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Le pervers narcissique, vampire de l’âme

Nous avons tous été plus ou moins amenés à le rencontrer sur notre route. Il a même parfois détruit des vies, la vôtre peut-être…

Le Pervers Narcissique est porteur d’une maladie mortelle… pour l’autre !

manipulationNous retrouvons cette psycho-pathologie plus particulièrement chez les hommes, mais certaines femmes l’ont également. Parfois notre compagnon ou compagne, parfois notre mère, notre fils…. Parfois il est notre collègue, notre patron et même un « ami » qui nous veut tant de bien…

Il paraît souvent extrêmement sympathique, brillant, altruiste, timide… Il se trouve partout, tapi dans l’ombre de son sourire bienveillant. Il est prêt à fondre sur sa proie avec une telle habileté que la future victime ne s’en rend pas compte.

La « victime » Souvent c’est une personne intelligente, brillante. La victime sera sans doute dans une période de sa vie où elle est déstabilisée par une situation difficile et passagère, ou bien vivra une souffrance profonde et ancienne comme celles de l’abandon, la « solitude » émotionnelle, créant ainsi les failles indispensables dans lesquelles le Pervers Narcissique, qui a un flair hors pair, va instinctivement s’engouffrer. On reconnaît toujours un besoin légitime d’amour, de reconnaissance que ce rapace saura détecter dès le premier instant.

Il va doucement combler ces manques, par des démarches bienveillantes, valorisantes, prenant ainsi implacablement toute la place dans la vie de sa victime. Dès lors, tout tournera autour du PN et chaque acte, chaque pensée deviendra obsessionnellement centrée sur lui.

Il sait se rendre indispensable de telle sorte que la victime sera rapidement persuadée qu’elle ne peut plus vivre ou même respirer sans lui. C’est une sorte de danse macabre, une danse qui se rapproche d’une transe hypnotique qu’il induit chez sa victime.

La victime du PN perd rapidement la capacité même de penser en dehors de son bourreau. Elle perd toute individualité. Elle lui a vendu son âme ! C’est à ce titre que la victime devient complice involontaire de son bourreau. Nous avons ici un double lien, une double addiction.

Chacun est addicte de l’autre d’où l’immense difficulté qu’aura la victime pour sortir de ce piège mortel pour elle. Nous devons faire face à une addiction similaire à celle d’une drogue dure. Lorsque la victime tente de fuir, il la raccroche. Lorsqu’il veut partir, elle le recherche désespérément.

La victime est dans un amour irrationnel, total, allant même contre ses intérêts propres et ceux de ses enfants. Elle ne peut plus vivre qu’au travers de son bourreau, jusqu’à ce que mort s’en suive.

C’est pour cela qu’on voit des victimes ayant subi viols et violences, trouver encore des excuses pour amoindrir la responsabilité de son bourreau. La victime ne vit que pour lui, dans son ombre, n’existe que parce qu’il le veut bien.
C’est lui qui insuffle la vie et c’est lui qui l’enlève !

La victime va osciller entre des sensations d’immense bonheur et des moments de paniques mortifères. Les périodes de crise sont souvent déterminées par le résistance de la victime. On peut aussi rapprocher cela d’une technique particulière en hypnose pour renforcer la transe hypnotique: on plonge la personne en transe et on l’en sort pour mieux la replonger et ainsi de suite… Elle vit constamment dans un brouillard hypnotique.

La peur vient également paralyser les victimes qui n’oseront pas déposer plainte.

Elle se trouve encore dans cette contradiction entre amour et révolte qui sera interprétée par les autorités comme folie. Folie que le pervers narcissique va mettre en évidence pour retourner encore la situation à son avantage. La victime se trouve rapidement isolée de son environnement sécure: famille, amis, et même enfants. En l’isolant, le bourreau assure son emprise.

Il organise la dépendance financièrement, de telle sorte que, si elle tente de reprendre ses esprits, le manque total de revenu la garde sous son emprise. L’épuisement moral, émotionnel, et physique rend la victime incapable de s’en sortir sans l’aide de professionnels avertis.

Le fait que le PN oscille entre le « gentil » et le « pas gentil » fait que sa victime reste dans un stress constant et est obligée d’adapter en permanence son attitude pour tenter de préserver les moments agréables. Elle se sent responsable (coupable) de que que vit « son » PN.

La victime ressent une grande honte de la situation vécue. Après tout, qui peut comprendre que l’on reste apparemment « volontairement » avec celui qui nous détruit. Le Pervers Narcissique, est un manipulateur hors pair. Consciemment ou non, il sait endormir la vigilance naturelle de la victime potentielle.

C’est le trait principal du pervers narcissiques. Il sera toujours manipulateur, et s’adaptera parfaitement à la personne qu’il a en face de lui. Le PN navigue entre deux eaux, n’hésitant pas à adapter, à faire évoluer, et même à modifier son avis pour atteindre son objectif.

Le Pervers Narcissique n’a qu’une réalité, LUI. Il n’a pas la même vision du bien et du mal que la plupart des êtres humains. La seule et unique chose qui compte pour lui, consciemment ou non, c’est lui ! Pourtant, au début de la relation perverse, il saura donner le change par des gestes d’apparente bonté d’âme. Toute la perfection de son art de la manipulation est en application.

victime

Il est très rare que la victime s’en rende compte, et cela même si elle est avisée! Tout au plus elle verra des signes, ressentira des alertes, entendra des mises en garde, mais l’emprise est déjà trop présente pour qu’elle ai « envie » de réagir. Car c’est bien cela me semble-t-il, la victime, à ce moment là de la relation perverse, aura bien souvent le sentiment de maîtriser la situation, de pouvoir changer les choses par son amour, ou par son intelligence….C’est ce qu’il veut lui faire croire ! C’est déjà trop tard. Le piège s’est refermé sur la victime.

Le Pervers Narcissique est un expert dans l’art du mensonge

C’est un art qu’il a acquis dans sa plus tendre enfance, souvent pour tenter de correspondre à l’image que sa mère voulait de lui. En fait, c’est son mode d’expression et il peut fort bien ne pas s’en rendre compte et être « sincère » dans ses propos. Le rapport du PN à sa mère est fort intéressant à étudier.

Il excellera dans l’art des messages contradictoires, du discours paradoxal, de telle sorte que, très vite la victime ne saura plus où elle se situe, quoi penser, elle sera comme « engourdie » et se dira même bien souvent qu’elle est responsable de cette confusion. Il s’échappe ainsi habilement à toute opposition.

Il utilisera également des propos vagues, alambiqués et confusionnelles pour enliser l’interlocuteur et l’empêcher de réaliser la constante adaptation de ses propos. Le Pervers narcissique est incapable d’assumer la responsabilité de ses actes. Il retournera habilement la situation pour en rendre l’autre responsable. Et curieusement son habilité est telle que la victime doutera de son propre bon sens et même de sa raison mentale.

Le Pervers Narcissique évolue dans des affirmations, des menaces, des sous entendus suffisamment flous pour que la victime ne puisse récupérer quoi que ce soit pour le mettre en face de ses mensonges. L’art du manipulateur pervers trouve son paroxysme dans ses diatribes verbales qui ne laissent aucune chance à celui qui l’écoute et qui se retrouve noyé.

Et de toute façon, le Pervers narcissique est incapable de se remettre en question pour la bonne et simple raison qu’il n’a aucun problème (selon lui…). Le PN est particulièrement atteint par une paranoïa nécessaire pour assurer une hyper vigilance quand à la préservation de l’image qu’il a de lui. C’est devenu pour lui une nécessité de survie.

