Les secrets ont leurs secrets pour rester secret

Secrets

Certains secrets de famille restent bien scellés et résistent au travail en psychogénéalogie malgré le désir et les efforts du patient pour les percer à jour. Exemple Célia se questionne sur l’origine de la toxicomanie de son frère et sur l’agression sexuelle dont sa fille a été victime.

« C’est une évidence pour moi de venir vers la psychogénéalogie pour comprendre ce qui se passe dans ma famille. » Un peu plus tard au cours de la même séance, elle dit : « Je pense qu’il n’y a pas de secret dans ma famille… Il y a des non-dits, mais il m’est impossible d’interroger qui que ce soit. »

Célia persévère dans un travail transgénérationnel pour approcher les secrets, mais elle ne peut aller au-delà du tabou, il lui est impossible de transgresser l’image d’une famille installée, exemplaire, et respectable. La loyauté fait loi.

Dénoncer un secret, c’est trahir, c’est devenir un renégat. À quel moment la prescription touche-t-elle sa limite ? Un secret bien gardé au niveau ancestral ou généalogique prolonge ses effets sur plusieurs générations.

Ce qui se transmet de façon transgénérationnelle est de l’ordre du non-dit, de l’inter-dit, du mot-dit (de la malédiction) ou du trop-dit (l’ancêtre glorieux ou scandaleux). Ce sont des transmissions en creux, des défauts de transmission qui soulignent le rôle de la faute cachée ou des transmissions brouillées.

Ces creux, ces trous sont des zones d’ombre et de flou, véritables aspirateurs avides d’émotions, d’images générés par les derniers arrivés dans le système familial. Face à une mère qui présente des troubles psychologiques, avec des réactions excessives, incapables d’offrir la sécurité à l’enfant, la place du secret est prépondérante.

Il y a un moment où les vraies questions se posent : on ne peut plus croire qu’il s’agit d’événements fortuits ou d’une fatalité. Les compensations dans l’addiction, les décompensations sur le mode dépressif, persécutif ou autres, qui nécessitent parfois l’hospitalisation psychiatrique, interrogent l’entourage et lui font craindre le pire.

En général, la famille fait bloc pour contenir le symptôme aux première et deuxième générations. C’est principalement soit les puînés de la deuxième génération, soit la troisième génération qui interroge la sphère familiale dans l’aspect d’étrangeté qui s’en dégage. La conspiration du silence.

Dans de nombreuses familles protégeant leur image, mais où les secrets courent d’une génération à l’autre, une conspiration du silence s’installe entre les membres pour maintenir le mythe à tout prix. Le tabou autour du secret est bien marqué par des stratégies d’évitement de certains sujets pouvant donner lieu à des malaises, à l’émergence de conflits latents.

La différenciation est prohibée. Les symptômes du système portés par certains de ses membres renforcent les liens. C’est le cas de pathologies psychiques ou physiques allant de problématiques addictives à des conduites suicidaires, des maladies, etc.

De cette façon chacun garde sa place, même au prix d’aliéner son existence. Le membre qui entreprend une démarche d’autonomie pour sortir de l’aliénation du système devient suspect et dangereux pour les autres membres. En voulant dénoncer le tabou, il devient tabou lui-même.

Pour garder et défendre le secret, le système familial va projeter sur le traître, un sentiment de culpabilité. Pour garder sa place, ou plutôt son rôle, il faut exclure le gêneur, celui qui dérange, qui trahit, qui n’est plus loyal au groupe en le desservant.

Évelyne s’est mise à dos toute sa famille pour avoir dénoncé l’existence d’un enfant caché, abandonné par son père avant son mariage avec sa mère. Il est parfois cependant vital de sortir du groupe, même en se faisant éjecter. Simon a appris il y a quelques années un secret avec lequel il a beaucoup de mal à vivre.

