Éloge de l’audace

Plus notre monde est sécurisé, et plus nous sommes craintifs. Pourtant, c’est en nous risquant à de nouveaux comportements, en osant l’inhabituel, que nous progressons. Et gagnons en plaisir de vivre.

Oser

C’est la question qui tue, comme disent les ados : « Quels risques avez-vous pris dans
votre vie ? » Si vous pensez « aucun », vous avez probablement de quoi vous lamenter. Comment se réjouir en effet d’un parcours où l’on ne s’est jamais exposé, mesuré aux difficultés, à l’inconnu ? « Il meurt lentement celui qui devient l’esclave de l’habitude […] celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves […] » écrivait le futur prix Nobel de littérature chilien Pablo Neruda en 1921 (Il meurt lentement).

Sclérose collective

Ces vers n’ont jamais autant semblé d’actualité. La société française actuelle est vue par de nombreux observateurs (quel que soit leur horizon) comme un no man’s land pétrifié dans le doute et l’immobilisme. C’est la « société du risque zéro », la « société de la peur (La Société de la peur Plon, 2005) », selon le titre du best-seller de Christophe Lambert. Ce publicitaire créatif a ainsi posé le diagnostic d’une France « déprimée, bloquée, irréformable, négative, paranoïaque (dans un entretien paru dans L’Entreprise n° 239 de novembre 2005) ».

Les psys, toutes écoles confondues, font le même constat, si l’on en croit la profusion d’écrits consacrés à l’angoisse et aux « phobies sociales », selon la dernière expression en vogue dans ce domaine. Nos peurs se seraient sensiblement déplacées… Les « grandes peurs » subsistent, bien sûr, alimentées par les menaces de destruction collective. Mais peu à peu – est-ce parce que nous avons sécurisé tous azimuts notre environnement ? –, un mal plus insidieux se répand : la peur du regard de l’autre.

Dans Comment vaincre ces peurs qui nous paralysent (Éditions de la Lagune, 2006), le sociologue espagnol Francisco Gavilan, vient d’en répertorier les multiples formes : peur de laisser un message sur un répondeur, de vieillir, de parler à des inconnus, d’avoir l’air médiocre, de prendre des décisions…

Ainsi, l’auteur annonce-t-il que « presque tout le monde aujourd’hui a déjà souffert ou souffre d’une forme de phobie sociale ». Et, enfonçant le clou, il décrit les individus qui en sont atteints : « En résumé, ils craignent d’agir sans contrôle, de façon impulsive et socialement inacceptable. De ne pas être à la hauteur des circonstances et de ne pas satisfaire les attentes des autres. Face à ces perspectives… ils préfèrent rester chez eux à collectionner des timbres des Seychelles. »

Des héros du quotidien

Pour contrer cette tendance décourageante, nous avons posé la fameuse « question qui tue » à nos internautes : « Quels risques avez-vous pris dans votre vie ? » La lecture de leurs témoignages a un effet dynamisant et réconfortant. Kharima, 22 ans, raconte comment elle prend le risque chaque jour de vivre avec un Français, alors que si son père l’apprend, « il nous tue tous les deux ! »…

Frédéric, 40 ans, a quitté un emploi salarié pour monter son entreprise d’import-export. Alexandra, 32 ans, décrit ce jour où elle a accepté de partir travailler en Australie avec un contrat d’un an (seulement !) en poche, en disant à son chéri du moment : « Peut-être nous reverrons-nous… Peut-être pas… »

Aujourd’hui, ils ont fondé une famille à Sydney. « Mais il aurait pu ne jamais me suivre… et j’aurais pu me retrouver au bout d’un an sans boulot et sans amour ! » explique-t-elle. A chaque histoire, une victoire sur la mollesse, la léthargie, les « oui, mais… » qui sapent le moral et justifient l’inertie.

