à chaque instant renouvelé, les petits gestes tendres qui vont avec et l’instant qui reste « instant » dans sa nature, c’est à dire « non éternel » et effectivement « sans promesse ». Mais …
    L’éducation des enfants dure quelques années, d’autres paramètres entrent alors en ligne de compte : mais là, c’est notre engagement envers eux qui dépasse souvent l’amour que l’on peut porter à l’adulte que l’on aime, … ( cette digression ne me parait pas hors-sujet, j’assume )
    Et oui, il existe des relations où chaque absence est vécue comme l’empreinte d’une présence, ( d’où peut les « petits mots » dont il est question dans le texte).
    Bonne journée Elisabeth

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    • C’est une magnifique idée, Prunelles, cette éternité contenue dans un instant ou bien l’instant qui prend la dimension de l’éternité. Notre vécu subjectif est parfois coloré par ce « miracle » et la physique quantique nous démontre la parfaite relativité du temps…
      Tu n’es pas hors sujet car l’amour prend tant de formes, et le maternel, n’est-il pas le plus proche de l’inconditionnel ? Et cet engagement que nous prenons en devenant parents, est à vie.
      L’absence peut être vécue comme l’empreinte d’une présence, quand l’amour sort de la fusion et du besoin, pour devenir lien véritable.
      Merci pour la richesse de tes réflexions et toute ma tendresse

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      • oui dans mon idée : avec les enfants , cela se croise , il faut alors jouer à 6 mains, peut être plus avec le temps. jouer avec les fonctions, les « éducations » réciproques » jeux de lumières, tout en restant soi-même et tous.
        La dualité ( le couple en fait partie), a besoin de s’ouvrir pour rester saine, sur un espace commun avec des endroits plus « privés » pour chacun ; si ce ne sont pas des enfants de chair, ce peut en être d’autres. Besoin de nourriture externe pour harmoniser la nourriture interne. …
        Oui nous somme parents à vie, mais lorsque l’enfant est devenu adulte, les relations laissent plus de libertés ( matérielles, affectives ) à chacun ; même si l’attention à l’autre est tout aussi « aiguisée ».
        … encore des difficultés à exprimer ce qui pour moi est primordial.
        Enfin excuse-moi, non je ne veux pas abuser je me tais. Je t’embrasse.

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        • Mais non, Prunelles, ne te tais pas car tu apportes tant de richesses dans tes commentaires, et tu as si bien contribué à ces « éducations réciproques ».
          Trouver le juste équilibre entre l’espace personnel de chacun et le commun est un travail permanent, fait dans le respect car, comme le disait Khalil Gibran :
          Vos enfants ne sont pas vos enfants.
          Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même,
          Ils viennent à travers vous mais non de vous.
          Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas

          Ça tu l’as bien compris et tu sais donner toutes sortes de nourriture.
          Merci et toute ma tendresse

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    • correction « d’où peut être »
      oui cette sensation est je crois très importante, car elle me parle d’un amour ininterrompu par le temps « objectif » si celui-ci existe ( je n’en suis pas si sûre),
      Un amour dans la liberté des instants qui n’appartiennent qu’à l’autre, c’est à dire ses moments rien qu’à lui, ses moments « sans moi » mais « moi avec lui » en essence.

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      • Le temps « objectif » me semble difficile, surtout dans sa vision quantique, que je viens d’évoquer mais il existe une intemporalité du lien, qui peut venir de très loin et se prolonger au-delà de la vie…
        Je saisis bien ton idée d’aimer l’autre dans son essence, elle est belle et permet de demeurer si proches, tout en laissant libre… y compris de cultiver son jardin secret.

