Repérer ses obstacles à l’épanouissement

Sentiment de culpabilité, crainte d’échouer, attentes parentales aliénantes… Retour sur les obstacles qui nous empêchent de nous réaliser.

chardons

Dans le Procès, qui met en scène l’absurdité de l’existence, Kafka nous propose une longue parabole. Pour résumer : un homme demande au gardien posté devant la porte de la loi la permission d’entrer. « C’est possible, répond la sentinelle, mais pas maintenant. Si cela t’attire tellement, essaye donc d’entrer malgré ma défense. Mais retiens ceci : je suis puissant. »

L’homme s’installe sagement sur un tabouret en attendant la permission. Les décennies s’écoulent. Mourant, il interroge le gardien : « Comment se fait-il que durant toutes ces années, personne d’autre que moi n’ait demandé à entrer ? « Nul autre que toi ne pouvait pénétrer, car cette entrée t’était réservée. Maintenant, je m’en vais et je ferme la porte », lui répond le gardien.

Beaucoup d’entre nous peuvent se reconnaître dans ce personnage qui se condamne à rester à côté de sa vie. Comme le gardien, la vie ne nous dit jamais clairement « non »; il nous appartient de forcer la porte de notre destin.

La culpabilité

Que craint cet homme ? Que craignons-nous quand nous nous empêchons de suivre notre véritable voie ? Désirer suppose la confrontation avec le manque, avec le risque de s’entendre répondre « non ». Avec la culpabilité, surtout, nous apprend Freud à travers sa théorie du complexe d’Œdipe. Nos premiers désirs sont transgressifs, puisque nous élisons des « objets d’amour » – le père et la mère – interdits.

Notre vie d’être humain désirant démarre sur une faute, un ratage, une frustration. Cette première expérience est pour certains si douloureuse qu’ils optent définitivement pour la passivité, attendant qu’un autre leur donne la possibilité d’exister. Ou qu’un miracle survienne.

Pour bloquer la confiance et l’estime de soi, outils fondamentaux pour se réaliser, rien de pire que des parents infantilisants, incapables de donner à leur enfant l’illusion qu’il a prise sur le monde. En observant des patients issus de tels parents, Martin Seligman, l’un des fondateurs de la psychologie positive, a élaboré la notion d’« impuissance acquise ». Il a constaté que ces patients avaient en commun de penser que leur marge d’action sur leur destin était inexistante, et aucun succès ne les faisait changer d’avis.

L’obligation de choisir

« Décider d’une chose, implique toujours de renoncer à une autre », écrit le psychiatre américain Irvin Yalom dans son dernier essai, Thérapie existentielle. Et, surtout, cela « m’oblige à réaliser que je suis seul à pouvoir agir sur le monde que j’ai créé ». Donc à prendre conscience que je suis seul responsable de ma vie. Or, si les grands névrosés notamment passent presque toujours à côté de leur vie, c’est justement parce qu’ils demeurent au fond d’eux-mêmes des enfants dépendants.

La peur de l’échec

« À écouter mes patients, le principal obstacle à la réalisation personnelle est la peur de l’échec, déclare le psychanalyste Jacques Arènes, auteur de La Recherche de soi. L’individu sait que s’il rate, il va se trouver lamentable. » Cette peur s’exprime généralement par des jugements négatifs – « je suis trop stupide pour y arriver » – ou par des prétextes fallacieux pour ne rien entreprendre – « inutile d’essayer, ce n’est pas mon truc ».

Nous devons également apprendre à nous méfier des idées fixes comme « je ne serai heureux que le jour où je trouverai le “bon” partenaire, le “bon” poste… »

Des certitudes qui condamnent nécessairement à l’inaction. Surtout si elles sont renforcées par les paroles assassines de nos proches. L’image du héros qui triomphe de l’adversité tout seul et qui a raison contre le monde entier n’est, justement, qu’une image.