Dans la famille, chacun est au courant, mais personne n’en parle. Le non-dit règne en maître et Simon étouffe : « C’est eux ou moi, ou j’implose avec eux ou, au pire, je fais tout exploser. » L’étrange qui dérange Le sentiment d’étrangeté rythme les ressentis des individus en proie aux secrets  familiaux.

Les membres du groupe  savent, mais tous n’en ont pas connaissance. Ce paradoxe est typique des familles où il se passe quelque chose, mais qui demeurent dans le déni. Dès lors qu’un secret se constitue dans le système, chacun est concerné et s’arrange, consciemment ou inconsciemment, pour sceller l’union autour de lui. Cela est valable un temps – nécessaire pour assurer le bon fonctionnement et l’équilibre du groupe.

Quand celui-ci vacille vers trop de fermeture au monde ou bien qu’un changement devient indispensable pour redéfinir les places de chacun, le secret a besoin d’être partagé. C’est le cas, par exemple, à la naissance d’un enfant ou au décès d’un parent.

Lorsqu’un des membres se met à chercher le secret dans la famille, à enquêter pour en connaître le(s) contenu(s), c’est la plupart du temps, mû par le besoin d’autonomie, ou par un événement qui vient bousculer l’existence.  En  (brève) conclusion les séances thérapeutiques en psychogénéalogie et/ou analyse transgénérationnelle ne visent en aucun cas à forcer la révélation du secret.

L’intérêt thérapeutique est pour le patient, de sortir des effets du secret, de mettre à jour les résidus émotionnels  infiltrés dans la mémoire familiale et  incrustés dans les recoins de la psyché sous forme d’affects,  de comportements  addictifs, compulsifs…

Pour cela j’utilise le dessin de l’arbre généalogique avec en plus certains outils spécifiques s’adressant à la mémoire du corps. Je propose également des séances individuelles ou en groupe de constellations familiales afin que s’exprime dans l’espace les problématiques relationnelles créées par les lourdeurs des secrets et non-dits.

Maureen Boigen

Extraits du livre L’Expérience de l’arbre – guérir des  mémoires familiales » Maureen Boigen, Editions Chiron

http://www.psychogenealogie.com/

 

50 réflexions sur “Les secrets ont leurs secrets pour rester secret

  1. Chère Elisabeth,
    On pourrait dire qu’il y a un code de loyauté, défini d’ un façon généalogique.
    Tu dissais:
    « Dénoncer un secret, c’est trahir, c’est devenir un renégat. À quel moment la prescription touche-t-elle sa limite ? Un secret bien gardé au niveau ancestral ou généalogique prolonge ses effets sur plusieurs générations.Ce qui se transmet de façon transgénérationnelle est de l’ordre du non-dit, de l’inter-dit, du mot-dit (de la malédiction) ou du trop-dit (l’ancêtre glorieux ou scandaleux) »

    C’est intéressant de noter que la famille est la plus petite unité de la société et qu’ elle donc détente les détente les mêmes règles implicites acceptées comme valides socialement. 🙄
    Tout cela m’ ai fait penser à Michel Foucault et sa théorie attirant la microphysique du pouvoir et comme il est une force omniprésent, qu’ en tant que relations de pouvoirs, est donc partout…

    « Il n’existe pas de porteurs de pouvoir. Le pouvoir n’est ni une substance, une chose, ni l’apanage d’une classe sociale restreinte et privilégiée. C’est plutôt un élément qui circule entre tous, un réseau de points dispersés, sans foyer ni centre. Donc la centralité n’est pas un état de fait mais l’effet de stratégies différentes qui proviennent de multiples pouvoirs locaux. Par conséquent, on ne peut jamais localiser le pouvoir dans une ou plusieurs instances centrales et identifiables, à partir desquelles il se diffuserait. Au contraire, pour saisir le pouvoir, il faut partir des rapports de forces multiples, ponctuels et locaux exprimés dans la famille, la sexualité, l’éducation, l’économie, la connaissance, etc »…

