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Le Pape

Avec la Papesse il forme le couple du pouvoir intemporel. S’il est toujours question d’expérimenter dans notre corps de chair, Le Pape nous ramène à la circulation des énergies, nous en enseigne la maîtrise, leur libre passage dans le corps. Car c’est dedans qu’il faut surveiller tout ce qui empêche l’unité, ce qui est nocif, inopportun.

Sa crosse, tenue dans la main gauche lui assure la reliance entre le Ciel et la Terre, il reçoit par la main du cœur et donne par la droite.

Et il ne donne qu’à celui qui a demandé de recevoir. Sur son gant, le trèfle à quatre feuilles confirme l’autorité, l’identité dans le territoire de l’Empereur.

Le Pape est un sage qui possède la maîtrise des énergies afin de préserver sa vie spirituelle. La maîtrise acquise en conscience par la pratique et la discipline, nécessaire et permanente.

Il bénit d’un geste du Christ pantocrator, le Christ ressuscité en Gloire. Les deux doigts évoquent sa dualité, des batailles intérieures incessantes. En faisant constat de cet état de lieu, en toute lucidité, il les reconnaît et les accepte car c’est la seule manière de les apaiser.

Comme les trois autres doigts repliés parlent de notre trinité : corps, âme, esprit.

Dans son état d’unité et de conscience il reçoit des messages pour orienter, enseigner (rendre seigneur), donner la connaissance nécessaire pour devenir responsable, puis les clés pour pratiquer.

Dans sa reliance, intuitivement, Le Pape trouve toujours le geste juste, la bonne parole, celle qui apaise, cicatrise nos blessures.

C’est une Lame de guérison et de l’auto guérison, Le Pape nous apprend à nous délivrer, à rétablir nos énergies.

La notion de liberté, voire de la libération est vitale. Il convient d’être libre pour libérer, demeurer libre en soi pour être chez soi. Si je m’appartiens, je prends soin de mes énergies. 

Le Pape possède un don de capter, de recevoir, d’attirer des confidences, le mal-être de ceux qui ne savent pas se libérer par eux-mêmes.

En bon guérisseur, il écoute, soigne mais il lui est nécessaire de demeurer autonome et ne pas assujettir l’autre ; être libre et laisser libre.

Telle une « éponge », s’il garde tout ce qui lui est confié il peut devenir malade.

Il se nettoie donc sans cesse, ne garde rien pour lui, offre tout « au recyclage »,  par l’ancrage dans la Terre et essentiellement par la respiration. Car il est en correspondance avec la lettre hébraïque Hé, le souffle, dont la valeur numérique est le V.

Dans son état d’unité et de conscience, il transforme, libère les négativités, fait entrer le vivant, la lumière, extériorise, expire tout ce qui l’encombre, le préoccupe.

Vivant auprès des autres il garde toutefois la distance nécessaire.

Du latin, Pontifex, il est celui qui fait les ponts, entre le monde quotidien et l’intangible, le visible et l’invisible, l’humain et le divin, le profane et le sacré. C’est un médiateur, un libérateur mais surtout un homme de prière, de méditation, des rituels qui sont destinés à déconnecter le mental.

Le mal vécu : les non dit, être privé de liberté ou en priver les autres, besoin de faire les expériences limites ou dangereuses, vivre sans ancrage, se laisser envahir par les autres.

Pour ceux qui n’auraient pas lu les textes sur les Arcanes précédents, je conclurai encore par mon laïus habituel : ici encore, ce ne sont que quelques généralités de cette Lame qui ne sera jamais vécue de la même façon par différentes personnes.

La place qu’elle occupera dans un thème, comme ses interactions avec d’autres Arcanes déterminera aussi ma manière de l’interpréter.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Empereur

Revenons brièvement sur la notion des rois oints, évoquée dans le texte sur L’Impératrice, celle qui forme avec L’Empereur le couple du pouvoir temporel.

Par ce sacre, le roi devient un personnage sacré. Il n’est plus considéré comme un pur laïc mais il approche l’ordre sacerdotal c’est-à-dire celui des prêtres. Par cette onction, le roi est roi « par la grâce de Dieu ».

Le premier sacre d’un roi en France est celui de Pépin le Bref, motivé par l’alliance avec l’église pour assurer sa légitimité. Sacré une première fois en mars 752 par une assemblée d’évêques du royaume des Francs, le dimanche 28 janvier 754, il est oint une deuxième fois à Saint-Denis, par le pape Étienne II qui donne aussi  l’onction à ses deux fils, et bénit son épouse.

