Que peut le oui ? Rien, s’il est passivité, résignation, répression du non, accablement. Tout, s’il est processus dynamique, vision juste. Tenter d’accueillir l’émotion, de rester quelque temps en sa compagnie ; la voir sans la nier, la reconnaître sans la juger, bien sûr, c’est lui dire oui. Bien sûr, c’est être « un » avec elle.
Au lieu de me diviser en la refusant, la refoulant, je l’accompagne. Unifié, je colle toujours au principe de non-dualité. Même si je suis perturbé, en acceptant de l’être, je retrouve mon unité et suis de nouveau en accord avec la vérité non-duelle.
Je laisse « l’Enfer » du conflit et regagne mon « Paradis » de tranquillité. Mais – nuance – non d’indifférence qui est le résultat d’un refoulement déguisé en simili d’acceptation, un oui du bout des lèvres. Un refus masqué, en somme.
L’indifférence, ou une excessive politesse, camouflent l’émotion en la réprimant. Masques derrière lesquels nous nous figeons pour nous couper de l’émotionnel, sans le résoudre ni le transmuer. Si la non-dualité est un principe vrai, il se retrouve partout, également dans nos processus psychiques.
C’est précisément pourquoi dès qu’apparaît, dans notre monde intérieur, la moindre division ou la plus mince hésitation, il en résulte une gêne obscure nous servant de signal : « Attention – Déviation ». Nous ne sommes plus dans la vérité ! Rétablir l’aise, renouer avec le « Paradis », c’est se sentir à nouveau unifié, même avec ses bourrasques intimes.
Ce qui nécessite quelque peu de vigilance. Émotion plus vigilance égale flot d’énergie plus vigilance. Résultat : éveil intérieur. Une équation forte parce que nourrie de vérité.
Si j’y parviens …
Il n’est guère facile de vivre simultanément sur ces deux niveaux, d’assembler ces deux pôles contraires : trouble dynamique et lueur de lucidité ; ou tout au moins d’établir un pont intermittent, un va-et-vient entre les deux. Voilà une liberté intérieure dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle sort du troupeau de nos habitudes mentales.
Calme ou tendu, heureux ou perturbé, beaucoup de circonvolutions avant de parvenir, en toutes circonstances, à garder un point fixe – comme le derviche tourneur maintient en lui, même au plus fort du tourbillon un axe « d’immobilité tranquille. »
Denise Desjardins La stratégie du Oui
Bonjour Elisabeth,
Un article très intéressant que je lis avec un peu de retard. Intéressant, pas juste pour dire qu’il l’est, mais bien parce que je crois que l’acceptation de nos sentiments, de la réalité, de qui nous sommes ou d’où nous en sommes, au lieu de nous emprisonner, nous libère.
Bonne après-midi.
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Effectivement, Yveline, les articles ne sont intéressants que dans la mesure où il nous font réfléchir et avancer. Toi, tu le fais toujours…
Bisous et bon après-midi à toi
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L’acceptation du OUi est parfois si difficile… Heureusement je dispose de certains « outils » pour m’aider, mais c’est parfois si difficile, et quand c’est difficile, ça veut dire, pour moi en tout cas, que ce n’est pas un vrai OUI porteur de lumière… Bref, oui c’est parfois difficile pour moi, oui j’essaie quand même, oui j’attends d’apprendre et d’avancer davantage pour que mon oui soit vécu en plénitude… Y’a du boulot !
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Il y a toujours du boulot (je n’arrête pas de le répéter :D) et c’est difficile pour nous tous, Ladyelle…
Mais, comme tu dis, nous avons des outils et parfois, le long mûrissement est nécessaire pour faire émerger un OUI, pleinement consenti et porteur des actes… Tu es dans le discernement et sais le reconnaître, c’est essentiel…
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Un non à la guerre est un oui déguisé. Un oui à la paix ! Il est bon en effet de préciser quel oui est porteur d’un sens positif.
