Le pardon : le plus grand cadeau à offrir aux autres… ou à soi-même

Pardon

Lorsqu’on cherche un cadeau à offrir, il en existe une catégorie qu’on néglige parfois, alors qu’ils sont gratuits et immensément appréciés. Ce sont bien sûr des présents d’amour, de gentillesse, de bonté, et autres qualités. Voici 16 ans, il m’a été fait don d’un merveilleux cadeau de ce genre, par Don Miguel Ruiz, l’auteur des Quatre Accords Toltèques, un livre que je venais de traduire et de publier en français. J’ai appelé ce cadeau le Don du Pardon.

Au cours d’un atelier d’une semaine au Mexique, de manière tout à fait inattendue, Don Miguel m’a fait vivre un rituel de pardon devant tout notre groupe. À mon étonnement, il ne m’a pas invité à pardonner à ceux qui m’avaient fait du mal au cours de ma vie. Il m’a au contraire invité à faire plusieurs demandes de pardon successives, en quatre étapes, culminant par le plus difficile : me demander pardon à moi-même, pour tous les jugements que je portais impitoyablement sur moi-même.

Arrivé au bout du processus, j’ai vécu une expérience paroxystique : mon cœur s’est ouvert, enfin libre du ressentiment, des griefs, de la colère et de la haine qui avaient fini par l’étouffer à moitié, depuis bien longtemps. J’ai eu l’impression de vivre une renaissance, tandis que mon cœur et mon corps étaient traversés d’une nouvelle énergie non entravée.

Au-delà de ce moment unique, il m’a été fait don d’un outil que j’ai pu utiliser à de nombreuses reprises pour garder un cœur ouvert et ne plus laisser des sentiments négatifs l’obstruer progressivement. Mais, surtout, j’ai pu partager oralement ce rituel avec de nombreuses personnes qui, à leur tour, ont pu en bénéficier tout autant que moi.

Après dix ans de maturation, j’ai finalement suivi le conseil de Miguel Ruiz en couchant par écrit cette expérience, pour en faire un petit livre qui permette de partager ce Don du Pardon avec beaucoup plus de gens.

Alors, qu’est-ce qui rend ce Don du Pardon si spécial ?

C’est en réalité un renversement complet de notre approche habituelle du pardon. Bon nombre d’entre nous ont appris durant l’enfance qu’il fallait « pardonner à ses ennemis », voire « tendre l’autre joue », mais il s’avère en réalité bien difficile d’agir ainsi. Vouloir pardonner à quelqu’un suffit rarement.

Les sentiments n’obéissent pas à la volonté : ils ont leur vie propre. De plus, on peut avoir le sentiment d’être dans son bon droit, et qu’au fond l’autre ne mérite pas notre pardon. On se sent même supérieur à lui. Je suis bon ; lui est méchant.

La pratique du Don du Pardon inverse totalement notre perspective. Nous ne siégeons plus sur le trône de notre bon droit. Nous n’essayons plus de déterminer s’il faut ou non faire preuve de largesse et pardonner à ceux qui nous ont fait du tort. Au contraire, nous prenons conscience de nos propres jugements.

Nous réalisons que ces derniers nous ont conduits à fermer notre cœur et ainsi à nous faire encore plus de mal, en prenant les actes d’autrui comme justification à notre enfermement. Alors, nous leur demandons pardon, au lieu de chercher à leur pardonner.

En agissant de la sorte, on passe de l’orgueil à l’humilité. On descend de notre tour d’ivoire, et quelque chose s’ouvre soudain en nous. En nous libérant de notre armure et de nos griefs, nous retrouvons la liberté et la capacité d’aimer pleinement.

Comme le dit Don Miguel : la partie la plus importante du pardon ne concerne pas les autres ; elle nous concerne nous, ainsi que les jugements sans merci que nous portons si promptement sur nous-mêmes. (« Je ne me pardonnerai jamais d’avoir dit… été… fait… cela ! »)

Depuis que j’ai découvert ce rituel, je ne cherche plus à me pardonner pour ce que j’ai pu faire ; au lieu de cela, je me demande humblement pardon de m’être jugé. Et sitôt que je le fais, tout l’acte d’accusation et les charges qui pèsent contre moi se dissolvent et disparaissent.

L’objectif principal du Don du Pardon est de restaurer le débit maximal d’amour à travers notre cœur, que nous avons laissé se réduire – voire se geler – à la suite des souffrances que nous avons vécues. Sitôt que nous cessons d’aimer, nous sommes les premiers à en souffrir. On devient froid, sec, sur la défensive. On perd une part de notre joie naturelle. Le pardon nous protège de cet écueil.

Alors, pourquoi ne pas offrir l’occasion d’une renaissance à notre cœur, en faisant don aux autres comme à soi-même de ce Don du Pardon, l’une des clés de la guérison du cœur ?