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  2. logiquement l’amour devrait être éternel et c’est le message de notre Dieu mais parfs il y a des circonstances où un couple se brise et mieux vaut se séparer que d’être malheureux toute une vie et il faut repartir à la recherche de l’amour ou vivre l’amour

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  3. Tout est dit, ma foi! Bravo pour l’article et la dynamique des commentaires. Une sociologue parlait des changements que notre société contemporaine a entraîné sur la relation amoureuse : « Pourquoi l’amour fait mal ». 
L’expérience amoureuse dans 
la modernité
. Eva Illouz, Seuil, 2012. Thèse intéressante.

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  4. A reblogué ceci sur Pimpf : Drifting somewhere…et a ajouté:
    article à lire avec attention ainsi que les différents commentaires qui vont avec, il y a différents types d’amours et chacun a sa propre vision de l’amour, et de comment la gérer, il est souvent difficile de trouver quelqu’un qui partage cette même vision, car c’est pour moi l’essentiel, ça se vit surtout à deux et en accord avec chacun des membres du couple 🙂

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  5. Voilà un sujet universel et qui fait couler beaucoup d’encre encore aujourd’hui !
     » On peut promettre des actes, mais pas des sentiments ». L’amour s’inscrit dans une réalité temporelle et l’authenticité de la promesse à l’instant où elle est faite ne peut-être reniée.
    Cet amour là existe ou a existé. Ce ne sont pas de fausses promesses. Elles ont juste du mal à durer à travers les épreuves et les évolutions de chacun. Alors, promettre pour l’éternité… Merci pour l’article Elisabeht ! Je reblogue. 🙂

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  6. Bonsoir Elisabeth,
    En théorie c’est ce que l’on pense et ce que l’on souhaite lors de la naissance d’un amour. Mais ce n’est pas toujours le cas…
    Personnellement je ne peux promettre une telle chose car cela me semble loin d’être évident. Comment peut-on être certain de cela ? !
    Nous évoluons toute au long de notre vie et tant d’événements viennent l’enrichir, nous modifier, cela me paraît donc utopique de promettre une telle chose.
    Mettons quelques notes sur cette publication si tu le veux bien 😉

    Belle soirée Elisabeth !
    Tendres bisous

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  7. L’amour éternel, je ne sais pas, peut-être que cela existe, car, au fond, il y a tant de façons d’aimer… Il y a aussi les dérives où lorsque les mots, ces mots qui me sont chers que je fouille, je travaille et dont je vois poindre notamment et pour avoir écrit dessus justement le mot « amour » ! Amour qui donne et plus difficilement qui sait recevoir (ce n’est pas facile je parle pour moi… entre autres !) L’amour qui n’a plus rien à voir avec les siècles précédents ou le « devoir » une fois celui-ci officialisé, rendait un couple non pas amoureux, ou pas toujours ( je nuance Elisabeth, il y a tant et tant de cas d’amour, autant que de personnes ou presque !) donc mettait le dit couple sous contrat (eh oui !) ce qui au final a fait fuir bon nombre de candidats (es) préférant la sacro-sainte liberté du : « je reste ou je pars, je suis et je resterai libre OK ! » et je comprends bien et j’adhère au vivre à deux et seul en même temps ce qui est une alchimie compliquée, je connais mon sujet aussi… Cette envie d’être avec un autre, mais libre en même temps, cette peur d’être étouffé (e) ou enchainé (e), cette liberté d’aimer qui s’étire et s’étend si loin que l’on s’oublie aussi en tant qu’âme et que le corps qui protège celle-ci s’octroie à présent tout et n’importe quoi ! Je vais faire bondir et réagir c’est fort possible et pourtant lorsque je lis ici ou là, et depuis quelques années, les envies sexuelles et charnelles que l’on soit marié (e) s ou pas ( ce n’est plus grave à présent, point d’église et tout le toutim … qui juge, pire peut-être même très « in », dans la norme… ) donc disais-je confondre l’amour avec les plaisirs et les désirs devient courant ! Il suffit de regarder la multitude de sites internet ou l’on vous parle de trouver « l’amour » l’âme sœur », ce qui se transforme en « baise » ici ou là et donc : je « baise » donc j’existe…! Tu connais mon verbe cru Elisabeth. Aussi, je ne mélange pas les genres, même si les pontifes du dico n’ont pas trouvé mieux l’an passé de nous mettre comme mots nouveaux : « bombasse » et « plan cul » ou « plans culs » je n’ai pas vérifié, mais possible que celui-ci s’emploie toujours au pluriel ! Ah dérision ou simplement exprimer la dérive dans laquelle nous sombrons ! Alors ! Moi, frustrée pensez-vous donc pour parler ainsi ? Moi, pas dans la mouvance ? Disons que plus simplement le mot « amour » un mot si beau et si noble est galvaudé et malmené en tous sens et cela ne me plaît guère ! Il est vrai que je vais reprendre mes lectures qui sont souvent d’un siècle où écrire n’était pas une « prod » ou un profit et/ou les belles lettres me font du bien aux yeux et à l’âme !

