Pour une vie réussie, un amour réussi

Couple

Le mariage est une union sacrée et pourtant, en Occident actuellement, on se marie, on se sépare, on change de partenaire, on divorce avec beaucoup de désinvolture et ceux qui restent ensemble ne sont pas pour autant heureux.

L’explication tient sans doute dans le fait que nous confondons la fascination amoureuse, la passion qui illumine un instant l’existence mais qui ne résiste pas aux années, avec l’Amour.

Il y a cinq critères qui permettent de savoir si deux êtres sont « faits l’un pour l’autre » et si leur union les conduira au bonheur, à l’amour éternel et non à la souffrance, aux brouilles, aux réconciliations, à ces amours agitées, meurtries, douloureuses qui durent parce qu’on n’a pas le courage de les rompre et qui n’apportent rien de ce à quoi aspire celui qui est engagé sur le Chemin de la Sagesse, la paix, la sérénité, la stabilité intérieures, la possibilité de s’épanouir et de communier véritablement.

Cette communion, qui est la culmination de l’amour ou du couple s’établit au cours des années et conduit à un accomplissement qui n’est pas banal : « une seule âme et une seule chair ».

La fascination amoureuse ne conduit jamais à cette véritable communion ; elle engendre une illusion de non-dualité qui maintient la séparation. Dans la mesure où cette non-dualité, cette véritable communion – un avec – peut s’établir entre l’homme et la femme, le mariage a été considéré comme une voie spirituelle, autant que la voie monastique.

Une relation de couple durable est un chemin qui conduit à la purification des émotions et à un effacement de l’ego. C’est une voie vers la destruction du mental, manonasha, et la purification du psychisme, chitta shuddhi.

Il existe deux types d’attraction sexuelle :
– l’attraction sexuelle immédiate, de surface, fondée sur les attributs érotiques purement physiques et qui ne conduira jamais qu’à une sexualité limitée.
– une autre attraction qui ne cessera de grandir et qui peut conduire à des sommets de vie érotique, qui est basée justement sur la satisfaction des cinq critères (à lire dans l’article suivant)… 

Cette attirance vient de la profondeur de l’être et non plus seulement de la fascination de surface. Elle conduira aisément à la fidélité. Sauf rares exceptions, un couple durable ne peut unir que deux êtres humains suffisamment adultes.

Car pour « faire », dans quelque domaine que ce soit, il faut « être ».

Une des grandes illusions de l’être humain est de tenter de changer sa manière de faire sans changer son être.

Pour changer son être, il faut d’abord comprendre et se comprendre. « Vous ne changerez pas ce que vous n’avez pas vu, ce que vous ne connaissez pas et que vous n’avez pas compris. » Autrement dit, un commencement de maturité sur la Voie, un commencement de sagesse, un peu moins d’infantilisme, un peu moins de vulnérabilité émotionnelle sont nécessaires pour réussir une vie à deux.

Celui qui veut rencontrer l’amour, le vrai, celui qui dure, doit comprendre que la première démarche c’est de changer suffisamment pour être digne de cette rencontre. Il faut se préparer, se libérer des comportements mécaniques, si on ne veut pas aller d’échec en échec.

La relation de couple, vue sous cet angle est donc un « Chemin » qui mène à la plénitude, à l’Amour et qui permet non seulement de « croître ensemble » mais aussi de croître ensemble dans la relation avec les autres. C’est donc une Voie spirituelle équivalente à la Voie monastique…

Arnaud Desjardins Extrait de Pour une vie réussie, un amour réussi

 

21 réflexions sur “Pour une vie réussie, un amour réussi

  1. Bonsoir Elisabeth,
    J’avais soigneusement évité ce sujet. Il était encore trop tôt pour oser m’y aventurer qui chaque jour devient de plus en plus obscur pour celui éprouvé dans un couple. Pour moi, l’amour, c’est aussi trois personnes, l’autre, moi-même, le couple une entité bien réelle et vivante en-dehors des deux autres. Là c’est la théorie qui semble aller de soi. Sauf :
    – D’abord arriver à s’aimer soi-même
    – Avoir été aimé par ses parents ou autres personnes de substitution, de manière …..je ne sais pas, j’ai pas les mots…..
    – Se respecter l’un et l’autre, avoir confiance, être ouvert, à l’écoute du corps entier. Entre le cerveau, le coeur et le ventre et ceci mutuellement. Un seul ne suffit pas.
    – Oser s’abandonner à aimer, à être aimé
    – Chaque jour remettre sur l’ouvrage, les mêmes choix à faire, les mêmes sentiers à fouler ENSEMBLE.
    – Pouvoir oser se parler, se confier, comme à un ami ou une amie.
    – Oser garder son jardin secret indispensable pour son propre équilibre. Rester soi-même et que cela soit accepté par l’autre.

