Les Archétypes et le voyage du héros intérieur

Carol PearsonDans notre imaginaire, la vie est perçue comme un voyage entre deux ports, celui de notre naissance et de notre mort, ou comme une traversée qui comporte des épreuves, des embûches, mais aussi des réussites et des satisfactions. Ce voyage a pour but de faire évoluer la conscience du voyageur ou du héros, de renforcer son identité, de donner un sens à son existence et de vivre la vie originale et riche de son destin. C’est un voyage qui confronte chacun aux invariants de la condition humaine, à la mise en œuvre de qualités spécifiques pour vaincre nos « dragons » intérieurs avant le retour chez soi pour faire partager aux autres nos apprentissages. Les récits de ces voyages, en révélant nos croyances et les scénarios que nous adoptons consciemment ou non, et en nous aidant à donner un sens à notre vie, sont archétypaux. Les archétypes s’expriment dans toute activité humaine, qu’elle soit physique, mentale, littéraire ou artistique.

Les mythes sont ces histoires qui racontent les grands défis de l’existence. Ils fournissent aux hommes des modèles de changement et des guides intérieurs qui conseillent et inspirent sur la manière de vivre les épreuves. Ces mythes nous invitent à répondre à l’appel de notre destin, devenir celui qui accepte de se confronter à une série d’épreuves, vaincre les « dragons », et de se libérer de ce qui est artificiel et superficiel en lui pour devenir l’être qu’il est profondément.

Si le Mythe est l’Histoire, l’Archétype est le personnage ou le héros de l’Histoire.

Les destins héroïques sont au cœur des tragédies du théâtre grec. Ces histoires racontent les événements de la vie qui, sous l’effet de la peur ou de la colère, de l’excès ou de la démesure, nous font « sortir de nous-même ».

L’exploit héroïque consiste alors à avoir la capacité à se recentrer, «rentrer en soi-même », pour accéder à un autre état de conscience et aux ressources dont nous avons besoin dans ces circonstances. L’intention de l’œuvre est pédagogique. Il s’agit de capter l’attention de spectateur, le surprendre et l’effrayer afin de l’intégrer émotionnellement dans l’œuvre.

UlysseLe spectateur est ainsi invité à « modéliser » le héros, celui qui ne sait comment s’arracher à l’illusion des apparences, se libérer des peurs et des formes de vie qui ne lui sont pas utiles et se transformer en un être plus authentique.

Le héros peut accepter ou non l’épreuve qui se présente à lui. En refusant l’épreuve il renonce à son destin qui peut donc devenir réellement
« tragique ».

Pour Carol Pearson, le refus de la prise de risque et de l’engagement dans notre périple personnel nous conduit à adopter des rôles prescrits, génère de l’engourdissement, un sentiment d’aliénation, de frustration, de manque et de vide intérieur.

Ceux qui anesthésient ou tuent le héros en eux vont se décourager de tuer des dragons, intériorisent leurs pulsions et se tuent eux-mêmes, en déclarant la guerre dérisoire, comme celle à leur surplus de graisse, à leur égoïsme ou en luttant pour leur santé. Il n’y a plus d’autre alternative que de vivre par procuration en devenant spectateur de films de série B. Se dérober à la quête, est une expérience de non vie, associée à une baisse de vitalité en nous.

En acceptant l’épreuve, et en se dépassant pour la surmonter, le héros s’engage dans la voie héroïque. Au lieu d’être victime, il prend le risque de la confrontation aux expériences de la vie et à ses propres limites. Il entreprend en même temps la découverte de ressources insoupçonnées, de nouvelles forces d’élévation en lui.

La quête héroïque est une manière de se socialiser sans tomber dans l’anonymat et l’homogénéisation. En renouant avec sa force intime, toujours présente, quoi qu’on ait fait pour l’étouffer, et en entreprenant sa quête intérieure contre vents et marées, le héros se donne plus de vitalité et contribue à rendre meilleur le monde auquel il appartient.

