Carl Gustav Jung (1875-1961), célèbre psychiatre suisse, a apporté une contribution vitale pour comprendre et aider notre siècle tourmenté. L’expérience lui prouva que dans l’irrationnel et le surnaturel plongent les « racines de la connaissance » et que le fait de les avoir ignorées est cause, à notre époque, de névrose et d’angoisse. Son apport essentiel, outre l’inconscient collectif, est le processus d ‘individuation comme voie de réalisation du potentiel humain.
QU’EST-CE QUE L’INDIVIDUATION ?
Lors du processus d’individuation, l’individu parcourt quatre étapes et rencontre trois archétypes ou modèles fondamentaux. Il s’agit d’une émergence autonome hors de l’inconscient collectif, océan d’énergie psychique commune à toute l’humanité où « flotte » la singularité de l’individu (sa persona et son ombre ou inconscient individuel). Les archétypes, foyers ou noyaux autonomes et organisés où s’accumule l’énergie vitale, s’expriment à travers des symboles qui agissent en transformateurs d’énergie.
LES ÉTAPES DU PROCESSUS
Première étape : dépossession du moi
Notre moi s’imagine être le centre de la psyché, alors qu’il n’est qu’une de ses structures. S’identifier toute sa vie à son masque, à sa persona, interdit le processus d’individuation et empêche de devenir soi-même. Cette étape permet de découvrir que le moi-persona n’est pas « tout ». Se déconditionner – « se désidentifier » de son masque – va de pair avec une ouverture qui déstabilise pour mieux libérer et restructurer à un niveau supérieur de complexité.
Deuxième étape : la rencontre avec l’ombre
Ne plus juger les êtres et les expériences selon des conventions et des critères de reconnaissance sociale rend capable d’ accepter des systèmes de valeurs autres que le sien, voire opposés, et de découvrir ses propres défauts. Ne cherchant plus à se justifier ou à moraliser, on est prêt à accepter la partie obscure de soi-même, même si l’assimilation de l’ombre provoque parfois, temporairement, des comportements « choquants ». L’individu cesse de juger autrui, car il a compris le côté relatif du bien et du mal. Plus compréhensif, plus fraternel, plus profond et plus impartial, il dépasse le dogmatisme, moral ou anti-moral.
Troisième étape : la rencontre avec l’archétype sexuel (anima ou animus)
Elle consiste pour l’homme à rencontrer la partie féminine inconsciente de sa psyché (anima) et pour la femme sa partie masculine (animus). La perception de l’archétype passe par des mutations qui iront par quatre étapes : pour l’homme, de la femme-animale jusqu’à l’incarnation de la sagesse ; pour la femme, de l’homme vital et athlétique au philosophe.
L’archétype sexuel, pleinement affronté, perd son pouvoir de fascination et devient une fonction psychique intermédiaire, située entre la singularité du sujet et les profondeurs de l’inconscient collectif. Anima n’est plus la femme fatale mais l’âme inspiratrice. Animus cesse d’imposer ses dogmes et ses normes conventionnelles. Ils deviennent sources d’inspiration et de créativité. Alors peuvent fusionner la connaissance (logos) du masculin et le sentiment (eros) du féminin en un mariage sacré.
Quatrième étape : la rencontre avec l’archétype « lumière »
Le moi se trouve confronté à une potentialité éblouissante, source de pouvoir, « l’archétype lumière », accompagné d’images puissantes suggérant omnipotence et omniprésence. Celui qui cède à la tentation de s’identifier à cet archétype se sent détenteur d’un pouvoir suprême et tombe dans la psychose de se prendre pour Dieu, un prophète ou un envoyé.
L’inflation est si fréquente dans cette phase que « tout le monde y fait une incursion, à un moment ou à un autre. L’individu ne s’en sort qu’en faisant acte d’humilité ». « Il survient alors, de la transformation totale : un mystérieux archétype latent s’active, dont les propriétés ne se découvrent que si le sujet a pu se libérer de l’inflation : l’archétype du Soi. »
L’archétype du Soi : aboutissement du processus d’individuation
Après cette étape, toutes les structures de l’individu commencent à se réorganiser vers un centre qui est le Soi. Le moi individualisé a atteint son but, le point central dépassant toute définition rationnelle, le Soi qui correspond pour Jung à « Dieu en nous ». « L’individuation n’exclut pas l’univers, elle l’inclut, dit Jung, car elle réintègre l’homme particulier au sein de l’archétype de l’homme universel, porteur de toute l’expérience de l’humanité.
Par Laura Winckler et Marie-FrançoiseTouret
Bonjour Elisabeth,
Je te remercie pour tes visites sur mon blog. Les miennes chez toi se font rares, je le sais, comme m’occuper de mon blog ceci pour des raisons personnelles. Je reviendrai lire pas mal d’articles, mais en ce moment, je m’occupe de moi-même et d’essayer de trouver des contacts notamment dans le tricot, où j’aimerais trouver une association chez les seniors qui existe dans la ville où je me trouve. J’ai lu qu’il existait aussi dans ce domaine pour les bébés du coeur ou via les hôpitaux pour les plus démunis. Faire quelque chose dans ce sens peut servir à d’autres.