« Même si nous sommes les principaux artisans de notre chemin de vie, l’influence de l’entourage pèse incontestablement, rappelle le psychanalyste. Continuer d’avoir confiance en soi quand personne ne vous soutient n’a rien d’évident. Pas plus que de l’acquérir quand on est issu d’une famille de grands anxieux. »

Le désir des autres

Parmi les obstacles à l’épanouissement, l’un des plus infranchissables est la difficulté à déterminer ce pour quoi nous sommes faits. Selon le psychanalyste Jacques Lacan, nous sommes programmés pour confondre notre désir et celui des autres. Nous absorbons comme des éponges les attentes de nos parents, qui espèrent vivre grâce à nous leurs ambitions déçues : « Ma fille sera danseuse étoile, mon fils chirurgien. »

Et beaucoup d’enfants, effectivement, se vouent à satisfaire ces rêves et ignorent les leurs. Tout en se plaignant d’une déplaisante sensation de vide dont ils ne parviennent pas à se défaire…

L’analyse de Michel Lacroix

« Pourquoi cette étape ? Parce que l’on ne peut pas édifier un projet de vie sur une base bancale. La réalisation de soi a du mal à se déployer sur un fond de névrose. Par exemple, une vocation de chercheur qui serait motivée par une fuite devant le monde, ou le célibat que l’on choisirait à cause de problèmes relationnels.

Le psychologue Abraham Maslow dit bien qu’avant de s’engager dans un travail de développement personnel, il est bon d’avoir fait un travail sur soi pour éliminer l’essentiel du négatif qui nous habite. L’épanouissement en sera plus grand et plus harmonieux. »

Isabelle Taubes

La Recherche de soi de Jacques Arènes.Le psychanalyste nous montre pourquoi il est si difficile de se trouver dans une société où se réaliser est un impératif si pressant que nous sommes coupés de nos véritables émotions et aspirations. Desclée de Brouwer

Le Procès de Franz Kafka

Thérapie existentielle d’Irvin Yalom, Éditions Galaade

Se réaliser de Michel Lacroix, Robert Laffont

44 réflexions sur “Repérer ses obstacles à l’épanouissement

  1. Se construire en tant qu’être humain… aider nos enfants à se construire…pas simple tout cela ! Des erreurs… et peut-être pas très constructif d’en vouloir à tous.

    « La Recherche de soi de Jacques Arènes.Le psychanalyste nous montre pourquoi il est si difficile de se trouver dans une société où se réaliser est un impératif si pressant que nous sommes coupés de nos véritables émotions et aspirations. Desclée de Brouwer »

    J’aime à penser et à vivre le fait que la solution réside peut-être dans la capacité et la volonté de parvenir à se relier à soi, pour découvrir nos propres aspirations au-delà de nos apprentissages et à faire éclore notre véritable Moi, pour Être. Alors, on est libre du jugement des autres.

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    • N’en vouloir à personne mais reconnaître ce qui nous a blessé et se pencher sur nos plaies pour ne plus subir mais cicatriser et s’en libérer.
      Et bien évidemment, seule notre vérité qui émerge de cette reliance à Soi et connexion à nos véritables désirs compte mais si l’apprentissage purement livresque n’apporte aucun résultat, s’il n’est pas mis en pratique, certaines lectures, voire l’aide thérapeutique peuvent être utiles…

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      • Il n’est pas facile de n’en vouloir à personne. Au début, il y a les blessures, la colère, l’incompréhension, le ressentiment et tout un tas d’étapes qui de plus sont liés à l’âge, la maturité, à la croissance… sans compter que les blessures peuvent être très violentes et profondes. Le problème est de savoir ce que l’on fait de tout cela par la suite. Reste-t-on indéfiniment dans la souffrance et la colère ou décide-t-on de prendre sa vie en main et de « se » cicatriser (comme tu dis) pour enfin prendre les rênes de sa vie ?