Les guides intérieurs qui accompagnent notre vie

 Dans son ouvrage  Le héros intérieur, Carol Pearson explique que les guides intérieurs sont des archétypes qui accompagnent depuis toujours les êtres humains dans leur croissance et leur montrent comment vivre. Ces guides sont parfois perçus comme des dieux ou des déesses présentant l’inconscient collectif.

« Ils existent sous forme d’énergie dans le psychisme individuel humain. Ils vivent à l’intérieur de nous-mêmes, et ce qui est encore plus important, nous vivons en eux. » Ces archétypes que nous rencontrons dans notre monde intérieur, dans nos rêves, dans nos actions, ou à travers la littérature, l’art, la religion, nous livrent des images de nos héros intérieurs, et des rôles que nous devrons incarner au cours de notre voyage.

Chaque rôle ou chaque archétype définit un ensemble de caractéristiques, avec une mission à remplir, des valeurs et croyances spécifiques qui soutiennent les capacités à faire de nouveaux apprentissages. Les archétypes nous invitent à adopter un ensemble de « deuxième position », celles de nouveaux personnages, pour développer de nouveaux savoir-faire et éveiller de nouvelles qualités. Ces apprentissages sont comme un don, la récompense ou le trésor qui couronne l’épreuve.

Si les archétypes sont très nombreux, Carol Pearson en décrit six dans son ouvrage  Le Héros Intérieur, en particulier ceux qui ont la plus grande influence sur le développement humain au sein d’une culture occidentale. Un archétype est capable d’influencer notre vie quand son modèle est renforcé ou activé par les événements ou les histoires racontées par une culture, et quand ils ont une importance par rapport à un périple d’individuation. 

Les archétypes du développement humain selon Carol Pearson

dragon

Chaque archétype est un guide qui possède sa propre vision du monde, ses objectifs de vie et ses croyances particulières quant à ce qui donne du sens à la vie.

L’Innocent vit dans un état de grâce qui précède la chute

L’innocent vit dans un Eden ou la vie est douce, le dragon n’existe pas et ou tous les besoins sont comblés dans une atmosphère de sollicitude et d’amour. Pour les innocents, le monde existe pour leur satisfaction. C’est un état naturel chez l’enfant et c’est une négation de la réalité chez l’adulte. Il existe pourtant des personnes qui croient que Dieu, leurs parents et conjoints, leurs amis et employeurs devraient contribuer à rendre leur vie paradisiaque. L’innocent n’est pas un archétype héroïque, car lorsqu’on vit au paradis, on n’a pas besoin de buts, de peurs, de tâches ou de travail. C’est donc un archétype pré héroïque ou post héroïque.

L’Orphelin doit affronter la réalité de la chute

L’Orphelin recherche la sécurité. Il a très peur d’être exploité et abandonné. Idéaliste, il nie l’existence du dragon (l’impuissance) ou recherche du secours dès qu’il le rencontre. Son impression d’impuissance lui donne un vif désir de retourner à l’innocence originelle. Il se sent victime, obligé de se débrouiller dans un environnement hostile sans en avoir la force ni les capacités. Il est à la recherche d’une hiérarchie bienveillante (patron, gardien, conseiller spirituel) qui prendra soin de lui.

Il ne maîtrise pas ses émotions qui sont parfois paralysantes. L’évasion (drogues, travail, relations, hédonisme, consommation) est la seule manière d’affronter la condition humaine. La culture programme ses besoins. Il est dans la recherche d’un remède miracle à son existence et de gratifications immédiates dans sa vie.

Il se sent pauvre, recherche un travail avec une vie facile, et préférerait ne pas travailler, gagner au loto ou hériter. Sa tâche est de sortir de l’innocence et de vaincre la négation de la réalité pour apprendre que souffrance, douleur, épreuves et la mort font inévitablement partie de la vie.

Le Martyr apprend à donner, à s’engager et à se sacrifier pour les autres

Le Martyr veut résoudre le conflit entre la recherche du bien (la bonté, la sollicitude et la responsabilité) et l’évitement du mal et de ses pires peurs (l’égoïsme et l’exploitation).

