Combats familiers contre nos démons

John MartinThe Great Day of His Wrath

Qui parmi nous, à certaines heures, n’a pas éprouvé la tentation de cultiver en soi-même la délectation morose ? Qui parmi nous jamais n’a jamais souffert de ses « démons familiers », de cette peur panique qui envahit, submerge et détruit toute paix intérieure, toute joie de vivre ?

Et puisque les mots eux-mêmes sont pleins d’embûches, il me faut d’abord définir ce que j’entends par « démon familier ».

Ce n’est évidemment pas celui qu’on désigne dans les catéchismes, ni celui que l’on concrétise communément par « mauvaise conscience ». Je me propose de traduire ici l’essence de « démon familier » et de tenter d’indiquer les moyens de le dominer.

Chez les uns cette inquiétude, cette agitation d’esprit est sous-jacente, permanente presque. Elle n’attend qu’une occasion pour se déclencher, pour apparaître dans la vie consciente. Elle guette sa proie et toute occasion est bonne pour l’assaillir. A d’autres elle n’est apparue que fortuitement, à l’occasion d’échecs ou d’événements graves.

Être possédé d’un démon, est la marque du génie.

Chez le créateur, cette souffrance a un sens puisque la grâce de la création lui est accordée.

« Car seul, a dit Stephan Zweig, celui dont l’âme est déchirée connaît la soif de la perfection, seul celui qui est traqué atteint l’infini. »

Le commun des mortels subit aussi, quoique plus accidentellement, des assauts de cette espèce. Les émotions de ceux qui n’entendent pas à exprimer clairement ce qu’ils éprouvent, s’atrophient. Et parfois cependant, pour être silencieuse, la peine de l’homme simple n’en sera pas moins profonde. Les mots sont les reflets de la réalité; il n’y a guère de réalité sans mot.

Comment décrire cette angoisse, cette inquiétude qui nous pousse d’un extrême à l’autre, qui consume et illumine, en même temps ? Comment dépeindre le désespoir, la plus noire mélancolie, le feu intérieur qui dévore et s’étend sur tout l’être ? Parfois l’adversité, la maladie suscitent cet état d’âme mais il se trouve aussi que l’infortune soit purement imaginaire.

Il n’y a point — on le sait — de démarcation précise entre la santé et la maladie de l’esprit. La souffrance imaginaire peut faire des ravages aussi profonds que l’infortune réelle. Tout blesse l’homme vulnérable, susceptible, en proie au démon. Tout lui est objet de tristesse et d’affliction : une phrase qu’il interprète, un regard qui fuit, une intonation de voix. Sa sensibilité morbide l’éloigne de toute société mais l’isolement et l’abandon l’accablent.

L’homme en proie au démon est toujours un exalté, un passionné qui manque de mesure, de sagesse, d’équilibre, en un mot d’art de vivre.

« Il n’est bien ni avec soi-même, ni avec les autres. » L’agitation et la confusion ont de plus en plus prise sur lui. Frédéric Nietzsche, Dostoïevski, Van Gogh avaient du sang de démoniaque. Ils n’ont jamais trouvé de communication ni de point de contact avec le monde. Ils furent des solitaires.

Kleist, l’écrivain allemand, avoue que durant toute sa vie, a résonné en lui l’appel de la mort. Depuis sa jeunesse l’idée du suicide l’a hanté. Il était cependant étranger « au pathos et à l’attitude ». Le véritable tragique n’est jamais théâtral.

C’est le romantisme qui vit le premier triomphe de la névrose avec Werther, René, Adolphe ou
« L’Enfant du Siècle ».

Une des caractéristiques de notre époque c’est l’agitation, la vitesse, le manque de temps. Nervosité, névrose et hystérie en sont les conséquences. Les êtres hypersensibles, rêveurs, imaginatifs, c’est-à-dire les artistes, offrent une proie facile au démon.