Sa mythomanie et sa mégalomanie font partie des caractéristiques prédominantes et il a bien souvent la capacité de vivre dans un double système de vie de type schizophrénique. Lorsqu’il sent une résistance de la part de sa victime il peut devenir dangereux, violent voir meurtrier.

Il va pousser la victime dans ses derniers retranchements en créant des situations compromettantes ou douloureuses n’hésitant pas a créer des mises en scènes qu’il retournera contre la victime. La victime risque alors de plonger dans la dépression qui peut aller jusqu’au suicide.

marionetteNous pouvons remarquer également que le PN crée des « dossiers », dans son esprit ou même plus concrètement, et cela bien avant qu’il n’y ai le moindre problème afin de pouvoir les utiliser en cas de besoin… Il semble qu’il anticipe instinctivement les résistances que la victime montrera un jour ou un autre.

Son mode de fonctionnement est totalement calculateur et de la manière la plus sombre qui soit. C’est un stratège de la pire espèce. Un traître pour qui tous les coups sont permis. Un sombre personnage qui continuera de détruire sa victime alors qu’elle est à terre en continuant de la détruire psychiquement, en la mettant parfois dans l’incapacité de se défendre par la ruine financière, en la laissant dans l’incompréhension sociale et donc totalement seule face à sa perte.

Un pervers narcissique qui se sent en danger devient imprévisible Sa violence n’est pas une perte de contrôle mais une PRISE de contrôle !  J’ai personnellement constaté qu’en dernier recours, lorsque le PN est définitivement démasqué, son acharnement à détruire le pousse à des actes insensés qui vont à l’encontre même de ses propres intérêts. Il s’acharne à détruire quitte à être détruit avec l’autre. Sa notion de l’honneur est particulièrement primaire.

C’est lorsque la victime trouve suffisamment de lucidité qu’elle devient « dangereuse ». Dès lors, la mise à mort semble irréversible. L’objet du problème n’existant plus, le problème n’existe pas.

Lutter contre ce fou est malheureusement pratiquement impossible car jamais la victime ne pourra exceller dans l’art de la manipulation, de la dissimulation, du mensonge, de la fourberie et autres procédures judiciaires. Bien souvent terrorisée, la victime sera contrainte de laisser le prédateur agir à sa guise.

Celui-ci est capable de continuer à détruire sa victime alors même qu’elle se trouve déjà à terre. Rien ne semble pouvoir l’arrêter et il trouvera des appuis complaisants dans ceux qui l’entourent et à qui il passera un message complètement faux, mais suffisamment convainquant.

Même la justice ne semble pas pouvoir à l’heure actuelle, définir le Pervers Narcissique et donc le contrer. Il n’est donc pas rare de voir ces fous continuer de vivre en toute quiétude, laissant derrière eux, le cadavre de ceux ou celles qui lui ont donné leur âme.

Extrêmement procédurier, le PN usera aussi de toutes les règles de « justice » pour atteindre son but, protéger son image. Les seuls droits et devoirs sont ceux qui vont nourrir son ego. A l’inverse, la victime évoluant le plus souvent sur le plan de la confiance, se retrouvera parfois au tribunal pour atteinte à l’image de son « meurtrier » !

Le Pervers Narcissique évolue dans une boue visqueuse qui fait partie intégrante de lui et qui a la particularité de digérer la victime pour se nourrir de sa substance. Je pense que c’est une personne particulièrement vide et qui possède la perfection sublime de l’art de la trahison pour vivre dans cette ombre nauséeuse.

Sans sa victime, le pervers narcissique reste insignifiant. Pourtant, il a bien souvent une position sociale importante, ce qui d’ailleurs tend à rassurer la victime potentielle qui aura l’impression d’être valorisée par cette rencontre pourtant mortelle. Bien souvent, il doit déjà son statut aux personnes qu’il aura manipulées dans le passé. Le PN est doué d’une intelligence particulière et d’une absence de morale.

La sexualité du pervers narcissique est très souvent déviante. Il arrive à obtenir de sa victime qu’elle consente à tous les sacrifices moraux. Il peut osciller entre domination extrême et soumission ponctuelle. On observe également de très nombreux cas d’inceste qui sont rarement reconnus par la justice… On retrouve là encore la problématique du lien à la mère qui n’est pas résolu.

La Victime:

  • Au sortir d’une relation avec un pervers narcissique, la victime se trouve dans un état de choc post traumatique extrêmement intense.
  • Elle est totalement morcelée, déstructurée.
  • Tout doit être reconstruit. La victime a perdu tous ses repères.
  • Son anxiété est au paroxysme et d’une manière constante.
  • Elle est dans un système de pensée exceptionnelle qui l’empêche de raisonner et de prendre du recul. Tout espace est « mangé par sa pensée ».
  • Bien souvent, elle veut se suicider car elle est dans l’incapacité d’imaginer même un avenir sans son bourreau.
  • Elle ressent le besoin viscéral de faire connaître son histoire, mais la plupart du temps n’est pas crue ou pire, est condamnée en diffamation par son persécuteur.
  • Elle ressent également le besoin que l’on mette avec elle le nom de « pervers narcissique » sur celui qui l’a détruite.
  • A ce stade, elle doit être acceptée dans le statut de « victime »
  • La plupart du temps, les dommages collatéraux sont immenses. Enfants, parents, amis, tout a été ravagé.
  • La victime se trouve au banc de la société, souvent dans une grande précarité.
  • Elle n’a plus la force de mettre en place ce qui pourrait l’aider et tourne en rond dans sa panique comme un oiseau devenu fou dans une bulle de verre.
  • L’épuisement n’est pas que moral. Des maladies ont pu se frayer un chemin dans ce corps laissé à l’abandon. Une fois la situation définie, la seule chance de la victime est de FUIR ! Fuir, oui… mais comment ?

Geneviève Schmit, Psychothérapeute – analyste, spécialiste de l’aide aux victimes de violence psychologique, pervers narcissiques ou manipulateurs pervers

Débarrassez-vous des personnes toxiques

Certaines personnes nous stimulent et nous font du bien tandis que d’autres nuisent littéralement à notre bien-être. Pour se dépêtrer de ces relations dites « toxiques », on peut décider de ne s’entourer que de ceux qui nous veulent « vraiment » du bien ! Et si on essayait ?

relations-toxiquesÉgocentriques, envahissants ou carrément méchants, certains ont le don de nous mettre mal à l’aise. Non seulement ils nous pompent notre temps, notre énergie et notre bonne volonté mais ils suscitent en nous un tourbillon d’émotions où se mêlent colère, frustration, culpabilité et impuissance.

« Ma belle-sœur est une vraie peste, explique Josée. Dès qu’elle ouvre la bouche, c’est pour dénigrer ou critiquer. Elle souligne toujours la faille, quel que soit le sujet ou la personne dont on parle, et ne voit jamais l’aspect positif des choses.

Au début, ça ne m’affectait pas, puis comme elle blessait tout le monde par ses sarcasmes, elle a fini par faire le vide autour d’elle. Aujourd’hui, ça fait dix ans que je ne vais plus chez mon frère, son mari, et quand je ne peux vraiment pas éviter ma belle-sœur, je me place le plus loin possible de son champ de tir ! »

Relation « toxique ». C’est ainsi que la psychothérapeute Lilian Glass (*) qualifie le lien particulier qui nous unit à ceux dont la fréquentation nuit à notre bien-être physique et mental. Il peut s’agir d’un collègue de travail, un voisin, un parent, un conjoint, un ami, un client…

Pourquoi une relation est-elle « toxique » ? Parce que notre vie peut être littéralement empoisonnée par ceux qui nous rendent la vie dure ! Au passage, une personne toxique pour quelqu’un ne l’est pas nécessairement pour tout le monde. Et même si notre ego en prend un méchant coup, nous-mêmes (eh oui…) pouvons à l’occasion nuire à nos proches par la répétition de paroles ou de gestes blessants.

