La solitude heureuse

La solitude a souvent mauvaise presse. Considérée comme une misère dont il faut absolument débarrasser l’humanité, ou à tout le moins l’en soulager, la solitude semble à plusieurs personnes la source de la plupart des souffrances humaines et la relation avec l’autre, la garantie du bonheur.

Solitude heureuse

J’ai exposé dans Vivement la Solitude! La nature et les avantages de la solitude et ses liens avec la sexualité humaine et dans Le goût de la solitude, les bienfaits de la solitude et sa nécessité pour le développement harmonieux de plusieurs de nos ressources et pour la croissance de l’amour, particulièrement dans la relation interpersonnelle amoureuse.

Aujourd’hui je reviens sur ce thème parce que la conquête et l’appropriation de sa solitude fondamentale devient de plus en plus le chemin le plus approprié vers la solution à la plupart des problèmes de fuite de subjectivité. La solitude heureuse est l’assise pour confronter la peur de la précieuse affirmation de soi-même, pour éradiquer la mise en objectivation des personnes, pour l’atténuation de leur isolement, de leur aliénation, et l’estompement de leur perte de vitalité. 

Il est de la solitude comme de la finitude et de nombreux autres thèmes de la condition humaine : elle existe mais on tente avec insistance de la nier. Si on reconnaît son existence, on s’acharne à la faire disparaître, à la colmater, à la fuir ou à la faire fuir.

Pourtant il n’est pas de situation humaine, même la plus intime entre deux personnes sans que le ressenti de sa solitude fondamentale ne rebondisse et nous interpelle à grands cris : Suis-je vraiment seul avec ce que je ressens ? Ai-je vraiment été compris par l’autre ? Qui suis-je vraiment ? Qui est cette personne qui partage mon intimité ? Cet autre n’est-il pas aussi seul dans sa manière d’être-au-monde et dans la construction qu’il fait de son monde ?

Ces questions restent sans véritable réponse. La solitude fait partie de notre condition humaine et ne cessera jamais de se pointer à notre conscience pour que nous lui donnions sa place, toute la place qu’elle nécessite dans nos vies. Nous ne pouvons pas la fuir sans tronquer une large part de notre humanité. Elle résulte surtout de ce que nous sommes conscients d’être séparés les uns des autres même si nous sommes aussi des êtres de relation. 

La nature fondamentale de la solitude

Tout être humain est fondamentalement seul et, au-delà de son désir d’échapper à cette vérité, chacun quelque part en lui-même le sait. Cette réalité inaliénable de la condition humaine nous accompagne malgré nous de la naissance à la mort. Seuls pour naître et pour mourir. Seuls pour ressentir, jouir, réfléchir, goûter et souffrir. Bref, nous sommes seuls pour être.

Face à notre condition d’être seul et séparé, la présence des autres peut facilement devenir un refuge mais celui-ci restera toujours provisoire. La présence de l’autre peut, en effet, nourrir l’illusion toujours renouvelée de ne pas être fondamentalement seul puisque ensemble ou avec quelqu’un. Elle peut même parvenir à la limite à tellement nous distraire de nous-mêmes que fusionnés à l’autre nous en arrivions à n’exister qu’ensemble, qu’avec l’autre.

Pourtant ce leurre ne peut durer que le temps nécessaire à la conscience pour nous rappeler que nous sommes seuls pour vivre et que nous serons seuls pour plonger dans la mort. Cette fatalité de la mort et de la solitude ne cesse de mordiller. L’angoisse qu’elle soulève est parfois telle que chacun peut être tenté de se laisser encore plus disparaître dans l’autre afin de soulager cette terrible souffrance.

Ce constat de la solitude comme partie intégrante de la condition humaine est perceptible avec encore plus d’intensité dans la conscience de la sexualité humaine. Là, l’humain réalise qu’il est incomplet, qu’il ne se complète que par l’autre, qu’il est vraiment seul dans sa féminitude ou dans sa masculinitude et qu’il est alors en manque de la différence. Heureusement, c’est aussi ce qui fonde le puissant désir sexuel !

L’humain est conscient d’être seul avec son être sexué tout en étant incomplet et fragile. Paradoxe de la condition humaine d’être séparé et en quête de relations les uns avec les autres, la conquête de la solitude sur l’isolement devient une des principales voies vers l’actualisation de la créativité humaine.

Mon travail clinique avec des personnes qui souffrent dans leur identité sexuelle, de leur orientation sexuelle, désir ou comportement, m’a permis de constater le bien que constitue l’appropriation de sa solitude radicale pour sortir de ses misères sexuelles. 

