Devenir un individu libre et relié selon Jung

Les étapes du processus d’individuation peuvent donner sens à notre besoin de changement et nous permettre de l’accueillir avec davantage de confiance.

Libre et relié

La phase d’accommodation

Elle correspond à l’enfance et aux premiers temps de notre vie d’adulte, lorsque nous apprenons à obtenir une sécurité affective en réglant nos comportements en fonction de ce qui est attendu de nous. Cette tendance nous conduit à adopter un personnage qui ne reflète pas la totalité de notre être.

La prise de conscience

Avec l’âge, ce personnage commence à nous étouffer. Nous avons le sentiment de nous être perdus en route, parfois d’avoir été bernés, ou encore d’être un imposteur. Ce que Carl Gustav Jung appelle notre « ombre » – ce qui sommeille en nous et que nous n’avons pas encore choisi d’être – se rappelle par vagues de nostalgie.

Le face-à-face

C’est le temps du doute. Nous commençons à réévaluer les fondements de notre existence, jusqu’à remettre tout en question. Nous vivons une tristesse qui s’apparente à un deuil : nous croyons pleurer notre jeunesse, nous pleurons le personnage que nous avons été. Celui-ci se fissure et laisse émerger le refoulé, dans ses aspects positifs et négatifs. La colère, les dérapages sont au rendez-vous.

Le début de l’intégration

L’incertitude et la confusion perdent du terrain. Les ajustements progressifs vont dans le sens d’une plus grande cohérence. La quête d’approbation a cédé le pas au désir de ne plus se trahir. C’est le moment où nous pouvons choisir de réorganiser nos priorités, trouver le moyen d’exprimer nos potentiels. Ces transformations positives s’accompagnent de heurts relationnels.

L’individuation

C’est, dans l’idéal, le moment où l’on devient un individu complet, doté d’une meilleure connaissance de soi. Nous accueillons avec plus de souplesse nos qualités et nos défauts, nos désirs contradictoires, nos conflits intérieurs. Et accédons à l’intégrité : la capacité à nous voir tels que nous sommes en tant qu’individus, mais aussi membres de la communauté humaine, reliés au vivant et à l’ensemble de l’univers.

D’après Christophe Fauré, Maintenant ou jamais ! Albin Michel

Test : Vous sentez-vous libre ? Qui n’a jamais eu la sensation de subir sa vie, de ne pas être libre de choisir, de décider ? D’obéir à ce que les autres attendent de nous ? Découvrez où vous en êtes sur le chemin de liberté en répondant à ce test !

 

18 réflexions sur “Devenir un individu libre et relié selon Jung

  1. salut ma chere elisabeth… je voulais te poser un question attirant Jung!… Est ce que Husserl et Jung avaient des idées en common par rapport au concept de *conscience transcendantale*…
    Vraiment intéressant ce billet. Bisous et bon mercredi à toi. Aquileana ✨❄️✨

    J’aime

    • C’est une belle « colle » que tu me poses là 🙂
      D’après mes maigres connaissances, la Krisis d’Edmund Husserl tente plutôt de systématiser l’étude et l’analyse des structures des faits de conscience, comme elle dénonce la crise des valeurs, notamment, face à la montée du nazisme.
      Et la phénoménologie, comme son nom l’indique, se concentre sur l’étude des phénomènes, des expériences vécues et des contenus de conscience mais à un niveau plus social, alors que Jung traite essentiellement de la psychologie des profondeurs. Je crois que Husserl a été bien plus inspiré par Kant, comme il a influencé à son tour ton cher Jean-Paul Sartre dans La Transcendance de l’Ego.
      Donc, s’il y a lien avec Jung, il est très ténu et ensuite, la philosophie est bien ton rayon, alors, tu es plus à même de répondre à cette question 🙂
      Bisous, Aquileana, toujours aussi passionnée…

      Aimé par 1 personne

  2. 😉 Résultat du test.. Votre liberté passe par votre équilibre intérieur … pas si mauvais ce test même si parfois la question n’était pas tout a fait en équation avec ce que je pensais . Se méfier de la spiritualité (toujours dans le test) de plus en plus en d’accord avec cela 🙂 l’article est vraiment intéressant et je m’y retrouve assez bien , surement encore un peu de travail pour l’individualisation , mais je me place bien dans ce moment actuel !
    Gros bisous Elisabeth ,en souhaitant que tu ailles bien .