Je t’embrasse et ne t’oublie pas du tout, ni personne de mes contacts d’ailleurs.
Geneviève
J’aimeJ’aime
Bonsoir, Geneviève,
Ne t’inquiète pas, tu viens quand tu peux, l’essentiel est que tu ailles bien. C’est une belle action de vouloir faire quelque chose pour aider les plus démunis est bien plus importante que venir sur les blogs.
Ton passage me fait très plaisir, prend bien soin de toi, et j’espère que tu trouveras ton association.
Je t’embrasse fort.
J’aimeJ’aime
Bonjour Elisabeth !
Ouf ! Je ne vais pas être gentille, mais ce Mr ne m’inspire pas…
Par contre cela ne m’empêche pas de venir te souhaiter une très bonne semaine, bien entamé déjà, la rêveuse ne suis pas, et te faire de tendres bisous d’amitié 😉 🙂
A bientôt Elisabeth !
J’aimeJ’aime
Bonsoir Fanfan,
Tu me fais sourire et je te remercie pour ta franchise. C’est important d’avoir le courage de ses opinions, et je préfère que tu t’exprimes sincèrement et ouvertement, sans t’excuser de ne pas être gentille… 😀 Je ne t’en apprécie que davantage.
Belle fin de semaine à toi et mes tendres bisous d’amitié, dans le respect de nos différences
J’aimeJ’aime
Bonsoir Elisabeth !
Sans excuse cela va être difficile car ce n’est pas ma nature 😉
Zou je file !
🙂
J’aimeJ’aime
Et bien sûr, tu ne peux pas la changer 😀 Oh, ma douce Fanfan, je t’adore…
J’aimeJ’aime
Un billet plein de sagesse ! Si l’Homme peine déjà à comprendre ses propres expériences sur le coup (ne les comprenant vraiment qu’avec le recul nécessaire, souvent), comment peut-on se permettre de juger celles des autres ? Bien qu’ayant souvent raison d’un point de vue extérieur et objectif, spirituellement parlant il vaudrait mieux s’occuper de son propre nombril, avant de se croire capable de jauger celui des autres. Merci :).
J’aimeJ’aime
Un commentaire plein de sagesse, merci, Polina. Nous connaître véritablement est une tâche quasi impossible et nos expériences sont comprises avec du recul, et seulement si nous nous en donnons la peine. Arriver à ne plus porter de jugement (y compris sur soi) est un grand défi, qui demande un long travail et beaucoup de bienveillance et de compassion.
Juger l’autre… de quel droit et selon quels critères ? Même le point de vue extérieur et objectif est sujet à caution…
Alors, comme tu dis, occupons nous de nos problèmes, le chemin des autres leur appartient.
J’aimeJ’aime
A conseiller aussi « Ma vie » qu’il a écrit à l’âge de 83 ans.
Extrait : « Je ne peux me comprendre que par les aventures intérieures ».
http://livre.fnac.com/a188266/Carl-Gustav-Jung-Ma-vie#ficheResume
Bien à toi Elisabeth
J’aimeJ’aime
Oui, Biche, c’est un livre merveilleux, comme la citation et les extraits vers lesquels tu nous diriges. Merci, j’ai relu avec grande émotion.
Je t’embrasse fort
J’aimeJ’aime
Je pense aussi au film « A dangerous method » qui restitue extrêmement bien l’ambiance de cette époque.
http://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/12/20/une-triangulaire-dans-l-antichambre-de-la-psychanalyse_1620823_3476.html
J’aimeJ’aime
Tu es une mine de liens précieux, Biche et je t’en remercie. Je m’étonne que ce film m’ait échappé, je vais tâcher de le trouver car il a l’air passionnant. Je crois que David Cronenberg prend quelques libertés avec l’histoire, en fonction, comme le dit le critique du Monde, de ses éternelles obsessions : la lutte entre le désir et la raison, les pulsions et la loi, le monde réel et le monde rêvé.
Mais ces sujets sont aussi intrinsèquement liés à la psychanalyse, et le phénomène du transfert, suivi d’une transgression, montre la nécessité d’une déontologie sans faille du praticien.
Je pense aussi que Jung a « tué le père », (comme on le dit dans le langage psychanalytique) car, du disciple de Freud, il est passé à une sorte de dissident, pour le grand bien de l’analyse car il y a introduit la notion de l’inconscient collectif, des Archétypes et surtout la présence du sacré. Cela dit, cette dernière opinion m’est tout à fait personnelle…
En tout cas, tu enrichis bien le débat, merci encore.