        Où en serions-nous sans les livres ? C’est une partie très précieuse du patrimoine de l’humanité. Toute cette transmission, tout ce savoir, toute cette expérience et ces vies rapportés ! De même, l’aide thérapeutique peut être indispensable dans certains cas, et ne peut et ne doit pas être négligée. Bien entendu, tu as raison. Je crois simplement que l’expérience est au-delà du savoir. Ce que l’on expérimente est au-delà de l’information. Par analogie, prenons un cas de la vie quotidienne qui parle un peu plus aux parents. Lorsque nos propres parents disaient : »tu verras, lorsque tu auras des enfants… » Cette phrase, nous l’avons entendue et sans justifier les éventuelles erreurs des nos parents, nous avons mieux compris, lorsqu’à notre tour nous avons été père ou mère. Une de tes connaissances par exemple perd un enfant qui décède. Tu partages sa souffrance, tu la perçois, mais si c’est toi qui expérimentes cette douleur, la dimension est autre. Désolée, deux exemples pas très gais, mais cela s’applique à des moments plus joyeux aussi, comme celui de l’éveil et de la connexion à son moi profond. Je crois qu’il faut s’instruire, avoir la connaissance, mais surtout qu’il faut expérimenter les choses pour devenir authentique, même si cette authenticité n’est que propre et donc subjective, car au fond, que recherchons-nous dans nos rencontres, quelles sont les personnes qui nous marquent le plus, de qui apprenons-nous le plus ? Des personnes authentiques et celles-ci peuvent avoir peu de connaissances livresques, mais simplement et merveilleusement, l’expérience de la vie.

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        • La question essentielle est telle que tu la poses : « que décidons-nous de faire de tout ce qui nous empêche de vivre ? ». Il y a toutes ces étapes, des émotions qui reviennent, et certaines blessures trop profondes laissent des cicatrices à vie, alors, il nous faut en prendre bien soin.
          Le travail ne s’arrête jamais et nous sommes en évolution permanente… pour ceux qui choisissent de s’engager sur cette voie.
          Quant à la deuxième partie de ton commentaire, tes exemples sont très parlants mais tu prêches une convaincue pour ainsi dire 🙂 car je passe mon temps à répéter qu’il n’y a que le vécu individuel, bien intégré qui compte, sinon, depuis le temps que toute cette sagesse qui est disponible était appliquée, l’humanité ne se porterai que mieux.
          Merci, Yveline, bisous et bonne semaine

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      • Merci Elisabeth pour cet article fort intéressant. L’exemple de Kafka illustre parfaitement ce à quoi la plupart d’entre nous est confrontée. On dit souvent que nous sommes les artisans de notre propre destinée. Krishnamurti indique que la prise de conscience de cet état de fait, l’examen sans jugement, sans comparaison de ce que l’on est ou de ce qui est, permet de s’en détacher et d’éteindre le conflit. J’en conclus que c’est le lâcher prise, le constat, qui permet d’avancer, d’entrer dans l’action. De passer la porte de Kafka.
        J’espère que je n’ai pas dénaturé ses propos. Bises et belle journée à toi. 🙂

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        • Tu es bien placée pour savoir que les écrivains ou les penseurs offrent leurs idées au monde, et que chacun est libre d’interpréter leurs métaphores à sa façon. C’est d’ailleurs bien préférable car il le fait en fonction de son vécu et de ce qu’il est prêt ou pas de recevoir.
          J’aime beaucoup ta belle compréhension, je t’en remercie et je t’embrasse fort, chère Gaïa

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  2. « …il est bon d’avoir fait un travail sur soi pour éliminer l’essentiel du négatif qui nous habite. L’épanouissement en sera plus grand et plus harmonieux. »
    Notre fameux sac à dos bien lourd …pour faire le chemin…. ça casse les reins!
    Et qu’y a t-il dedans? Des vieilleries !! Appartenant, provenant des autres pour la plus part et aussi à nous (éducation, expériences passées, préjugés, habitudes, etc.). On s’arrête, on enlève le sac et on fait le tri.
    Mais, on n’ose pas se séparer de tout ça, un peu comme pour les vielles photos, le vase affreux de tante Berthe, c’est un cadeau 😉 , on ne peut pas, on se sent coupable, et/ou on se sent perdu quand on vide, on s’accroche à des « reliques » qui pèsent. Faire le ménage dans sa vie c’est comme le grand ménage de printemps on se sent mieux après, avant on se dit huuuu et après si j’avais su je l’aurait fait avant.
    Au fait, pour le ménage dans sa vie on peut se faire aider, comme pour le ménage de printemps 😉 🙂 Je dis ça, mais je veux toujours tout faire toute seule 😮 😆 C’est grave docteur !! 😉

    Merci encore une fois, Elisabeth, pour ce partage 🙂
    Catherine

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  3. J’ai apprécier ce document. Il est indispensable de dire à son enfant que tout son avenir dépendra des choix qu’il fera dans sa vie future . De lui donner confiance en lui dès son plus jeune âge. Le valoriser plutôt que le dévaloriser. Lui donner la force d’aller au bout de ses projets.