    Je sais que j’ai aimé. Je sais que j’ai été aimée sans le savoir pour diverses raisons dont je connais aujourd’hui la réponse.
    Quant à cet ou ces amours dont je parle, qu’en est-il devenu ? A t-il été réel ? A l’époque je l’ai sincèrement vécu comme tel, je l’ai éprouvé. Je ne regrette rien.
    Seulement je me dis que dans ces tronçons de vie d’amour, tout a été faussé. Personne ne porte une quelconque responsabilité. C’est ainsi.
    Dans les mois à venir, je vais enfin accomplir ce que j’aurais dû faire, mais n’ai pas pu, dans le sens que je n’en était pas capable, ceci sans aucune culpabilité, à partir seule et construire, une autre tranche de vie où je vais enfin me retrouver face à moi-même. Cela c’est déjà passé à maintes reprises dans le passé, mais pas avec les pensées qui m’occupent actuellement.

    Et pourtant, j’ai vécu des moments d’amour réussi, même si je me pose des questions et que je fais le bilan, je me permets de garder les moments positifs de ce passé, et qui ont jalonné trente-quatre années de vie derrière moi. Ceci à partir de mes vingt et un an. Je ne puis pas me permettre de penser que tout a été raté. Même si l’idée m’effleure l’esprit. J’écris concernant ces essais de couple bien entendu.
    J’ai la gorge serrée en t’écrivant et je me mets à l’eau en écrivant ce que je ressens en ce moment. J’avais envie de le faire lorsque j’ai vu ton article passer. En ce moment, même si je suis très très émue et que j’ai la gorge qui me serre, je sais qu’en ces lieux, je puis écrire ce que je pense, ce que je ressens.

    Voilà Elisabeth quelques pensées que je viens de déposer sur ta page, ou la mienne, pour moi elles se confondent 🙂
    Je n’ai rien d’autre à ajouter pour l’instant.
    Merci de m’avoir lue. Je ne me relirai pas.
    Je t’embrasse affectueusement et te dis merci pour ce que tu peux donner de toi-même en créant ces sujets de réflexions profondes, intenses.
    Geneviève

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    • Je ne puis que te remercier de tout cœur pour ce beau et lucide témoignage, et surtout pour la confiance dont tu m’honores en le déposant ici.
      Que dire, sinon que même celui qui a écrit ces lignes, pleines de sagesse (et l’homme bien avancé sur le chemin), n’a pas réussi à les mettre pleinement en œuvre dans son propre mariage…
      Comme je disais donc, dans une autre réponse, ce seraient plutôt des pistes à suivre, une sorte d’idéal, difficilement applicable par les humains que nous sommes, porteurs de blessures diverses, rêves et projections illusoires…
      Et ce que tu énumères est bien juste et nécessaire aussi, excepté peut-être cet amour de soi, que nous pouvons développer, même si nous en avons été privés dans l’enfance. Ça et le respect de soi permettent de mieux envisager le futur, sans regrets ni culpabilité pour les amours passés, puisqu’ils n’ont été que des expériences…
      Et heureuse de te savoir sur la bonne voie vers l’autonomie.
      Tendresses, Geneviève

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  2. Pingback: La Bergère et le Prince… un compagnonnage… un voyage | UN AVIS : Petit Blog Avisé ??