Votre père ou votre mère vous donnent-ils depuis toujours l’impression que vous n’êtes jamais à la hauteur de leurs attentes ? Vous sentez-vous régulièrement humilié par un patron autoritaire ou un mari dont le sport favori est de recenser vos imperfections ? Une « amie » envahissante passe le plus clair de son temps à parler d’elle, de sa vie, de ses mésaventures, en omettant systématiquement de prendre de vos nouvelles ?

Êtes-vous incommodé par un voisin qui répand mensonges ou commérages sur les habitants du quartier, dont vous bien sûr ? Si vous avez répondu « oui » à l’une de ces questions, c’est que vous avez été embarqué au moins une fois dans votre vie dans une relation toxique. C’est d’ailleurs normal : nous avons pratiquement tous croisé un jour dans notre vie un être doué pour nous blesser, nous ridiculiser ou nous manipuler.

Une histoire qui commence bien

Comment reconnaît-on une personnalité toxique ? Parfois, c’est assez facile – certains spécimens comme la voisine acariâtre se repèrent de loin ! -, parfois moins. Subtils, manipulateurs, insistants, les êtres toxiques sont souvent démasqués progressivement car il faut parfois des années avant de comprendre que leur fréquentation ne nous réussit vraiment pas.

D’autant plus que ce genre de relation commence souvent par une phase d’attirance et de séduction. « Mon mari a remué ciel et terre pour me séduire, se souvient Sylvie. Il était charmant, toujours aux petits soins… La vie conjugale m’a fait découvrir qu’il piquait des colères monstrueuses, la plupart du temps pour des broutilles.

A chaque fois, j’étais dévastée par ses explosions de violence, d’autant qu’il n’hésitait pas à s’en prendre à moi quand nous étions en public. Entre ses crises, il redevenait l’homme élégant et attentionné dont j’étais tombée amoureuse, ce qui explique que j’ai mis 15 ans avant d’admettre qu’il me détruisait. »

« En écoutant d’innombrables témoignages, j’ai découvert qu’il existe vraiment des gens néfastes pour la santé mentale, affective et physique des autres, confirme la thérapeute Lilian Glass. J’en ai vu certains qui n’avaient plus que la peau sur les os à cause d’une relation conjugale destructrice. Ou encore d’autres qui ont dû être hospitalisés pour des ulcères hémorragiques causés par le comportement hostile d’un patron. »

Fuir ou dialoguer ?

Envahissement, volonté de contrôle, mépris, dénigrement, plaisanteries douteuses, médisances, intimidation et chantage affectif sont quelques-unes des armes utilisées par les personnes malveillantes pour maltraiter leur proie.

Pas toujours consciemment d’ailleurs : « Certains n’arrivent à établir un contact avec d’autres que par le biais de la moquerie ou la méchanceté, observe Christiane Rassaert, psychothérapeute spécialisée dans les dépendances affectives.

Peut-être parce que quand ils étaient enfants, c’était le seul moyen d’attirer l’attention de leurs parents… Quand on continue à fréquenter quelqu’un qui nous fait du tort, qu’on accepte des choses en niant ses valeurs et ses besoins, on est en plein dans une relation toxique. »

C’est votre cas ? Alors, vous vous demandez peut-être comment échapper à ce genre de relation malsaine ? « Beaucoup de psychologues recommandent de tourner la page et de mettre fin à tout contact avec celui ou celle qui vous fait du tort afin de retrouver votre santé mentale et de pouvoir aller de l’avant, précise Lilian Glass. Même si cette approche peut être efficace pour beaucoup, ce n’est qu’une des façons de réagir face à un être toxique. »

Il est en effet plus facile de changer de trottoir quand notre voisine détestée se profile au bout de la rue que de couper définitivement les ponts avec son père, sa femme ou un client chicaneur… Si on n’a pas la possibilité ou la volonté de rompre, il faudra dès lors essayer de diminuer sa vulnérabilité en se « blindant » psychologiquement.

commereÉcouter sa petite voix intérieure

« Pour sortir d’une relation toxique, il faut commencer par s’interroger sur ses propres valeurs, ses croyances, ses besoins, et se réapproprier toutes ces choses oubliées, souligne Christiane Rassaert. C’est parce qu’ils ne connaissent pas leurs limites que certains ont tant de mal à les faire respecter ! Il faut aussi renforcer sa confiance en soi et son estime personnelle pour arriver à se dire : « Je suis quelqu’un de bien et je mérite le respect. »

Enfin, il faut impérativement apprendre à dire non, car ceux qui ne savent pas dire non sont plus susceptibles que d’autres de se laisser embarquer dans une relation qui ne leur convient pas. Parfois, il peut aussi être utile d’aider celui ou celle qui nous fait du mal à prendre conscience de son comportement. »

Terminons enfin en rappelant que l’intuition, ce très sous-estimé « sixième » sens, est un indicateur souvent fiable de nos états d’âme. « Nous savons d’instinct qui nous aimons et qui nous ne supportons pas », insiste Lilian Glass. Écouter plus souvent cette petite voix intérieure quand nous tissons des relations sociales nous permettrait de mieux assumer nos antipathies viscérales : « Je n’aime pas les médisants, les râleurs professionnels, les égoïstes, etc ».

Les profils « toxiques » sont nombreux mais n’ont pas tous le même degré de nocivité. Voici quelques-uns des spécimens les plus courants… A vous de les repérer dans votre entourage !

L’éternelle victime

Au départ, elle séduit parce qu’elle semble apprécier votre compagnie… En réalité, elle a juste besoin d’une oreille car sa vie n’est qu’une longue litanie de malheurs. Égocentrique, plaintive, défaitiste, l’éternelle victime demande beaucoup d’attention et de disponibilité, au point de se montrer intrusive (elle s’impose chez vous).

Si vous avez de l’empathie pour autrui et que vous aimez aider vos proches, vous êtes une cible toute désignée pour ce vampire affectif. Attention : l’éternelle victime vous utilise et ne s’intéresse pas vraiment à vous. Dans sa version soft, elle manque de confiance et a besoin du regard d’autrui pour exister. Dans sa version hard, c’est une sangsue qui vous jettera quand elle aura épuisé toutes vos réserves ou trouvé… une autre victime consentante.

La commère

Curieuse, fouineuse, mêle-tout, la commère est un des personnages les plus colorés et les plus toxiques du spectre relationnel. Comme elle adore colporter des rumeurs, vraies ou fausses, il ne faut jamais lui confier un secret car elle s’empresse de l’éventer à la première occasion.