    « Car l’amour n’est pas un état, mais un agir et un devenir. “L’amour doit être capable d’évoluer et de se réinventer. De trouver l’équilibre entre stabilité et mobilité, changement et identité, nouveauté et habitude, risque et confiance, vertige et sagesse. Il faut chercher l’infini au cœur du fini.”

    Les paradoxes sont là et incontournables et font le sel de “l’amour” ! Maintenant, promettre qu’il soit éternel, j’ai un temps fleurté avec cette frénésie d’y croire, j’en suis sortie, revenue au présent, toujours ce présent, mais que je vis intensément avec ses joies, ses peines, ses frustrations, ses désirs, assouvis ou d’autres en attente, ses peurs que l’autre parte… partager ses émotions, ses joies, ses peines, son envie de me faire plaisir aussi ( et là, je suis hermétique donc je dois lâcher et reprendre confiance…) bref toute cette alchimie qu’on appelle l’amour qui se réinvente chaque jour et que je ne mélange pas avec du désir et du plaisir qui même s’ils sont agréables ne sont qu’une infime composante de ce que sous-tend l’Amour avec un grand A comme je l’avais écrit un jour !

    Dans « Sodade » aux Editions de l’Embellie j’écris ceci :
    L’amour avec un grand « A »

    Les mots, les mots qui dérivent en leur sens premier… ! « L’aim’Ôdits », couchés, dupés ! Oubli, dérive ou envie de leur attribuer ce qui n’est pas, un pis-aller dont la substance initiale est tronquée !

    Un membre qui se raidit, se dresse à la vue d’une excitation visuelle c’est un désir. Son alter ego qui s’humidifie à l’évocation de suaves mots c’est du désir. Un corps qui prend l’autre et son double qui se donne c’est du plaisir !

    Un être dont toutes les composantes vibrent : cœur, corps et… âme comprise. Un être qui, même s’il n’y a pas les trois réunies accepte, attend, espère, s’inquiète, pense et vis avec l’autre et à travers l’autre ça c’est de l’Amour ! La partie physique quoique fort agréable est loin, si loin de représenter l’essence même de l’union…

    C’est probablement ce qui fait tant de malheur et de désappointement en ces temps où l’on prend sans demander, on abuse, on consomme, on « kleenex » on jouit d’amour, pardon de « plaisirs » éphémères et sans saveur. On se leurre sur une relation future et l’on tourne en rond comme un con !

    Si tu penses que ma définition de l’amour est dangereuse, car on s’oublie ou l’on se nie en ne faisant qu’Un en ses villes où l’on consomme j’allais dire que du « sexe » ou presque ! En ces villes de grandes solitudes où l’on comble son mal-être, donc si tu penses que c’est une définition, de l’Amour, dangereuse et plus du tout en accord avec lesdites mœurs du moment, du moi si puissant et du jeter tout et tout le temps, si vite et sans atermoiements alors, vive le sexe !