Chaque fois, des actes héroïques au quotidien. A partir de ces témoignages, nous avons vu certains risques apparaître de façon récurrente. Pas forcément spectaculaires, mais décisifs, car engageant la personne dans son intégrité : prendre le risque de renoncer, de se tromper, de cesser d’être victime, de déplaire, de dire non, de plonger dans l’inconnu… Rien qu’à leur énumération, on frémit. Parce qu’ils semblent négatifs. Parce qu’ils font peur.

Avancer vers ses rêves

Pourtant, ces risques sont aussi à voir comme des étapes à franchir, « ce sont ceux qui permettent la construction de soi, nous a confirmé la psychologue et thérapeute Isabelle Filliozat. Ils impliquent des actions absolument nécessaires si l’on veut enfin se positionner dans sa famille, dans le monde, dans la société…

Si l’on veut oser dire “Je”. »Renoncer, d’abord. Ce verbe n’a guère la cote en notre époque de performance et de toute-puissance. Pourtant, pour plonger dans une passion artistique, il faut parfois abandonner ses sécurités matérielles ; pour vivre un amour intense, mettre de côté ses désirs de papillonnage…

Se tromper ? Reconnaître ses torts ? Voilà des failles, des faiblesses qui ne nous attirent guère. Pourtant, ces capitulations débloquent les situations verrouillées, dissolvent les barrières, les rigidités. Parfois aussi, pour faire avancer nos projets, il nous faut prendre le risque de déplaire, si incongru dans notre société attachée à l’image et à la perfection. Mais aussi cesser de se poser en victime, pour se sentir à nouveau pleinement responsable de sa vie.

« Oser dire non est un autre passage incontournable, poursuit Isabelle Filliozat. Celui qui n’a pas refusé à un moment – que ce soit à l’adolescence ou plus tard – ce que sa famille, ou son petit copain, ou son employeur exigeaient de lui, ne pourra pas ensuite offrir de vrais oui. »

On peut alors plonger dans l’inconnu, commencer ce nouveau boulot ou accepter de s’installer en couple, en perdant les repères que l’on avait construits jusque-là. « C’est la fameuse traversée du désert dont parle la Bible, avance la psychologue, celle qui oblige à plonger à l’intérieur de soi pour construire ses propres repères. »

Ces risques peuvent dessiner une topographie intérieure. Plus on ose les traverser, plus on a de chance de gagner en confiance en soi. « C’est un processus dynamique qui augmente ou régresse suivant ce que nous vivons », conclut Isabelle Filliozat. Entendez : plus vous osez, plus vous gagnez en confiance en vous, et plus vous oserez.

Et, dans un esprit à contre-courant que nous aimons bien, Alain Delourme, psychothérapeute, révèle que c’est en restant inspirés par l’avenir, et en ayant une vision de notre futur, que nous avons le plus de chances de nous accomplir. Certaines pensées, certains textes donnent des ailes. Nous espérons que pour vous ceux-ci en feront partie.

Pascale Senk

 

Eux aussi… ils ont osé !

  • Renoncer :
    Bernard Moitessier : en 1968, en tête de la première course autour du monde en solitaire et sans escale, le Golden Globe, le navigateur français abandonne la course pour continuer sa route et « sauver son âme ».
  • Se tromper :
    Christophe Colomb : en 1492, pensant rejoindre les Indes en traversant l’océan Atlantique, il découvre le Nouveau Monde : l’Amérique.
  • Reconnaître sa responsabilité :
    Yves Bot : le 30 novembre 2005, le procureur général de la cour d’appel de Paris intervient en plein procès d’Outreau pour s’excuser et reconnaître que la justice s’est trompée.
  • Déplaire :
    Martina Navratilova : en 1991, la joueuse de tennis devient la première sportive en activité à révéler son homosexualité.
  • Dire non :
    Rosa Parks : le 1er décembre 1955, cette citoyenne noire américaine refuse de céder sa place à un Blanc dans l’autobus. Cet acte va marquer le début du mouvement pour les droits civiques aux USA.
  • Aller vers l’inconnu :
    Jean-Louis Etienne : en 2002, l’explorateur part au Pôle Nord. Le Polar Observer, capsule dans laquelle il voyage, se fait porter par le courant. Pour se guider, il n’a apporté qu’un compas solaire fabriqué avec une boîte de camembert.