La solitude est fondamentalement l’expérience ressentie d’être avec soi-même. Ressentie sans les autres tout autant qu’avec les autres, elle peut épouser plusieurs formes mais son essence loge dans la subjectivité de la personne humaine, autrement dit, dans sa vie intérieure. La subjectivité, en effet, implique la solitude; la solitude, la subjectivité. L’une requiert et engendre l’autre.

Plutôt que d’être un objet passif mû par l’extérieur, par les autres et les choses, la personne peut être sujet de son expérience, moteur et maître de sa vie et de ses directions. Toute personne est fabriquée pour être subjective même si elle renie souvent sa condition. C’est justement parce qu’elle suscite l’obligation d’être responsable de sa vie et de ses conduites que la subjectivité sur laquelle se fonde la solitude dérange.

Plusieurs d’entre nous renoncent à la subjectivité pour devenir objet et d’autres tentent à tout prix d’en diminuer la force. Or, pourquoi le faisons-nous sinon parce que l’état de solitude nous confronte inévitablement à nos déviations et à nos fuites ? Et qu’il éveille en nous la culpabilité d’abandonner notre subjectivité. Il est alors facile de comprendre jusqu’à quel point la fuite de la solitude par un plongeon dans les distractions de toutes sortes monopolise une grande part de notre énergie, celle qu’il faut pour s’investir soi-même dans la subjectivité. 

Le bonheur d’être seul

L’expérience de la solitude conduit donc à mieux ressentir sa subjectivité. C’est pourquoi nous pouvons dire qu’il est difficile de se sentir seul puisqu’en réalité, dans la solitude, c’est avec nous-mêmes que nous sommes. Dans toute solitude, chez celui qui en explore toutes les facettes, il y a le bonheur d’être seul. 

Pour celui ou celle qui la cultive, la solitude procure une grande satisfaction, celle d’être avec soi-même, avec tout soi-même totalement et entièrement, sans distraction. En ces moments privilégiés, la solitude, côté éclairé de notre condition d’être séparé, illumine toute la personne.

Tout comme la lune a son côté d’ombre et son côté de lumière, ainsi la condition humaine d’être séparé des autres et des choses s’exprime sur une facette par le bonheur de la solitude et sur l’autre, par la misère de l’isolement. Nous sommes solitude et relation. Nous ne pouvons pas faire comme si cette solitude n’était pas sans nous priver d’une partie de notre vitalité, celle qui nous vient de la relation aux autres. 

La solitude avec soi-même correspond à la facette glorieuse d’être avec soi-même (Paul Tillich Le Courage d’être). C’est à l’intérieur de cet espace que la personne vit d’elle-même et avec ses propres ressources aucunement distraite d’elles par la présence de l’autre. Cette solitude peut être ressentie comme glorieuse parce qu’elle rend la personne heureuse.

Pendant ces moments privilégiés, toute l’attention est portée sur le contact avec sa subjectivité et l’actualisation de ses ressources alors que le désir pour l’extérieur, pour l’autre, demeure latent. La personne peut alors ajuster ses attentes et ses réponses jusqu’à ce qu’elle en ressente la satisfaction. Elle acquiert dans ces moments d’être avec elle-même plus de vitalité en développant plus d’espace en elle pour ressentir, réfléchir, imaginer. 

Après des milliers d’heure de rencontres thérapeutiques avec des personnes en recherche de plus de vitalité dans leur existence quotidienne, la solitude m’apparaît comme un moyen et non comme une fin en soi. Elle permet d’atteindre plus de subjectivité et plus de largeur de conscience.

En son absence, la subjectivité et la conscience risquent de se rétrécir et la personne de se limiter à s’accommoder à l‘autre. En acceptant sa solitude fondamentale et radicale, une personne se donne la possibilité de plonger encore plus en son intériorité et d’accorder plus de place à sa subjectivité.

Elle élargit ainsi le territoire de sa conscience, repousse les frontières de l’inconscient et de l’automatisme et augmente sa vitalité. Ces constats m’ont lentement conduit à explorer davantage le courage de la subjectivité, de la vie intérieure et de la largeur de la conscience, pour favoriser la croissance de la vitalité. Plus il y a de solitude, plus il y a de subjectivité possible, plus il y de subjectivité, plus il y a de conscience, plus il y a de subjectivité et de conscience, plus il y a de vitalité. 