Olivier Clerc Le don du pardon – Un cadeau toltèque de Don Miguel Ruiz Guy Trédaniel

38 réflexions sur “Le pardon : le plus grand cadeau à offrir aux autres… ou à soi-même

  1. Bonjour Elisabeth,
    Le pardon ? oui et non. Sentiment que j’ai pu faire vis à vis de mon père, et que je ne parviens pas à me pardonner pour mes enfants. Et donc je me fustige, je me flagelle. Je suis au courant de tout cela, depuis si longtemps. Pas moyen de trouver la voie de sortie. Et là, j’entends dans ce reportage, une approche tellement différente. Je laisse trop ma raison me guider, je suis dans l’intellectualisation et ne m’ouvre pas aux émotions dans ce cas bien précis. Comme tout cela est difficile et compliqué. Je comprends le principe, et je ne trouve pas le chemin pour y arriver. Ce n’est pas d’hier. Je sais que la clé la plus importante en ce qui me concerne se trouve là. Mon mari me dit qu’il ne comprend pas comment j’aie pu pardonner à mon père. Je lui explique que pour moi papa était deux individus bien différents. Un papa pervers, et puis un autre papa dont j’ai fait des articles sur mon autre blog filamots. Quant à maman avec qui j’ai eu tant de tiraillement durant la fin de son existence croyant qu’en vidant mon coeur de mes ressentiments cela m’aiderait. Et bien non, c’était pas la bonne voie. Depuis qu’elle est décédée, j’ai compris tant de choses quant aux actions passées qu’elle a dû accomplir en tant que femme face un destin cruel pour elle, du temps où les femmes n’avaient pas les moyens d’être autant renseignées que maintenant. Elle vivait autant que nous sous la terreur, sous la dictature. Je lui ai reproché si longtemps de m’avoir tourné le dos toute petite lors de mon aveu. Il est vrai que c’est difficile à accepter. Et puis un jour j’ai compris qu’elle même était confrontée à des évènements sur lesquelles elle ne savait que faire. Se trouvant incapable de faire face. Conclusion maman a vécu une vie d’enfer, encore pire que la mienne puisque je suis partie de cet enfer. A cela j’ai beaucoup pensé. Je lui reprochais de ne pas avoir quitté papa, de nous avoir fait vivre une vie vraiment pas comique du tout où elle la première était sous l’emprise, la peur, de cet homme, le côté horrible, où l’alcool s’ajoute à la perversion dans la famille. Perversion de tous ordres.
    Oui j’ai fait la part des choses et j’ai compris pour maman. Je ne lui en veux plus du tout, c’est terminé, fini. Je suis tellement triste pour elle, car elle a fait finalement ce qu’elle a pu.

    Quant à mon attitude pour mes (j’ai tapé en lapsus « attitudes ») enfants ?
    Et comme je ne puis pas changer le passé, car passé, c’est passé, pas moyen de changer quoi que ce soit, je ne parviens pas démêler cet écheveau là. Mon fils et moi-même avons parlé à son adolescence. De son côté il a fait un travail sur lui-même. Et il m’a offert ce merveilleux livre d’Elisabeth Badinter : « l’amour en plus ». Il m’aime, il me le prouve, avec son accueil, sa générosité dans sa petite famille.
    J’ai une fois de plus été bien longue Elisabeth, avec toutes les émotions qui reviennent à la surface.

    Pour revenir aux accords Toltèques, il me semble que tu avais mis ceux-ci sur ton blog, j’irai dans le mode : Recherche tout en haut du blog. Pour aller les relire.

    Merci pour cet article, merci pour ton partage, il n’y a plus qu’à « travailler » 🙂
    Je t’embrasse bien fort et encore merci.
    Geneviève

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    • Il y a des parcours de vie si difficiles qu’il faut beaucoup de temps pour s’en libérer, et si la compréhension, comme celle que tu as faite par rapport à ta maman peut aider, tu le dis toi-même, ce n’est pas en intellectualisant que nous trouvons la réponse et surtout la délivrance.
      Si on parle ici du « don », c’est surtout celui à soi, pour se débarrasser de tout ce qui nous empoisonne, et ne plus « se flageller », surtout quand nous ne pouvons plus rien changer.
      Et l’élan part du cœur, non de la tête, alors, je suis contente que tes émotions sortent, parce que c’est en les accueillant, sans jugement ni culpabilité que nous pouvons les rendre plus légères. Et pour toi, je remplacerai le mot « travailler » par « lâcher prise » ou bien vivre pleinement tes ressentis.
      Les accords, tu les trouveras sous cet article
      https://tarotpsychologique.wordpress.com/2015/05/08/comment-trouver-le-bonheur-dans-votre-vrai-moi/
      Courage et toute ma tendresse, Geneviève

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  2. A reblogué ceci sur brindille33et a ajouté:
    Merci à Elisabeth pour cet article une fois de plus si intéressant, et que je me permets d’en faire un reblog pour ne pas oublier les accords Toltèques mais aussi le plus important qui est d’arrêter de se flageller et oser de se demander pardon. Là j’avoue que je suis bien concernée, et devrais agir. Ceci par rapport à mes enfants 🙂

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  3. C’est vrai que pardonner est tellement libérateur. Plus de colère ou de rancœur, juste la paix.Se pardonner est aussi important car qu’est ce que peut avoir avoir tendance à se juger!
    Et il faut accepter l’idée que ces personnes que l’a à rencontrées, malgré le mal qu’elles ont pu nous faire nous ont fait aussi grandir et évoluer.
    Je te fais de gros bisous Elisabeth,merci pour ces articles.