  3. Pour moi le couple est trois, chaque individu et la communauté, or les deux individus sont en perpétuelle mouvence et évolution, ce qui régulièrement force la communauté à évoluer également…. trouver l’équilibre au milieu de ces mouvences est la clé de la durabilité, il ne faut pas avoir peur pour cela de se remettre régulièrement en question et surtout aussi de se parler. bises Elisabeth

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    • Merci, Cathie pour cette belle réflexion qui rejoint entièrement la mienne. Je vais reprendre ce que j’ai publié à ce sujet, et même si c’est un peu long, ça confirme et développe ta vision :
      « Mais si l’erreur résidait dans cette croyance que dans un couple (déjà le mot coupe-le, je ne l’aime pas, et lui préfère celui de l’alliance) nous ne faisons qu’un ? Comme certains disent « ma moitié ». Quelle tristesse…
      Je me permets de vous présenter ma vision des choses en dessin : deux cercles indépendants et autonomes « moi » « l’autre » et le troisième, qui englobe une partie mais pas la totalité des deux : « nous ». Deux personnes autonomes, libres, conscientes de qui elles sont (avec leurs qualités, ainsi que leurs blessures et manques mais en connaissance de tout cela) qui forment une alliance et mettent dans le « nous » le meilleur, surtout leur volonté de construire ensemble dans la durée.
      En respectant l’autre dans son jardin secret, ses différences, ses blessures. Pas de « casseroles », de béquilles affectives, pas d’attente de ce que l’autre ne peut pas donner. Se construire, se trouver d’abord, ne pas aller se noyer dans l’autre et surtout ne pas chercher qu’il comble nos manques et nous fasse exister.
      En résumé, ne pas chercher à l’extérieur ce que nous devons d’abord trouver à l’intérieur : l’amour de soi, la réconciliation, l’union alchimique de notre yin et notre yang ».
      Gros bisous à toi

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  4. Bonjour Elisabeth,
    J’attends avec impatience la suite moi aussi.
    L’amour est un sujet qui fait déverser bien de l’encre. Mais avant toute chose, afin qu’il perdure, n’a-il pas besoin de respect, d’attention et d’écoute ? !
    Je le pense car sans ces éléments, il s’use et se fane…
    Très bonne et belle journée à toi, profites de ce merveilleux temps Elisabeth !
    Doux bisous

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    • S’il est certain que l’amour est un sujet abondamment abordé, rares sont ceux qui ne le confondent pas avec la passion, besoin ou autres fascinations passagères.
      Alors que le véritable, celui qui nous fait grandir, tout en faisant croître l’autre, est un chemin peu fréquenté.
      Et pour qu’il dure, les éléments que tu évoques sont nécessaires, comme d’autres, à venir demain.
      Bisous, Fanfan, ce temps est un véritable bonheur

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  5. Bonjour Elisabeth,
    Quel sujet! Pas évident de bien distinguer les divers types de séduction. Un empêche-t-il vraiment l’autre? L’un ne peut-il pas devenir complémentaire à l’autre?
    Moi, j’ose y croire! Il le faut pour maintenir le rêve et la passion! Je sais… Je suis un idéaliste…. mais le contraire serait trop décevant… 😉
    Mes amitiés sincères

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    • Si la fascination de surface peut se transformer en une attirance qui vient de la profondeur, et qui ne cessera de grandir, malgré les années, la décrépitude des corps et l’usure du quotidien, elles peuvent être compatibles, et c’est ce que tu exprimes si bien à travers tes poèmes… un amour durable, qui englobe le corps et l’esprit.
      Mais c’est un sacré défi, et j’utilise ce mot dans toutes ses acceptions car Arnaud Desjardins nous parle du chemin, une voie de l’être, de la réalisation de soi, à travers la relation.
      Après, c’est à chacun de voir ce qu’il recherche, Kleaude, et c’est beau d’oser…
      Amitiés à toi

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  6. « L’explication tient sans doute dans le fait que nous confondons la fascination amoureuse, la passion qui illumine un instant l’existence mais qui ne résiste pas aux années, avec l’Amour ».
    Vaste question que l’Amour pour une éternelle amoureuse…

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    • Nous confondons tant de choses, et même souvent juste un besoin d’être aimé, pour exister à travers le regard de l’autre, voire l’amour de l’amour et non pas celui à vivre…
      Mais la vision de ce sentiment qui mène à l’accomplissement et constitue un chemin pour grandir est si élevé ici, qu’il est bon de s’en inspirer et tendre vers, sans culpabiliser, si nous vivons des épreuves, pour apprendre…
      Et tu as toute une vie pour expérimenter, en commençant peut-être par le plus important, l’amour de soi, Séraphine 🙂

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