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      • Effectivement mon livre témoignage « Où Es Tu Maman » est la preuve que même si l’enfant à manqué de repères familiaux il se construit avec des tuteurs de résilience rencontrer au hasard pendant son enfance. Vous me direz et je le conçois que tous les enfants n’ont pas toujours la possibilité d’être attentif a leur environnement. J’ai eu cette chance et j’en rend grâce chaque jour à ma maman qui le jour de ma naissance à du me dire en me cajolant:t’inquiète pas mon bébé on va s’en sortir. Voilà Elisabeth un petit voile de ma personnalité dévoilée!!!

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  4. Bonjour Elisabeth,
    Encore une belle publication, qui tu t’en doutes me parle 😉
    Comment l’art d’être parent et un art difficile, comme cela a une action tout au long de notre vie….
    Pourtant lorsqu’on a compris les erreurs de nos aînés, alors modifier notre chemin de vie est évident 😉 Pour cela il me semble qu’il faut avoir compris que nous ne sommes plus un enfant mais un adulte avec ses responsabilités.
    Je pense que le départ de ce cheminement est là. Qu’en penses tu Elisabeth ?
    Belle journée Elisabeth !
    Doux bisous

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    • Que du bien, Fanfan… sortir du rôle de victime, prendre sa vie en main, en adulte responsable, tout en ayant conscience des failles de notre enfant intérieur blessé, pour effectuer un travail de guérison.
      Oui, c’est la plus grande responsabilité que d’élever un enfant mais si nous l’acceptons, nous faisons de notre mieux (pour changer 🙂 ) et ne nous culpabilisons pas inutilement pour ce qui aurait pu être différent…
      Je t’embrasse fort.

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  5. La culpabilité est une émotion inutile. Il ne peut rien changer, et il conduit si souvent une sensation de la culpabilité de développer ces sentiments négatifs au sujet lui-même. Nous devrions être de remords quand nous avons du mal à quelqu’un ou fait quelque chose de mal, et nous devrions décider de ne pas le faire à nouveau. Et la peur de l’échec est une pierre d’achoppement et entraîne beaucoup d’entre nous d’être trop dur sur nous-mêmes. Je pense toujours de la petite enfance à des chutes, mais revenir et après un peu essaie de marcher à nouveau. En fin de compte est la façon que nous devrions faire face à tout ce qui ne tourne pas comme il le devrait, ou la façon dont nous l’avons prévu. Nous avons juste besoin de se remettre en place, dépoussiérer notre derrière, et de passer en sachant que nous venons d’apprendre une leçon précieuse sur comment ne pas faire ce que nous avons essayé. La vie est déjà assez difficile sans en faire tout plus difficile qu’elle ne l’est déjà. Hugs et bises, Natalie 🙂 ❤

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    • Merveilleux commentaire, et j’adore cette comparaison avec l’enfant qui se relève, dépoussière son derrière et continue à apprendre.
      La culpabilité est non seulement inutile mais nuisible, c’est un poison pernicieux qui nous détruit à petit feu.
      Reconnaître ses torts, demander pardon, prendre la leçon et faire mieux la prochaine fois.
      Et vous dites si justement, que ce n’est pas la peine de nous rendre la vie encore plus difficile.
      Merci pour votre douce sagesse, Natalie, que les Anges vous gardent.

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  6. Bonsoir Elisabeth,
    « Confondre ses désirs avec ceux des autres »…On croirait que cet état de fait se vit principalement à l’enfance…. pourtant cela suit beaucoup d’entre nous à l’âge adulte. Je pense qu’on peut souvent aussi confondre ce sentiment avec le plaisir de plaire et d’être apprécié des autres… et quand ça nous submerge, on a tendance à mettre nos propres désirs en veilleuse…jusqu’à parfois les oublier totalement.

