Accepter le temps du deuil

« Faire son deuil »… L’expression, que l’on entend comme une invitation à « passer à autre chose», en dit beaucoup sur le double tabou que représentent aujourd’hui la mort et le chagrin dans notre société. Or, nous dit la psychanalyse, ce travail est un processus long et complexe. Et essentiel pour redire oui à la vie.

Deuil

Pendant de longues semaines, Muriel, 36 ans, s’est levée la nuit pour pleurer dans la salle de bains, le visage écrasé dans une serviette-éponge afin d’étouffer ses sanglots. « Je ne voulais pas peser sur mon mari, ni inquiéter ma petite fille de 7 ans, qui elle aussi a eu beaucoup de peine à la mort de son oncle », confie-t-elle.

Muriel a perdu son frère aîné adoré il y a deux ans, dans un accident de voiture. Pendant huit mois, elle a pris sur elle pour ne pas se laisser envahir par le chagrin et, surtout, pour masquer aux autres sa douleur.

Elle poursuit : « Peu de temps après le décès, mon chef de service, plein de bonne volonté, m’a dit  “N’hésitez pas à prendre quelques jours de congés, c’est très important de faire son deuil.” Là, j’ai senti le gouffre qui sépare ceux qui ont perdu un être cher des autres. Le chagrin ne se soigne pas comme une grippe, faire son deuil en dix jours, cela n’a pas de sens ! »

Ce n’est pas un hasard si les mots « faire son deuil » sont mal vécus par la plupart des endeuillés. « C’est une expression ambivalente, observe Christophe Fauré auteur de Vivre le deuil au jour le jour (Albin Michel, 2004) car, en même temps qu’elle reconnaît la perte, donc la douleur, elle invite à oublier. » Pour le psychiatre, « faire son deuil » impliquerait que l’on se débarrasse rapidement de son chagrin afin de ne plus encombrer les autres.

Cette formule « s’est substituée à l’expression de Freud : “Le travail du deuil”, rappelle la psychanalyste Marie Frédérique Bacqué, professeure de psychopathologie et présidente de la Société de thanatologie, auteure du Deuil à vivre (Odile Jacob, 2000), remplacement lié, dans notre société, à la tentative permanente de refoulement.

Dans notre culture de plaisir, de productivité et de contrôle, l’endeuillé, comme le malade, dérange, car il rappelle violemment ce que chacun voudrait oublier : la mort. » Or, pour revenir à la vie, « il faut aller à travers le chagrin, avancer dans son deuil et l’intégrer, affirme la psychanalyste. Cela demande dans un premier temps de lâcher le refus, la maîtrise, afin de pouvoir vivre ses émotions et la réalité de la perte ».

Freud, dans son article Deuil et mélancolie (in Métapsychologie de Sigmund Freud – Gallimard, “Folio essais”, 1985), présente l’atténuation progressive de la douleur due à la perte d’un être cher comme l’aboutissement d’un long processus intérieur. Lequel peut être plus ou moins long et douloureux suivant le sujet.

Selon lui, après le choc de la perte et les diverses émotions qui s’ensuivent (toutes marquées par le manque d’intérêt pour le monde extérieur et par la perte de la capacité d’aimer et d’agir), le psychisme de l’endeuillé finit par se trouver comme à la croisée des chemins. Son moi va-t-il suivre le destin de « l’objet » perdu dans la mort, ou bien va-t-il rompre le lien en se réinvestissant dans la vie ?

Plus l’être disparu – mais il peut aussi s’agir d’un idéal politique ou d’une profession – nous constitue, plus sa disparition est vécue comme une atteinte vitale, et plus le fil qui nous relie à la vie est ténu. En témoigne Marie-Andrée, 46 ans, qui, il y a douze ans, a perdu son bébé de 3 mois: « Le jour de l’enterrement, j’ai senti physiquement que quelque chose était aspiré hors de mon ventre et le suivait dans la tombe. Pendant des mois, j’ai vécu comme un zombie, je n’étais plus dans la vie. »

Tout le travail du deuil va alors consister à desceller son destin de celui du disparu, en élaborant un nouveau lien avec lui. « Traverser ce moment pour revenir à la vie n’est pas abandonner ou oublier l’être que l’on a perdu, explique Marie- Frédérique Bacqué. C’est lui donner une nouvelle place en soi, une place qui ne nous empêche plus de vivre, d’aimer et d’agir. »