    Mais c’est moi qui ai une pensée émue sur ce qui est perdu, détourné, sans âme et surtout, surtout sans Amour avec un grand « A » puisqu’à force de tout mélanger, banaliser et réduire tout devient confus et la fragrance de mots si beaux s’altère en simple pommade « d’émo » !

    Marie de Cœur

    Je me sauve, un excellent week end à toi, à tout le monde… A bientôt Elisabeth, tendresse♥

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      • Bonsoir Elisabeth,
        C’est plus rare mais j’y reviens doucement…Après mon café, j’ai pris un grand plaisir à te lire et commenter un sujet très intéressant….comme chaque fois. Cette fois, je me suis installée à mon clavier 🙂 Mes pensées les plus douces des hauteurs suisses où le froid s’installe tranquillement mais sûrement ! Je vais bientôt faire connaissance avec la neige et le…verglas, moi qui vient de l’ouest de la France où cela n’existe pas ou si peu ! Non sans une petite appréhension, eh oui mais mon coach me dit qu’il va me former à la conduite spéciale hiver où, en principe, ici, l’hiver c’est… l’hiver ! Depuis le mois de mai j’y songe et c’est pour bientôt… Encore quelques expériences nouvelles, j’avoue que je n’arrête pas et comme c’est bon pour éviter de s’encrouter, alors, allons-y soyons fous mais lorsque je vois les routes sinueuses qui montent et, of course, qui descendent j’avoue être un peu sur le grill là… ou sur la pente raide devrais-je dire ! Haha ! Maman ! Je veux rentrer chez moi en mon Anjou natal ou la température est plus douce… Plaisanterie mise à part, je devrais, malgré tout, revenir sur la cote ouest de la France sous peu, mes enfants, mes petits enfants et ma maman y sont et me demandent quand est ce que tu rentres ? J’avoue avoir, quand même, le mal du pays au bout de quelques semaines… A bientôt de nous lire ♥

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        • Je comprends tes craintes, Marie, je préfère la douceur aussi mais la neige dans ces magnifiques montagnes doit être si belle. Et tu as ton coach, qui te permettra de l’apprivoiser en douceur. Bien sûr, c’est difficile d’être séparé de ses proches mais tu reviendras et puis, à notre époque nous pouvons échanger si facilement.
          Bisous et douce semaine à toi

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  8. Voici ma réflexion sur ce que je retiens de l’article « L’amour s’apprend. C’est la plus belle philosophie de la vie. »
    Quoique le sujet soit vaste et mérite un développement plus conséquent.
    Promettre l’amour éternel, non ! On ne peut rien promettre !
    Dans l’amour, il y a différents stades, je suis assez d’accord pour dire qu’on apprend à aimer. De l’enfant à l’adulte, on n’aime pas de la même manière. L’enfant prend, consomme, absorbe mais ne sait pas donner. Il se nourrit de l’autre. Mais il va apprendre au travers de ce qu’il reçoit. L’amour en lui, va se développer. par qu’il est évolution. Il passe du « moi » au « toi ». De nos 20 à 60 ans voire plus… On a grandi, muri, évoluer et on évolue encore jusqu’à la fin …Nous passons de l’amour passion, l’amour fusion, du « je ne vois en toi que l’objet de mes désirs », à l’amour tendresse et l’amour don. De tous ces stades, il y a l’apprentissage de l’autre, « fusion, dé-fusion » pour exister soi. Il se crée cet espace où j’existe sans être mangé ou dévoré par l’autre. Quand un couple se sépare ce n’est pas forcément qu’il ne s’aime plus. C’est simplement, qu’il ne parle plus le même langage. Il y a le langage du corps mais également le langage du coeur. Ils ne se sont pas rencontrés, parce qu’aimer est une rencontre de l’autre. Cette part en nous, qui aime au-delà de la raison. On ne peut être entier tout seul. Il y a dans l’amour, cette notion d’unité mais bien plus, cette une part de divinité. Certaines personnes même seules sur une île déserte sont capables d’amour, tant elles sont habitées du Divin. Alors lorsque si je m’engage à aimer l’autre, je m’engage à cet créer espace plus grand où l’amour n’enferme pas .
    Un bel article qui donne matière à réfléchir encore une fois.
    Merci chère Elisabeth , de toutes ces pensées et réflexions qui nous font avancer.
    Bon week-end accompagné de mon amitié, bisous du coeur ♥