Persécuté par le dragon (la souffrance), il cherche à l’apaiser ou se sacrifier pour sauver les autres. Il offre sa souffrance car elle est transformatrice. Ses émotions sont réprimées pour ne pas blesser les autres. Il considère que le travail doit être dur et désagréable, et au service des autres. Il y a plus vertu dans le don et la pauvreté que dans la réception des dons. La tâche du Martyr est d’être capable de prendre soin des autres, donner de façon libre et sans peur.

Le Guerrier apprend à lutter pour se défendre et à changer le monde à son image

indienLe Guerrier s’applique à être fort et efficace, à avoir une influence sur le monde, à éviter la faiblesse, l’inefficacité et la passivité. Il veut changer son environnement, afin que celui-ci se conforme à ses besoins et à ses valeurs. Pour cela il utilise la force de discipline, la volonté et la lutte. Il revendique l’autorité et le droit d’affirmer ce qu’il veut pour lui et les autres.

Il affronte le dragon (la peur) pour le tuer. Il acquiert le courage de se battre pour ce qu’il croit et ce qu’il veut en dépit des risques encourus. Il apprend dans la compétition et le goût de la réussite. Il modélise les autres à son image. Il maîtrise ou réprime ses émotions pour exercer plus de domination.

Il travaille dur pour réussir et être riche, en sachant utiliser le système à son profit. Sa tâche est d’avoir plus d’assurance, de confiance, de courage et de respect de soi et des autres, avant de rendre les armes pour devenir plus authentiques avec lui-même et les autres.

Le Vagabond entreprend la tâche de se retrouver lui-même en dehors des autres

Le Vagabond cherche l’indépendance, l’autonomie, une vocation et craint le conformisme. Pour fuir le dragon (la solitude) qu’il a identifié, il va quitter une situation oppressive et partir seul à la rencontre de l’inconnu. La vie est une aventure dans le monde ou à l’intérieur de lui- même.

C’est en se tenant « en dehors » des normes conformistes qu’il acquiert son identité. Se sentant un étranger et non-conformiste, il aime explorer de nouvelles idées, agir seul, assumer stoïquement ses émotions. Il cherche sa vocation ou un travail solitaire.

Il devient un autodidacte et est prêt à sacrifier de l’argent pour maintenir son indépendance. Sa tache est d’affronter la peur de son inaptitude à vivre seul, puis décider d’être lui-même, de découvrir qui il est et ce qu’il veut pour réaliser sa vocation.

Le Magicien apprend à se mouvoir avec l’énergie de l’Univers

merlinLe magicien ou le chaman cherche l’authenticité, l’équilibre avec les énergies de l’Univers, et désire attirer à lui ce dont il a besoin selon les lois de la « synchronicité », ce qui peut ressembler à de la magie. Il redoute le manque de profondeur, l’aliénation de soi et des autres, l’absence de centrage.

Le monde extérieur est le reflet du monde intérieur. Il accepte et intègre le dragon (l’ombre ou une partie non développée) pour le faire sortir au grand jour et le transformer. Il perçoit la vie plus comme un processus dépassent la notion statique de bien et de mal.

Il apprend pour le plaisir, seul ou en groupe. Il veut des relations égalitaires et apprécie la différence. Il s’autorise à exprimer ses émotions et se sert de leurs messages. Il travaille selon sa vraie vocation, se sent riche avec peu ou beaucoup mais sans accumuler, confiant que ses futurs besoins seront satisfaits. Sa tâche est vivre dans la joie, l’abondance, la foi, la fidélité à sa sagesse intérieure.

Chaque archétype projette donc son modèle du monde sur les autres et sur son environnement. Gouvernés par un archétype particulier, les gens ont tendance à se plaindre alors de la cruauté des autres, de leur conformisme, de leur faiblesse, de leur égoïsme ou de leur manque de profondeur.