Un cheminement qui prend du temps

Les cinq étapes du chagrin

Elisabeth Kübler-Ross (1926-2004), psychiatre et psychologue américaine, a travaillé toute sa vie sur l’accompagnement des mourants. L’une de ses découvertes majeures est d’avoir identifié et formalisé les cinq étapes du chagrin (five stages of grief) que traverse l’individu confronté à la perte d’un être cher ou à l’imminence de sa propre mort. On peut vivre ces étapes dans le désordre ou seulement certaines d’entre elles (par exemple la colère, la dépression et l’acceptation).
Le déni (denial) : ce n’est pas vrai, c’est impossible.
La colère (anger) : pourquoi lui (moi) ? C’est injuste !
Le marchandage (bargaining) : laissez-le (ou moi) vivre encore au moins un an, si je m’en sors (ou s’il s’en sort), je changerai tout dans ma vie.
La dépression (depression) : tout est perdu, rien n’a plus d’importance, je suis déjà mort.
L’acceptation (acceptance) : je comprends et accepte que c’est comme ça, je sens une forme d’apaisement en moi.

La psychanalyste insiste sur la lenteur et sur la complexité de ce processus : « Le travail du deuil est incompressible, on ne peut ni l’accélérer ni sauter des étapes. Il ne connaît pas le temps, il a ses tours et ses détours, ses haltes, on ne peut que se rendre disponible pour ne pas entraver ses mouvements. » Se rendre disponible, c’est-à-dire vivre sans freins ce que l’on ressent.

Baptiste, 32 ans, avait 17 ans lorsqu’il a perdu son père, « mort d’une crise cardiaque à 44 ans. C’était un bon vivant et un gros fumeur, je lui en ai voulu terriblement de ne pas avoir eu la force d’arrêter. Pendant des mois, comme pour me venger, et dans un accès d’autodestruction, j’ai fumé presque deux paquets de cigarettes par jour. Puis j’ai cessé d’un coup, ma colère était retombée, et le chagrin m’a envahi brutalement ».

Les spécialistes sont unanimes : chaque cas est singulier, chacun traverse le deuil à son rythme et à sa façon. « À certains moments, la personne se croit tirée d’affaire, puis elle rechute et panique de se sentir reprise par un chagrin intense. C’est normal, le cheminement n’est ni rationnel ni linéaire, rassure Christophe Fauré.

Il faut du temps pour accepter, pour exprimer toute la palette de ses émotions, puis pour tisser un nouveau lien avec le disparu et enfin pour réinvestir sa vie. » Marie-Edmée Cornille est coordinatrice bénévole au sein de l’association “Vivre son deuil” d’Île-de-France, elle mène principalement des entretiens téléphoniques avec des personnes en deuil.

« Outre le besoin de parler encore et encore de l’être que l’on constant depuis des années, c’est la fréquence de la question : “Suis-je normal ou suis-je dépressif ?” On se rend compte alors combien, en plus de leur douleur, les gens méconnaissent ce qu’est un deuil, les émotions qu’il fait jaillir, les comportements et les besoins qu’il induit. C’est pourquoi, outre l’écoute, notre rôle est aussi de donner des repères, de manière que la peur de l’anormalité ne vienne pas faire obstacle au travail intérieur. »

Flavia Mazelin-Salvi

http://www.inrees.com/videos/190/

34 réflexions sur “Accepter le temps du deuil

  1. Je t’avais lue avant-hier et n’ayant jamais vécu le deuil de quelqu’un de très proche, je n’avais pas grand chose à dire je l’avoue. Je vois juste par exemple que mon père n’y arrive pas par exemple, c’est dur…La vie a fait que j’ai rencontré hier matin l’ancienne nounou de mes enfants qui a perdu son mari il y a peu. Grâce à ton article, mon métier et je pense mes propres réflexions sur la mort, je pense avoir pu aider un peu cette femme,je n’ai pas eu peur d’en parler, j’ai retransmis comme j’ai pu ton message.
    J’ai bien senti qu’il aurait été super facile d’éluder le sujet, tu sais,  » passer à autre chose » parce qu’il s’agit d’un sujet qui met les gens mal à l’aise. Je suis certaine qu’elle s’y attendait d’ailleurs. Mais ça ne me met pas mal à l’aise, cela a été mon travail.
    Je crois que s’autoriser à dire, pleurer, exprimer sa souffrance, cela peut grandement aider sur ce difficile chemin.
    Par contre, je suis allée à l’enterrement d’un enfant il y a peu. Là pour aider, c’est autre chose. Autant je sais que cela est possible de faire un jour le deuil car je connais une femme merveilleuse qui a pu le faire ( dans un de tes articles si je me souviens bien une auteure avait dû en passer par là aussi), autant là on se sent vraiment impuissant et on peut seulement être présent et surtout ne rien dire. Enfin c’est ce que me dicte mon instinct . Là on ne dit rien,on écoute juste et la personne doit faire son chemin.
    Plein de bisous Elisabeth.