Le premier monarque français à être couronné et sacré dans la cathédrale de Reims est Louis le Pieux en octobre 816.

Le dernier fut celui de Charles X, le 29 mai 1825 dans la cathédrale de Reims où a été reproduite cette cérémonie pour 33 souverains en un peu plus de 1 000 ans.

Le 33 étant le Nombre de l’amour christique.

Bien évidemment, tous ces souverains n’ont pas toujours respecté leur fonction sacerdotale qui ne les a pas empêché de faire la guerre, ni d’agir dans leur intérêt propre mais le symbole, qui date d’ailleurs de l’antiquité demeure puissant.

Le véritable empereur est celui, qui pour bien gouverner son royaume, se retire souvent pour prier, afin de maintenir la reliance, recevoir la guidance, puis rendre grâce. Avant de se consacrer au territoire de son empire, il met de l’ordre dans le sien, qui est intérieur.

Ainsi, dans la légende du roi Arthur, la terre est malade, puisque son seigneur l’est.

Si L’Impératrice fait descendre l’Esprit dans la matière, L’Empereur la densifie, l’incarne, la gouverne, grâce à cet Esprit qui se donne à nous, se fait cadeau dans la matière et se met à notre service par amour.

Il nous appartient de l’honorer car il se trouve dans chacune de nos cellules, dans notre sang et dans notre peau. Ainsi nous pouvons honorer la Vie.

En conscience, L’Impératrice en nous matérialise l’Esprit, tandis que L’Empereur spiritualise la matière.

Il apporte la notion du territoire, d’abord, l’ intérieur (notre corps), puis l’extérieur, l’espace que nous devons posséder, afin de pouvoir nous y retirer.

Nous nous y ressourçons, le fermons quand le besoin se fait sentir, n’y laissant pénétrer personne. Nous posons nos limites, et empêchons les autres de l’envahir.

Assis droit, sur un trône de chair, L’Empereur incarne la structure, la solidité, les racines, vivant en contact avec la Terre et les ressentis de son corps. Il met de l’ordre, assure la sécurité, la protection, la bonne gestion.

Il a de l’empire sur lui, il se gouverne et quand il est en ordre peut se lever pour administrer son royaume.

L’Empereur correspond au cerveau gauche, celui de la logique, du raisonnement.

L’aiglon de L’Impératrice, devenu aigle soutient le trône. Il peut prendre son envol mais ses pattes reposent sur les deux rochers car la gestion de notre vie doit passer par nos deux cerveaux, le gauche et le droit (intuition, sensibilité, créativité).

Cela nous apprend à ne jamais séparer l’Esprit de la matière car la Lumière cherche l’expérience dans la densité.

Le mal vécu de L’Empereur : ne pas connaître ses capacité ni ses limites, manquer d’identité propre mais imposer des droits aux autres. Problèmes de territoire, ne pas prendre et faire respecter sa place. Laxisme, manque de considération pour soi, les autres et la matière.

Gaspillage ou accumulations de biens matériels, avarice.

Pour ceux qui n’auraient pas lu les textes sur les Arcanes précédents, je conclurai encore par mon laïus habituel : ici encore, ce ne sont que quelques généralités de cette Lame qui ne sera jamais vécue de la même façon par différentes personnes.

La place qu’elle occupera dans un thème, comme ses interactions avec d’autres Arcanes déterminera aussi ma manière de l’interpréter.

 

 

 

 

L’Impératrice

Assise sur son trône couleur chair (nous nous accomplissons dans notre corps), avec deux colonnes qui ressemblent à des ailes, elle tient un sceptre, une référence à l’élément Feu, l’énergie, dont elle possède la maîtrise.

L’Impératrice est enceinte des œuvres de l’Esprit car son rôle premier est de le faire descendre dans la matière, spiritualiser celle-ci, la féconder. Elle manifeste l’Esprit dans la matière, fait passer les concepts de l’invisible au visible, accueille les intuitions créatrices.

Sous son bras, un aiglon, encore trop petit pour voler, elle le couve pour qu’il puisse se transformer en aigle, symbole de la vision haute et claire, de la lucidité, la capacité à se connaître.

Si je me connais, je comprends mieux les autres. Dans cette acception, l’Esprit est très proche de la Conscience et il s’offre à nous par étapes :

  • L’idée, la prise de conscience
  • La formuler, la définir pour soi, verbaliser son projet. Ce qui est nommé est déjà en cours de l’incarnation
  • Passer à l’action, poser les actes, concrétiser. Prendre le temps pour mettre au monde, celui de la gestation. C’est pour cela aussi que L’Impératrice est enceinte.