De nombreux malentendus peuvent ainsi naître. Aux yeux du Martyr, l’indépendance du Vagabond ressemble souvent à l’égoïsme qu’il a en horreur. L’assurance du Guerrier peut apparaître de l’insensibilité à l’Orphelin. Les propos du Magicien sur le fait que toute action est justifiée si elle est authentique peuvent passer pour incongrus.

A suivre…


 

43 réflexions sur “Les Archétypes et le voyage du héros intérieur

  1. Salut Elisabet!,
    Comme toujours un superbe billet. Merci d’ avoir partagé!
    Joseph campbell a aussi considéré les archétypes attirant le voyage et l’ héros.
    Ici tu as un image que résume ce de discussion dans son aspect de la vie quotidienne https://aquileana.files.wordpress.com/2013/08/heroesjourney-svg.png?w=500
    En plus. les archétypes du développement humain selon Carol Pearson approfondissent l’analyse!. Bon week-end Elisabeth. Bisous, Aquileana 😀

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    • Je sais que tu connais bien Joseph Campbell, nous en avons déjà discuté ici, à propos du monomythe et du Héros aux mille et un visages. Ses travaux sont d’une telle richesse et ce schéma très précieux…
      Merci, Aquileana et gros bisous à toi

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  2. Des portraits fascinants où je retrouve nombre de mes proches et aussi, nombre de mes facettes. L’intérêt de ce genre de typologie archétypale, c’est qu’elle met en valeur les traits essentiels sans enfermer ni agresser. En ce moment, j’oscille entre magicien et vagabond. Une piste intéressante pour expliquer mes tiraillements actuels n’est-ce pas ? J’ai hâte de lire la suite. Amitiés

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    • J’en suis ravie, Elisa car toute typologie peut avoir un côté enfermant, malgré l’utilité qu’elle présente pour mieux expliquer ces fameux tiraillements, entre autres…
      Tu as deux beaux Archétypes, alors, pas faciles mais puissants. La suite parlera des « ombres » aussi, ce qui permet parfois de mieux « s’éclairer », justement, en passant par nos « ténèbres ».
      Merci à toi, je t’embrasse

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    • Tout à fait, nous avons tous en nous quelque chose de chaque Archétype mais si tu évoques Shambhala, la voie du guerrier selon l’enseignement de Chogyam Trungpa, alors, il y a beaucoup de magicien là-dedans 🙂
      Merci, Cathie et gros bisous

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  3. Bonjour Elisabeth,
    Quelle magnifique publication !
    Que de vérité en elle, entre autre 😉
    « Ceux qui anesthésient ou tuent le héros en eux vont se décourager de tuer des dragons, intériorisent leurs pulsions et se tuent eux-mêmes, en déclarant la guerre dérisoire, comme celle à leur surplus de graisse, à leur égoïsme ou en luttant pour leur santé. Il n’y a plus d’autre alternative que de vivre par procuration en devenant spectateur de films de série B. Se dérober à la quête, est une expérience de non vie, associée à une baisse de vitalité en nous ».
    J’ai pris mon temps lu et relu celui-ci. Lorsque j’y réfléchis, je me sens un peu toutes ces identités, tour à tour, cheminant… 🙂
    Je suis impatiente aussi de lire la suite !
    Merci Elisabeth, belle journée au minimum le soleil au coeur, doux bisous 🙂

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    • C’est une bien triste existence que de ne pas réaliser ce à quoi nous aspirons profondément, comme une condamnation à mourir à petit feu, en comblant le vide intérieur par des quêtes dérisoires ou des plaisirs éphémères.
      C’est normal que tu te sois sentie un peu de tous ces personnages car ceux qui cheminent, passent souvent par différents Archétypes.
      Merci pour ta lecture attentive, la suite, qui parle des étapes, stades et surtout des « dragons » te permettra de mieux te situer.
      Douce journée à toi, je suppose que tu es en pleins préparatifs des Fêtes 🙂 et tendres bisous, Fanfan

