Qu’est ce que le développement spirituel ?

Se fondre dans la beauté d’un paysage ou d’une musique en ayant la sensation de fusionner avec l’univers, communiquer de cœur à cœur en se sentant relié à l’autre par un sentiment brûlant de fraternité, se tenir dans le silence d’un lieu de culte et percevoir son énergie bienfaisante….

Ces expériences diverses, que chacun d’entre nous, croyant ou pas, a vécues au moins une fois dans sa vie, sont autant de portes qui s’ouvrent sur une autre façon de voir et d’être. Qu’elles soient qualifiées de transpersonnelles, de transcendantales ou encore de mystiques, elles ont toutes un point commun : elles nous procurent une sensation de plénitude et d’accroissement intérieur.

Si elles surviennent souvent fortuitement, elles peuvent aussi être programmées et cultivées. Les diverses traditions spirituelles disposent d’outils pour accroître notre conscience, nous relier à la dimension verticale de l’existence, et changer notre regard sur les autres et le monde. Voir, sentir, comprendre au-delà du monde matériel, telle est la proposition du « développement spirituel ».

Une « dissolution » de l’ego

Le développement personnel, selon les mots du philosophe Michel Lacroix, est constitué par « des activités de renforcement du moi orientées vers la réussite ». Le point commun de toutes les méthodes proposées? Mobiliser les potentialités de l’individu pour « lui permettre d’agir avec efficacité », afin d’obtenir des résultats réels: plus d’amour, de succès, de confiance en soi ou de guérison… en réduisant son stress, en contrôlant ses émotions ou encore en améliorant sa communication.

Parallèlement à ce courant largement répandu, en existe un autre qui s’intéresse non plus à l’affirmation du moi mais au contraire à ce que Michel Lacroix appelle son « potentiel de dissolution ». Le philosophe définit cette voie comme une croissance de l’être orientée vers le transpersonnel, c’est-à-dire une expansion qui dépasse les limites du moi. Il s’agit alors de « troquer le réalisme de la réussite contre la possibilité de se relier à un autre niveau de la réalité ».


Le psychologue américain Abraham Maslow, qui a imaginé la pyramide des besoins de l’homme, affirme que la joie procurée par ces états de fusion avec le monde est « l’un des buts de la vie, ce qui fait sa valeur et la justifie ». Selon le psychothérapeute allemand Karlfried Graf Dürckheim, lors de ces expériences, c’est notre « être essentiel » que nous contactons.

Un quotidien plus fraternel

« Notre conscience du moi n’est qu’un élément de l’ensemble de notre conscience, mais elle prend des allures de monarque et mène un combat perpétuel avec notre être profond. Tant que le moi conserve sa suprématie, la paix n’est pas possible », écrit l’Allemand Willigis Jäger, moine bénédictin et maître zen qui dirige L’École de vie intérieure, un centre interconfessionnel en Allemagne.

Tant que l’ego est seul aux commandes, les luttes internes et externes pour acquérir plus de pouvoir, de prestige ou de succès nous empêchent de cultiver des relations plus fraternelles avec les autres. Il n’est évidemment pas question ici de jouer à l’apprenti mystique, mais d’essayer, à l’aide de divers exercices, de dépasser les frontières de sa personnalité ordinaire, de son ego, pour s’ouvrir à une dimension plus vaste, plus sensible et plus généreuse de l’existence. « Le chemin spirituel qui ne conduit pas au quotidien et à nos semblables est une voie erronée », écrit Willigis Jäger. « Percevoir la plénitude de la vie qui anime tout permet de ressentir les souffrances et les joies de l’autre comme si elles étaient les nôtres. »

C’est dans cet esprit de partage que nous avons conçu ce guide, dans lequel se côtoient, sans se fondre ni se heurter, différentes voies. Certains lui reprocheront son côté patchwork, auberge espagnole, mais nous avons voulu, dans un monde déchiré par le fanatisme, les nationalismes et la xénophobie, apporter, à notre niveau, la preuve que le métissage, y compris spirituel, est la plus grande de nos richesses.

Par Flavia Mazelin-Salvi dans la revue Psychologies

Et voilà 12 exercices proposés :

http://www.psychologies.com/Culture/Philosophie-et-spiritualite/Pratiques-spirituelles/Articles-et-Dossiers/Petit-guide-du-developpement-spirituel/12-exercices-pour-ouvrir-son-coeur-et-son-esprit

19 réflexions sur “Qu’est ce que le développement spirituel ?

  1. Merci mon Amie pour cet article, voila de quoi se plonger ou se replonger dans la pratique…!
    puis faire un petit tour par ici…cela faisait longtemps.
    A très vite.

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    • Bonsoir Anne,
      Effectivement, cela faisait longtemps et c’est une telle joie de te revoir ici.
      Quant à la pratique, je ne crois pas que tu apprennes quelque chose de nouveau, vu tes connaissances si larges dans le domaines du soin, de la méditation, du yoga et d’autres.
      Mais c’est gentil d’être passée.
      Je t’embrasse tendrement.

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  2. Coucou Elisabeth! Tu vas bien?
    Je le reblogue.

    J’avais déja vu des pyramides de ce type en cours de sociologie et de marketing mais avec moins de niveaux.
    Je m’interroge souvent sur le fait que dans une partie du monde (de plus en plus grande), les besoins d’estime sont en train de supplanter tous les autres, au point même de les faire taire pour accéder à la célébrité à tout prix.
    Or on constate que que non seulement le trop plein de célébrité a un effet dévastateur sur la plupart des gens, que ce soit au cours de leur « conscience » vers ce qui est devenu un but en soi et une fois qu’ils commencent à être connus.
    Qu’est-ce qui déséquilibre les gens au point qu’ils recherchent frénétiquement des situations encore plus déséquilibrantes?
    Pourquoi des gens veulent-ils être connus pour rien? Comment peuvent-ils le vouloir? Pourquoi veulent-ils impressionner les autres avant d’être avec les autres?

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    • Bonsoir Miss Ayo,
      C’est très gentil à toi de partager cet article. La pyramide de Maslow est très connue et souvent citée et finalement, depuis la date de son élaboration elle est toujours juste.
      Tu poses des très bonnes questions, je crois qu’il faudrait toute une analyse psychosociologique pour y répondre 😀
      A mon avis, dans ce monde où paraître prime tellement sur l’être, des gens qui ne s’aiment et ne s’estiment pas assez ont besoin d’au moins ce fameux « quart d’heure de célébrité » pour se sentir exister.
      Et comme tout est médiatisé à outrance, rien que le fait de passer à la télé, même dans les émissions dégradantes améliore cette piètre estime de soi. C’est pareil pour « avoir », consommer, acheter la plus grosse voiture, une télé géante leur donne l’impression d’avoir de la valeur.
      Puisque nous sommes encore dans un monde du « pouvoir, valoir, avoir » nombreux sont ceux qui adhérent à cette façon de vivre, pour remplir un vide existentiel. Mais la société de consommation sous toutes ses formes ne suffit plus et beaucoup se tournent vers des formes d’accomplissement de soi plus authentiques.
      Merci à toi d’être venue partager tes interrogations, peut-être d’autres auront envie de donner leur opinion.
      Je t’embrasse.

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