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    • Tu as fait un si beau travail et surtout, tu n’as pas eu peur d’aborder ce sujet, qui effectivement, fait fuir tant de gens. Il faut un grand courage pour accueillir l’autre dans sa douleur et trouver des mots justes.
      Parfois, d’ailleurs, il suffit d’être présent et écouter, tout simplement car si le deuil d’un enfant est le plus dur à surmonter, ton instinct t’a dit de ne pas t’éloigner et tu n’étais pas mal à l’aise, ce qui est rare.
      La femme que tu évoques est Lytta Basset, dont le fils de 24 ans s’est suicidé. Elle a mis des années à s’en remettre, surtout de la culpabilité qui la rongeait, et elle a témoigné de son vécu dans un livre magnifique Ce lien qui ne meurt jamais.

      Après, la personne fait ou non son chemin mais comme tu dis, nous n’avons pas à juger, juste à offrir notre compassion et notre soutien.
      Merci de l’avoir fait et aussi de venir partager ton expérience avec nous.
      Tendres bisous, Lys blanc

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  2. oui tous les deuils prennent du temps et si je viens de consulter ces articles ce soir c’est bien pour un besoin qui est là … les souvenirs des liens familiaux reviennent depuis le décès de ma grand-mère il y a qq semaines et le désir de me plonger dans la vie de mes ancètres, je viens de commencer mon arbre généalogique … dans un deuil d’amour que je n’ai pas encore quitté, je laisse aussi la place à mes émotions car même si la femme que j’aimais est toujours en vie, je fais le deuil de nos 5 années à construire un bonheur fuyant … la fin de l’année est particulièrement riches en émotions et en larmes mais j’ai appris à vivre avec pour mieux apprécier le moindre petit instant de bonheur qui surgit – merci Elisabeth
    je t’embrasse affectueusement

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    • Les nouveaux deuils font ressurgir d’anciens, et celui de la femme, en est un aussi car ce n’est pas toujours la mort qui nous oblige à faire ce travail, toutes les pertes y contribuent.
      Vivre ces émotions est nécessaire et je te sens sereine, malgré tout car tu sais que ces épreuves nous construisent et rendent les petits bonheurs tellement plus précieux.
      Toute ma tendresse, Fabienne

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  3. Un bien triste sujet qui implique tant de douleur et de détresse. je connais des personnes qui ont perdu leurs enfants de la manière la plus violente qui soit et je ne pense pas que faire son deuil signifie quelque chose pour eux parce que quelque chose est brisé à tout jamais pour elles et elles cherchent un sens à ce décès pour tenter d’en accepter l’absurdité. L’une s’est enfermée dans un mutisme profond et l’autre athée, s’est tournée vers la foi.
    Merci Elisabeth pour ces touchants témoignages.

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  4. Bonjour Elisabeth,
    Merci pour cette publication fort intéressante.
    La mort est difficile a accepter je pense, car elle est un sujet tabou dans notre société de par principalement la peur qu’elle engendre. Dans d’autres civilisations elle fait partie intégrante de la vie, elle est donc mieux accepter.
    Oui c’est une acceptation, comme bien des sujets que tu traites dans ton petit royaume Elisabeth.
    Perdre un être cher est douloureux, accepter cette perte pas facile, comme il n’est pas facile pour ceux qui entourent celui qui reste de lui venir en aide…
    Très belle fin de journée Elisabeth !
    Doux bisous

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    • Il existe des cultures où la mort n’est qu’un passage, ainsi que l’aboutissement naturel de notre parcours terrestre, et les rites qui y sont associés aident à l’aborder et la transcender.
      Tu as raison que la peur vient essentiellement de ce refus d’y penser, dans nos sociétés si éloignées de ce questionnement, tant repoussé, que même face au travail du deuil, nous nous retrouvons perdus, démunis, voire coupables de souffrir.
      Alors que l’acceptation de toute cette humanité en nous, quel que soit l’aspect sous lequel elle se manifeste, rend le plus difficile supportable, et permet de faire ce travail qui nous est demandé tout le long de la vie.
      Merci à toi et mes tendres bisous