    Je t’ embrasse Elisabeth… Merci d’ avoir partagé ce billet… J’ ai bien aimé de le lire!.
    Aquileana ⭐

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    • Toujours aussi impressionnée par l’étendu de tes connaissances et la justesse de tes propos.
      Je suis bien d’accord, la famille est une sorte de reflet de la société, aussi bien dans son fonctionnement que dans ses changements.
      Et cette citation de Michel Foucault, l’immense connaisseur en matière de sciences humaines, analyse si bien cette notion du pouvoir qui sous-tend tous les domaines de la vie, et s’exprime surtout à travers les rapports de forces multiples, souvent insaisissables mais si pesants et contraignants.
      Il était considéré comme un penseur subversif, et je crois qu’il donne bien l’exemple de la nécessité de faire éclater ces codes, rompre les secrets, faire une (r)évolution, afin de libérer l’Homme.
      Merci à toi, Aquileana, j’adore te lire aussi…

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  2. Quel article très intéressant. Il me semble que l’on porte chacun un secret ou un non-dit caché qui génère plus ou moins de souffrance… Ce qui est magnifique c’est de lire les commentaires et de voir que ton article a été une forme de thérapie pour certains.
    Je ne sais pas si tu as lu « le secret » de Grimbert? A travers son histoire, on voit combien un secret peut être senti par un enfant, l’auteur lui-même.
    Merci pour tes partages Elisabeth ♥

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    • Quelle joie de te lire encore, Marylaure, en effet, un de mes amis m’a dit un jour, que ce blog était une sorte de thérapie, et quand je vois le nombre de synchronicités éveillées par les articles, j’en suis toujours ébahie.
      Et tu remarqueras que je me suis dévoilée bien davantage qu’à mon habitude. Oui, un sujet qui nous concerne tous, d’une manière douloureuse.
      Je connais ce livre mais j’avoue, pas eu le courage, à cause de l’Holocauste qui me remue bien trop profondément…
      Mais je suis prête, à présent, merci de me le rappeler.
      Toute ma tendresse à toi ♥

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      • ….et comme tu le dis si bien Élisabeth, cela risque de se transmettre aux générations futures, avec un « couche générationelle  » supplémentaire ! Maintenant je pense que dans chaque famille , il y a une personne à un moment donné qui a cette « mission » de briser le silence au prix de sa propre reconnaissance dans le cercle. Mais ce qui est primordiale à mon sens, c’est de « libérer  » nos enfants…Nos descendants! !! Aujourd’hui nous avons la chance de pouvoir prendre conscience de ces shémas alors je trouves que c’est « égoïste » de notre part de poursuivre dans le silence…

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        • Le problème avec les secrets est qu’ils s’alourdissent avec le temps, et affectent des générations, l’une après l’autre. Et je crois aussi, qu’à un moment donné, une personne se révolte contre cette loi du silence, au risque de devenir une exclue de la famille.
          Mais ce travail est nécessaire, surtout, s’il est fait en conscience, et avec le désir de libérer les descendants. C’est une démarche de guérison et d’amour mais je ne sais pas si on peut parler de l’égoïsme, dans le cas de ceux qui n’ont pas ce courage. Pour moi, cela relèverai surtout de la peur, des fidélités familiales ou d’une sorte d’acceptation muette car tous n’ont pas cette capacité d’entreprendre ce travail. Pouvons-nous les juger pour autant ?
          Merci pour ton intervention Nadine