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  4. « donner un sens à son existence et de vivre la vie originale et riche de son destin »…
    On parle de héros et de gens extraordinaires dans cet article, non? Combien de gens ont une vie très ordinaire sans destin original… Ils vivent ou survivent sans plus. Il manque l’archétype du non-héros dans cet article 😉

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    • Les innocents, pour lesquels le monde n’existe que pour leur satisfaction, ne sont-ils pas des égoïstes parfaits ?
      L’Orphelin qui se pose si souvent en victime, le Martyr se sacrifiant pour les autres, qui réprime ses émotions pour ne pas blesser. Celui qui considère que le travail doit être dur et désagréable, et ne s’accorde aucun droit à la moindre joie, ces Archétypes ne reflètent-ils pas ces gens ordinaires que tu revendiques, Mo ?
      Ils y sont bien, au début de l’article 🙂

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  5. Oui nous sommes présentement en voyage,
    en route vers une autre vie,
    il nous faut avancer malgré les embûches de notre chemin,
    du mieux qu’on le peux,
    un jour à la fois.!

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  6. Vraiment très intéressant, Elisabeth, merci. Dans mes années fac, à Chambéry, j’ai étudié le travail de Gilbert Durand, un sociologue français, sur « Les structures anthropologiques de l’imaginaire », celui de Jean-Charles Pichon, mythologue, ou bien encore celui de Mircea Eliade… C’est peu dire que ce sujet me passionne ! Je ne connaissais pas Carol Pearson, et tu me donnes vraiment envie de la découvrir plus avant. La lecture de la figure du vagabond trouve un tel écho en moi. Mais nous sommes surtout un peu de toutes ces figures certainement. Sinon, très vrai ce passage sur la possibilité qu’a le héros de refuser son destin. On voit souvent dans des histoires, des mythes, des films, ces figures de héros, ancien guerrier redouté devenu épave dans un bar, vagabond dépenaillé, solitaire refusant tout engagement… La quête recommence quand un personnage, un enfant par exemple, vient le déranger dans ce sommeil, cette négation de ce sa nature profonde. Je viens de revoir A la Croisée des Mondes : une enfant vient chercher l’ours blanc, ancien guerrier terrible qui s’abreuve de whisky en coupant du bois. J’ai souvent la tentation de renoncer à me battre. J’ai souvent la tentation de l’ermitage. Mais je crois que la vie vient en permanence nous bousculer dans cette tentation : fuir ainsi son destin c’est mourir à petit feu… Merci pour ces lectures éclairantes, Elisabeth. Et pardon d’avoir été aussi long après cette absence. Amitiés.

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    • Ne demande jamais pardon, Stéphane car tu sais combien j’apprécie tes commentaires, et celui-là est riche, comme d’habitude.
      De belles lectures, je ne connais les deux premiers que de nom, par contre, j’adore Mircea Eliade, une lecture de fac aussi. Donc, nous nous partageons mutuellement nos découvertes.
      Tu as raison, nous sommes un mélange de tous ces Archétypes ou bien, nous passons par des stades, afin de s’accomplir dans celui qui correspond le mieux à nos désirs profonds. Et il est vrai que certains sont lourds à porter, et que souvent, le désir de fuir cette exigence se fait sentir.
      Mais voilà, ils sont en nous et si nous succombons à « cette négation de ce sa nature profonde », cela nous conduit vers un désabusement et une déchéance.
      J’aime beaucoup l’histoire de « l’innocent » qui vient relancer la quête, d’ailleurs, il peut être interprété comme le cri de notre enfant intérieur.
      « Fuir ainsi son destin c’est mourir à petit feu », c’est si bien dit, merci à toi et belle route…

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  7. Bonjour Elisabeth,
    Un article passionnant que j’ai lu deux fois 😛
    Je suis interpellé par la vie par procuration devant les séries B. Simplement par triste constat de ce que je peux voir/entendre autour de moi. Je préfère les activités manuelles, la lectures, les randonnées et « avouer » ne pas avoir de télévision me rend anormale aux yeux des autres.
    Refuser un film sur clé USB qu’on ne me proposait, presque imposait (visiblement l’ordinateur n’est pas un accessoire de travail pour tous), a conduit la personne à poser un diagnostique : je suis mal dans ma tête.
    Le fait d’avoir d’autres priorités que de se coincer devant un écran est-il un signe de « folie »?