Rien ne lui fait plus plaisir que de rapporter les malheurs des autres. En comparaison, sa vie à elle semble étonnamment calme (elle n’en raconte d’ailleurs rien !). La commère prospère dans les milieux où se joue une intense vie sociale : bureaux, immeubles à appartements, quartiers où tout le monde se connaît (style Desperate housewives). Un conseil : ne croyez pas que vous êtes le (la) seul(e) à profiter de ses « rapports » et ne baissez jamais la garde devant elle !

fausse amieLe dénigreur

Redoutable observateur du monde qui l’entoure, le dénigreur passe tout son environnement au scanner. Railler et déprécier ceux qu’il croise sur son chemin est son sport favori. Les gros et les minces, les laids et les beaux, … personne ne trouve grâce à ses yeux.  Condescendant, arrogant, méchant, le dénigreur est quelqu’un qui, paradoxalement, a une piètre opinion de lui-même (mais il ne l’avoue jamais bien sûr). Le seul moyen trouvé par cet anxieux pour se valoriser en société est de rabaisser ou écraser les autres (on se sent plus grand quand les autres sont petits). Son seul problème ? A force de tourner les gens en ridicule, il finit par créer le désert autour de lui.

Le fauteur de troubles

Aussi mêle-tout et cancanier que la commère, le fauteur de troubles est bien plus dangereux que cette dernière car il prend plaisir à mettre les gens dans l’embarras. Il n’hésite jamais à vous inciter à faire ou dire quelque chose s’il sait que ça peut se retourner contre vous.

Au bureau, c’est l’employé qui va diffuser « par erreur » un e-mail reprenant les fiches de salaires des collègues par exemple… Quand il peut manipuler les autres à sa guise, il se sent tout puissant. Parce qu’il n’hésite pas à déformer la vérité et à pousser les autres à la faute, c’est un des profils les plus redoutables.

L’hypocrite

Pour Lilian Glass, l’hypocrite est le plus dangereux des personnages toxiques car il perpétue « le crime le plus haïssable : la trahison ». Rien n’est plus dévastateur que d’être trompé par une personne en qui on avait pleinement confiance.

L’hypocrite est quelqu’un qui vous sourit, joue la familiarité avec vous, fait mine de vous comprendre ou de vous soutenir, mais qui n’hésitera pas à vous marcher sur les pieds pour atteindre ses objectifs. Opportuniste, il retourne sa veste au gré du vent et de ses intérêts. On ne sait jamais ce qu’il pense vraiment mais il en sait beaucoup sur vous.

Le tyran

Autoritaire, exigeant, versatile, têtu, le tyran aime mener son petit monde à la baguette. Surtout ne faites pas mine de lui résister, la foudre s’abattrait sur vous ! C’est le patron qui bombarde sa secrétaire de demandes urgentes bien sûr), le chef d’équipe gueulard et injurieux envers ses ouvriers, le père rouge de rage quand un de ses enfants a la témérité de lui tenir tête. Méfiant, le tyran veut tout contrôler autour de lui. Très impopulaire parce que colérique, il tire sa jouissance de voir les autres trembler devant lui.

Karima Amrous

(*) Ces gens qui vous empoisonnent l’existence, par Lilian Glass, éditions Marabout.

Qu’est-ce qu’une personne toxique ?

Nous rencontrons tous des personnes toxiques au cours de notre vie. Ça peut être un parent, un ami, un conjoint ou un collègue de travail. Si nous modifions notre perception d’une telle personne et si nous décidons de réagir face à elle, nous pouvons en éviter les effets les plus néfastes.

Il est important  de diminuer notre vulnérabilité et notre sentiment de culpabilité, de changer nos croyances et nos attitudes comportementales en développant une estime de soi plus solide et une pensée plus réaliste face aux événements qui se présentent dans notre vie.

Une personne toxique a toujours peur de perdre le pouvoir qu’elle exerce sur les autres. Elle recherche principalement des personnes vulnérables et fragiles. Elle tisse autour de sa proie des moyens malsains pour atteindre ses buts. Elle ne pense qu’à son bien-être, qu’à ses buts et projets et elle est totalement indifférente aux besoins des autres. Elle n’a aucun scrupule, aucun regret pour tout le mal qu’elle peut causer à sa victime.

Elle utilise souvent la flatterie pour gagner totalement la confiance de sa victime et quand elle sent que sa proie est bien enroulée dans ses filets, elle peut la manipuler à sa guise. Elle ne souhaite aucunement voir sa victime s’épanouir et réussir sa vie alors elle sabote les efforts que cette dernière fait pour mener une vie heureuse et productive.

Comment reconnaître les personnes toxiques ?

Il est bien évident qu’au début d’une relation amoureuse, amicale ou professionnelle, il est difficile de reconnaître une personne toxique. Il faut côtoyer cette personne un certain temps pour découvrir progressivement ce qu’elle cache et ce qu’elle recherche vraiment. Les failles et les attitudes malsaines apparaîtront peu à peu. Certains indices pourront aider à démasquer les personnes toxiques plus rapidement.

Pourquoi une personne qui est toxique pour nous ne l’est pas pour d’autres ?

Nous ne pouvons plaire à tout le monde et être aimés de tous. Il est normal de ne pas aimer tout le monde pour toutes sortes de raisons et l’inverse est aussi vrai. Certaines personnes peuvent nuire à notre bien-être d’après leur personnalité. Il peut donc exister une incompatibilité et une antipathie entre deux personnes. L’intensité d’énergie dégagée, les habitudes de vie, les comportements et la charge émotionnelle d’un discours peuvent nous déplaire alors que pour d’autres c’est très plaisant.

Certaines personnes peuvent être vulnérables face au comportement d’une personne toxique alors que d’autres n’y accorderont aucune importance ou remettront rapidement la personne à sa place. Certaines personnes peuvent être plus sensibles que d’autres  d’après leurs expériences de vie. Elles tomberont facilement dans le piège de la personne toxique.

Une personne toxique peut-elle changer ?

Lorsque les personnes toxiques prennent conscience  de leurs attitudes et comportements, elles ont le pouvoir de changer si elles le veulent bien et si elles constatent que leur toxicité leur nuit personnellement. La majorité des gens veulent s’améliorer, changer des comportements mais certains ignorent tout simplement comment y arriver.

Par contre, certaines personnes ne changeront jamais. Elles croient que c’est dans leur nature de se comporter ainsi. Lorsque vous avez découvert la personne qui est à la source de vos problèmes, vous pouvez recourir à certaines techniques.

S’il n’y a  pas d’amélioration, si toutes les tentatives de réconciliation ont échoué, ou si vous constatez qu’il serait trop néfaste pour vous d’essayer de reconstruire une relation toxique, il devient important de vous éloigner de cette personne. Il y a des gens qui sont si toxiques pour vous qu’il est impossible de rester en contact avec eux.

Pourquoi restons-nous dans de telles situations ?

arbre assis

Certaines personnes n’ont jamais pris conscience de leurs propres besoins et désirs. Il a toujours été plus important et plus simple pour elles de répondre aux demandes et aux besoins des autres. Ces personnes nient l’existence de leurs propres besoins. Il en résulte de la frustration ou de la tristesse qui sont pénibles à supporter.

Les gens vivent de telles situations pendant de nombreuses années par peur de déplaire, d’être jugés, de ne plus être aimés et appréciés, de faire de la peine ou de blesser l’autre et pour éviter les conflits. Nous sommes en partie responsables des manipulations que nous subissons.

Bon nombre de personnes ne semblent pouvoir vivre qu’à travers le regard et le jugement des autres. Elles ne peuvent exister par elles-mêmes. Avec le temps, le malaise qui en résulte prend des proportions exagérées. Un concept inconscient et irrationnel nous fait craindre de nuire à l’autre lorsque nous nous faisons plaisir. Plus nous sommes passifs, soumis et uniquement attentifs au bien-être des autres, plus nous sommes vulnérables face aux personnes toxiques.

Quelles sont les conséquences à long terme ?