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    • Deux choses le plus difficiles à admettre : que le mal qui nous a été fait peut être une épreuve pour grandir, et que nous sommes prisonniers de nos propres jugements.
      Merci à toi pour cette belle compréhension et tendres bisous, Lys Blanc

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  4. Bonjour Elisabeth,
    N’est-il pas plus facile de pardonner aux autres qu’à soi même finalement ?
    Le pardon par lui-même n’est pas toujours facile, ceci de par notre caractère qui n’est pas toujours très souple, tolérant 😉
    Une petite piqûre de rappel est toujours la bienvenue 🙂
    Merci beaucoup Elisabeth pour ce beau partage !
    Belle journée et tendres bisous
    🙂

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    • Le pardon à soi est en effet la forme la plus difficile, comme peut l’être l’acte mais je trouve que cette vision lève beaucoup d’obstacles et explique bien certains freins ou confusions. Il y aura une suite qui en parle.
      Doux bisous, Fanfan, le soleil revient doucement

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  5. Merci Élisabeth pour ce beau texte et cette vidéo si profonde, si juste. J’avais besoin de lire et d’écouter ceci et je vais essayer d’apprendre à le faire. Merci beaucoup

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      • Oui je trouverai le temps, et j’espère qu’il m’aideront à vivre pleinement cette quête du pardon. Cela tombe au bon moment pour moi car j’effectue un travail sur moi même depuis quelques temps et tes articles m’aideront je le sais à y voir plus clair, surtout sur ce sujet. Merci encore ma chère Elisabeth

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        • Cela me comble de bonheur à chaque fois que cette synchronicité se produit, et que l’article « tombe à point » pour quelqu’un qui traverse une problématique précise. J’aime énormément cette approche, comme tout ce qu’enseigne Don Miguel Ruiz, et Olivier Clerc fait aussi un travail remarquable, en montrant la voie du pardon, dans son sens étymologique : « par le don », celui à soi.
          Et comme tu es déjà sur un beau chemin, tu y arriveras. Merci à toi et gros bisous, Eloïse

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  6. Bonjour, votre blog me fut conseillé par mon amie Geneviève. Ce billet m’interpelle . Le pardon me semble pour moi un sentiment facile a mettre en place. Et je vous rejoint dans votre commentaire le pardon nous aide a vivre mieux.

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    • Merci alors d’avoir bien voulu le découvrir, comme j’ai été ravie de connaître le vôtre. Si le pardon vous semble facile, ce que vous avez dû faire un travail dans ce sens car nous avons tous quelque chose
      à « régler », avec les autres, et surtout avec soi.
      Et, comme vous dites, nous nous sentons tellement plus libres et allégés, après.

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      • Merci a vous Elisabeth.
        Le pardon est nécessaire surtout lorsque l’on essaie de comprendre sans jugement ce que fut le parcours de notre destinée.
        Au départ je me disais que jamais je ne pardonnerais le mal que maman et moi avions subits. A quoi bon ceux qui nous ont séparés sont tous décédés. Tout ce qui fut avant reste avant…puisque je ne puis plus revenir en arrière. L’important était d’aller trouver le pourquoi et la vérité.
        Maintenant je sais …voyez comme il est facile pour moi de pardonner.

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        • Je persiste, Marieliane, vous avez fait un gros travail, en partant de ce refus de pardonner, pour arriver à la conclusion que c’était la meilleure des choses à faire.
          Et à vous lire, cette expérience a dû être extrêmement douloureuse et traumatisante.
          Peu de gens tirent des leçons du parcours de leurs vies, voient les épreuves en tant que leçons qui font grandir car jouer les victimes est tellement plus facile… et on peut continuer à en vouloir, même aux morts…
          Alors, cette « facilité » a été acquise par la voie du discernement, de sagesse et de libération

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          • Que vos mots me font du bien Elisabeth.
            Lors de mes dédicaces beaucoup de mes lecteurs m’ont demandaient pourquoi je n’avais pas mis de colère dans ms écrits? Ce n’était pas parce que cela ne servait plus a rien pour ce qui concernait les injustices que nous avions subies. Aujourd’hui je vois bien que la colère est destructive qu’elle n’apporte que de la tristesse et crée de la souffrance pour celui qui la reçoit. Amitiés. Roberte

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            • La colère est destructrice et inutile, quand elle est mal dirigée mais pour qu’elle ne nous empoisonne plus, il est bon aussi de l’exprimer…
              Mais je présume que vous le savez déjà 🙂
              Merci encore à vous et toutes mes amitiés, Roberte

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    • Puisque les autres ne sont que le miroir qui nous renvoie nos problèmes, chercher pourquoi ils nous blessent et prendre conscience de la façon dont nous souffrons à cause des émotions que cela réveille est en effet l’attitude la plus sage.
      Merci et belle journée à vous, Aldoror

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