Le visage du démon est différent de l’un à l’autre. Ce qu’un homme pense ou sent, ses représentations, ses jugements en un mot sa vie intérieure n’est connue que de lui-même. Il nous est impossible d’y pénétrer. On ne peut les tirer que de ses confidences, de ses attitudes et de son comportement extérieur.

Une volonté invincible permet de dompter ce démon. Goethe l’a maîtrisé. Jeune, avec une âme d’airain, il est allé au-devant de l’orage. Au seuil de la vieillesse, prudemment, il s’est écarté des périls. Victor Hugo, lui aussi, exigeait que l’on se « débarbouillât » de sa tristesse. Discipliné devant les grands chagrins, il refusait de les épancher et d’en faire un spectacle.

Lutte contre les démonsPlus près de nous, Émile Verhaeren a su vaincre lui encore le démon qui le traquait. Il était profondément accroché dans sa chair, dans son cerveau et dans ses nerfs.

Être dominé par un démon ai-je dit, est souvent marque du génie. Le dominer est signe de caractère. L’exemple de Verhaeren témoigne d’une volonté de fer, d’un ressort d’acier qui lui a permis ce redressement moral.

Dévoré par lui-même, rongé par toutes les amertumes de la douleur, il traverse une crise morale et physique. Tout son organisme est ruiné. Il subit une dépression nerveuse, est souvent atteint de maux d’estomac. On connaît les répercussions du moral sur le physique et l’on ne saurait dire si les douleurs stomacales avaient provoqué l’état neurasthénique ou si la dépression avait provoqué ses malaises. Cette lassitude paralyse sa volonté. Il a trouvé le courage d’écrire l’histoire de son âme en pleine crise. Il fuit dans le monde pour retrouver le goût de vivre.

Deux événements vont le ramener à la joie de vivre : son amour pour Marthe Massin et aussi, dans une certaine mesure, sa prise de conscience sociale. Mais c’est surtout par la volonté que triomphe notre plus grand poète national.

Jadis, Verhaeren avait cherché dans une délectation morose à créer la douleur en soi.

Hier, individualiste effréné, pour qui le monde extérieur n’existait point, aujourd’hui il prend contact avec la misère d’autrui. Son optimisme et sa ferveur s’exaltent.

Verhaeren est devenu l’apôtre du travail, de l’effort, de l’enthousiasme, de la joie de vivre. Tout comme Einstein, il a fini par connaître une joie tumultueuse, en communion avec un univers harmonieux. La longue et tragique épreuve lui fut salutaire. Elle en fit un homme dans le sens le plus noble du mot, le grandit, et détermine dans son œuvre un tournant capital.

Comment reconnaître le poète qui n’avait vu dans le monde que des monstruosités, qui avait méprisé, maudit l’homme ? Sa destinée, comme son œuvre, ressemblent à une lutte constante et à une victoire perpétuelle.

Sa tendresse était devenue universelle. Pour lui, l’admiration d’autrui était génératrice de joie.

Ce que Verhaeren, Goethe et Victor Hugo ont pu accomplir, chacun de nous en est capable. Il faut une thérapeutique pour triompher de son désarroi. L’homme doit se faire lui-même.

Pour obtenir d’un être qu’il ait foi et qu’il lutte, il faut lui faire comprendre que ses sentiments, ses émotions, ses souffrances sont aussi valables que celles des autres hommes ; qu’être triste, c’est presque toujours penser à soi-même, que mettre sa conscience dans l’opinion d’autrui au lieu de la chercher en soi est source de conflits et de douleurs.

Grâce à la découverte que vient de faire le biologiste anglais, M.V. Bond, d’un produit qui vainc la peur, cet impondérable qui depuis l’existence du monde pèse si lourdement sur son destin, se trouvera éliminé. Reste à savoir comment les choses tourneront quand les hommes n’auront plus peur. L’angoisse est paralysante mais donne aussi le sens des responsabilités.