 

33 réflexions sur “Éloge de l’audace

  1. Face aux choses qui peuvent me faire peur – dès que j’ai identifié la peur 🙂 -, j’ai décidé depuis quelques temps de me dire : « Tu as peur… Eh bien, puisque tu as peur, fais-le ! »
    Et ainsi, que de choses gratifiantes, que de pas en avant !
    Bises Elisabeth et très bon dimanche.

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  2. Bonsoir Elisabeth,
    « Pourtant, c’est en nous risquant à de nouveaux comportements, en osant l’inhabituel, que nous progressons. Et gagnons en plaisir de vivre. » Cette affirmation est tellement vraie et révélatrice. ce que j’en retiens le plus reste néanmoins la dernière phrase…. « Gagnons en plaisir »
    En se « sécurisant »..en se protégeant, on se prive du plus enivrant…c’est à dire de la réalisation de soi et par le fait même de la fierté de soi… ce réel plaisir de vivre.
    Et oser n’est pas nécessairement tout quitter..partir à la découverte du monde..quoi que ça peut l’être pour certain…. mais pour la plupart d’entre nous il s’agira de faire de soi son « héros du jour »… en commençant en osant se faire de petits plaisirs en relevant de petits défis…et par le fait même les gros défis nous paraîtront abordables et nous les affronterons avec plaisir. Je pense qu’on en vient trop à oublier cette si gratifiante notion de plaisir que nos société judéo-chrétienne ( et probablement bien d’autres) ont rendu cette notion suspicieuse…
    Allons osons et ayons du plaisir!!!

    Mes salutations sincères,

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    • Très importante, cette notion du plaisir, voire de la joie ou de la bonne fierté qui nous gagne quand nous avons osé… ce que tu évoques ou parfois juste le fait de dire « non » à tout ce qui nous aliène et « oui » à ce qui nous grandit. En faisant fi de tous ces faux interdits et en nous libérant des carcans.
      Merci, Kleaude, toutes mes amitiés

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  3. Pour beaucoup oser est synonyme aussi de quitter le nid confortable et douillet que l’on s’est construit… Ils ne sont pas prêts… mentalement bises

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    • Dans la pyramide de Maslow que tu connais certainement, le besoin de sécurité est mis à la deuxième place, il est légitime et permet d’accéder à des niveaux supérieurs du développement. Mais en effet, si nous nous arrêtons là…
      Non seulement il y a sclérose mais le risque que la vie se charge de déloger l’oiseau du nid 🙂
      Merci et gros bisous, Cathie

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  4. Bonjour Elisabeth,
    Pourquoi donc devrions nous être parfait, ne pas nous tromper, ne pas avoir de faiblesses, ne jamais renoncer ? ! Nous ne devrions connaitre la peur, le doute ? !
    Mais tout ceci fait partie de nous, c’est être humain et vivant que de ressentir cela !
    Je crois que tout est encore une histoire de justesse ma chère Elisabeth, ceci afin de cheminer positivement. Lorsque nous sommes trop sure de nous, nous oublions de vivre des choses et de ressentir avec intensité à mon sens.
    Alors je dirais j’ose mais en n’oubliant pas que je suis un être humain avec ses joies et ses peines, ses doutes et ses faiblesses, sa force et son envie de vivre pleinement 😉
    Très Belle et douce journée Elisabeth !
    Doux bisous de tendre amitié 🙂

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    • Chère Fanfan, depuis le temps que tu me connais, ai-je jamais prôné la perfection ? 🙂
      Bien évidemment, tout est question de juste milieu, et dans l’article suivant, la différence entre la véritable audace et la témérité est démontrée d’une belle façon.
      Toute ma tendresse à toi

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      • Je ne t’incriminais pas très chère Elisabeth. Mon commentaire n’était que le fruit de ma réflexion face à cette publication. Si mes écrits t’ont amener à penser cela j’en suis désolée.
        Belle journée Elisabeth avec plein de soleil au coeur !