    Tes articles sont toujours aussi intéressants comme piste de réflexion.

    Mes amitiés

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    • Cela devrait, en effet mais ce petit enfant blessé continue à s’exprimer tout le long de notre vie, et nous continuons à chercher à se conformer aux désirs des autres, pour être aimés et acceptés.
      Et si c’est un plaisir, ça passe encore mais le plus souvent cela relève d’un besoin qui nous pousse à nous oublier.
      Merci pour tes commentaires, toujours sages et pertinents et toutes mes amitiés, Kleaude

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  7. Des obstacles aussi séduisants que ces magnifiques chardons bleus, qui permettent de ne pas aller jusqu’au bout de ses désirs en croyant ne pas culpabiliser. Merci Elisabeth pour avoir partagé cet article. Septembre approche, une période propice pour de belles résolutions 🙂

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  8. Copie de ma petite réflexion 😉

    « Le mois dernier, j’étais heureuse de partir en formation. Le but de ce stage était d’élargir les activités proposées aux enfants pendant les ‪#‎TAP‬ ‪#‎NAP‬. Je voulais aussi ouvrir des activités ludiques pour les plus petits. Il faut savoir que je ne suis pas pour cette réforme qui a été imposée aux communes qui ne peuvent pas toujours assumer financièrement des activités variées et ne proposent qu’une garderie. Et puis l’école le mercredi, c’est une semaine sans coupure pour les enfants.
    Mais je ne viens pas débattre de la réforme. Je me disais que puisqu’elle était imposée, autant offrir le meilleur aux enfants.
    Ce stage / formation à été pour moi particulièrement destructeur. De plus, je ne vois pas l’utilité de courir sous le soleil en pleine canicule quand c’est justement ce qu’on évitera avec des enfants.
    J’ai fait le triste constat que ce stage est surtout destiné à faire rentrer de l’argent dans les caisses de ceux qui le diffuse. Et ces fonds ne reviennent pas aux enfants.
    C’est écœurant.
    Je suis revenue fatiguée physiquement, moralement et déçue. Je croyais que cet organisme avait de véritables valeurs : c’était un mensonge.
    J’aurais voulu ne pas voir le fonctionnement interne. C’est comme partout, une administration d’adultes même pas fichus de vivre en harmonie autour d’une même cause.
    Même dans cet organisme, les réunions financières et carriéristes se placent au-dessus du bien-être de l’enfant.
    C’est immoral. Je voulais y croire mais je suis rapidement tombée de mon nuage.

    J’ai donc refusé de reprendre l’animation des #TAP #NAP pour cette rentrée 2015.

    Je suis vraiment désolée pour les enfants qui avaient envie de retrouver le jardin semé en mai et la couture de l’ épouvantail.

    Je n’ai de toute façon par encore récupéré mes forces. J’ai aussi besoin de prendre un peu de recul. Je vais peu à peu reprendre mes activités à l’atelier puisque la climatisation y est installée depuis hier soir.

    Une page se tourne pour moi. Je garderai de fabuleux souvenirs de cette année d’animation avec les enfants.

    Je vais très probablement proposer d’autres petites activités ponctuelles et bénévoles.

    Mais il me faudra du temps pour chasser l’amertume de cette mauvaise expérience où l’adulte veut dominer les enfants pour en faire les braves moutons de la société de demain. »

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    • Bonjour Annaween,
      Je me permets de réagir sur vos écrits.
      Je comprends votre déception, je pense qu’il faut du temps pour « accepter » cet état de faits de notre société. Pour ingurgiter votre déception.
      Mais faut-il baisser les bras ? !
      Alors qui dans ce cas oeuvrera pour le bien des enfants ? !
      J’ai coutume de dire « je suis forte de mon vécu », ainsi qui vous empêche de faire de votre mieux envers ces enfants en ne prenant que le positif de votre formation 😉
      Vous n’êtes pas la seule a être écoeurer, mais si personne ne travaille en sens inverse, que deviendront ces futurs adultes et comment agiront-ils à leur tour ? !
      Il y a pas mal de gens qui travaillent, se donnent intensément, s’épuisent afin d’essayer de modifier le fonctionnement de notre société Annawenn.
      Nous pouvons tous agir afin d’essayer de modifier les choses. C’est ensemble que cela arrivera, petit bout par petit bout.
      Je vous souhaite une bonne journée Annaween !