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  3. Cet écrit me touche énormément j’en ai fait du chemin pour être libre de tous les non dit .. je sais que les abus qui se vivaient partait de beaucoup plus loin que ma famille immédiate, c’était transmis de génération en génération j’en suis persuader chez nous il y avait une loi non exprimer dans les mots , mais tout le monde la ressentait , ce qui se passe chez nous reste chez nous , mais il est arrivé un jour ou je ne pouvais plus garder tous ces lourds secrets je devais les confier a quelqu’un avant d’étouffer (spécial moi j’ai longtemps fait un rêve qui revenait toujours(répétition je m’étouffait et je me réveillais en manquant d’air) je ne fais plus ce rêve aujourd’hui mais je me suis sentie vraiment traître quand j’en ai parlé les première fois , moi quand j’ai commencé a voir un thérapeute il m’as dit que avec mes enfants nous avions une relation ouverte alors que dans ma famille d’origine c’était fermé .
    mais un jour il m’as fallut guérir les mémoires de ce passé et quitter cette famille d’origine car même si j’étais séparée d’elle par une grande distance a l’intérieur de moi j’y étais toujours , il m’as fallut faire ces fouilles intérieures pour vivre et donner a mes filles une mère au présent une mère qui est là dans le ici maintenant
    il faillait briser cette chaine qui se transmettait ,c’est leur amour si inconditionnel qui me donnait la force d’avancer et aujourd’hui je reste avec elles en ouverture car elles aussi ont subies des dommages collatéraux
    toute ma tendresse Élisabeth xxxx

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    • Toujours cette loi du silence, selon le principe de « laver son linge sale en famille ». Et cela en fait des crasses, qui se transmettent de générations en générations, en s’alourdissant au passage.
      Ton corps a bien senti et signalé la nécessité de briser le tabou, au risque d’étouffer, et même si tu t’es sentie comme une traîtresse, et en plus, cela t’a valu l’exclusion de la famille, c’était vital.
      Il arrive un moment où un membre de la lignée doit avoir ce courage, pour se libérer, et parfois ça aide même les autres ou du moins, cela ouvre une voie plus large aux générations futures.
      Tu as fait un beau travail, Jeanne, même si tu l’as payé cher et cette guérison était à faire aussi à l’intérieur, pour te libérer des chaînes invisibles mais si fortes. Merci pour ce beau témoignage et toute ma tendresse à toi et à tes filles.

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  4. Bonjour Elisabeth,
    Voila une publication très intéressante, qui pourra donner à réfléchir plus d’une personne, car quelle famille n’a pas de secret, de non-dit ? ! Lorsqu’on y pense bien, c’est souvent tout sauf un secret, d’ailleurs, beaucoup savent mais se taisent 😉
    Je suis convaincu de l’effet négatif de ce genre de chose, de son lourd poids qui entraine des réactions certaines. Ce qui cause cela, l’éducation judéo-chrétienne encore et toujours, la culpabilité il me semble. Penses tu qu’il y est d’autres raisons Elisabeth ?
    J’ose espérer que cela va se tarir avec les nouvelles générations. Nos parents et grands-parents étaient forts en la matière. Pourtant lorsque cela est compris et accepter, il n’y a pas matière à taire et supporter une telle charge toute sa vie, voir la faire porter de génération en génération. L’erreur est humain, l’être qui l’a faite souvent la paie, cela suffit non ? !

    Très bonne fin de semaine Elisabeth avec de tendres bisous

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    • Le secret qui relève davantage de non-dit pèse aussi lourd, puisque, comme tu le remarques, tout le monde sait mais personne n’ose rompre la loi du silence.
      J’espère aussi que les changements de mentalités vont alléger ce tabou, puisqu’en effet, les anciennes générations étaient très fortes pour enfuir ce qui gênait.
      Au nom des religions et leurs règles si absurdes, de la morale trop rigide, du poids de la société… par peurs diverses, hontes ou culpabilités aussi.
      Je ne crois pas que le phénomène se tarisse, puisqu’ils y aura toujours des gens qui ne pourront ou ne voudront pas accepter et pardonner mais comme tu dis, nous payons déjà suffisamment cher nos erreurs, pour ne pas rajouter un poids supplémentaire, surtout sur les épaules des autres.
      Tendresses, Fanfan et belle fin de semaine à toi