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        • Rassure toi, j’avais bien compris le sens de tes réflexions, et je ne me suis absolument pas sentie incriminée. Bien au contraire, je suis heureuse que tu te sentes libre de réagir avec ta spontanéité et ta franchise habituelle. Continue donc, tu sais bien qu’il n’y a pas de problème entre nous 🙂
          Tendres bisous, Fanfan

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  5. Un très intéressant billet, Elisabeth!!!… Il y a certainement quelques expressions d’atrophie sociale.
    C’est curieux que t’as nommé les « phobies sociales », car tous les jours je Je ai remarque ces présences à la fois dans moi même et dans les autres…. socialement les gens ont peur… l’autre devient une menace, quelqu’un à vaincre si tu veux… au moins dans un niveau inconscient…
    « L »enfer c’ est les autres personnes », comme Sartre dirait..
    L’ audace, le courage, le risque d’être soi même sont évidemment le revers de ce sujet…
    Mais lorsqu’ il s’ essaie d’ un cercle vicieux… L’ un exclut l’ autre.
    L’ audace entrain le fait d’ être capable de faire face à la honte, le rejet… L’homme est un être social, comme l’a dit Aristote… La Sociabilité a ses propres limites et encore plus: ses paradoxes
    Merci d´ avoir partagé, mon amie. Bonne journée! Aquileana ⭐

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    • Puisque tu aimes la philo, je te mets un lien vers un texte et une petite audio de Sartre où il donne une très belle explication de sa fameuse expression « L’enfer, c’est les autres ». Je la trouve très riche et profonde, surtout dans le passage où il souligne à quel point c’est nous-mêmes qui nous rendons dépendants des jugements extérieurs ou même combien nous les imaginons et projetons, en créant ces enfermements
      http://www.philo5.com/Les%20philosophes%20Textes/Sartre_L%27EnferC%27EstLesAutres.htm#_1
      Tu as raison que d’un côté l’autre peut toujours constituer une menace car les rapports humains nous confrontent à des peurs, conscients ou pas, et la société actuelle est bâtie sur la compétition et non pas sur la collaboration.
      Mais voilà, nous sommes des êtres de relation aussi, et sans elle, difficile de se réaliser pleinement, y compris dans la connaissance de soi, grâce au miroir que l’autre nous renvoie mais surtout dans la possibilité de nous enrichir grâce à lui.
      Alors, oser se montrer tel que l’on est et ne plus subir les jugements, les normes et tout ce que l’on tente de nous imposer, devient en effet le signe d’une grande audace.
      Merci, chère Aquileana pour tes commentaires, toujours passionnants, qui donnent l’occasion des discussions vraies.

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      • J´ai lu « Huis Clos » au lycée et… En français!!!… Je ne me rapelle pas si je t’ ai dit que suis allée au Collegue Franc Argentin, ici à Martínez, Buenos Aires 😉
        … Cet extrait est incroyable: « Les autres sont, au fond, ce qu’il y a de plus important en nous-mêmes… Quoi que je sente de moi, le jugement d’autrui entre dedans. propre connaissance de nous-mêmes… Mais cela ne veut nullement dire qu’on ne puisse avoir d’autres rapports avec les autres, ça marque simplement l’importance capitale de tous les autres pour chacun de nous » …