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  5. Un travail, le mot est vraiment le bon… sur soi évidemment… et une réflexion à mener aussi peut-être sur la vie et la mort. Ce n’est jamais le disparu qu’on pleurt mais la relation qu’on avait avec lui et le manque de la relation.. un vide qui s’est installé.. c’est ce vide qu’il faut comprendre je crois, la clé du travail est là. bises

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    • C’est une bien profonde réflexion que tu nous livres, Cathie car face au deuil, c’est effectivement tout un questionnement sur la vie, la mort, et surtout sur leur sens, que nous seuls pouvons leur donner.
      C’est aussi la confrontation avec notre propre mort et surtout avec ce vide qui ne peut être comblé que par la relation. Voire notre propre vide à remplir…
      Merci pour ces belles clés… et bisous tendres

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    • C’est le plus dur, Polina, qu’il s’agisse du deuil ou d’autres épreuves. Et si traverser la colère, le déni, la douleur, voire la dépression sont des étapes nécessaires, seule l’acceptation ouvre la porte de la délivrance…

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  6. Il y a des gens si précieuse dans la vie que la perte sera tellement douloureuse que le chagrin dureras jusqu`a la mort.
    Mais on apprendra à travers ça …et a trouvé la douceur de vivre.
    J`aime bien lire sur ton blog Elisabeth…car c`est avec tellement de respect tes partage.
    merci de tous vos partage

    Johanne Tendresse à vous tous

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  7. the translate button is no longer there, so i have to go to google translate 😦
    This formula « has replaced the term Freud: » The work of mourning.
    i have read this. his work is amazing.

    i have experienced grief. was really intense and very painful. lasted 2 years.
    G.

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    • It is capricious button, and I thank you for reading the articles, despite these difficulties, Gavin.
      This work is so long and painful, I hope you’re out in.
      Freud was a pioneer and has done a great job but also his successors. There are publications of Elisabeth Kübler-Ross in English, you should easily find on Google.

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  8. Bonsoir Elisabeth,
    Trop souvent quand on utilise l’expression « faire son deuil » on pense implicitement à une période de temps…. comme si le temps arrangeait immanquablement tout. Le deuil est différent pour chacun et dépend je crois de la manière de la perte de l’être cher. Et un deuil mal assumé reviendra nous hanter. Il faut s’accorder le droit de vivre chacune des étapes du deuil sans renier aucune d’elle. Chacune est importante et nulle n’est moins noble ou légitime qu’une autre.
    On a parfois honte de vivre certaines étapes du deuil.On a pleinement le droit à la peine. Ne sachant trop souvent pas comment nous réconforter, nos proches espèrent souvent que l’on sera fort et qu’on ressortira de ce passage oublié sans séquelles. On ne les voudrait à tout le moins que temporaires… mais tout est si relatif. On ne doit pas aspirer à oublier… plutôt reconnaître ce que l’être perdu était pour nous… ce qu’il nous a apporté…et ce qu’on retient de lui.
    Oui..on doit se donner droit à la peine. C’est la seule manière de bien l’assumer je crois.

    Mes amitiés sincère à toi.. Une autre belle piste de réflexion que tu nous offres.

    Salutations sincères,

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    • Le temps contribue à l’atténuation de la douleur, comme il cicatrise nos plaies mais sans ce « travail », dont aucune étape ne peut être évitée, d’autres deuils viendront raviver celui qui n’a pas été fait. Et, comme tu dis, la « nature » de la perte la rend différente, souvent, un choc post-traumatique s’y ajoute, quand il y a accident, mort violente ou prématurée.
      Autrefois, il y avait des rites, la mort n’était pas tabou, et l’endeuillé était entouré, soutenu, consolé, alors, que de nos jours, même nos proches ne savent pas toujours être présents ou tout simplement, ils ignorent l’importance de laisser ce chagrin s’exprimer… alors, pour ne pas leur faire de la peine, pour paraître forts, nous cachons notre souffrance.
      « Oui… on doit se donner droit à la peine. C’est la seule manière de bien l’assumer », j’en suis certaine. Comme du fait qu’il y aura toujours des séquelles, même une mince cicatrice dont il faudra s’occuper, en douceur, pour soi et pour la mémoire du disparu.
      Merci pour tes belles et profondes réflexions et toutes mes amitiés, Kleaude

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  9. Très bel article Elisabeth….

    Ce que j’ai toujours trouvé important, en situation de deuil…c’est respecter notre propre cheminement ainsi que sa durée …Prendre soin de soi…Prendre son temps …Chaque étape est si importante …!