Tout notre enseignement universitaire tend à développer chez les jeunes, les facultés intellectuelles au préjudice de leurs facultés morales. Et pourtant ce sont ces dernières qui importent pour l’individu et la société.

Les hommes intelligents et bien doués sont légions. Mais combien ont du caractère, de la loyauté, de la dignité ? Combien ne sont pas de farouches égoïstes ?

La joie de vivre c’est aimer d’un amour émerveillé la vie, le monde, et tout ce qu’il y a dedans.

Ceux-là seuls découvriront le bonheur qui sauront lui préférer autre chose.

Estelle Goldstein pour la revue 3e millénaire

36 réflexions sur “Combats familiers contre nos démons

  1. Un grand coucou Elisabeth, accompagné d’un grand câlin ;-). un peu absente en ce moment , mais je pense fort à toi .
    Magnifique texte et ,je suis en accord avec Dominique pour ces deux phrases à retenir
    « En prendre conscience chaque jour mais ne pas s’y perdre et rester attentif  »
    Gros bisous ….

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  2. Le concept de mauvaise conscience c’est la racine de tous les maux, au moins selon Nietzsche dans son « Généalogie de la Morale » (*) que c’est un livre très similaire à « Le Malaise dans la civilisation » (**) par Freud.

    (*) La généalogie de la mauvaise conscience est selon Nietzsche la suivante :

    1 ) La souffrance morale trouve son origine dans le lien entre un créancier et un débiteur. La nuisance, le mal fait à individu va se traduire par la souffrance du coupable. Le créancier va punir avec cruauté le débiteur, le faire souffrir dans une atmosphère de festivité ;

    2 ) S’en suit la pacification de l’homme. Celui-ci est docilisé, apprivoisé, la cruauté n’est plus possible. Alors, la cruauté physique va se transformer en cruauté mentale. L’impossible à décharger la cruauté vers l’extériorité va se transformer en un retour vers l’intériorité ;

    3 ) La souffrance est alors interne, le coupable, celui qui a commis la faute, se voit persécuter par sa mauvaise conscience, incapable d’oublier (l’oubli chez Nietzsche est une santé, condition du devenir). Cette intériorisation conduit au développement de l’intériorité.

    http://digression.forum-actif.net/t72-nietzsche-genealogie-de-la-morale

    (**) Le sentiment de culpabilité et la morale, selon Freud

    Le sentiment de culpabilité est une variété topique de l’angoisse… Les religions surviennent avec la prétention de rédimer l’humanité de ce sentiment de culpabilité qu’elles appellent péché.

    Dans le développement de l’individu, le but principal est le plaisir, l’insertion dans une communauté n’est qu’un moyen. En revanche, dans le procès culturel, le but principal est de former une communauté, le bonheur des individus est relégué à l’arrière-plan. L’humanité aussi produit un surmoi, qui pousse au développement de la culture.

    Ce surmoi-de-la-culture a des exigences. Concernant les relations des hommes entre eux, cette exigence se manifeste sous la forme de l’éthique. L’éthique est une tentative thérapeutique, un effort pour atteindre un commandement du surmoi. Il s’agit d’écarter le plus grand obstacle de la culture, le penchant à l’agression. Mais l’éthique est trop exigeante, elle se soucie trop peu du moi : elle édicte un commandement sans se demander s’il est possible de l’observer. La directive « aime ton prochain comme toi-même » est impraticable.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Malaise_dans_la_civilisation