Un contact prolongé avec une personne toxique engendre des sentiments de culpabilité, d’anxiété, de tristesse, de frustration. Ces sentiments s’installent progressivement et deviennent de plus en plus présents au cours des mois et des années. Nos stratégies de réussite et d’épanouissement s’amoindrissent.

La personne toxique est très subtile dans son attitude alors elle peut être difficile à détecter. Nous en venons à douter de nous-mêmes et  à nous sentir coupables pour des fautes imaginaires. Plus le stress est intense, plus les impacts psychologiques, physiques et comportementaux sont importants. Plus le contact avec la personne toxique est régulier, plus les symptômes s’intensifient.

Pouvons-nous être toxiques pour certaines personnes?

Oui. On ne peut plaire à tout le monde. Par exemple, si l’humeur des autres peut avoir un effet nocif sur vous, l’inverse est également vrai.

Observez votre propre comportement. Si vous vous reconnaissez à la lecture de cet ouvrage, ne vous découragez pas. Nous sommes tous un peu toxiques avec certaines personnes, dans certaines situations et pour toutes sortes de raisons. Vous avez le pouvoir de changer bon nombre de vos comportements si vous prenez conscience que vous pouvez parfois, vous aussi, être une personne toxique.

Service de psychologie de l’Université de Moncton, Canada

La victime et le bourreau

Une précision est essentielle pour les personnes qui se retrouvent le plus souvent à jouer le rôle de la victime que se soit dans le couple, les relations amicales, professionnelles ou autres.

C’est un rôle, ce n’est pas vous. Ce qui signifie que vous choisissez de jouer la victime… mais que vous avez le choix d’agir autrement.

Pour qu’il y ait une victime, il faut que l’autre accepte de jouer soit le persécuteur, soit le sauveteur… encore que la victime peut également se sentir abusée par la société, un groupe, une religion.

La victime se sent (ou plutôt choisit de se sentir) faible, impuissante, écrasée, elle est en quête d’un sauveteur qui, pense-t-elle, la sortira de cet état de malheur dans lequel elle est plongée par la faute d’un persécuteur.

N’oublions pas que la victime vit de son malheur, elle trouvera donc les justifications ailleurs qu’en elle-même pour entretenir cet état d’être. Elle ne se sent jamais appréciée, et est en permanence en quête d’affection. Elle se sent dominée, mais vous la trouverez de préférence auprès de personnes très dominantes.

Elle se sent mal aimée, mais elle refuse les marques d’attention. Elle apprécie aussi de jouer à la victime innocente d’un manipulateur car, c’est là la clé de ce rôle psychologique : les bénéfices secondaires qu’elle tire de cette position sont immenses à ses yeux.

Quels sont les avantages et les bénéfices secondaires de la victime ?

Le pouvoir de la victime dans la relation est en réalité assez important : la victime bien rodée, voire la « victime professionnelle » sait très bien manipuler la relation à son avantage. Elle va parler tout bas pour que l’autre se penche vers elle et l’écoute. Elle va reprocher à l’autre sa cruauté, son manque de cœur, pour obtenir ce qu’elle veut. Elle va gérer la relation à coups de plaintes et de larmes. En réalité, elle emprisonne l’autre dans la relation.

Qu’est-ce qui peut pousser une personne à jouer ce rôle de victime et à accepter une relation aussi insatisfaisante, non adulte, et non libre ? L’avantage secondaire est l’irresponsabilité
totale : la victime n’est jamais responsable de rien, si son mariage échoue, c’est la faute de son méchant conjoint.

Si professionnellement, cela ne va pas, c’est au choix à cause de son méchant patron, ou de sa méchante collègue. Mais rien n’est jamais de sa faute : elle est dans un état d’enfance psychologique où elle n’assume absolument pas sa vie. Par contre, quelle accusatrice elle fait ! Car auprès des « bonnes oreilles » qui acceptent de la maintenir dans son état, en écoutant ses plaintes, elle devient persécutrice de ses persécuteurs. Elle est capable de manipuler et de manigancer pour obtenir la chute de son persécuteur, mais elle n’aura jamais sali ses blanches mains.

Paradoxalement, pour entretenir cet état relationnel victimaire et larmoyant qui, pense elle, est sa seule possibilité d’interaction humaine, la victime est prête à entretenir des relations de type sado-masochistes sur le plan psychologique en recherchant de manière privilégiée un bourreau qui lui donnera sa raison d’être, et qui, du moins le pense-t-elle, lui donnera de la valeur aux yeux du sauveteur auquel elle pourra se plaindre.

C’est un type de relation pervertie où la victime n’existe que lorsqu’elle est plongée dans le malheur qu’elle s’est créé pour elle-même, et dont elle pourra être consolée, délivrée par un sauveteur bienveillant (le sauveteur peut changer car les victimes ont tendance à user l’autre dans la relation…)

Comment ne plus jouer le rôle de la victime dans le triangle dramatique ?

Le plus difficile pour une personne ayant choisi le rôle de victime, c’est de reconnaître les avantages secondaires qu’elle tire de cet état dans la relation, le pouvoir manipulatoire qu’elle exerce sur l’autre et qu’elle n’est absolument pas adulte dans la relation lorsqu’elle se comporte ainsi.

Renoncer à la plainte (son moyen de pouvoir tant sur le bourreau que sur le sauveteur) est également très difficile pour la victime… qui est-elle si elle ne se plaint pas de ses malheurs ? La victime peut donc au choix :

  • continuer à se plaindre, à ne pas assumer sa vie comme un enfant geignard et pleurnicheur qui dépend de la bienveillance d’un « gentil » et qui est persécuté par des « méchants », considérer qu’elle n’a pas le choix, que les gens sont si méchants, se demander  pourquoi cela tombe toujours sur elle
  • faire le bilan entre les inconvénients de la situation et les avantages secondaires qu’elle en retire, et rester dans cette situation sans se plaindre mais en assumant ses responsabilités
  • si cette situation ne lui convient vraiment pas… partir ! Mais si la victime part, elle doit comprendre qu’elle prend avec elle ce type de comportement et que si elle ne décide pas de devenir plus adulte et responsable de sa vie, elle tombera immanquablement de nouveau sur de « méchants » bourreaux et que le cycle plaintes/consolations va recommencer à coup sûr.

Le profil du persécuteur ou du bourreau

CaravageDavid

Alors, qui est ce qui a toujours raison ? Dans le triangle « dramatique » que nous jouons souvent en groupe, le profil du persécuteur est indispensable au fonctionnement de la victime et du sauveteur.

A côté de la figure de l’éternelle victime si malheureuse, et du sauveteur apparemment si gentil, le profil du persécuteur semble avoir le mauvais rôle dans le scénario inconscient des jeux psychologiques : c’est le rôle du « méchant », en apparence.

Les armes clés du persécuteur dans la relation aux autres ? Il brandit la « vérité », il a un discours logique, apparemment objectif (soyons clair, il s’agit de son discours, donc il demeure subjectif ), il monte sur ses grands chevaux facilement et la colère n’est jamais loin lorsqu’il condamne un concept, une situation, une personne.

Ses thèmes clés sont l’injustice, la réparation; il crée les lois auxquelles il entend bien assujettir les autres; il énonce le modèle de la « perfection » (évidemment, selon son idéal) auquel les autres doivent se conformer.

Comment le persécuteur se comporte face à la victime et au sauveteur ?