    Merci et bonne soirée
    Manouchka

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    • Chaque étape est importante, vécue de façon personnelle et elle dépend aussi de la « nature » du deuil car ils ne sont pas tous semblables. Prendre soin de soi, s’accorder du temps, surtout dans cette société qui ne donne pas cette possibilité.
      L’importance du soutien et de l’écoute est grande aussi, et nous en manquons parfois si cruellement
      Merci à toi et douce soirée, Manouchka

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  10. Comment écrire une ineptie pareille ? ( Son moi va-t-il rompre le lien en se réinvestissant dans la vie ?) Dans ce cas ce serait très mal parti pour la santé psychique de l’endeuillé… Pourquoi rompre le lien ? Ce serait complètement stupide. Certains morts sont beaucoup plus proches de nous que de leur vivant…

    En revanche, absolument d’accord avec ce paragraphe :
    Tout le travail du deuil va alors consister à desceller son destin de celui du disparu, en élaborant un nouveau lien avec lui. « Traverser ce moment pour revenir à la vie n’est pas abandonner ou oublier l’être que l’on a perdu, explique Marie- Frédérique Bacqué. C’est lui donner une nouvelle place en soi, une place qui ne nous empêche plus de vivre, d’aimer et d’agir. »

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    • Je crois, Biche, qu’il serait bon de resituer la pensée de Freud dans son contexte car il parle du « psychisme de l’endeuillé (qui) finit par se trouver comme à la croisée des chemins » et soit, il demeure dans la douleur et la fusion avec « l’objet » perdu, soit il revient à la vie, sans que cela implique l’oubli…
      Donc, la même chose que dans la citation que tu aimes mais dite avec les mots plus appropriés…

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  11. Oufff comme c’est vrai Élisabeth !

    Le travail du deuil est long et varie selon les gens les liens
    qu’on n’avais avec le où la disparut , où un animal, moi j’ai
    même pensée que c’était de ma faute , que Dieu me punissais
    pour de vieux péché passé, j’ai vécu beaucoup de deuil entre
    1999 et 2014 certain fut plus dur que d’autre dépendamment
    des liens… J’ai perdu mon beau-père en 1999, ma mère en
    2000 de la SLA.( Maladie de Lou Guéring.) Et mon père en 2005
    Arrêt du coeur subitement. en 2007 un vieux oncle que j’aimais
    beaucoup. et en 2010 ma Grande-soeur que j’adorais mon unique
    soeur Denise décédé du cancer de la moelle osseuse parti en 1 an
    stade 4. et plusieurs autres deuil dont mes trois chiens deux en 2013.
    Les plus dur furent celui de ma mère et celui de ma soeur qui n’avais
    que 54 ans et ma petite chienne Maya ( Caniche Toy.) Mais ma soeur,
    fut la cerise sur le sunday , je me remettais à peine de la mort de ma mère
    et là ma soeur part, nous étions très lié, j’ai eu même des idée suicidaire,
    que je chassais car ma soeur m’avais fait promette d’être forte quelle serais
    toujours là pour me surveiller, cela fait 4 ans je pleure moins souvent mais
    son souvenir demeure encore fort présent. Et tu as raison plusieurs ne comprenne
    pas qu’on peut avoir autant de peine aussi longtemps, certain nous disent la
    famille surtout bien arrête de parler d’elle, cela la remmèneras pas , c’est dur
    de se faire dire cela , se cacher , étouffer ses pleurs dans l’oreiller je connais.
    Merci pour ce merveilleux texte, c’est vrai le deuil est un cheminement qui prend
    du temps. Bravo pour ton blog je découvre un blog où on se sens compris.

    Tendresse Gigi qui vous dit merci !!! xxxxx

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    • Merci à toi, douce Gigi, pour ce témoignage si douloureux… je comprends bien que cette suite des deuils a été si dure, jusqu’à te conduire vers les états suicidaires, voire les pensées que Dieu te punissait.
      La douleur met très longtemps à disparaitre et le départ d’un être aimé laisse une plaie profonde… elle cicatrise, avec le temps et le « travail » mais cela peut prendre des années.
      Et cela, notre société ne nous l’autorise pas, comme les gens qui se détournent et fuient notre peine, quand nous avons besoin d’être entendus et consolés.
      Toute ma tendresse vers toi, si tu as le temps, je te propose d’écouter la vidéo mise en lien, elle est longue mais vraiment très précieuse

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