    Bisous ma chère Elisabteh!… Merveilleux billet! ⭐ Aquileana 😀

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    • Whou, il y aurait de quoi faire un article sur ton commentaire 🙂
      Il y a beaucoup de vérité dans les pensées de ces grands hommes, et je suis bien d’accord sur l’importance de la souffrance morale, qu’elle soit infligée par l’autre mais surtout par l’homme à lui-même car tous nos démons extérieurs ne sont que le reflet de ceux qui sommeillent en nous. Donc : « Cette intériorisation conduit au développement de l’intériorité ».
      Quant à Freud, il y a plusieurs de ses concepts qui me semblent dépassés, y compris celui : « le but principal est le plaisir ». Celui qui d’après moi, correspond davantage à cet article est l’existence de deux motions pulsionnelles : « la pulsion de vie » et « la pulsion de mort », évoquées dans Au-delà du principe de plaisir.
      Merci pour ton apport, Aquileana, je t’embrasse

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  3. Voilà un matin ce que j’ai écrit et qui parle le plus de mon démon familier….je m’Y suis pourtant longtemps perdu …. avant d’en arriver
    Un matin semblable aux autres
    J’ai beaucoup écris pour me guérir , pour rester parfois en équilibre ..
    quand je suis presque certaine de marcher sur du solide arrive un souvenir sorti je ne sais pas toujours de quelle mémoire qui me laisse encore suspendu entre cet hier et demain .

    Il est arrivé cette nuit sans aucune invitation …

    Je me suis réveillé avec cet invité tenace qui est témoin encore , de cette fragilité que je croyait endormie.

    Une partie de moi.

    Qui marche sur un fil … tentant de rester en équilibre.

    Cette partie de moi….

    Que je voudrais reléguée aux oubliettes.

    Cette plume qui m’accompagne dans tous mes passages fragiles.

    Me revient comme une fidèle amie .

    Dans un aujourd’hui qui après tant d’années je pensais très solidifié.

    Cette amie fidèle…

    Me conduiras encore une fois j’en ai foi vers un rivage

    Vers mon phare

    Vers ma lumière

    Mais c’est tanguant en attendant

    J’ai l’Âme si fragile aujourd’hui

    Jeanne D’arc
    La première fois ou j’ai pu un peu comprendre cet état d’être qui parfois me guettait et me surprenait sans que je sache vraiment ce qui pouvait en être l’élément déclencheur , une parole , une chanson parfois , un film ect . je refusais tellement cette faiblesse , c’est quand j’ai lu le livre de William James(Les formes multiples de l’expérience religieuse ) je me suis senti tellement moins seule .

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    • Nous marchons toujours sur un fil, et c’est au moment où nous croyons avoir terrassé le dragon, qu’il revient nous éprouver.
      Mais ce sont les tests de la Vie, et comme ta plume, il peut devenir cet ami fidèle, source d’apprentissage, à condition que nous n’essayons pas de le fuir. Et si nous gardons les yeux rivés sur ce phare, il éclairera toujours nos ténèbres.
      Cette fragilité peut nous peser mais elle donne une telle ouverture, une sensibilité, comme la tienne. Et en sachant que d’autres la vivent aussi, nous ne nous sentons plus seuls ni différents.
      Merci, Jeanne, pour ce magnifique poème, courage sur ton beau chemin et toute ma tendresse.

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  4. Oh, Elisabeth, je passe ma vie à les combattre. Je me suis rendue compte de leur présence seulement après avoir quitté le domicile parental, là où leur présence pouvait les apaiser :D. Je crois que je commence à peine à réussir à les dresser…

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  5. Bonjour Elisabeth,
    Les démons font parties intégrantes de notre vie, il me semble.
    A nous de les reconnaître, de les comprendre et d’agir afin de minimiser au maximum ceux-ci. Je pense qu’il faut malgré tout ne pas trop y porter importance non plus, le risque il me semble étant de s’y perdre.
    L’idéal étant certainement de bien se connaitre tout en reconnaissance le positif mais aussi et surtout le négatif de sa personne en ne se cachant jamais le face.
    Une histoire de juste milieu, l’histoire d’une vie !
    Nulle n’est parfait…
    Belle journée Elisabeth !
    Doux bisous