Bien que femme et féconde, elle a le cou marqué par la pomme d’Adam, qui la rend androgyne, lui permet de concilier le yin et le yang en elle. Le petit trait c’est le symbole de la lettre hébraïque Yod, Dieu incarné dans la matière.

La gorge, lieu d’expression d’où sort la parole fécondante car  L’Impératrice est une créatrice et une co-créatrice du plan Divin. Elle manifeste la joie de l’expression, de la communication, de la créativité, la joie de vivre.

Les rois et les reines oints (qui ont  reçu une onction sainte), étaient élevés par ce sacre. J’en parlerai davantage au sujet de l’Empereur mais dans ces temps anciens, comme dans L’Égypte des pharaons, ceux qui gouvernaient un pays, motivés par la notion du service, s’isolaient souvent pour se recueillir, prier, honorer Dieu afin de recevoir la guidance.

Le  mal-vécu de L’Impératrice peut se manifester par une confusion mentale, un manque de concentration et du discernement, la difficulté à rassembler et exprimer ses idées, ainsi que par celle de poser l’acte, mettre au monde un projet.

Les maladies liées à la gorge et à la thyroïde. L’énergie bloquée qui provoque le mal-être.

Je conclurai par mon laïus habituel : ici encore, ce ne sont que quelques généralités de cette Lame qui ne sera jamais vécue de la même façon par différentes personnes.

La place qu’elle occupera dans un thème, comme ses interactions avec d’autres Arcanes déterminera aussi ma manière de l’interpréter.

La Papesse

Le Bateleur, au commencement de sa quête, taraudé par toutes ses questions, se présente devant le premier maître, La Papesse. Cette rencontre évoque notre première relation, celle avec notre mère, qui déterminera nos rapports futurs avec les autres.

La Papesse représente l’éducatrice, celle qui apprend à apprendre. Dans ses mains un livre, couleur chair. Le livre de la vie, déjà écrit en partie (l’incarnation, le lignage, le karma), dont nous ne pouvons rien effacer, uniquement transformer car si nous effaçons, nous nous privons de ce que nous avons déjà expérimenté. Si nous transformons, nous devenons co-créateurs. 

Et La Papesse dit au Bateleur : « il n’y a que dans ton corps de chair que tu pourras faire toutes les expérience de la vie et apprendre à te connaître ».

Les réponses, nous les avons dans la peau mais personne ne peut expérimenter à notre place, vivre pour acquérir des connaissances. Agir, poser les actes, s’éprouver.

La Papesse va transmettre les clefs mais c’est à nous de trouver la bonne serrure. Elle nous donne la culture, le savoir, le support, la théorie mais la pratique nous incombe.

Enseigner, c’est « rendre seigneur », il n’y a que l’expérience vécue qui apportera la véritable co-naissance, celle qui nous appartiendra.

Elle nous permet  de naître au monde, nous accompagne, pour nous rendre libres, telle une mère qui doit se séparer de son enfant, par amour, pour le rendre autonome.

Sa coiffe déborde dans l’invisible, c’est une prêtresse, une initiée et une initiatrice. Le voile blanc parle de son expérience de celle qui protège le sacré dont elle connaît les Lois.

Elle lève le voile devant celui qui est prêt à recevoir mais le cache pour en protéger l’histoire sacrée devant les profanes.

« Si tu demandes en toute sincérité, je te le dis, sinon, je garde le livre et je remets le voile. »

La Papesse est représentatrice du pouvoir intemporel.

Dans le mal vécu : n’exister qu’à travers quelqu’un, ne pas avoir de destin personnel car c’est l’autre qui donne un sens à ma vie. L’autre est tout pour moi ou bien c’est un ennemi.

Repli sur soi, fuite devant la relation ou bien l’agressivité, les conflits. Les donneurs des leçons, les ignorants, ceux qui s’occupent des affaires du voisin vivent leurs vies par procuration.

Ici encore, ce ne sont que quelques généralités de cette Lame qui ne sera jamais vécue de la même façon par différentes personnes..

La place qu’elle occupera dans un thème, comme ses interactions avec d’autres Arcanes déterminera aussi ma manière de l’interpréter.

Le Bateleur

La première Lame majeure du Tarot. Ayant traversé les 56 Arcanes mineurs, il a déjà derrière lui un long parcours où il a beaucoup expérimenté, souffert souvent, donc il aborde le chemin de transformation et d’initiation avec des nombreuses questions.