        Merci pour le lien chere Elisabeth… En plus, quelle coincidence, aujourd’ hui c’ est l’ anniversaire du Décès de Sartre!!!! Un hommage inconscient très opportun, on pourrait dire!. Bisous. Aquileana 😀

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        • Tu ne me l’as pas dit mais j’ai toujours admiré ta belle connaissance du français, et maintenant je comprends mieux. Je suppose aussi que tu as étudié la philosophie car tes commentaires font toujours référence aux grands noms qui l’ont marquée.
          J’ai redécouvert cet extrait avec grande joie aussi car l’interprétation commune de l’expression en question ne prend absolument pas en compte tout ce que Sartre y souligne, cette interdépendance et surtout à quel point nous pouvons nous aliéner les uns les autres dans ces enfer(mements), alors que nous pourrions devenir des alliés.
          C’est une belle synchronicité que de l’’avoir évoqué pour cet anniversaire… merci, Aquileana, c’est toujours une joie de discuter avec toi.

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  6. je mets « un plus que j’aime » ici car je n’ai plus la fonction ni ici ni sur mes sites mais bon pas grave car j’attends mon expert es informatique sous peu, j’abandonne là car j’ai cherché et j’en ai marre et ce n’est pas le plus important… Je vais revenir sur ce sujet là qui me parle bien pour le vivre depuis ma seconde naissance en 1982 lors de mon périple sac à dos entre Israël, Egypte et Crète ! Depuis je vis toujours ainsi entre prise de risques et incertitudes ! Pas toujours confortable mais si riche ! J’ai lu ton article dans le bus qui me ramenait d’une longue promenade au soleil et j’ai ri ! C’est un état d’être que l’on possède, un jour, ou pas et pourtant moi enfant si protégé pendant l’enfance, j’ai vécu et j’ai su ce qu’était le jour le jour et depuis je vis le présent, toujours partante pour des aventures ou rien n’est sur, rien n’est acquis, tout est à construire surtout à présent que je suis seule et que je redécouvre, que je revis l’envie d’être et de vivre à fond depuis huit ans quand même comme le temps passe ! Pas de » je vis mieux » mais je vis ainsi ! Le renoncement, une autre façon de vivre ailleurs, pas toujours bien perçue par les proches… Je connais cela depuis des années et même en ce moment mais ce ne sont plus mes ascendants mais ma descendance qui ne comprend pas toujours ! A moins que ma dernière,je ne sais pas pourquoi mais j’y crois ! Pourquoi ? je ne sais pas… ne soit comme sa mère, car pour les autres j’ai enfanté une progéniture qui aime la sécurité et qui se projette sur la retraite et autres contingences matérielles…Ce que je sais pour l’avoir vécu dans mes tripes c’est que lorsqu’une porte se ferme, une autre s’ouvre ! Que si l’on veut, l’on peut ! Que l’on se doit de vivre pleinement sa vie car elle est parfois courte (mon père est parti brutalement à 48 ans et cela ça marque aussi !) Que c’est un état d’esprit, un virus, une initiation, peut-être, qui fait que lorsqu’on a dû se battre pour manger sans certitudes du lendemain, se loger seul ou à plusieurs, ou dormir dehors avec tous les risques que cela incombe, quémander l’aumône d’un travail sinon pas d’argent et donc pas de nourriture, l’on relativise beaucoup alors les petits désagréments de la vie qui ne sont en définitive pas grand chose ! Qu’il y a aussi dans le dépassement de soi des victoires incroyables, des ressources insoupçonnées en soi et il faut être en situations difficiles ou compliquées pour faire appel à son « soi » profond qui fait que l’on trouve toujours une solution pas toujours enviable mais qui peut mener vers quelque chose de meilleur ! Que les autres pensent aussi que c’est crétin d’être ainsi sans certitudes du lendemain mais en regardant bien nous ne sommes surs de rien et nous pouvons mourir demain ! Qu’être en quête de nouveau, certes instable, ouvre le cœur, les yeux et procure des joies profondes et que cela permet de rester « jeune » en l’esprit et de vivre à fond cette vie ! Poser ses valises un temps et se dire qu’on peut les refaire sous peu ou pas mais lorsqu’arrivera la fin du voyage avoir la certitude de se dire : j’ai vécu ! Un énorme merci pour cet écrit de haute facture chère Elisabeth et finalement je pense que j’ai tout dit ou presque… je souris ! Tendresse de mon Anjou ♥