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    • Une histoire du juste milieu, comme d’habitude.
      Reconnaître nos démons, ne pas les fuir et faire le travail d’introspection, afin de savoir ce qui se cache derrière, et les transformer en source d’enseignement me semble être la meilleure méthode. Se voiler la face ne fait que les renforcer mais y plonger, avec une délectation parfois morbide ou nourrir la conviction que nous n’y arriverons jamais est en effet un danger.
      Personne n’est parfait, et je dirais tant mieux, puisque cela nous rend tellement plus humains.
      Tendres bisous, Fanfan

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  6. Malheureusement, le démon qui est en nous ne nous transforme pas tous en artistes maudits ou pas, il reste la grande majorité qui souffre et n’arrive pas a le dompter.

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  7. « Seul celui qui est traqué atteint l’infini ». Une perspective attirante même si elle implique de flirter avec les dangers de la finitude. Mais comme toujours, il y a une solution, un chemin à se frayer pour atteindre sa lumière,celle qui rejette au loin ces démons obscurs. Un grand merci Elisabeth pour avoir partagé ce très beau texte 🙂

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    • Nous flirtons avec tant de dangers, le chemin se fait souvent sur le fil du rasoir mais si l’appel de l’Être est puissant, il permet de terrasser les dragons.
      Merci pour ton beau témoignage, tu es une artiste, Elisa, alors je sais qu’il t’interpelle

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  8. Tu as pensé à moi pour cet article Élisabeth?
    🙂
    Ce n’est pas simple de lutter contre le démon. Mais je découvre peu à peu qu’il est bon d’éviter les personne négatives. Ceux qui sont toujours dans la plainte me bouffent le moral.
    Pas que le moral d’ailleurs.
    Je vais bizarrement bien quand personne ne me rabâche toute la misère du monde à laquelle je ne peux rien.
    J’en suis arrivée à répondre sur la plainte du travail le dimanche qui va, selon le journal l’humanité, favoriser l’echec scolaire.
    Crois tu que ça les em++ tous à ce point là qu’on fasse les études qu’on veut et qu’on les finance en bossant le dimanche? Mes deux filles travaillent le dimanche lol. Moi aussi d’ailleurs pour recevoir les clients qui travaillent toute la semaine.
    Bref, je suis encore hors sujet. Quoi que la liberté est bonne pour chasser le démon ;).

    Yoga le matin, danse orientale, relaxation et visualisation positive – la télé et les consoles aux ordures 😀
    Ça me rend plus créative que la morosité.

    Sinon côté psy, je teste 4 séances.
    Personnalité nonchalante (elle se traîne dans le couloir), ça pue le tabac dans son bureau, elle s’écroule sur un fauteuil en se tenant la tête pendant les séances et la dernière fois, elle a eu une parole déplacée (peut être simplement maladroite). Je suis ressortie en mauvais état en fait.

    Ce n’est pas le but 😉
    Elle me désole. Je suis du genre tonique depuis qu’Elrohir m’a remise sur pied. J’ai envie de la secouer, la psychologue lol.
    Elle s’est seulement demandée pourquoi je voyais aussi la psychiatre – bah c’est simple, elle renouvelle mon ordonnance et fait le point avec moi.

    Je fais une expo en mai sur l’art et la créativité – soulagement des maux, expression non verbale libératrice.
    Tout un programme n’est ce pas?

    Je te souhaite une belle journée Élisabeth. Aujourd’hui je retrouve mon atelier enfants – petits et grands principes du respect de chacun autour de l’art textile.
    Je t’embrasse.