Pourtant, il a déjà toutes les réponses en lui, bien qu’il ne le sache pas encore, il dispose de tous les outils mais il lui faut apprendre à s’en servir.

Sa table est bancale et c’est sa jambe qui fait office du quatrième pied. Ceux là sont des couleurs différentes, il n’est pas en équilibre car il commence son parcours, c’est le début, le démarrage. L’ancrage à la Terre lui fait défaut.

Déposés devant lui, les outils, symboles de quatre éléments. Dans sa main, la baguette représente le
bâton : élément Feu, énergie vitale, contenue dans toutes les cellules, chaque atome de notre corps, ainsi que l’énergie créatrice.
Le Bateleur a fait toutes les expériences de trop ou pas assez dans ce domaine.

Sur sa table, la coupe : élément Eau, représentation du monde affectif.
Les émotions, destinées à être transformées en Amour, à condition d’être acceptées, vécues en conscience. Or il s’est souvent noyé dans ses sentiments, voire en a manqué.

Épée : élément Air, pensée, communication, expression.
Destinée à représenter la justesse de la pensée, le discernement. S’est-il souvent dispersé, ce jongleur, bonimenteur, amuseur des foules, guidé par un désir de plaire ?

Les deniers : élément Terre, la matière.
Le Bateleur a connu une grande richesse, ainsi que le dénuement extrême.

Ces quatre éléments sont à rassembler dans la quête de l’unité, de l’identité, pour répondre à la question : « qui suis je ? ».
Le devenir qui ne peut rester mental mais exige de  poser des actes, en suivant la voix de son Âme.

« Les grandes âmes ont des buts, les petites, les désirs ».

Le Bateleur représente aussi l’enfant intérieur qui peut fournir la réponse, si on le laisse s’exprimer.

Les coiffes des Arcanes sont importantes, celle du Bateleur a la forme de lemniscate, le 8 couché, symbole de l’infini.

Les couleurs, en asymétrie, donnent l’impression du chaos : tout est là mais rien n’a encore pris sa place. D’où la nécessité de s’avancer sur le chemin de manière consciente, s’engager, démarrer une nouvelle vie, pour répondre à la question essentielle : « est ce que je sais ce que je cherche ? » Et même si je le sais, la question peut avoir plusieurs réponses…

Dans le mal vécu de cette Lame, on trouve des personnes qui ne veulent pas être uniques mais s’efforcent à ressembler à tout le monde ou bien ceux qui désirent « être quelqu’un ». Mais être quelqu’un, n’est pas être Soi…

La naïveté, l’immaturité, l’infantilisme, besoin d’être assisté, ne pas assumer les conséquences de ses actes, demeurer dans l’illusion, l’ignorance.

Ce ne sont que quelques généralités de cette Lame qui ne sera jamais vécue de la même façon par plusieurs personnes différentes.
La place qu’elle occupera dans un thème, comme ses interactions avec d’autres Arcanes déterminera aussi ma manière de l’interpréter.

L’Arcane Sans Nom

Pour commencer à vous parler des Lames du Tarot,  j’ai choisi volontairement celle qui reflète ma façon de les ressentir et interpréter : l’Arcane Sans Nom, qui porte le numéro XIII.

Oui, celle qui fait peur à la plupart des gens car souvent, dans les croyances assez répandues, elle est assimilée à la mort et au malheur, ce qui lui donne sa bien mauvaise réputation.

Or, cette Arcane est merveilleuse et contient un enseignement quasi- initiatique. Exigeante, elle demande un travail en profondeur qui, une fois compris et entrepris vous fera avancer à grands pas.
Jugez donc par vous-même.

L’Arcane Sans Nom, la Lame XIII du Tarot de Marseille.
La plupart de gens la craignent et on l’assimile souvent à la mort, surtout dans les tirages « à la madame Irma ». Or s’il peut y être question de la mort, c’est uniquement dans l’acception de la mort-renaissance, mourir à l’ancien et renaître à quelque chose de nouveau.

Par excellence, c’est une Lame de transformation, elle ne coupe que ce qui est déjà mort (voir Les Dialogues avec l’Ange de Gitta Mallasz), ce qui est faux et qui empêche d’avancer. Elle fauche l’ego, l’orgueil, les faux-semblants, elle tranche, fait table rase, nettoie. Et ce qui repousse après son passage est vivant.