Et plus il y a aussi de marginalité ? D’où la peur et le courage nécessaire à la solitude parce que plus la personne est seule, plus elle se marginalise et plus elle s’individualise aussi. Elle apprécie encore plus la rencontre avec elle-même. Ainsi, en plus d’être le lieu de la subjectivité, la solitude constitue aussi une condition nécessaire au développement de toute cette partie de son humanité qui nous est proprement individuelle – notre marque unique d’existence et de vitalité, notre individualité. Bien ancré dans le courage de s’inventer tel que l’on est, la solitude favorise l’enracinement de l’individuation et en étaye les conséquences.

L’éducation à la solitude

Le contact avec la solitude authentique nous conduit tout naturellement à vouloir la faire connaître à ceux et à celles que nous aimons, premièrement nos enfants. Lorsque nous regardons les travaux consacrés au monde de l’enfance, de très nombreux portent sur les relations de l’enfant avec l’adulte et avec ses pairs et très peu sur sa capacité d’être seul, sur son besoin de solitude, et surtout sur sa capacité à l’utiliser.

L’aspect développemental de la solitude serait-il moins bien compris que les nombreuses défenses qui s’érigent devant elle? L’éducation à la solitude est essentielle afin d’en développer les richesses et d’en confronter les misères. Jusqu’à maintenant, nous nous sommes longuement attardés au développement des capacités de chacun pour les relations interpersonnelles nécessaires à l’adaptation, l’aurions-nous fait au détriment du développement d’une capacité tout aussi saine de vivre la solitude ?

La personne se développe en répondant à son besoin d’interaction humaine; autant qu’elle croît par les réponses qu’elle apporte à son besoin de solitude et aux ressources de subjectivité et de vitalité qu’elle conquiert dans cette solitude. 

A suivre…

Jules Bureau, (1933-2011) Psychologue et Sexologue, Québec, Canada

56 réflexions sur “La solitude heureuse

  1. ¨Dans la solitude nocturne, vous voyez passer les mêmes fantômes. Comme la nuit s’agrandit quand les rêves se fiancent¨ Bachelard, Gaston

    Je me définis comme une personne assez solitaire. Cette attitude est certainement liée à une recherche.mais Il y aussi événements dans la vie qui sont déterminants: pqr example; une rupture amoureuse peut nous isoler … Cepedant elle peut aussi et par dépit nous libérer.. Sûrement, la solitude est surtout une recherche de soi même…Très intéressant et sage ce billet chère Elisabeth… Bisous! Aquileana ⭐

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    • Magnifique citation. Et très belle réflexion sur cette rupture qui en même temps nous rend solitaires mais nous libère de la dépendance de l’autre. Je crois que la bonne solitude est surtout un apprentissage d’être bien avec soi, pour mieux aller vers l’autre.
      C’est toujours un plaisir de te lire, bisous Aquileana

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  2. Comme vous le dites si bien à propos d’un autre article, « nous ne sommes jamais seuls quand Dieu demeure en nos cœurs ». C’est ce qui permet en effet de se sentir vraiment libre et de pouvoir créer une relation authentique avec autrui, qui ne soit pas pesante, mais constructive. Dieu nous oriente vers l’amour désintéressé, qui rend vraiment heureux de part et d’autre

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  3. Bonjour Elisabeth,
    Tu ne me convaincras pas, je le suis déjà 😉
    Voilà dix ans que j’ai découvert la solitude et quel bonheur…
    Avant j’étais prise dans ma vie, mon époux, les enfants, mes obligations… Un jour n’en pouvant plus, j’ai pris mes jambes et je suis parti seule auprès de Dame nature. Quel délice, ce face à face avec moi-même, je suis rentrée souriante et bien mais si bien…
    Depuis j’ai compris la nécessité de la solitude, ainsi depuis je ne me gène pas pour aller à sa rencontre 😉
    Notre société la renie, quelle erreur !
    Dans mon travail, j’impose dans un premier temps ce temps aux enfants, qui sont eux même surbooker, c’est affolant, certain ont des agendas de grande personne… Dans un premier temps, ils sont perdu, tournent en rond, me tarabusque pour que je les occupe puis très vite il prenne ce temps avec joie et l’apprécie 😉
    La solitude est nécessaire ! Remercions la pour ces bienfaits 🙂

    Très belle journée Elisabeth avec de doux bisous

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    • Quelle belle idée, cette escapade si méritée que tu t’es offerte.
      Tu soulignes aussi un problème important, celui des parents qui imposent à leur progéniture des occupations incessantes, et prennent les moments de l’oisiveté pour de la paresse. Alors, les enfants se coulent dans la norme et ne savent plus passer du temps seuls. Merci pour ce beau travail que tu fais et gros bisous, Fanfan