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    • Si l’envie te prenait de lire les témoignages des autres, tu verrais que nous sommes très nombreux à nous débattre avec nos démons…
      Bien évidemment, il est préférable d’éviter les « bouffeurs d’énergie vitale », surtout quand nous sommes fragiles, alors, continue tes activités de création.
      Quant à la psy, je ne me prononce pas mais tu es la mieux placée pour être consciente de tout ce qui se joue lors des séances, et que souvent, sortir perturbé est le signe que l’on a touché à une émotion très profonde.
      Mais si elle ne te convient pas, tu as toujours ton art-thérapie. Ravie pour ton expo.
      Je t’embrasse, Annawenn

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  9. Bonjoue Elisabeth. Juste te dire merci pour cet article. Il traduit pour moi un vécu si réel. Souvent, je ne re^ve qu’une seule chose vivre positivement, rester dans la joie des rencontres, de l’amitié, me laisser émerveilleux par ces petits cadeaux cadeaux que m’offre l’existence, mais helas ! tout semble devenir triste, un tableau noir se présente à vous quand surgit  » ce demon », vous remplit d’amertume, souvent de colère ou vous rend tout simplement désagréable. Ma question: c’est comment faire à tout instant pour ne pas laisser s’évaporer  » cette joie de vivre que vous avez si bien décris: aimer de façon émerveillé la vie…..

    Merci encore Elisabeth et très belle journée à toi.

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    • Le dernier, et sans doute le plus difficile des Travaux, fut pour Héraclès de ramener du Monde Souterrain le terrible chien Cerbère, le gardien des portes des Enfers. Et une fois à l’extérieur, ce monstre est devenu un toutou glapissant.
      Je cite souvent cet exemple car ce qu’il est le plus terrifiant chez nos démons, est qu’ils restent tapis dans l’ombre. Mais une fois ramenés à la lumière de la conscience, ils se laissent apprivoiser, en douceur.
      Nous avons tous nos monstres, plus ou moins puissants, et la première chose est de ne pas en avoir peur car nous renforçons ce que nous craignons le plus.
      Accepter, accueillir, voir ce qui se cache derrière, à l’aide d’un thérapeute, si les ténèbres sont trop sombres.
      Et ces démons que nous regardons en face, ont tant à nous apprendre …
      Nous voudrions tous vivre en permanence dans la joie et l’harmonie mais la vie n’est pas ainsi faite, et comme le disait Jung : « Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité. Mais ce travail est souvent désagréable,
      donc impopulaire ».
      Il est nécessaire aussi d’identifier et exprimer cette colère, comme les autres émotions enfuies.
      Et la joie sera d’autant plus éclatante, si nous arrivons à ne plus avoir peur car nous savons que les démons ne sont pas forcément nos ennemis mais des sources d’apprentissage.
      Aimer la vie se fait surtout par la sérénité d’accueillir ce qui se présente.
      Merci pour ton témoignage, Thera et toutes mes amitiés.

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  10. Bonsoir Elisabeth,
    « délectation morose et démons familiers » des maux rarement aussi bien décris… On parle souvent de mal de vivre ou de « mésadaption » sociale…. Des maux de l’âme qu’on sait rarement identifier et décrire. Pourtant ces maux n’en sont pas moins lourds à vivre,

    Mes salutations sincères

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    • Si la science cherche à déterminer des raisons génétiques de ce mal de vivre, nous en avons des exemples si parlants depuis des millénaires.
      Et tu connais la lourdeur de ces maux d’âme, puisque tu les décris si bien. Merci, Kleaude et belle soirée

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  11. Incroyable que tu postes cet article, toujours ces synchronicité étonnantes… j’ai été pas plus tard qu’hier terrassée par mon propre démon, comme cela m’arrive régulièrement. J’ai comme l’impression d’avoir besoin cycliquement de tomber sous sa coupe pour repartir, mais Dieu que je déteste ces moments de détresse intenses… Merci en tout cas Elisabeth pour ce billet qui m’a fait beaucoup de bien.

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  12. Tout le monde a des démons au regard d’une société de plus en plus policée et standardisée, moi mes démons, je les attrape, je les fouette et je leur fais danser la techtonik sur la place du village.
    Voilà.
    Heureux d’avoir été inutile.

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