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  5. Merci pour ce bel article, si utile. Les familles constituées comme des clans fermés sur leurs secrets peuvent être mortifères. Heureusement, à notre époque, les psychologues travaillent à libérer la parole et cela contribue peu à peu à faire évoluer les mentalités. Ce n’est pas déstructurer la famille que de trancher dans les liens malsains. La cohésion de la famille devrait se réussir dans le respect de chacun, de son authenticité, et se construire dans la bienveillance et les services réciproques qui créent la confiance. Si la famille était le lieu de la confiance cela pourrait être un lien fort, et on pourrait ne plus la considérer comme un mal nécessaire

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  6. Et puis parfois des secrets de famille sont laissés indicibles et sont donc pris la tombe ne ayant jamais été révélé. Je pense que chacun de nous ont des choses que nous gardons pour nous pour une raison quelconque et peut-être qui est pour le meilleur, vous ne pensez pas ?! Bonne Saint Valentin, Elisabeth. Amour, N ❤

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  7. Je connais une famille ou il y a un secret, il reste deux personnes a connaitre le secret, une dit ne pas savoir et l’autre dit quelle a juré de ne rien révéler, et pourtant elle même victime du secret. Je ne vois pas comment la psychogénéalogie pourrait résoudre ce secret.

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  8. Merci Elisabeth pour cet article. J’ai n’ai malheureusement pas la possibilité de remonter bien haut dans mon arbre généalogique et n’ai aucune expérience dans ce domaine, mais j’ai entendu parler de la constellation et de la psychogénéalogie et ça m’a l’air très intéressant. Je reste persuadée qu’un lourd secret se transmet inconsciemment et affecte tout autant l’entourage exclu du partage que celui qui le porte.

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    • Les secrets gangrènent aussi bien ceux qui les portent, comme ceux qui subissent leur poids inconscient, des générations durant. Remonter l’arbre n’est pas toujours facile, comme je le disais, je ne sais même pas qui est mon grand-père mais justement, la puissance des constellations familiales repose aussi sur leur capacité à faire remonter ce qui est enfui.
      Merci à toi, Gaïa, et si tu as envie, tu peux voir l’efficacité de cette thérapie sur le site de Maureen

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  9. L’omerta familiale… quand l’entité du clan prend l’ascendant sur chaque individu qui le compose….Alors qu’aucun ne veut se porter en faux. Difficile d’aller à contresens. Et ça le devient de plus en plus avec le temps.Par contre y adhérer c’est par le fait même refouler une partie de soi. Comment respecter son intégrité en pilant sur ses valeurs personnelles? La voie de la facilité (à court terme) est de rentrer dans les rangs…mais si malsain à long terme cette abnégation de soi.

    Mes salutations sincères

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    • Une belle définition, l’omerta, qui conduit à une sorte de mort, par ce refoulement que tu évoques, comme la soumission au clan, au détriment de sa propre identité. Il faut du courage pour s’opposer, se construire ou se reconstruire sur ses propres valeurs.
      Trop malsain, et si fréquent pourtant.
      Merci, Kleaude, pour tes interventions toujours si justes et mes amitiés sincères

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  10. Dans ma famille Elisabeth, il y avait un lourd secret concernant mes grands parents que je n’ai connu qu’à leur mort ! j’avais 35 ans …
    ils ne se parlaient quasiment plus , dormant depuis des années dans des chambres à part , s’occupaient tout deux avec amour de mon oncle qui avait à 40 ans l’age mental d’un gamin de 5 ans !

    j’ai appris par ma grande sœur, qu’amoureux fous l’un de l’autre avant la seconde guerre, ils se sont mariés, ont eu 2 enfants dont mon papa …
    Puis mon grand père a été fait prisonnier pendant la guerre, ma grand mère a hébergé un parachutiste Anglais quelques jours …Un moment de folie a suffit pour bousiller leur vie …elle a voulu s’avorter toute seule avec une aiguille à tricoter , mon oncle est né handicapé …
    Mon grand père est revenu de la guerre ….
    je rajoute que ma grand mère était une petite polonaise abandonnée par ses parents durant la 1ere guerre mondiale , qu’elle était adorable …mon grand père aussi était adorable …
    Si triste est leur histoire d’amour …j’aurais aimé la connaitre avant qu’ils ne meurent …