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  4. Bonsoir Elisabeth,
    J’aime cet article sur la solitude. Je pense que la solide est essentielle pour se « ressourcer soi-même… »
    Je pense qu’il est important de départager la solitude de l’ennui… Je sais que ce n,est pas évident parce trop souvent liés. La solide imposée restera toujours difficile à vivre. Se retrouver seul par contrainte ou par dépit sera toujours accablant.
    S’ennuyer pour toutes sortes de raison…oui…mais jamais que parce qu’on se retrouve seul face à soi-même…. Comme la phrase que tu as relevé du commentaire de Manouchka: « « Tu es la seule personne qui t’accompagnera jusqu’à la fin de ta vie »… alors, autant d’être un bon compagnon pour soi. »
    Pour moi des moments de solitude sont essentiels. Je ne saurais œuvrer sans ces moments qui me sont si chers…c«,est moment où je me coupe de tout pour me retrouver….
    Savoir être bien et heureux avec soi-même est un si beau privilège qu’on doit apprendre à s’accorder…

    Mes amitiés sincères
    .

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    • Cette différence, cruciale, entre la solitude choisie et l’isolement imposé ou subi est développée dans la deuxième partie.
      Mais si j’aime tant cette phrase, ce qu’elle reflète non seulement une vérité profonde mais aussi la condition inhérente de l’humain, qui au fond est toujours face à lui, qu’il soit accompagné ou pas.
      S’il peut m’arriver de m’ennuyer, c’est avec les autres, jamais toute seule et je comprends combien cette solitude ressourçante et créatrice t’est nécessaire.
      Amitiés, Kleaude et merci de passer, malgré ton travail sur le livre, j’espère qu’il se passe bien

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  5. la solitude comme le dit Bécaud ça n’existe pas et pourtant parfs on aime à se retrouver seul et aussi il peut y avoir plein de de monde autour et avec nous et nous de sentir seul car les autres se refusent à nous admettre, à nous écouter

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  6. c’est chouette la solitude , la solitude en écoutant de la musique, en lisant , la solitude dans la belle nature , la solitude à deux aussi Élisabeth 😉 je l’aime bien et plus je vieillis plus j’en ai besoin; mes amis proches me traitent d’ailleurs gentiment de sauvage …

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    • Pour moi, tu as toujours été une sauvage, dans le plus noble sens du mot, Juliette, une femme libre, rebelle, celle qui court avec les loups 🙂
      Tu as raison, ces solitudes sont belles et nécessaires car elles nous nourrissent et nous ressourcent, et à deux, c’est une magnifique preuve d’intimité profonde.

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  7. Un excellent article qui vient de me donner la solution que je cherchais. Pourquoi j’aime la solitude ? Simple est toute bête, pour être avec moi même. 🙂

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  8. Bonjour Elisabeth,
    Je lis tous tes articles mais j’interviens rarement même si beaucoup me touchent. Aujourd’hui je sors de ma « solitude » pour interagir car tu as touché en plein coeur. J’aime ma solitude parce que je m’aime enfin et je ne me fuis plus. J’ai passé la moitié de ma vie à me fuir à travers des relations amoureuses qui me miroitaient ma beauté mais également et surtout mes ombres que je ne voulais voir … jusqu’au jour où quittant une relation de 20 ans, j’ai dû traverser ma blessure d’abandon … et là oh miracle, finalement je me suis enfin rencontrée …. dans la solitude qui me faisais si peur et qui pourtant désormais est l’ilôt de paix et de créativité, de connexion à mes différentes dimensions intérieures …. je commence seulement à m’ouvrir à la possibilité à nouveau de m’ouvrir au couple mais justement en intégrant cette précieuse solitude car pour rencontrer vraiment l’autre, je crois qu’il est nécessaire de se rencontrer aussi … Il est difficile dans cette société tournée vers l’extérieur et l’autre de faire l’apologie de la solitude qui n’est pas l’isolement et ici les mots m’ont donné du baume, je me suis sentie comprise …. Je n’ai finalement jamais été aussi ouverte aux autres puisque je partage largement à travers mes blogs, les réseaux ou encore mon activité de thérapeute … que depuis que j’ai rencontré ma solitude … et il est vrai que cette solitude nous amène ànous aimer nous rencontrer et à communiquer avec plus grand que nous, comme la nature, l’invisible, le tout et finalement à aimer le monde … elle nous permet aussi de dépasser après la peur d’être seul, la finitude … qui n’est que le commencement d’autre chose … Oser être seul c’est oser se rencontrer enfin, oser la finitude, c’est oser la transformation et que tout est éternel recommencement sous des états différents …. c’est avancer et aimer la vie, les autres, à travers l’amour en soi … Je t’embrasse et merci.
    Elisabeth de Revelessencedesoi et Revelessencedefemme (je précise pour que tu me reconnaisses ca fait longtemps que nous n’avons échangé 😉 )