Le persécuteur adore les situations où il peut monter une sorte de tribunal virtuel, où il se fait tour à tour procureur et juge. Il se plaît dans les situations conflictuelles qu’il a tendance à provoquer, et il tend à entraîner les autres dans le conflit qu’il a créé en faisant souffrir la victime et en provoquant les autres à devenir à leur tour son propre persécuteur lorsqu’il aura dépassé leurs bornes.

Les besoins psychologiques sous jacents à ce type de comportement sont :

  • L’affirmation de soi, à n’importe quel prix. Bien entendu, l’estime de soi cachée par ce comportement de compensation est bien faible
  • Avoir toujours raison, quitte à être malheureux. Le persécuteur excelle également à se draper dans sa dignité, dans les « je vous l’avais bien dit » et dans le retrait misanthrope quand il ne parvient pas à faire durer le conflit dont il a besoin
  • Établir un rapport de force grâce à la crainte ou au rejet qu’il peut provoquer chez l’autre à cause de ses coups de colère, de ses jugements à l’emporte-pièce, de sa mauvaise foi masquée par son discours logique, inquisiteur et accusateur

Les motifs du comportement du persécuteur

On voit donc bien que sous ces dévalorisations d’autrui, sous ces comportements qui génèrent peur, colère, rejet chez l’autre, le persécuteur est en réalité lui-même dans la peur d’être dominé par l’autre dans un rapport de force et dans une grande dévalorisation de soi.

Attention : un persécuteur habile peut se déguiser sous le profil de la victime. Dans ce cas, il accuse violemment les autres de son malheur à grands coups de : « si j’avais eu la même chance que toi, j’aurais réussi, moi ! » ; ou encore « Après tout ce que j’ai fait pour défendre les autres contre l’injustice dans cette entreprise, voila comment ils me traitent « ; ou encore « Ah, ils ont bien profité de moi, après tout le mal que je me suis donné pour eux, moi qui me suis sacrifié pour (au choix) ma famille, ma femme, mon entreprise… »

Quelques clés pour sortir du rôle du persécuteur

Le persécuteur qui se rend compte qu’il occupe ce rôle et qui apprend à s’en différencier peut tenter ces différentes solutions pour éviter de retomber dans ce scénario de répétition dont il est prisonnier :

  • Reconnaître ses torts : apprendre à soutenir ses opinions sans les imposer aux autres par la violence, reconnaître que l’autre peut avoir raison ou ses raisons
  • Éviter les sous-entendus et les « ils », les « … »ainsi que les allusions impersonnelles : car il excelle dans l’art du sous-entendu et du discours pseudo paranoïaque
  • Ne plus formuler les reproches qui suscitent chez l’autre le sentiment d’être attaqué, en parlant à la première personne. Par exemple : « Je serai content quand tu auras révisé tes devoirs » au lieu de : « C’est pas comme cela que tu réussiras, bon à rien ! »
  • Ne pas théoriser mais apprendre à exprimer son désir.  Éviter par exemple : « Dans la famille, tout le monde fait du droit, c’est comme cela ! » en préférant :  » Cela me ferait plaisir si tu faisais du droit, tu as les qualités pour mais tu es libre de faire ton choix ».

Pour aller plus loin :

Eric Berne, Des Jeux et des hommes, Stock, 1996.

Marshall Rosenberg : Les Mots sont des fenêtres… ou bien ce sont des murs. Introduction à la communication non violente. Ed La découverte, 2004.
 

 

Pour sortir du triangle dramatique

Comprendre le triangle dramatique : Persécuteur, victime ou sauveteur ? Quel est votre rôle privilégié dans le triangle dramatique ? Comment se sortir des automatismes pour agir plus librement ?

Pour savoir où vous vous situez de manière privilégiée dans le triangle dramatique, vous pouvez vous demander quelle est votre réaction de base, quasi-instinctive dans différents cas de figure relationnels : lorsque vous rencontrez une personne en difficulté: est-ce que vous volez à son secours ? Quand une personne est dans son tort, est-ce que vous cherchez à lui faire savoir ? Est-ce que vous avez tendance à vous sentir écrasé, accablé par la vie, les difficultés ?

Comment  reconnaître le triangle dans les relations interpersonnelles

Comme nous l’explique très bien l’analyse transactionnelle élaborée par Eric Berne, nous avons tendance dans nos relations professionnelles, amicales ou affectives, à jouer des « jeux psychologiques ». Qu’est-ce qu’un jeu psychologique au sens où l’entend Berne? Tout simplement un scénario inconscient, un système relationnel répétitif dans lequel nous avons tendance à adopter spontanément toujours le même rôle.

triangle

Ce « jeu » relationnel nous fait adopter différentes positions face à autrui

  • sauveteur : nous volons au secours de l’autre, nous nous « consacrons » à son bien-être, mais pour fuir notre propre malaise ou malheur intérieur (motivation cachée sous une apparence de dévouement à l’autre). L’illusion de cette position est que nous sommes motivés par une sorte d’amour inconditionnel pour l’autre.
  • persécuteur : nous réagissons sous le mode de la colère en faisant souffrir autrui, un ennemi qui viole nos « valeurs », pour en réalité tenter de maîtriser nos angoisses et pour fuir notre propre souffrance en lien avec ces « valeurs ».
  • victime : nous régissons en nous montrant faible, impuissant, écrasé, en demandant à l’autre de nous « sauver » et de nous protéger, en espérant que l’autre chassera nos souffrances intérieures

Les petites phrases et les exemples pour reconnaître où nous nous situons

  • Les phrases typiques du « sauveteur » : « je ne me sens bien que lorsque je fais du bien », « laisse-moi seulement t’aider », « laisse-moi faire », « mais ce que je veux, c’est ton bonheur », « j’essaie de t’aider, et voilà comment tu me récompenses ». Le sauveteur doit apprendre à reconnaître que si l’autre n’a pas clairement exprimé (verbalement!) un besoin… il risque de se sentir étouffé, manipulé, régi par lui. Il doit aussi se reconnecter avec ses propres besoins qu’il fuit et qu’il piétine pour « aider » l’autre.
  • Les phrases typiques du « bourreau » ou « persécuteur » : « il devrait », « si tu n’étais pas là, les choses iraient mieux, l’entreprise tournerait bien, les enfants seraient plus épanouis …. Le persécuteur doit apprendre qu’en attaquant l’autre, il cherche d’abord à résoudre ses propres blessures, dont il n’est la plupart du temps même pas conscient, tellement il les a enfouies sous des « croisades » et des « causes » qu’il défend.
  • Les phrases typiques de la « victime » : « tu n’as qu’à deviner ce dont j’ai besoin », « si tu m’aimais, tu m’aiderais », « personne ne m’aime, ne m’aide, ne prête attention à ce que je fais, ne me regarde… (au choix !) »

A noter : si nous avons un « rôle » privilégié que nous adoptons spontanément, nous pouvons aussi changer de rôle en fonction des relations. Par exemple, si deux « victimes » se rencontrent, il est probable que l’une des deux va adopter soit la position de bourreau: « mais bouge-toi, tu n’as que ce que tu mérites », ou de sauveteur: « ma pauuuuuuuvre!! ».