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    • Merci, Juliette, de confier cette belle et si triste histoire.
      Et je comprends, au combien, que tu aurais voulu mieux les connaître. Ce qui me touche, est que même s’ils ont vécus « séparés », ton grand-père a pris soins de cet enfant illégitime et handicapé… un homme bien. Alors, il me semble, que leur amour était toujours là…
      Confidence pour confidence, outre l’origine de ta grand-mère, j’y retrouve un peu de « mes » secrets. Grand-maman maternelle, femme libre, avant son époque, a eu 5 enfants de 4 pères différents, et là, encore, je ne suis sûre de rien, puisque ma mère a si bien « arrangé » les choses, que j’ignore l’identité de mon grand-père. Un oncle caché, puisque trisomique, un autre perdu pendant 50 ans, les avortements, de ma mère, y compris le mien… pas réussi 🙂
      Cela nous en fait des histoires…

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      • QUe de triste histoire Élisabeth….et Juliettecaché,
        ( les avortements, de ma mère, y compris le mien… pas réussi.)
        Un jour je t`avais écris un secret et après , je t`avais demander de ne pas le publier.
        Et là je voie que ta mère a essayer ,… j`ose même pas dire le mots tellement ça me fait frissionné….pour ne pas dire tremblay …..de connection ou…je sais pas comment dire.
        Je t`avais partager que la femme qui ma mis au monde avait voulu de tuer et que c`était l`homme que la société nome père qui m`abusais m`avais enlever de ses patte pour me crissé dehors. Parceque je voulait dénoncer tout les mal train tense
        plein d`année ,je disais que j`étais parti de chez moi 15 ans pour ne plus revenir.

        Je voulait paraitre forte et je voulait pas que le monde me voie comme paquet de trouble.

        Plus maintenent mais je dénonce la mal train tense

        Plus je fréquente tes écris plus que je me sens connecter à toi.
        Tu as raison cela nous en fait des histoires.
        L`union me fait sentir moins seul et plus normal.

        Merci a tout ces partages

        Mais surtout Elisabeth pas de mots assez grand pour toi.

        Johannejo Tendresse
        qui a brisé le silence plein de fois

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        • Encore si émue, Johanne, je ne parle que peu de moi, puisque ce sont des histoires personnelles mais le témoignage de Juliette m’a touché et il est bon de rompre ce silence pesant.
          Merci d’avoir eu le courage de le briser, l’histoire de ta vie est si douloureuse mais je me dis, que si nous sommes là, même si nos mères n’ont pas voulu de nous, ce que nous nous sommes bien accrochées à la vie… et cela a un but. Celui de guérir et montrer que l’on peut se remettre des pires épreuves.
          Continue à sourire, à chanter, et à partager ton grand amour pour tous les êtres vivants.
          Je t’embrasse tendrement

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          • J`espère que toi aussi tu as trouver la douceur de vivre.

            Moi aussi je t`embrasse tendrement.
            Tu sais Élisabeth petite et grande , j`entendais souvent dire , si tu as été battu etc , tu fera la même chose à tes enfants.
            Je peu te dire que c`était faux, j`ai été une bonne maman , mes enfants ont été mes diamants précieux. et je suis toujours une bonne personne.
            .Tu sais Elisabeth ce qui es bon que nos (mère ) ne veulent pas de nous.
            Moi j`ai trouvé Claudette et elle a été plus qu`une mère.
            Donné la vie est une chose.
            Mais ranimé à la vie est wow……te prendre avec tellement de douceur que tu as l`impressions d`être spécial . qui permets de quérir les plus atrose geste de cruauté .
            Moi ça été Claudette..
            J`espère que tu as une Claudette dans ta vie.