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    • Nous avons beau ne pas avoir échangé récemment, tu n’as pas besoin de me rappeler qui tu es car je te suis régulièrement aussi, sans me manifester mais c’est plutôt pour des raisons pratiques, vu qu’il est difficile de poster un commentaire chez toi 🙂
      Merci pour ce magnifique témoignage, Elisabeth, tu as si bien décrit ce travail où en arrêtant de nous fuir, nous nous ouvrons non seulement à tous les trésors qui sont en nous mais entrons en relation par envie, et non plus par besoin d’une béquille ou le désir de combler un manque.
      Et pour être vraiment et durablement bien à deux, il est nécessaire de l’être d’abord avec soi.
      Tu as eu le courage de « sortir de l’enfer par là où les flammes sont les plus hautes » mais quel résultat !
      Continue à rayonner, je t’embrasse avec tendresse

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    • Un face à face, oui mais aussi la prise de conscience que non seulement nous naissons et mourons seuls mais que même dans les moments d’intimité profonde avec l’autre, nous le sommes aussi, puisque la solitude et la finitude qu’elle annonce font partie de notre condition humaine.
      Bisous, Annawenn

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        • Quelle tristesse et quel désespoir dans cet extrait, quel homme désabusé, amer et dépourvu de tout… y compris de son humanité, à mes yeux.
          Ce n’est plus de la solitude mais de l’isolement, de l’aliénation totale, une noirceur à faire peur.
          Si j’ai parlé de cette solitude fondamentale, elle n’a absolument pas le même goût, elle est… mais surtout l’invitation à vivre sa vie pleinement, puisque tous les grands sages nous incitent à penser à notre mort pour mieux donner un sens à notre existence.
          Et quant aux rapports avec les autres, je te renvoie au commentaire précédent, dans lequel la différence entre la relation « besoin, béquille, manque » et « complétude » est bien définie.

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          • Je suis dans le jardin. De mon téléphone, je n’ai pas tous les commentaires. Oui, cet extrait est désespoir. Un homme désabusé oui. C’est pourtant ce qui est ressenti par certaines personnes. Des amis d’un groupe de metal ont repris cet extrait dans un de leur morceau. Curieuse que je suis, j’ai cherché d’où il venait. Je crois même avoir adhère à une période pendant laquelle j’allais mal.
            Bizarrement, je me sens plus jamais seule alors que je travaille à l’atelier seule toute la journée. Je trifouille les tissus, je les tourne dans tous les sens jusqu’à ce que je trouve le mélange harmonieux. Et je ne vois même pas le temps passer.
            Mais cet homme qui parle… c’est mon père. Je ne sais pas s’il a vu le film. Enfin, je crois qu’il se sent plus abandonné que seul. Parce qu’il n’est jamais seul.
            Comme une petite réflexion peut dériver avec moi ;).
            Je t’embrasse.

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  9. Vraiment intéressant.
    Ce billet met des mots sur ce que je pense profondément.
    Que ce soit lors d’une promenade dans la nature, en peignant, en écrivant, la solitude m’est absolument nécessaire pour savoir ce que je fais et comment je veux le faire, à quel rythme et avec quel but.

    La compagnie des autres, aussi agréable soit-elle (et elle ne l’est pas toujours) est une autre façon de se mouvoir, plus impersonnelle, plus légère aussi

    J’ai besoin des deux , de solitude extrême et de compagnie

    Bonne soirée Elisabeth

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    • Ce texte me touche profondément, bien sûr mais la façon dont il est perçu encore davantage, et ton témoignage est si précieux.
      La solitude, nécessaire pour « aller en soi », que ça soit pour réfléchir, ressentir, se ressourcer ou encore, créer, comme tu le fais.
      La relation, vitale à tous, excepté quelques ermites véritables.
      Je m’interroge juste sur ta façon de la qualifier d’impersonnelle… mais bon, cela t’appartient…
      Amitiés, Marie

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