Conseils pratiques pour sortir de son rôle

  • Comment un « sauveteur » peut quitter son rôle : attendez la formulation claire du besoin de l’autre avant de « l’aider »! Prenez conscience de votre ressentiment, de l’impression que vous avez de vous « faire avoir » en étant « toujours la bonne poire »… ce ressentiment vous conduira à vos véritables besoins que vous niez en vous voilant la face et en tentant de sauver l’autre. Entraînez-vous à dire non…Abandonnez la mission que vous vous êtes donné : « je suis là pour sauver le monde ».
  • Comment un « persécuteur » peut quitter son rôle : prenez contact avec votre colère, celle qui vous pousse à punir le « méchant », à partir en croisade pour telle ou telle cause, à juger, à condamner l’autre. Abandonnez la mission que vous vous êtes donné : « je suis là pour redresser les torts« .
  • Comment une « victime » peut quitter son rôle : apprenez à être responsable de votre vie, en cessant de vous plaindre et d’attendre de l’autre qu’il fasse votre bonheur. Abandonnez la mission que vous vous êtes donné : « je porte les souffrances du monde entier« .

Marco La Loggia

Pour aller plus loin :

Eric Berne, Des Jeux et des hommes, Stock, 1996.

Marshall Rosenberg : Les Mots sont des fenêtres… ou bien ce sont des murs. Introduction à la communication non violente. Ed La découverte, 2004.
 

 

Les fausses preuves d’amour

On a souvent tendance à les prendre pour des preuves d’amour. À tort. Ces sentiments font disparaître l’autre et nous ramènent à nous.

Jalousie, surprotection, dépendance, hyper intensité, possessivité. Leur point commun ? Ces émotions font toutes partie du sentiment amoureux, mais ne peuvent pas être considérées comme l’expression de l’amour vrai. « Chacune d’entre elle a pour particularité de faire disparaître l’autre et de le ramener au même, c’est-à-dire à soi », explique le psychanalyste Jean-Michel Hirt. Il met en lumière les enjeux inconscients qui se cachent dans ce que l’on prend trop vite pour des preuves d’amour.

La jalousie

Il est insupportable, le regard de l’autre qui s’attarde sur un ou une autre que nous. Plus la morsure de la jalousie est douloureuse, plus l’amour semble profond. Mais si la jalousie est indissociable du sentiment amoureux, elle est loin d’en être le critère majeur. Dans l’amour vrai, deux parties se jouent simultanément : entre sujets,
« j’aime », et entre objets, « je suis aimé ». Or dans la jalousie, seule la dimension « objet d’amour » est active. Parce que le jaloux se vit principalement comme objet d’amour de l’autre, il ne supporte pas que son regard se détourne de lui. Il croit aimer, car il souffre à la pensée de ne plus l’être.

Mais qu’en est-il de son amour à lui ? Telle est la question que la jalousie élude. En réalité, la jalousie excessive ignore l’autre tout en s’en nourrissant. Elle ne parle que de soi, de ces blessures narcissiques, de cette difficulté à se constituer comme un être autonome, comme un sujet. Dans cette relation, l’autre n’est aimé que parce qu’il donne au jaloux une consistance d’être qui lui fait défaut. La jalousie vient également soutenir ou renforcer le désir érotique en introduisant dans la relation, même en fantasme, un tiers rival.

La surprotection

Je m’inquiète pour toi, je te rends la vie douce, je te protège… « Ti voglio bene », « Je te veux du bien », veut également dire « Je t’aime » en italien. À première vue, rien de plus altruiste et authentique que cet amour qui s’exprime dans le soin de l’autre et dans une certaine abnégation de soi. Pourtant, l’inconscient n’a que faire des dons, qui ne lui rapportent rien; il ne recherche en réalité que des gratifications personnelles.

Même s’il n’est pas facile de l’admettre, l’amour soignant s’adresse en fait à nos propres images parentales intérieures à qui l’on donne une bonne leçon, sur l’air de : « Voilà comment vous auriez dû traiter l’enfant que j’étais, mauvais parents ! » Quant à notre partenaire, il lui dit : « À ton tour maintenant de prendre soin de moi. »

Ou encore : « Tu n’as pas intérêt à partir, nul ne te traitera mieux que moi. » Dans tous les cas, il apparaît clairement qu’il s’agit d’une alliance qui vise, et réussit parfois, à soigner des blessures d’enfance : abandon, maltraitances physiques ou psychiques. Il ne s’agit pas tant de dépasser, ni même d’oublier, que de redresser les torts du passé.

La dépendance

« Ne me quitte pas (…) Laisse-moi devenir (…) L’ombre de ta main, L’ombre de ton chien… », chantait Jacques Brel, faisant l’éloge de la dépendance affective. Être dépendant, c’est être prêt à tout pour ne pas se retrouver confronté à l’insupportable vide de soi qui survient quand l’autre s’éloigne. Tel l’enfant qui ne se sent vivant et en sécurité que lorsqu’il est relié à sa mère.

La dépendance amoureuse parle d’amour, mais d’amour déçu, blessé, floué. Comme si, au tout début de sa vie, l’enfant avait été trompé sur la marchandise « amour » (sa mère était-elle vraiment présente dans ce corps à corps, vraiment aimante ?) et qu’il s’en était, plus tard, en partie rendu compte. Ayant été mal nourri affectivement, il ne peut se suffire à lui-même.

C’est pourquoi la dépendance amoureuse traduit, à l’âge adulte, le désir de réparer la blessure profonde occasionnée par cette toute première fusion « ratée ». Mais cette réparation est vouée à l’échec, car la fusion totale et permanente avec l’autre est impossible.

L’hyper intensité

La relation amoureuse se vit exclusivement sur un tempo appassionato, « passionné ». C’est sans doute ce qui fait dire : « C’est le grand amour, le vrai », tant les sensations et émotions qu’il provoque sont bouleversantes. La temporalité s’en trouve modifiée, il y a désormais le temps d’avant la rencontre, un passé vide de vrai sens, et le présent, haletant, qui dévore tout sur son passage. Parce qu’il est animé par le besoin et non par le désir, qui se nourrit d’attente et de manque, cet amour se consume aussitôt après avoir été consommé.

Ce mode d’amour, dans lequel les mots sont souvent source de conflits, est celui des adolescents et de tous ceux qui redoutent la mise à nu de soi qu’implique une vraie intimité avec l’autre. Le fracas de la passion recouvre tous les autres sons. En soi et autour de soi. C’est ainsi que, un temps au moins, elle peut masquer le vide, l’impasse ou les malentendus d’une relation.

La possessivité

Le désir de possession est l’une des composantes de l’amour, mais lorsqu’il est central et permanent, ce n’est plus d’amour qu’il est question, mais de peur. Posséder, c’est ne pouvoir aimer qu’à portée de main et de regard. Sans l’impression de contrôler le périmètre vital de l’autre, la peur panique, irrépressible, jaillit des profondeurs du psychisme. « Parce que cet autre me constitue, je ne peux le laisser s’éloigner. » Le possessif, à la différence du dépendant, ne recherche pas la fusion : il ne peut pas fusionner avec quelqu’un qu’il considère comme faisant partie de lui, tel un membre ou un organe. La possessivité, plus archaïque que le sentiment de jalousie, vient toucher aux limites du corps, à ses représentations psychiques.

Ainsi, quand le possessif perd le contrôle de l’autre, il se sent menacé dans sa vie même, comme si son partenaire le laissait exsangue, vidé de sa substance vitale.

Flavia Mazelin-Salvi  pour le magasine Psychologies

 

 

Christophe André : Nos relations : nourricières ou vampiriques ?

Certaines personnes nous dynamisent quand d’autres nous épuisent. Comment cultiver le lien avec les premières et éloigner les secondes ? Christophe André nous aide à décrypter ce qui se joue dans nos échanges.