            Tendresse Johannejo

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            • J’ai surtout trouvé la capacité d’acceptation, de non jugement et du pardon, ce qui procure une belle sérénité.
              Face à nos épreuves, certains les reproduisent, d’autres cherchent à en guérir et les transformer en amour, ce que tu as fait et je sais que tu es une mère merveilleuse.
              Pour moi, rien n’arrive par hasard et c’est aussi grâce à cette enfance que je suis devenue la personne que je suis. Bien sûr, nous avons eu besoin d’aide et j’ai eu plusieurs Claudettes. Mais l’essentiel est de retrouver l’amour de soi.
              Douce fin de semaine, Johanne, je t’embrasse tendrement

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      • C’est bien la première fois Élisabeth que je lis de tes lourds secrets familiaux …merci aussi d’en parler …
        j’avais il y a quelques années raconté le mien sur mon blog, puis je l’ai supprimé car je n’aime pas y raconter les choses graves de ma vie …chez toi c’est différent 😉
        Bises

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        • Je ne parle pas souvent de moi mais cette fois-ci, c’était différent car ton témoignage m’a ému, a résonné en moi et puis, puisque tu as dit tes secrets, je voulais partager les miens avec toi…
          Merci encore pour ta confiance, Juliette, bisous et bonne fin de semaine

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    • Si ces outils sont formidables, c’est surtout parce qu’ils permettent de dénouer les nœuds que nous ne sommes pas en mesure de connaître, pour des raisons différentes. Il y a des techniques, notamment les constellations familiales qui les mettent à jour, par les synchronictés et les résonances qui émergent à travers les participants, grâce à l’aide d’un thérapeute compétant.
      Et n’oublie pas, que notre corps a non seulement une mémoire mais il nous parle.
      Bisous, Danièle

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  11. Bonsoir Élisabeth, un article passionnant! Les secrets de famille sont bien gardés. Comme je te le disais, je suis l’unique descendante et j’ai été malgré moi la gardienne de la crypte. Mais il n’etait pas question que je sache ce que cette crypte contenait. En posant des questions, j’ai été éjectée du clan (c’est le bon mot). Mais finalement, être éjectée m’a rendu service.

    Je vis aussi le poids du secret dans un village : tout le monde sait mais personne ne dit rien. Et moi, j’arrive pour poser mes valises…tu connais la suite.
    Comme quoi le poids des secrets existent dans tous les « clans » je pense. Ce village meurt peu à peu pour une vieille histoire qui date de 1920 😦
    Ma thérapie m’a appris à éviter secrets et non-dits pour mes enfants. Du coup j’ai oublié la honte et tous ces sentiments qui obligent au silence. Je regarde autour de moi et j’en arrive à les plaindre?
    Je vis en dehors de ces secrets et je les vois se battre, se rendre malade.
    Pour ne pas tomber avec eux, j’entame la lecture de « créativité et art-therapie en psychiatrie » (P. Moron, J.L. Sudres, G. Roux).
    Je t’embrasse et te souhaite une bonne soirée.

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  12. oui mais je pense aussi que la société a évolué
    la famille ne represente plus la valeur principale de notre société cela se traduit par une augmentation des divorces .La famille n est plus considéré comme sacrée donc les secrets sont plus facilement dénoncés .Les enfants n ont plus la notion d’autorité ancestrale,parentale ils font leur propre jugement

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    • Bien d’accord avec vous mais avons-nous suivi cette évolution, qui ne va pas forcément dans le bon sens ?
      Vu le nombre croissants des gens paumés, plongés dans un profond mal-être et incapables de trouver leur identité véritable, ainsi que le besoin croissant de l’aide, pour retrouver les repères
      (et les re-mères 🙂 ) j’en doute un peu…
      Les mentalités changent mais notre inconscient le fait-il ?

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