    J’aime

    • Tu es la troisième (moi y comprise) à avoir ce résultat, comme à trouver que dans les tests, il y a beaucoup de réponses qui ne nous correspondent pas.
      Mais tu es aussi très bien placée pour savoir où tu en es sur ton beau chemin et y avancer, avec discernement.
      Merci pour ton blog, tous tes partages et gros bisous Sashah

      J’aime

  3. Chère Elisabeth, de quelle liberté il s’agit quand il est nécessaire de censurer pour pouvoir garder ses postures convenues sur la liberté? J’ai rencontré beaucoup d’universitaires en lettre qui réagissaient automatiquement de cette manière. Ils avaient les mots, mais pas la capacité de donner du sens aux mots dont ils abusaient.
    Hier, j’ai vu ta vidéo. Interessante.
    Bonne chance avec ton vieux public qui a besoin de tes mots pour justifier ce qu’ils sont et ce qu’ils font. Mais sans chercher un peu d’humanité. Quelle tristesse!

    J’aime

    • Puisque, comme le disent mes vieux et fidèles amis, ce blog est une annexe de ma maison, je prends la liberté d’y inviter ceux avec qui j’ai plaisir d’échanger, dans les partages enrichissants, comme je m’abstiens d’entretenir des relations avec d’autres, qui ne cherchent que la vaine contradiction.
      Cela fait longtemps que je te réponds, avec patience et bienveillance, comme je te signale que cet espace n’est pas dédié aux sujets que tu abordes, et qui non seulement n’avancent rien ni personne mais me font perdre mon temps et mon énergie.
      Si tu sembles disposer de tout le tien, le mien est compté, je travaille beaucoup, traite souvent des cas difficiles et m’occupe du blog tard dans la nuit, souvent sur mon temps de repos.
      Et si je le fais avec grand plaisir pour des questions qui peuvent aider, je ne désire pas poursuivre des échanges stériles, ni accepter tes insinuations douteuses.
      Alors, je t’invite encore d’aller sur des sites plus appropriés à ta démarche.
      Bonne chance à toi, Gérard

      J’aime

  4. impossible de répondre au test. dès la 2eme question, rien ne me va
    mais je peux répondre à toi tout de même
    etre un individu libre demande une vigilance douce et continue 🙂

    J’aime

  5. une partie de la réponse au test  » Votre liberté passe par votre équilibre intérieur
    Vous paraissez avoir trouvé une parade à la pesanteur du quotidien en privilégiant votre calme intérieur. Et la spiritualité est l’une des voies, selon vous, pour y accéder. Face aux nombreuses sollicitations auxquelles nous sommes soumis, vous tenez à votre libre-arbitre et à votre liberté de penser…. Pour y voir plus clair, vous êtes prêt à vous retirer de l’agitation du monde, pour méditer, vous ressourcer. La quête spirituelle nécessite un état d’esprit particulier et révèle votre profond besoin d’intériorité, de silence et de sens, pour trouver un chemin de liberté d’être.

    ce n’est pas faux ( nous vivons retirés de l’agitation ) mais je dois me méfier de ne pas faire de la spiritualité un rempart contre le monde extérieur ( trop tard 😀 )

    Merci Elisabeth pour ce test et toi l’as tu fais ?

    J’aime

    • Bien sûr que je l’ai fait, Juliette, et j’ai eu le même résultat que toi. Et idem, je me méfie fortement de cette spiritualité, que l’on met à toutes les sauces… je crois que tu l’a compris, depuis le temps que nous nous fréquentons 🙂

      J’aime

  6. Bonsoir Elisabeth,
    Ce que je retiens de cet article est que bien des malaises ressentis résulteraient en un manque d,accomplissement de l’une de ces phases. Il en résulte qu’il est difficile de s’assumer pleinement quand nous n’avons su ou pu mener à terme l’une de ces étapes.
    J’aime la simplicité de cet article qui n’en est pas moins si révélateur.
    Mes amitiés sincères

    J’aime

    • Tu as raison, et cela rejoint ton commentaire précédent, puisque souvent, trouver sa place aide à se trouver…
      Et si nous restons bloqués dans la phase d’accommodation et répétons nos vieux schémas, pour ne pas déplaire, décevoir des attentes des autres ou par d’autres « fidélités » si pesantes, nous aurons du mal à définir nos propres besoins et désirs.
      Idem pour l’ombre, les prises de conscience et pour ce que l’auteur nomme si bien « ce que nous avons choisi d’être ».
      Mais si ce schéma est bien juste, nous avons toujours l’occasion de nous « rattraper », dans cette grande école de la vie, sinon la souffrance et le malaise nous guettent.
      Amitiés, Kleaude et belle soirée

      J’aime

  7. Oui, avec l’âge on s’assume beaucoup plus facilement tel que l’on est. Et en conséquence les  » heurts relationnels » se multiplient. Ce qui n’est pas contradictoire avec un savoir paraître enrichi par une longue pratique.

    J’aime

Laisser un commentaire