J’aimeJ’aime
La première étape : ok. La deuxième étape : ok. La troisième étape…ok, mais la quatrième étape : je reste encore dans le brouillard!!! Il m’a fallu deux lectures, ce n’est pas si simplement formulé!!!
Merci Elisabeth de nous montrer l’approche de Jung, avec ses mots et une vision plus…psychanalytique. J’aime mieux parler de l’Etre, ou de notre vraie nature, ça me parle plus. Mais ce n’est qu’une question de vocabulaire, et le chemin est le même!
Bises à toi.
J’aimeJ’aime
Bien que la sagesse de Jung soit immense, ses écrits ne sont pas « paroles d’Évangile » nos plus, Marylaure 😀
Et tu dis toi-même, c’est une question de vocabulaire et le chemin est le même. Il nous propose des pistes de réflexion mais c’est à chacun de trouver ce qui lui parle et surtout le fait avancer.
Je t’embrasse
J’aimeJ’aime
Très belle article! Qui prend conscience de la structure peut alors la reconnaître chez l’autre et se reconnaître en l’autre…
J’aimeJ’aime
Si bien formulé, Coquelicot, puisque nous sommes tous des miroirs et demeurons liés, l’autre nous renvoie à ce que nous avons à travailler et nous fait prendre conscience, que malgré nos différences, la structure psychique de chacun contient en elle l’archétype de l’homme universel, porteur de toute l’expérience de l’humanité.
J’aimeJ’aime
Je pense aussi, qu’on peut être soi même sans avoir besoin de parcourir des étapes savamment agencées ou dictés par les experts..
Un séjour en montagne chez des paysans « illettrés », ne peut que confirmer.
J’aimeJ’aime
Vous avez raison, Hassan, les paysans illettrés possèdent souvent une grande sagesse, venue de leur vie simple, en accord avec les lois de la Nature. Et on ne les voit pas sur le divan d’un psychanalyste 😀
Toutefois, la psychologie des profondeur aide d’autres à résoudre leurs problèmes, et elle n’est nullement dictée, juste proposée, comme un moyen de réflexion et de guérison. Ses découvertes n’ont rien de purement théorique mais s’appuient sur des logues années de pratique.
Ensuite, à chacun de choisir sa voie…
J’aimeJ’aime
Ouff….. toute une théorie à explorer….
On aborde sous de nouvelles perspectives…..
J’aimeJ’aime
La psychologie des profondeurs… à explorer uniquement si on en a envie, Kleaude 😀
J’aimeJ’aime
Des notions pas si simples à assimiler.
Bises et bonne soirée Elisabeth.
J’aimeJ’aime
L’œuvre de Jung n’est, certes, pas facile à comprendre mais j’ai choisi un article qui la présente assez clairement, sans trop la simplifier…
Cela dit, ces écrits demandent effectivement un temps d’assimilation.
Je t’embrasse et te souhaite une belle semaine.
J’aimeJ’aime
Bonsoir Elisabeth ,
Merci pour ce partage , éclairant nos lanternes ,
Ce soi ma foi discerne , quatre étapes d’un Hors d’âge ,
Ceux ci pour nos cordages , tissent sur un fil le Terne ,
Au delà demeure Gouverne , Cette Présence vaut le voyage.
~
NéO~
~
Becs à ta Quête
J’aimeJ’aime
Merci, NéO~ pour cette belle compréhension, exprimée par tes magnifiques vers.
Ta lanterne brille déjà si clair, animée par ta foi qui gouverne.
« Cette Présence vaut le voyage. »
Becs à notre Quête commune
J’aimeJ’aime
» Cette Présence vaut le voyage »…..
Tellement !!!
Merci Néo
Merci Elisabeth ….!
Tendresse à vous deux …
Manouchka
J’aimeJ’aime
j’adore cet article ! très clair très inspirant . jung est un grand homme que j’admire beaucoup 🙂 merci elisabeth :)de tout coeur
J’aimeJ’aime
Je me doutais que tu allais aimer, Sandra… Jung n’est pas le seul intérêt que nous ayons en commun mais il est vrai que tant d’autres sont passés à l’école de ce grand sage.
Je t’embrasse
J’aimeJ’aime
tout cela est bien compliqué
J’aimeJ’aime
Désolée, Flipperine mais c’est l’explication la plus claire de l’œuvre de Jung… et si elle ne te parle pas, ce n’est vraiment pas bien grave 😀
J’aimeJ’aime
Pingback: Carl Gustav Jung : Devenir soi-même aujourd’hui | T.S.A.
Cher Thiébault, je te remercie pour ce partage et je reste émerveillée devant ta lecture, très personnelle 😀
Chacun de tes billets est un véritable bonheur et tes œuvres devraient être remboursées par la Sécu, tant elles nous font du bien.
Je recommande vivement à ceux qui aiment l’écriture intelligente, drôle, enlevée et peu banale le blog T.S.A. ainsi que les e-books, accessibles sur le site
J’aimeJ’aime