Psychiatre et psychothérapeute, Christophe André est l’auteur, entre autres, de L’Estime de soi (avec François Lelord) et Vivre heureux. Psychologie du bonheur (Odile Jacob, 2001 et 2003).  Petits complexes et grosses déprimes, avec Muzo (Le Seuil, 2004) et Imparfaits, libres et heureux. Pratiques de l’estime de soi, Odile Jacob, 2006

Nous connaissons tous cette sensation d’être nourri, renforcé par une relation. Comme, à l’inverse, celle d’être vidé, asséché. Mais, selon les situations, chacun de nous peut, tour à tour, être énergétique ou devenir énergétivore.

« Nous sommes tous des vampires potentiels, car notre tendance naturelle est d’attendre tout de l’autre, de vouloir le dévorer, explique Christophe André. Mais l’intelligence relationnelle et la maturité nous aident à comprendre peu à peu que c’est une mauvaise solution pour nous attacher autrui, qu’on va l’épuiser, le faire fuir. »

Savoir ce qui nous donne de l’énergie ou nous en enlève, décrypter les comportements par lesquels nous épuisons notre entourage, nous permet d’avancer sur la voie de l’équilibre. Christophe André cerne pour nous ce qui est en jeu dans les relations qui vampirisent et dans celles qui nourrissent.

Les relations vampiriques


On les reconnaît au degré d’épuisement qu’elles engendrent. Parce qu’elles ne nous apportent rien, nous font régresser et mettent à mal notre équilibre émotionnel. On peut dégager plusieurs portraits de dévoreurs d’énergie (à fréquenter avec parcimonie).

Les plaintifs chroniques

Ils nous vampirisent, parce que leur demande affective est sans fin et que nous sommes impuissants à la combler ou à la faire évoluer. Alors qu’ils nous investissent du rôle du sauveur – même si nous n’en avons ni la capacité ni l’envie –, ces éternels plaintifs nous mettent en situation d’échec parce que, en réalité, ils ne sont pas dans l’état d’esprit voulu pour recevoir nos conseils.

Les dépendants

Ils réclament constamment des preuves d’amour, nous sollicitent pour la moindre décision… En s’accrochant à nous comme des enfants, ils nous placent dans une position de parents et font peser sur nos épaules une responsabilité écrasante. Et dès que nous voulons prendre nos distances, la culpabilité nous envahit.

Les hypersensibles

Leur sensibilité exacerbée nous oblige à être en permanence sur nos gardes. Car, avec eux, tout est sujet à interprétation, à justification, est susceptible de provoquer un drame. Ils nous condamnent ainsi à un self-control permanent.

Les conflictuels

Pour eux, la résolution des problèmes passe par l’agressivité, ce qui ne leur coûte rien, puisque le conflit est leur mode de fonctionnement. En revanche, ce type de relation est cher en émotions pour la personne agressée qui, elle, en sortira vidée.

Les hors-la-loi

Leur rôle et leur territoire ne sont jamais clairement définis, ce qui oblige à des renégociations incessantes. Comme les règles ne sont pas établies une fois pour toutes, chacun empiète sur le terrain de l’autre.

Ce que l’on peut faire : savoir mettre des limites

Dans les relations vampiriques, il est important d’établir la juste distance pour ne pas se laisser happer. Nous risquons en effet de nous soumettre à la pathologie de l’autre et de devenir sa victime, puis de sombrer dans l’agressivité et la rancœur. En général, nous devons nous méfier de notre tendance à endosser le rôle du sauveur.

Si l’on peut souvent aider, on peut rarement sauver. Quand l’énervement commence à nous envahir, deux questions s’imposent : suis-je la bonne personne et dois-je être la seule personne ? Dans tous les cas, nos émotions sont le meilleur signal d’alarme : un sentiment de malaise qui s’installe nous indique qu’il faut dire stop !

Les relations nourricières


Sans que nous sachions pourquoi, elles nous rassérènent, nous réconfortent. Et agissent parfois comme des euphorisants. Petit tour d’horizon de ces relations aux bénéfices certains.

Les petits riens qui font du bien

Le compliment d’un inconnu, la sympathie d’un voisin qui s’enquiert de notre travail, la gentillesse d’un ami sont autant de signes que notre existence a un intérêt – même minime – pour les autres. Nous avons tendance à sous-estimer ces gestes, à les réduire à des automatismes.

Pourtant, ils augmentent notre sentiment d’être apprécié. Nous avons tous besoin de plusieurs niveaux de relations, et ces liens superficiels comptent autant que les rapports intenses d’amour ou d’amitié. Les personnes âgées, par exemple, qui entretiennent des rapports superficiels mais réguliers avec les commerçants, y puisent de l’énergie vitale.

La dynamique de l’échange

Les relations reposant sur un échange véritable nous nourrissent parce que nous entrons dans une dynamique de création réciproque. Chacun s’invente en s’ouvrant au monde de l’autre. L’échange suppose qu’il n’y ait ni soumission ni domination, mais égalité et réciprocité.

Si quelqu’un nous confie sa souffrance et est disposé à nous entendre, il nous gratifie parce qu’il nous a choisi. Et le dialogue noué sera pourvoyeur d’énergie pour les deux.

Le don, façon idéale de recevoir

Quand nous sommes en position de donner du temps, de l’amour, de l’aide, nous diffusons de l’énergie positive. Les gratifications que nous recevons en retour rehaussent notre estime de soi. Et notre bénéfice est à la hauteur de celui retiré par l’autre personne.

La transmission, une satisfaction

Avoir la preuve que ce que l’on fait a un sens décuple notre énergie. Quand un maître réussit à apprendre à lire à un élève en difficulté, il en sort « énergétisé ». Pédagogiques ou thérapeutiques, les relations de transmission sont très gratifiantes : elles renforcent notre sentiment d’utilité et d’efficacité. A chaque fois que nous pouvons adopter un comportement en accord avec nos valeurs, nous en retirons de l’énergie : assumer nos responsabilités à l’égard d’un vieux parent, soutenir quelqu’un qui subit l’opprobre général nous dynamise parce que nous nous sentons en règle avec nous-même.

Ce que l’on peut faire : renouveler son énergie

Nous devons nous nourrir à plusieurs sources. Les nourritures quotidiennes sont procurées par nos proches. Mais nous avons aussi besoin de relations qui « décoiffent », nous transforment. Elles correspondent à des attentes – souvent inconscientes –, à des possibilités en nous inexploitées jusque-là. Certaines personnes – agressives, provocatrices – peuvent nous agacer ou nous déplaire, mais elles nous permettent d’avancer, de grandir. Ces relations inconfortables sont parfois le meilleur moyen de renouveler notre énergie.

Publié dans la revue Psychologie

A lire :

Comment gérer les personnalités difficiles de Christophe André et François Lelord.
Les conseils des auteurs, thérapeutes, aident à mieux comprendre et mieux gérer un entourage difficile (Odile Jacob, 2000).

• Cessez d’être gentil, soyez vrai ! de Thomas d’Asembourg.
Pour reconnaître ses besoins et prendre soin de soi afin d’éviter malentendus et pertes d’énergie dans notre vie relationnelle (Editions de l’Homme, 2001).

Son site : http://christopheandre.com/

Son blog : http://psychoactif.blogspot.fr/

Sur le blog : http://spinescent.blogspot.fr/search/label/Christophe%20Andr%C3%A9

Vous trouverez des nombreux vidéo et articles

Sur ce blog : https://tarotpsychologique.wordpress.com/2012/05/03/christophe-andre-vivre-en-pleine-conscience/

Et :https://tarotpsychologique.wordpress.com/2012/05/25/christophe-andre-nos-etats-dame-sont-une-porte-vers-leveil/