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    • Tu chantes si bien l’amour dans tes poèmes, Lucia, et tu sais aussi nous livrer cette belle réflexion si juste. Dans l’apprentissage de l’amour, il y a effectivement tous ces stades et il important d’évoquer ce passage du
      « recevoir » à « donner ». Et sans s’oublier au passage car attendre tout de l’autre fait non seulement peser un poids trop lourd sur ses épaules mais nous laisse toujours frustrés. Et à trop ou mal donner « cet espace où j’existe sans être mangé ou dévoré par l’autre » ne peut pas se créer.
      J’aime cette notion « qu’aimer est une rencontre de l’autre », celle qui se passe au niveau des cœurs.
      Et encore davantage celle de la part de divinité car elle nous fait toucher l’Absolu.
      Il existe des personnes capables de ressentir un amour inconditionnel qui dépasse un seul être, parce que justement, le Divin les habite.
      Merci à toi, qui sais le reconnaître et le faire rayonner. Bisous du cœur ♥

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  9. Pourquoi ne pas mettre au coeur de la relation amoureuse, l’honnêteté, la franchise, la discussion, l’échange ? Pourquoi ne pas promettre plus spécifiquement la sincérité ? – « Car l’amour n’est pas un état, mais un agir et un devenir. « L’amour doit être capable d’évoluer et de se réinventer. De trouver l’équilibre entre stabilité et mobilité, changement et identité, nouveauté et habitude, risque et confiance, vertige et sagesse. Il faut chercher l’infini au cœur du fini. » »-

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    • Aucun amour vrai et durable ne peut se passer de ces qualités de la relation, que tu évoques, Yveline, et la sincérité est fondamentale, surtout celle envers soi car s’il est important d’être fidèle, c’est d’abord à soi. Et l’amour qui n’évolue pas me semble tout bonnement impossible…
      J’adore cette volonté de « chercher l’infini au cœur du fini. »

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  10. Bonsoir Elisabeth,
    L’essentiel que je retiens de l’article: « :La philosophe rappelle un point essentiel :
    « Il faut davantage considérer l’amour par ce qu’on espère donner à l’autre que par ce qu’on espère recevoir. L’amour est la rencontre de deux générosités capables de désarmer leur amour propre. Pour cela, il faut aussi savoir recevoir. »  »
    Je crois qu’on néglige trop souvent notre faculté de recevoir. D’emblée on se voit tout donner…. mais tout recevoir est encore moins évident…
    Bon week-end. Mes amitiés sincères,
    Kleaude

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    • Bien d’accord avec toi, Kleaude, la capacité de recevoir nous manque si souvent, alors qu’elle est indispensable à un passage fluide de l’amour. Le don, s’il est vécu en tant que l’oubli de soi, rompt l’équilibre nécessaire et n’a plus rien à voir avec la véritable générosité, que nous nous devons à nous aussi.
      Merci et douce soirée à toi

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  11. Un article très optimiste, pour une invention ressente, Roméo et Juliette ont de beaux jours devant eux. J’aime bien cette phrase,  » L’amour est la rencontre de deux générosités capables de désarmer leur amour propre. Pour cela, il faut aussi savoir recevoir. »

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  12. On peut tout promettre Elisabeth, il y à des moyens pour que l’amour dure jusqu’à la fin mais c’est un peu expéditif… et de toutes façons, on peut continuer a aimer quelqu’un même s’il n’y a plus rien, d’ailleurs si on a vraiment aimé, pour de vrai, pour la personne elle même et tout ça, on continue de l’aimer toujours, différemment. Si on ne l’aime plus c’est qu’on ne l’a pas vraiment aimé(e). Je reviendrais plus tard pour mettre cette réponse en forme…