Le derviche tourneur me fait penser à une fleur dont l’épanouissement tient dans sa capacité à demeurer en harmonie avec son axe. La répétition de ce mouvement crée l’émergence d’une transe hypnotique. On dirait des éoliennes qui dansent dans le chant du vent. Merci Elisabeth pour cette image !
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Belle remarque, Gaïa : « préciser quel oui est porteur d’un sens positif ». Cela correspond aussi au fonctionnement du cerveau qui ne comprend pas la négation, d’où la nécessité des affirmations positives.
Les derviches sont comme des fleurs qui se tendent vers la lumière, tout en restant bien ancrés et centrés. Belle métaphore des éoliennes, merci à toi, ton pseudo se confirme dans ton amour de ce qui fait du bien à la Terre.
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Magnifiques derviches tourneurs !!
Que serait le oui sans le non … 🙂
Je dis oui à la vie … à l’instant … et le non … ? avec parcimonie 🙂
Heureuse d être là et de te souffler mes plus douces et tendres pensées ♡♡ ma très Chère Élisabeth.
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Heureuse de te voir, chère Marie-Nancy, toujours aussi sereine et ouverte à la vie…
Toute ma tendresse
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Cela va aussi tout à fait dans le sens de la sagesse toltèque dont je lis « la voix de la connaissance que m’a offert mon fils.
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Toutes les sagesses profondes se rejoignent, Jean-Michel
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Un p’tit coucou en passant, bonne semaine Elisabeth !
Bisous tendres
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Bisous à toi, Fanfan, belle fin de semaine
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il faut savoir dire un oui qui veut dire oui, un oui affirmatif pas un oui qui veut dire peut-être
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Un vrai « oui » qui vient du cœur et nous engage vraiment. Merci, Flipperine
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Dire oui, accepter, c’est finalement cela qui nous fait avancer et sortir de la parfois douloureuse paralysie lorsque l’on reste figé dans le non…
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C’est un immense progrès sur notre chemin, quand nous arrivons à accepter. Comme tu le dis, Biancat le « non » fige tandis que « oui » et un formidable outil d’évolution
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J’ai toujours cru que l’émotion doit être vécue.. mais surtout assumée pour être en quelque sorte « digérée » par l’âme. Oui, on peut l’analyser, mais parfois à trop essayer de la comprendre et de lui donner un sens à tout prix, on se perd dans une quête sans issue. Il est si facile de dévier de sa voie… de perdre l’essence même de sa quête personnelle et intérieure. À force de trop se concentrer sur des quêtes « parallèles »ou « accessoires », on en vient à dévier de l’essentiel.
Il faut savoir se dire oui…oui à soi-même…oui à notre manière d’être…
Merci pour cet autre inspirant texte!
Amitiés
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Merci à toi, Kleaude, pour cette si juste et profonde réflexion. Effectivement, les émotions doivent être accueillies, acceptées et assumées mais, comme tu le dis si justement, à trop chercher à comprendre nous pouvons nous égarer…
Difficile de trouver le fameux « juste milieu »… et ce « oui à soi-même » y aide beaucoup. Belle sagesse que tu nous apportes, merci encore et toutes mes amitiés
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Magnifique photo… j’ai toujours été fascinée par le derviche tourneur qui trouve, par sa « danse », son centre, cette immobilité tranquille citée dans cet article.
Merci Elisabeth et belle soirée
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Moi aussi, Marylaure, je suis fascinée par cette danse sacrée, une sorte de transe mystique, qui permet d’entrer en lien avec la Source…
Merci et belle nuit à toi
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J’aime bien l’expression « bourrasques intimes », bourrasques qui parfois nous dépassent… difficile unité! Mais ce n’est pas une raison pour ne pas essayer.
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Difficile d’unifier les dualités inhérentes à notre condition humaine. Mais, comme tu le dis, Coquelicot : « ce n’est pas une raison pour ne pas essayer. »
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