    J’ai été amusée par la description du guerrier. Parce que c’est ainsi que mon père me voit. A lire cet article, je suis plus un vagabon lol.

    La vie par procuration est un sujet qui demande à être analysé et developpé…

    Bonne journée à toi.

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    • La vie par procuration remplit le vide de ceux qui n’osent pas vivre la leur ou bien en sont empêchés pour différentes raisons, parfois bien tristes.
      Et si elle ne me correspond absolument pas, je serai plus encline à les plaindre qu’à les juger, comme je refuse que les opinions de ceux qui ne me connaissent pas m’affectent.
      Nous vivons dans une société décadente mais sommes-nous obligés de faire comme tout le monde ? Ou nous préoccuper que l’on nous qualifie de « fous » ?
      Personnellement, j’en serai plutôt amusée…
      Quant aux Archétypes, peu importe la façon dont les autres nous voient, à moins que cela puisse nous aider à mieux nous connaître et avancer, d’ailleurs, nous sommes très rarement qu’un seul, soit nous passons par des stades, soit il y a un prédominant et des parties des autres, plus ou moins prononcées.
      Je trouve que le vagabond, mâtiné de guerrière te va bien 🙂 Bisous, Annawenn

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      • « Nous vivons dans une société décadente… » Coté obligation de faire comme tout le monde, je t’ai plus ou moins répondu par mail 😉
        Chaque personne, chaque région, a des coutumes qui peuvent sembler tribales aux citadins. Les raisons de ces comportements m’importent peu. Je vais simplement apprendre à les supporter : j’ai trouvé une osy, yeahhh 😉
        Bisous Elisabeth.

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  8. Nos avatars puisent leurs personnalités dans ces archétypes qui personnalisent nos états du moment fixés par nos expériences. Cette forme de présentation allégorise et donne du sens à notre chemin de vie et comme toute allégorie ou symbole ils donnent accès à certaines vérités. Cela participe à notre construction dans une sorte d’altérité imaginaire. Il me semble aussi que ces archétypes sont propres à chaque civilisation tout en partageant les mêmes fonctions mais certaines domineront davantage que d’autres pour forger notre identité collective.
    Bel et passionnant article Elisabeth. Merci !

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    • Si contente de vous revoir, cela fait un très long moment… et merci pour la sagesse de ce commentaire. Je reviens souvent à Jung qui a si bien défini aussi bien la mémoire collective, les Archétypes, ainsi que le processus d’individuation, qui exige de celui qui chemine vers le Soi de rencontrer son ombre, et apprendre à vivre avec cet aspect de lui-même.
      Ainsi, pour forger véritablement notre personnalité, nous pouvons passer à travers différents Archétypes ou bien en vivre plusieurs à la fois, l’essentiel étant de ne pas refuser cette aventure intérieure.
      J’espère que vous reprendrez bientôt votre écriture car votre blog ma manque

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  9. Bonsoir Elisabeth,
    Encore bien de matière à assimiler et tellement de pistes de réflexion. J’aime particulièrement « Les archétypes du développement humain » que décrit Carol Pearson. C’est fascinant de lire les distinctions entre chacun et tenter de se définir soi-même. Je reviendrai lire avec plus d’attention et de temps pour mieux m’en faire une idée.

    Mes amitiés sincères

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    • Cher Kleaude, je ne cesse pas de te faire cogiter 🙂 Mais je crois que tu aimes ça, et je suis certaine que tes réflexions seront encore très riches. D’ailleurs, comme je disais à Manouchka, et que tu écris aussi, se retrouver, un peu, beaucoup, passionnément 🙂 dans ces Archétypes est un beau travail sur soi.
      Merci, toutes mes amitiés et belle soirée

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