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      • Merci Fanfan 🙂 . J’ai mis quelques temps à « digérer » cette formation. J’ai eu besoin d’en parler, d’expulser ma déception et ma colère. Je ne pouvais pas faire de bonnes choses tant que je n’avais pas fait ce « deuil ».
        Je n’ai pas baissé les bras, j’ai encore un peu de réserves dans ma besace.
        Bonne journée à toi Fanfan.

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  9. Bonjour, Elisabeth.

    Trouver le chemin entre soi et les autres est vraiment marcher sur une ligne de crête bordée de précipice. Pour qui sait, ca se sent, pour qui ne le sait pas, c’est un labyrinthe. Comme pour le héros de la parabole de la loi.

    Merci de ces douces leçons.

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  10. Je suis une chieuse rebelle et tout à fait d’accord sur les espérance des parents. Mon père m’avait tracé une vie (il continue d’ailleurs) que je n’ai pas suivi. J’ai fait une sorte d’arrangement avec moi-meme pour éviter l’école de commerce tout en restant dans la société.
    Je me suis culpabilisee de ne pas satisfaire tout en exerçant une profession anti- créative au possible et déprimante (mais bien considérée et bien payée).
    Toujours en rébellion mais « chose de mon père malgré tout (oui, c’est possible) ma vie s’est écroulée.
    Même si ça va beaucoup mieux aujourd’hui, je sais que tu as vu mes dernières imbecilité et le commentaire…. de mon père sur mon blog.
    Pourtant j’ai 47ans et pas de compte à rendre, je sais vivre toute seule, même si c’est rocambolesque.
    Je vais répondre à demi mot sur mon blog pour la réalisation de soi ;).
    Mais j’ai envie d’ajouter la pression de la société. Tu dois avoir un travail avec un salaire qui payent les charges sociales, ton logement, ta nourriture, et tes nombreuses taxes et impôts.
    Nous vivons dans un pays dit « libre » mais nous n’avons que des choix à la con (pardon mais je n’ai pas d’autre mot). Ce pays est une masse d’interdictions pas toutes fondées.
    Si c’est ton truc de nettoyer les bois et qu’en échange, tu récupérés le bois mort pour te chauffer : tu n’as pas le droit (c’est considéré comme travail au noir).
    Tu n’as pas le droit de donner de la nourriture à un sans logis et les collectivités jettent de quoi nourrir toute la population.

    Tu dois te demander où je veux en venir lol.
    Je voudrais agir pour certaines causes. Ca ne plaira toujours pas à mon père mais pour ce coup, je m’en fiche. C’est le système qui me bloque. Et ils ont des PV à distribuer.
    Je n’accepterai jamais de ne pas pouvoir faire ce que je veux chez moi, l’interdiction d’échange de semis pour te forcer à les acheter, l’interdiction de faire du purin d’orties…c’est mon mode de vie bohème et je n’empêche personne de faire autre chose.
    Je résiste en continuant mes petites activités à mes risques et périls.

    Mais ce matin, j’ai posé un bilan sur le respect et la protection de l’enfance :

    Je vais faire une copie…

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    • Qui d’entre nous n’a pas subi les espérances de ses parents ? Elles peuvent nous influencer longtemps, parfois même continuer à diriger nos vies mais cette rébellion, bien vécue, n’est pas un signe d’un mauvais caractère, juste de maturité…
      Et comme tu dis, à 47 ans, tu n’as de comptes à rendre qu’à toi-même…
      Je ne vais pas m’étendre sur le système dont nous connaissons tous le fonctionnement, et le critiquer ne sert à rien, il n’y a que nos actions bien menées qui comptent.
      Nous pouvons vivre dans ce monde sans « être de ce monde » ou bien, partir sur une île déserte, et encore…
      Beaucoup de mouvements alternatifs existent, et tels des Colibris nous avons juste à « faire notre part ».
      Chaque contribution compte, comme tes actions pour les enfants, Annawenn

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