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    • Tu as tout dit, en effet, Marie, et la seule certitude que nous ayons est celle de mourir. Tu assumes ton parcours et personne n’a à le juger ni surtout à le critiquer car ce que tu décris est non seulement un cheminement d’une femme libre mais surtout cette « initiation » à la vraie Vie.
      Tendresses à toi

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  7. Ohhhh, l’éloge de mon ancienne vie 😉
    Quand je lis ce texte, je réalise que je suis devenue une risque tout !
    Entre mon changement de région sans un sou en poche et ne connaissant personne, la création de mon entreprise malgré une invalidité importante, travailler dans les écoles pour mettre une grande claque à mon agoraphobie, faire le jardin :D.
    Je vais passer le BAFA cet été pour la prise en charge des tous petits et faire une formation sur la danse et le spectacle + arts du cirque…
    Wouahhhh, Annawenn!!!
    Je déplais ici mais je m’en fiche et je dis franchement ce que je pense. J’ai affiché le discours sur le bonheur sur ma porte aussi :P. J’ose exposer mon travail. Je sais très bien dire « non » et poser des limites.
    Ce doit être l’effet « j’ai trouvé une psy » lol.
    Je crois même que je vais prendre le risque de prendre du temps pour moi :).
    Il me fait du bien cet article, merci Élisabeth. Des bisous.

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  8. Il y a les rêves à rêver et ceux à vivre. A chaque fois, je me pose deux questions :
    1/ Qu’est-ce que je suis prête à faire pour « réussir » mon projet ? 2/ A quoi suis-je prête à renoncer pour ce même projet ? C’est le croisement de ces deux réponses qui fait que je laisse certains rêves à l’état de fantasmes et que je passe les autres dans la catégorie des projets à oser ! Merci pour ce partage Elisabeth, bonne soirée 🙂

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    • C’est absolument génial, Elisa car tu es en train d’évoquer la nuance qui sera abordée dans le prochain article et développée d’un point de vue d’un philosophe.
      Ce n’est plus de la synchronicité mais carrément de l’anticipation… tu n’es pas visionnaire pour rien 🙂
      Merci à toi, tu m’épates, vraiment

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  9. Pingback: saleté de machine | Espace perso d' ANTINEA

    • Je suis incapable de te répondre, Juliette car j’ai trouvé cette photo qui a valeur de symbole sur le Net, sans aucun crédit, et à voir la forme des montagnes, ainsi que la végétation, je pencherais plutôt pour une contrée asiatique.
      Mais bon, les deux donnent le vertige 🙂

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  10. Alors là je suis d’accord Elisabeth et j’aime cette pensée de Néruda  » Il meurt lentement celui qui devient l’esclave de l’habitude […] celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves […]  »
    nous vivons dans une société hyper sécurisée ( enfin , nos pays riches ) , ou l’inconnu ( homme) et toutes sortes d’inconnus font peur ! on nous tiens aussi comme ça par la peur, elle nous maintient dans le droit chemin et maintient l’ordre, enfin ce n’est que mon petit avis 😉

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    • J’adore ce poème depuis si longtemps, et je partage entièrement ton avis, qui n’est pas petit… C’est une belle et profonde réflexion, aussi bien sur cet inconnu qui nous effraye tant, comme sur cette peur que l’on fait régner sur nos sociétés.
      Et quant à ce fameux « droit chemin », nous constatons tous les jours dans quelles ornières il nous conduit…

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