La terre de l’Arcane est noire (la Vierge noire, le limon du Nil, qui permet des récoltes, la soutane des prêtres, couleur de la réceptivité). « Je suis noire, mais je suis belle » (Cantique des cantiques). Les prêtres se mettent en noir pour signifier qu’ils sont prêts à recevoir, qu’ils ont effacé leur ego et se mettent en état de réceptivité pour absorber la Lumière Divine, afin de  la rayonner ensuite, en mettant une aube blanche.

L’image représente un squelette couleur chair, donc notre charpente, notre ossature : quoi de plus essence-Ciel ? Elle nous interroge sur notre identité profonde, inscrite dans nos os, notre ADN, sur notre colonne vertébrale (avec le sacrum, l’os sacré qui ne brûle jamais dans une véritable crémation (dans la tradition hindouiste), où demeure notre feu sacré (ça crée) et par où l’âme quitte le corps. Et dans le sacrum de la Lame il y a un cœur, ainsi que l’épi du blé. Si le grain refuse de mourir il n’y aura pas d’épi, qui est en même temps tige et racine. Grâce à ce sacrifice (faire du sacré) la vie peut se perpétuer. D’où une fleur dans les cervicales.

L’Arcane nous interroge sur l’état dans lequel se trouve notre corps, notre matière, notre structure, notre essence, elle questionne aussi notre enracinement. Puisque 1+3=4, sans cette structure, la matière, le territoire, la stabilité comment pouvons nous avancer ? C’est dans notre moelle, protégée par l’ossature que le sang se renouvelle.

Certes, cette Arcane est difficile à vivre car elle nous interroge, nous déstabilise, nous fait perdre nos re-pères (mères) mais comment avancer sans se questionner au quotidien? D’où la nécessité de l’enracinement, d’accompagnement. Ses énergies nous poussent vers un passage, souvent inconnu, nous sommes à la fois des passeurs pour nous mêmes et avons besoin de ceux qui nous aideront à faire ce passage. Pour ensuite devenir éventuellement des passeurs à notre tour.

Il y a beaucoup d’émotivité et souvent une tendance à l’auto-dévalorisation chez les personnes concernées par cette Arcane, surtout si elle est associée à l’Hermite.
Elle implique une nécessité de faire le deuil de l’ancien, de ce qu’on croyait posséder,  maîtriser, pour se dépouiller, lâcher l’inutile, faire émerger une meilleure partie de soi.
C’est aussi l’Arcane du temps : prendre son temps, suivre le cours du temps, respecter son timing intérieur.

La tête du squelette contient celle de l’Arcane de la Lune : les cycles, les rythmes, la bonne cadence.
En temps de crise, elle nous conseille de penser à la chrysalide qui, avant de devenir papillon est une « bouillie » informe qui ne sait même pas ce qui lui arrive.

Pourquoi l’Arcane Sans Nom? Parce que son rôle consiste à nommer, se nommer d’abord, puis définir les choses. Nommer, inventer, choisir les mots qui incarnent Dieu en nous.

Il peut y avoir des problèmes d’identité avec cette Arcane. Mais nommer fait exister, ce qui n’est pas défini est renié et enfui dans l’ombre, provoquant des crises et des souffrances. Le Verbe qui se fait chair par le son. Nettoie-toi, nomme toi, invente la Vie. Nettoie ce qui n’est pas toi et naîs-toi. Apprends à dire « non » au nom de ta structure et de ta base.

C’est une Arcane du grand passage, de la grande initiation qui nous invite  à penser à la mort, pour laquelle il faut nous préparer tous les jours sur le chemin vers la Lumière.

Elle correspond à la lettre hébraïque Mem : m’aime, est ce que je m’aime ? Et à l’élément Eau.
Les chamanes soufflent sur les os des ancêtres pour réveiller leur mémoire.

Voilà dans les grandes lignes ce que représente pour moi l’Arcane XIII.  Je vous épargne le mal vécu de la Lame. Et j’espère que cela réhabilitera cette Arcane merveilleuse, tant galvaudée.
Je lui rends honneur car, comme toute chose essentielle elle est très exigeante et demande un travail long et difficile mais au combien bénéfique. Et je tiens à préciser que ce ne sont que des généralités, l’Archétype de la Lame.

A chacun son Arcane Sans Nom, selon son vécu, son ressenti, ses expériences. Et là il n’y en a pas une qui soit vécue de la même manière par deux personnes différentes.
Mes salutations « bien nommées » à tous.

Ce texte est fort long mais ceux qui suivront, dans l’ordre du Bateleur au Mat seront bien moins exhaustifs.