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  13. Très belle conclusion pour cet article :
     » On peut promettre des actes mais pas des sentiments. » La philosophe rappelle un point essentiel : « Il faut davantage considérer l’amour par ce qu’on espère donner à l’autre que par ce qu’on espère recevoir. L’amour est la rencontre de deux générosités capables de désarmer leur amour propre. Pour cela, il faut aussi savoir recevoir. »

    Tout est question de maturité. « Chercher l’amour éternel est un peu inconsidéré à 20 ans. L’amour s’apprend. C’est la plus belle philosophie de la vie. » »

    Si l’on veut…

    Je te souhaite un bon week-end Elisabeth !

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  14. OH quelle question. !!!
    Le grand amour éternel est toujours souhaité et souhaitable.

    (La belle chanson : « Quand j’aime un fois, j’aime pour toujours »…)

    •*´¨`*•.¸¸.•★ Bon week-end !

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  15. Très joli post, Elisabeth ! C’est vrai que l’amour ressemble aujourd’hui à un immense supermarché, où l’on remplit son cadis aussi facilement que l’on repose les produits en rayon par la suite.

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  16. Le prêtre qui nous a mariés nous a tenu ce discours : « Vous êtes jeunes. Comment pouvez-vous savoir si dans 5, 10, 20 ans… vous aurez toujours envie d’être ensemble ? » Nous nous sommes interrogés et la seule réponse que nous avons trouvée est celle-ci : « Nous ne pouvons pas le savoir c’est vrai. » Alors, nous avons maintenu la cérémonie du mariage et nous avons conclu entre nous ce pacte de renouveler tous les dix ans notre amour et notre envie de vivre ensemble. » L’année prochaine, nous espérons le faire pour la troisième fois. Merci Elisabeth pour cette belle série sur l’amour 🙂

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  17. J’ai tendance à dire: heureusement que non ! Finalement, peut-être le plus bel acte d’amour est-il de ne rien promettre justement, de ne pas enfermer dans un pacte, de laisser libre, d’envisager même la défection de l’autre, la non-réciprocité. J’ai toujours été rebutée par l’institution du mariage, même si j’y ai consenti brièvement: il me semble que cela tient plus du droit de posséder de l’acte de propriété ‘(et le devoir conjugal qui y est associé est la pire des ignominies pour moi) que de l’acte d’aimer. La distinction entre promesse et engagement ne me convainc pas beaucoup: finalement, si on apprenait à vivre l’instant le plus intensément du monde dans cette relation à l’autre, estc-e qu’on ne toucherait pas à une forme libre d’éternité ?

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    • Ce désir de toucher à une forme libre d’éternité te ressemble beaucoup, Colette, et je le comprends fort bien car aimer, c’est surtout laisser libre et souhaiter le meilleur, même si l’être aimé est plus heureux sans nous. Jamais été fanatique du mariage non plus et le « devoir conjugal » sent les cathos à plein nez, et demeure parfaitement ridicule.
      Cela dit, l’engagement profond, réel et prouvé par les actes, a quelque chose de noble à mes yeux, surtout quand il est question de soutenir l’autre dans les épreuves, comme dans ces exemples de relations citées. Le monde d’aujourd’hui souffre de ce manque de solidité, on envisage le divorce, avant de se marier, alors, sans faire des promesses, avoir cette volonté de dire « oui, je le veux » est pour moi une preuve de foi, en soi et surtout en la force de l’amour.

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      • Je comprends; Elisabeth ! Je crois que j’ai une telle façon de vivre les mots à fleur de chair et de sens que je ne peux pas les prononcer à la hâte, non par peur, mais parce que, justement, l’engagement ne souffre guère de faiblesse ! Je suis un peu ultra, je l’avoue !
        Merci à toi

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